Entourée de champs cultivables visible à perte de vue s'en allant flirter avec Nemours plus loin vers le sud-ouest et la porte de l'Yonne de l'autre coté, Esmans, du haut de ses 80 mètres encrés sur un plateau qui domine la région, est apparue très tôt et s'est développée jusqu'à accueillir une forteresse. La commune se trouve au sud sud-est du département de la Seine-et-Marne proche de Fontainebleau, Melun. .
La présence d'un aqueduc souterrain, découvert après des fouilles archéologiques en juin 1960, fait remonter l'existence de la commune d'Esmans à l'époque gallo-romaine. Le nom d'Esmans est cité une première fois dans l'histoire anonyme de la translation du corps de Saint-Germain en leur église, sous le règne de Pépin le Bref. Un premier château, à la fois prieuré et habitation seigneuriale, est construit au VIIIe siècle. Ce manoir du VIIIe siècle ou plutôt le prieuré qui sert d'habitation seigneuriale ne permet pas aux abbés de se défendre contre les ravages du Moyen Âge. Les invasions normandes rendent encore plus nécessaire la création d'un fief militaire. C'est donc vers le XIIIe siècle que ce château est bâti, massive forteresse féodale à la forme d'un vaste parallélogramme flanqué d'une grosse tour en saillie aux quatre angles. Deux tours défendent l'unique et étroite entrée, précédée d'un pont jeté sur le fossé rempli d'eau. Les ouvertures où passent les chaînes servant au pont-levis sont encore visibles tout comme les rainures où glisse verticalement la herse de fer.
Le château datant du XVe siècle est une ancienne ferme massive, véritable forteresse féodale flanquée d'une grosse tour en saillie aux quatre angles dont deux subsistent.
Depuis les invasions normandes, le château devient une forteresse féodale massive.
Nul doute que Briçonnet ait cherché à améliorer cet ensemble comme il l'a fait au palais épiscopal de Meaux. Les modifications architecturales apportées pour le fonctionnement du centre d'exploitation agricole actuel, notamment une entrée transférée, ne permettant pas de percevoir au premier coup d'œil les dispositions de la construction au début du XVIe siècle. Mais une étude attentive de celle-ci nous aiderait à en avoir une meilleure connaissance, en particulier de l'ancienne façade, à l'Ouest, encore imposante. C'est dans sa résidence d'Esmans que Guillaume Briçonnet passe ses derniers moments. Il y rédige in extremis son testament, le 21 janvier 1534, y faisant choix du lieu de sa sépulture suivant qu'il décédera à Esmans, à Meaux ou à Saint-Germain. Il ajoute deux codicilles les 22 et 23 janvier. Dans ce dernier, il est stipulé : « Item, ordonne que maistre Jean Segard, son receveur d'Aismans, lequel il croist estre homme de bien, en la reddition de ses comptes et autres entremises qu'il a eu audit Aismans, soit doucement traicté». La finale du testament nous fait connaître les personnes dont il a fait choix pour l'entourer au moment de quitter ce monde: «Faict ès presences de noble et sage messire Anthoine Bohyer, sieur de Sainct Cyergue et de Che- nonceaux, General de France; maistre Jean Desjardin, Docteur en medecine demeurant à Paris; Jean Parisé, prestre, vicaire de l'eglise paroissiale d'Aismans et notaire en la Cour de Sens; Jacques Herault, chanoine de Meaux; Anthoine Martin, prestre ; Pierre Fourcroy et Jean Segard et autres... ».
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