Situé en Eure-et-Loir, le château d'Anet appartient à la Renaissance, il fut commandité par Henri II pour Diane de Poitiers.
Avant que Diane de Poitiers n’entreprenne de faire édifier le château actuel, Anet possédait déjà deux châteaux. Le premier, bâti au XIIe siècle, était une forteresse féodale avec d'épaisses murailles, quatre tours et un gros donjon rond. Philippe Auguste y fit plusieurs séjours et partit de là assaillir la Normandie dont la rivière d'Eure formait à cet endroit la frontière. Cette forteresse fut démantelée en 1378, sur ordre du roi Charles V, à la suite de la révolte de Charles le Mauvais, roi de Navarre, comte d'Évreux et seigneur d'Anet.
Diane de Poitiers, connaisseuse en art, s'assura la collaboration des meilleurs artistes de son temps, l'architecte Philibert Delorme, le sculpteur Jean Goujon, le peintre Jean Cousin. L'édifice qu'ils réalisèrent comportait trois corps de bâtiments, disposés en « U », face à l'entrée, autour d'une cour d'honneur. En arrière de chacune des ailes, une cour latérale desservait des dépendances. Dans la cour ouest, sur la droite, subsistaient les restes de l'ancien château de Charles le Mauvais et de Louis de Brézé avec au centre une fontaine.
Des murs écrans et des cours intermédiaires permettaient d'éloigner visuellement les écuries du logis principal.
A l'arrière du logis central, s'étendait un jardin de style de la Renaissance, composé de parterres carrés alignés, entouré d'une galerie d'arcades couverte, comportant à chacun de ses angles un pavillon. Il n'en subsiste plus aujourd'hui que de rares vestiges : les fondations d'une tour, des emmarchements et des caves, dans les communs, derrière les anciennes écuries. Seule subsiste aujourd’hui de son plan originel l'aile gauche, modifiée au milieu du XVIIe siècle et la chapelle qui était enclavée dans l'aile droite, les deux autres corps de bâtiment (à l'exception de la chapelle) ayant été détruits pendant la Révolution. L'acquéreur de 1804 ayant fait sauter à la mine le corps central et l'aile droite en équerre.
* Les Écuries
A la suite du Boulingrin (petit bois) se trouvent les Écuries, c' est un grand bâtiment avec deux pavillons à chaque bout, l' un de ces pavillons servait au logement des palefreniers, l' autre était destiné aux écuyers et aux piqueurs. Le bâtiment du milieu où étaient les écuries pouvait contenir cent trente chevaux, il était couvert en tuile et les deux pavillons en ardoise.
* L'entrée principale du Château
Elle est défendue par un large fossé très profond, on le franchit sur un pont autrefois en bois et à bascule qui a été remplacé en 1690 par un pont en pierre garni d' une rampe de fer. De chaque côté de la porte existent deux meurtrières pour la mousqueterie et pour une coulevrine et à chaque extrémité de cette façade il y a deux doubles meurtrières. Au-dessus des fossés, de chaque côté du portail,existe une terrasse bordée d' une très belle balustrade où sont sculptés à jour les chiffres de Diane enlacés avec des palmes avec une autre partie où se trouve le chiffre de Louis de Brézé, aussi avec des palmes de chaque côté d' un croissant, au milieu duquel il y a deux deltas enlacés avec des palmes. Ces deux parties à jour sont séparées par des briques avec des chaînes de pierre. On monte ces terrasses par un très beau perron de pierre ayant de chaque côté un petit dôme surmonté d'un croissant posé sur une boule. L' extrémité de ces deux terrasses, qui sont de chaque côté du portail, se termine par deux grands pavillons bas composés d'un Rez-de-Chaussée et formant les deux angles de la clôture du Château sur la place. Une souche de cheminée sur la terrasse attenant au pavillon est remarquable par sa forme de tombeau avec une tête de griffon aux quatre angles. Sur ses deux faces principales l'on trouve un cartouche en losange entouré de deux branches de laurier figurant les armoiries de Diane. Les gargouilles des terrasses supérieures représentent des dauphins et celles des terrasses inférieures sont des vases très finement sculptés élégamment et qui, pour verser l' eau, sont penchés avec l' anse en-dessus.
*L' orientation du Château d' Anet
L' architecte Philibert de Lorme ne construisait jamais une habitation sans la mettre en rapport avec les quatre points cardinaux, il a consacré à ce principe plusieurs chapitres dans son ouvrage d architecture. Néanmoins il a été contraint d' accorder le plan du Château avec la ligne droite que forme la côte au nord et ce qui fait que la face septentrionale du Château décline de 5-9° 18' à l' ouest.
*Le Tombeau de Diane
Il est divisé en trois parties. Le sarcophage en marbre noir de Dinant est en forme de vase antique carré mais naturellement de forme barlongue. Les faces longitudinales sont ornées entre deux pilastres cannelés d' un tableau où est gravée l' épitaphe. Sur la frise le chiffre de Diane est sculpté au-dessus de chaque pilastre. Le milieu des faces de chaque bout porte un losange avec le chiffre de Diane sur la frise, on voit une arbalète enlacée avec deux flèches brisées au milieu est encore le chiffre de Diane. Tout l' ensemble de ce sarcophage est porté par quatre sphinx en marbre blanc posés chacun sur un massif de marbre taillé en rouleau, chacun de ces soubassements est orné sur une face par une tête dans un croissant et sur une autre par un carquois entre deux branches de laurier et deux flèches croisées. Ces sphinx sont placés sur un double socle en marbre noir. Sur le sarcophage est agenouillée les mains jointes devant un prie dieu chargé d' un livre ouvert, la statue de Diane en marbre blanc. Derrière la statue il y a deux enfants assis de chaque côté des armoiries de Diane. Aux angles du soubassement de marbre noir étaient placées quatre urnes funéraires en marbre blanc sur lesquelles était sculpté le chiffre de Diane entre deux branches de laurier.
Voici l' épitaphe qui se lisait sur le côté droit
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Résumé de son histoire
* Au XVII° siècle, le château appartint aux Ducs de Vendôme qui y apportèrent de profonds remaniements : l'escalier d'honneur fut construit par Claude Desgots en 1680 ainsi que le Pavillon du Gouvernement.
* Au XVIII° siècle, la Duchesse du Maine, puis le Duc de Penthièvre y menèrent grand train.
* La révolution et les années qui suivirent, faillirent amener l'anéantissement du château. Confisqué, vendu comme bien national, il fut d'abord mis à sac, puis les démolisseurs s'attaquèrent à l'édifice ; le corps du logis central et une partie de l'aile droite furent détruits.
* À partir de 1840, commence l'ère des restaurations. Cinq générations de propriétaires appartenant à la même famille ont réussi avec goût et patience, à rendre à ce beau domaine, un des joyaux de l'architecture française, une part de sa splendeur d'autrefois.
Au XVIIIe siècle
Tombeau de Diane
Intérieur de la chapelle
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