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lundi 19 mai 2014

Fiche Historique, les Châteaux-Forts. Coucy





















Fiche N° IX



Armorial de la Famille de Coucy

 






۩   Le Château de Coucy, à Coucy-le Château-Auffrique











Posté à l'extrémité ouest de la cité, au sommet d'un éperon rocheux surplombant les vallées de l'Oise et de l'Ailette, le château de Coucy est un ancien château-fort construit à partir du XIIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Coucy-le-Château-Auffrique, proche de Saint-Gobain, dans le département de l'Aisne en région Picardie. Ce fut Enguerrand III, le vassal le plus puissant de la couronne de France, qui éleva cette vaste place forte, le château plus précisément. Les ruines du château-fort font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 9 décembre 1964.




















Dénomination : Château-Fort

Localisation : Rue du Château, 02380, Coucy-le Château-Auffrique
département de l'Aisne.

Région : Hauts-de-France (Picardie)

Année de construction :  XIII e Siècle






L'architecture : 

- Le Château
 Le château de Coucy dut être élevé très rapidement, ainsi que l'enceinte de la ville, qui l'avoisine de 1225 à 1230. Le caractère de la sculpture, les profils, ainsi que la construction, ne permettent pas de lui assigner une date plus ancienne ni plus récente.
 Le château de Coucy n'est plus une enceinte flanquée enveloppant des bâtiments disposés au hasard, ainsi que les châteaux des XIe et XIIe siècles, c'est un édifice vaste, conçu d'ensemble et élevé d'un seul jet sous une volonté puissante et au moyen de ressources immenses.
Son assiette est admirablement choisie et ses défenses disposées avec un art dont la description ne donne qu'une faible idée. Bâti à l'extrémité d'un plateau de forme très irrégulière, le château de Coucy domine des escarpements assez rapides qui s'élèvent de cinquante mètres environ, au dessus d'une riche vallée terminée au Nord - Ouest par la ville de Noyon, et au Nord-Nord-Est par celle de Chauny, il couvre une surface de dix mille mètres environ. Entre la ville et le château, est une vaste basse cour fortifiée dont la surface est triple au moins de celle occupée par le château.

 Cette basse cour renfermait des salles assez étendues dont il reste des amorces visibles encore aujourd' hui, enrichies de colonnes et chapiteaux sculptés avec voûtes d'arêtes, des écuries, et une chapelle orientée du rez-de-chaussée. C'est la chapelle romane dont nous venons de parler.
On ne communiquait de la ville à la basse cour ou baille, que par une porte donnant sur la ville et défendue contre elle par deux petites tours. La baille était protégée par le donjon qui domine tout son périmètre et ses remparts, flanqués par les deux tours extrêmes du château. Un fossé de vingt mètres de largeur sépare le château de la basse cour, un seul pont jeté sur ce fossé donnait entrée dans le château, et était composé de piles isolées avec deux tabliers à bascule en bois défendus par deux portes avancées, et deux corps de garde posés sur des piles, de manière à laisser libre le fond du fossé.
Une porte est munie de doubles herses et de vantaux, cette porte s'ouvre sur un long passage voûté, qu'il était facile de défendre et qui devait être muni de mâchicoulis sous le passage. Des deux côtés du couloir, sont disposées des salles de gardes voûtées et pouvant contenir de nombreux postes. Au dessus, s'élevait un logis à plusieurs étages dominant la porte et se reliant à une courtine.
Du couloir d'entrée, on débouchait dans la cour du château entourée de bâtiments appuyés sur la courtine. Les bâtiments de service, voûtés, se trouvaient au rez-de-chaussée et étaient surmontés de deux étages.
 Les appartements d'habitation, à trois étages du côté où le château est le moins accessible du dehors, et desservis par un grand escalier, de vastes magasins voûtés, à rez-de-chaussée, celliers avec caves au dessous, fermées en berceau ogival.
 Les magasins portaient au premier étage la grande salle éclairée sur les dehors, on voit les soubassements de la chapelle qui, au premier étage, se trouvait de plein pied avec la grande salle.
 Les cuisines communiquaient avec les caves  par un escalier particulier, Elles possédaient une cour particulière, à laquelle on arrivait sous la chapelle, dont le soubassement formant Rez-de-chaussée reste à jour.
 Quatre tours possèdent deux étages de caves, et trois étages de salles au-dessus du sol, sans compter l'étage des combles... Elles sont, comme on le remarquera, très saillantes sur les courtines de manière à bien les flanquer. Ces tours qui n'ont pas moins de dix huit mètres de diamètre hors œuvre, sur trente cinq mètres environ, de hauteur au dessus du sol extérieur.
 Ces dimensions ne sont rien à côté du donjon qui porte trente un mètres de diamètre hors œuvre, sur soixante quatre mètres depuis le fond du fossé dallé, jusqu' au couronnement. Outre son fossé, ce donjon possède une enceinte circulaire extérieure, ou chemise, qui le protège contre les dehors du côté de la baille.

 On montait du sol de la cour au chemin de ronde de la chemise, par une rampe près de l'entrée du donjon. On communiquait des salles de cuisines avec les dehors au moyen d'un escalier descendant au fond du fossé de la chemise, et par une poterne percée munie de vantaux de mâchicoulis et de herses correspondant à une seconde poterne, muni d'un pont levis donnant sur l'escarpement et masquée par la tour.
 Un chemin de ronde inférieur, voûté en demi berceau, percé au niveau du fond du fossé, suit la circonférence de la chemise et était évidemment destiné à arrêter les travaux des mineurs comme nos galeries de contre mine permanentes ménagées sous les revêtements des courtines et bastions.

Par E Emmanuel Viollet-Leduc, "Description du Château de Coucy"  (1884)

Pour lire la suite du livre numérique, page 8  http://books.google.fr/books?




Matériaux : Pierre. 



Historique :


Dès le commencement du Xe siècle, il existait déjà sur l'emplacement du château actuel de Coucy, une forteresse bâtie par un archevêque de Reims. Ce territoire appartenait au siège de Reims depuis Saint-Rémi à qui il avait été donné par Clovis.
 En 928 le Comte de Vermandois Herbert s'en empara et y renferma Charles le Simple. Thibaut comte de Troyes, surnommé le Tricheur, le gagna et le perdit plusieurs fois, l' archevêque de Reims finit par le donner en fief au fils du comte pour un cens annuel de soixante sous. De ce premier domaine il ne reste aucun vestige, peut être la chapelle qui, autrefois, existait dans la basse cour du château. Elle a été un débris de ces constructions antérieures au Xe siècle, la forme de son plan pourrait le faire supposer, ce que l'on ne saurait contester, c'est que les parties les plus anciennes du château ne remontent pas au delà du commencement du XIIIe siècle.


Ce fut Enguerrand III, le vassal le plus puissant de la couronne de France, qui non seulement éleva le vaste château de Coucy dont nous avons encore les restes, mais qui fit bâtir toute l'enceinte de la ville. Enguerrand III eut des démêlés avec l'archevêque de Reims, il ravagea le territoire de cette église qui ne rentra en possession de ses terres que par l'intervention de Philippe Auguste. Enguerrand fit partie de l'expédition contre les Albigeois avec le célèbre comte Simon de Montfort, il fut un des héros de la bataille de Bouvines. Peu après, il eut de nouveaux démêlés avec le chapitre de Laon, il s'empara de la cathédrale, enleva le doyen, le fit enfermer à Coucy, et ravagea les terres de l'église. La querelle dura deux années pendant lesquelles malgré les protestations des évêques voisins, et l'intervention du pape, le doyen resta en prison. Enguerrand contracta des alliances qui augmentèrent encore sa puissance et ses richesses, il se maria trois fois, et sa dernière femme Marie de Montmirail lui apporta en dot la terre de Condé en Brie.


Coucy.
  Les murailles et les tourelles du château datent de 1052, la grosse tour du milieu, haute de cent-soixante-seize pieds (25m), montre un des plus beaux vestiges du moyen-âge.

 Au-dessus de la porte principale, on voit encore un chevalier armé de toutes pièces, visière baissée, qui s'élance vaillamment contre un lion furieux.
 Près de l'entrée se trouve un bloc de pierre soutenu par trois lions ceci est un monument dit "un auteur de chroniques", fut bâti et dessiné en mémoire d'Enguerrand III, lequel, averti par ses gens qu'un lion féroce et indomptable parcourait la campagne mangeant et dévorant les blés, froments, femmes, et petits enfants, alla droit à lui et le pourfendit d'un bon coup de sa longue rapière. Aussi, tous les ans, les bourgs voisins, délivrés de cette bête force et hardie, députaient un manant en habit de fête qui, faisant claquer son fouet à trois reprises à l'entrée du pont levis, venait offrir au seigneur une certaine corbeille remplie de pains d'épices et autres gourmandises, en souvenir de la délivrance opérée par la bonne épée d'Enguerrand.

Cette histoire qui a tout l'air d'être de la même famille que la gargouille de Rouen, la bête du Gévaudan, et autres monstres dont on ne trouve plus traces que dans les légendes... Comme tous les grands fiefs, le château de Coucy, retourna aux mains des rois de France et devint une résidence royale.
 A la suite des troubles de la Fronde, Mazarin démantela les remparts. Depuis Mazarin, les ruines se sont considérablement accrues, le tremblement de terre, qui se fit sentir en France en 1692, fendit du haut en bas la grande tour dont les murs sont d'une épaisseur de 6.3m. Les autres tourelles subsistent encore dans leur entier, mais les voûtes qui formaient trois étages se sont écroulées pour la plupart.
 Ce château célèbre, qui était, il n'y a pas deux siècles, une des merveilles de la France et peut être une des plus fortes places du royaume, n'est plus de nos jours qu'un triste monument témoin de la magnificence de ses anciens seigneurs.












Descriptif du Château:

- Une notice historique sur le château

- Le procédé d'élévation du donjon, d'Eugène Viollet-Leduc


Le Château


- Un livre sur la prise et le siège du château de Coucy 
en 1487 au nom du roi Charles VIII



La ville de Coucy-le Château-Auffrique




Le tourisme dans l'Aisne




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Une reconstitution numérique:





Des photos:































Une coupe du Donjon







Plan de la ville, du site














mercredi 14 mai 2014

Traits historique du Château de Gisors



















 Au sud-ouest de Beauvais flirtant au Nord-est du département de l'Eure avec le département de l'Oise, Gisors cette forteresse militaire maîtresse posée dans un espace vallonné et  boisé parsemé de plans d'eau, s'élève massivement au-dessus de la ville emplis de mémoires et de souvenirs entre capétiens, plantagenêts et de rois.

Ses vestiges sont parfaitement conservés, ils s'élèvent massivement au-dessus de la ville. 









Dénomination : Château-Fort


Localisation :   27 140, Gisors, département de l'Eure

Région : Normandie


Année de construction : XIIIe siècle






Cette ancienne place forte importante a jouit d'une position stratégique entre Normandie, Picardie et Île-de-France, c'est le Moyen Âge qui fait de Gisors un lieu incontournable de rencontres entre les rois, bien que son existence date de l'époque gallo-romaine. Carrefour économique et commercial au XIIe siècle, la ville se dote d'un château au XIIIe siècle. S'en suivent des infrastructures avant-gardistes pour l'époque comme un hôpital et une nouvelle église. Le village se pérennise. Puis, au fil du temps, les industries s'implantent et malgré les outrages de la guerre, conserve son patrimoine historique intact.
Dès 1097, sous le règne du deuxième fils de Guillaume le Conquérant, débute la construction d'une imposante motte de terre entourée de fossés, sur laquelle reposait probablement une tour de bois entourée d'une palissade. Cette fortification est destinée à protéger les possessions normandes du roi d'Angleterre face aux velléités du roi de France. La forteresse, véritable place frontière et verrou oriental de la Normandie, s'inscrit dans une vaste campagne de fortifications de la vallée de l'Epte, limite naturelle entre les deux royaumes.
 
Guillaume II d'Angleterre dit Guillaume Le-Roux, roi d'Angleterre de 1807 à 1100, non content du royaume d'Angleterre que son père, en mourant, lui avait laissé en partage, venait d'acheter, de son frère Robert, la Normandie moyennant dix mille marcs d'argent. Héritier de la politique et des desseins de Guillaume le conquérant, Guillaume Le Roux demanda au roi de France ( Philippe Ier. ) une partie du Véxin français.
 Il n'attendit pas la réponse et commença par mettre la main sur les châteaux de la Roche-Guyon, de Veteuil et de Mantes, aimé qu'il était par leurs châtelains.
 Sans se laisser enivrer par ce premier succès, ce prince habile, prévoyant les suites que pouvait amener son agression et les chances ordinaires de la guerre, résolut d'élever entre le roi de France, et lui, une barrière capable de l'arrêter et de couvrir, au besoin, la frontière de Normandie. Il confia le choix du point à défendre et le soin d'y construire une forteresse à Robert de Belesme, dont les connaissances dans l'art militaire étaient justement célèbres , ingeniosus artijex, comme dit Orderic Vital. 
Cet habile homme de guerre sentit que Guillaume Le Roux étant déjà maître du cours de la Seine et de la route basse de France en Normandie ( possession de Mantes, de Veteuil et de la Roche-Guyon) qu'appuyait en seconde ligne la place forte de Vernon. Il fallait couvrir la route haute, qui, de Pontoise, conduisait à Rouen par Gisors, assise sur la rivière d'Epte, et faisant, pour ainsi dire, tête de pont du côté de la France. Elle lui parut donc le véritable point à défendre: « Adirruendum in Franciam gratum Normannîs prœbens accessum, Francis prohibons. » « Le roi Guillaume, rapporte Orderic Vital, fit bâtir la redoutable forteresse de Gisors qui, jusqu'à ce jour, ferme cette partie de la Normandie contre Chaumont, Trie et Buriz. 
Robert de fielesme, habile ingénieur , choisit le lieu et dirigea la construction. » Le château royal de Gisors ne tarda pas à devenir une châtellenie particulière. Guillaume Le Roux venait de mourir, le Duc Robert rentra en possession de la Normandie; mais ce prince dissipateur et imprévoyant, donnait à tort et à travers ses châteaux. Téobald Payen, seigneur du lieu, reçut pour sa part celui de Gisors. Qui aurait pu croire que ce chevalier valait une si haute récompense? Il avait hébergé une fois en passant le monarque.
 Un pareil prince ne pouvait manquer de succomber dans la lutte qu'il allait avoir à soutenir contre un roi puissant et habile, Henri Ier, son propre frère. Vaincu, chargé de fers, Robert alla mourir dans les prisons d'Angleterre. Henri Ier, qui venait de ceindre l'épée ducale, sentant toute l'importance du château de Gisors qui n'aurait jamais dû sortir des mains du chef de l'état, n'eut rien de plus pressé que de l'y faire rentrer. Employant les promesses et menace, il parvint à reprendre à Téobald Payen le don imprudent qui lui avait été fait. 

(i) Ordcric Vital, p. 766. " MutiitiuDem de Gi.soitù Tedbaldo Pdgano, q'iia «etnel • eiim hoapiUtui fnerat, tribuit."  Orderic Vital. 

Maître de Gisors, Henri s'appliqua à fortifier le château de manière à le rendre, pour ainsi dire, inexpugnable. Il l' entoura de cette vaste chaîne de murailles flanquées de hautes tours qu'on voit encore aujourd'hui. « En ce temps, dit le continuateur de Guillaume de Jumièges, sous la date de 1097 , le roi Guillaume fit un certain château ayant pour nom Gisors, sur la limite de la Normandie et de la France, lequel, son frère Henri, qui lui succéda, le rendit inexpugnable en l'environnant de murailles et de hautes tours. » Le roi de France, qui n'avait pas vu ces travaux sans inquiétude, et qui aurait beaucoup mieux aimé que le château de Gisors soit resté la propriété d'un simple chevalier, personnage plus facile à combattre qu'un duc de Normandie, chercha querelle à Henri Ier.
 Il pensa que Gisors étant limitrophe de ses états, lui convenait aussi bien qu'à la Normandie : c'est ainsi que Suger fait parler ce prince. La prétention de Louis-le-Gros fit éclater tout-à-coup, ajoute l'historien , une vive haine entre les deux monarques.


Avant d'en venir aux mains, le roi de France crut devoir employer la voie de la négociation. S'étant approché de Gisors, il envoya au roi d'Angleterre un de ses barons, bon orateur, dit Suger qui le fait s'adresser en ces termes au prince anglais: " Lorsque, par l'effet de la glorieuse libéralité du seigneur roi de France, vous reçûtes de sa main généreuse, en propre fief, le duché de Normandie, entre autres stipulations, il fut spécialement convenu, sous la foi du serment, au sujet de Gisors et de Brai, que celui de vous qui, par tel ou tel accord, les obtiendrait aux dépens de l'autre et en deviendrait possesseur, devrait, dans les quarante jours, détruire de fond en comble les dits châteaux. Or, comme vous ne l'avez pas fait, le roi ordonne que vous le fassiez, ou, à défaut, que vous vous amendiez suivant la loi. Il ne convient pas en effet qu'un roi s'élève au-dessus de la loi, car au roi et à la loi appartiennent la même majesté du commandement. Que si les vôtres le nient, ou, par dissimulation, ne veulent pas l'avouer, nous sommes prêts à l'appuyer du témoignage de deux ou de trois barons, par la loi du duel."
  Le prince normand ayant répondu d'une manière évasive, et ne reconnaissant pas d'ailleurs l'article des conventions invoquées par l'orateur, le roi de France , après l'avoir présenté, mais inutilement, pour son champion, le comte de Flandre Robert, fit dire au roi d'Angleterre qu'il eût à abattre le château de Gisors, ou à se mesurer contre lui (le roi d'Angleterre), et qu'il choisirait le lieu du combat.
 « A ce repondi li rois Henris: Ge ne prain la chose si en gros , que ge por les manières de paroles perde mon chastel qui tant me vaut et qui si bien siet, et me mêle en tele adventure. Totes ces offres refusa tôt debont. »
Par suite du refus du roi d'Angleterre la querelle devint générale, la guerre s'alluma. Cependant le pape Calixte II, alors en France, usant de son autorité paternelle, voulut terminer la querelle des deux monarques. Ce fut dans le château même , à l'occasion duquel elle avait pris naissance, qu'il voulut y mettre fin « Là s'abouchèrent le grand pontife et le grand roi, disent les chroniqueurs normand. »
 Notre vieil historien Orderic Vital, a raconté dans les moindres détails cette entrevue, où Calixte II se montra si grand en jouant le rôle de conciliateur et de père. Il ne nous est pas permis, de toucher au récit d'Orderic Vital; le transcrire serait ici beaucoup trop long.
 Nous dirons, en conclusion, que, grâce à l'intervention du pontife, il fut convenu que le roi d'Angleterre céderait le château de Gisors à son fils, Guillaume Adelin, que ce dernier ferait foi et hommage au roi de France ! Cet arrangement mit fin au débat. Il était dit que Henri Ier. ne resterait pas en paix.
 A peine débarrassé de ce côté, il eut à se défendre contre ses propres barons, qui avaient levé l'étendard de la révolte. Téobald Payen, ce même chevalier auquel Henri Ier. avait extorqué le château de Gisors, pour nous servir de l'expression Suger. Le vassal chercha à rendre la pareille à son royal suzerain.





 Ecoutons Orderic Vital : A la deuxième férié, leplaid, pendant la durée du marché, fut établi dans la maison de Payen de Gisors. On y invita Robert de Gandos, gouverneur du donjon royal, dans le dessein de l'y surprendre des armés et de le faire tuer par des sicaires, puis de s'emparer de la citadelle au moyen de troupes embusquées.
 Or, le même jour, des chevaliers s'étant mêlés à la foule des paysans, hommes et femmes, des villages voisins qui venaient au marché, s'introduisirent dans le bourg, et ayant été reçus sans autre cérémonie dans les maisons des habitants, dont ils étaient la plupart connus de longue date, remplirent ainsi en partie la ville.

Enfin, l'heure de la trahison ayant sonné, de fréquents messagers pressaient Robert de se hâter, mais la pieuse Isabelle, son épouse, le retint longtemps pour l'entretenir d'affaires domestiques, et cela arriva par la volonté de Dieu. Pendant que Robert tardait ainsi, Baudri arrive du dernier au plaid, et tandis que les autres complices cachaient soigneusement leurs armes, lui, le premier, jette son manteau, et découvrant son haubert, se met à crier : «  Hola! chevaliers, commencez la besogne et frappez ferme ». Ainsi fut dévoilée la trahison aux hommes du château qui étaient là.
 A l'instant s'éleva une clameur tumultueuse, la porte la plus voisine fut occupée par les hommes de Payen, cependant Robert, ignorant la trahison, était monté à cheval. En arrivant sur le marché , il aperçut des brigands armés qui pillaient la ville, il entendit un terrible bruit de guerre qui s'élevait de toutes parts. Aussitôt, effrayé il s'enfuit vers son asile d'où il n'était pas encore fort éloigné. Lecomte Amalric et son neveu, Guillaume Crepin, à la tête de leurs hommes, gravirent aussitôt la montagne et se portèrent en armes contre le château; mais leurs audaces se borna à effrayer la garnison par des menaces plutôt que par des actions.»

Dans cette alternative, Robert de Candos voyant qu'il ne lui serait pas possible d'expulser de la ville, à force ouverte, la troupe qui l'avait envahie, et voulant en même temps lui faire abandonner l'attaque contre le château, mit le feu aux maisons voisines. La flamme, favorisée par le vent, ne tarda pas à se répandre et à couvrir la ville tout entière. Le château, que sa position extra-murale et au-dessus du vent, mettait à l'abri, resta seul debout au milieu des ruines fumantes de Gisors. Voilà ce que fut l'issue de cette agression.




La forteresse, que convoitaient depuis si longtemps les rois de France, devait enfin tomber entre leurs mains, comme si le ciel eut travaillé à cet événement. « Une voix sortie de terre, comme disent les chroniqueurs, avait été entendue dans Gisors » Henri Ier. n'était plus. Geoffroy Plantagenêt, qui disputait l'héritage de ce prince au roi Etienne, pour s'assurer l'alliance et l'appui de Louis VII, livra à ce dernier Gisors et le Vexin Normand. Il ne pouvait faire au roi de France un présent plus désiré et plus agréable.
 Louis VII, au moment de partir pour la Terre Sainte recommandait-il à Suger et au comte de Vermandois, qu'il avait laissés a la tête des affaires, de bien veiller sur sa maison royale de Gisors : « .... Nous vous mandons, leur écrivait-il, comme à nos fidèles et chers amis, que vous fassiez garder, dans notre intérêt, notre maison royale de Gisors et que vous y pourvoyiez avec le soin le plus diligent. Adieu. »
Henri II, qui avait succédé à son père, Geoffroy Plantagenet, était trop clairvoyant pour ne pas sentir la perte que la Normandie avait faite par l'abandon du château de Gisors. Ne pouvant la supporter mais craignant d'échouer par la force des armes, et ne voulant pas d'ailleurs s'attirer un ennemi aussi puissant que le roi de France, il inventa une combinaison pour faire rentrer cette précieuse forteresse sous le joug normand. Elle lui réussit. Henri proposa au roi de France un mariage entre son fils Henri-le-Jeune et Marguerite, fille de Louis ( 1158).
Quelle dot donnerai-je à ma fille? demanda le roi de France, Gisors, répondit Henri. J'y consens, répliqua le premier; mais le château restera dans les mains des Templiers jusqu'à ce que la noce soit célébrée. La proposition fut acceptée.
 Or, qu'on sache que le jeune prince à marier n'avait alors que trois ans; quant à la princesse, elle entrait dans son quatrième mois. Le roi de France avait du temps devant lui, ce qui avait sans doute rendu aussi facile la conclusion de cet arrangement. Mais le rusé Normand ne s'en tint pas là. Il avait eu la précaution de se faire donner la garde des deux enfants.
A peine deux années s'étaient-elles écoulées, qu'il fit célébrer le mariage et réclama des Templiers le Château de Gisors.











La Ville




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Le château


Le château sur le site de la ville


La fiche historique du château


Sur la base Pop-culture



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samedi 10 mai 2014

Fiche Historique, les châteaux-forts. Gisors





















Fiche N° VII







۩   Le Château de Gisors, à Gisors.









Logé en région Haute-Normandie, le château de Gisors est un ancien château-fort des XIe et XIIe siècles dont les vestiges se dressent sur la commune de Gisors dans le département de l'Eure, au nord-est de son département. Il fait face à ses anciennes ennemis, les places fortes de l'Oise, là, toutes proche, séparées par la vallée de l'Epte. Cette fortification est destinée à protéger les possessions normandes du roi d'Angleterre face aux velléités du roi de France. La forteresse, véritable place frontière et verrou oriental de la Normandie 


 Les origines de cette forteresse remontent à la seconde moitié du XIe siècle. Une motte castrale est édifiée dès 1097 par Robert II de Bellême, sur l'ordre du roi d'Angleterre Guillaume II le Roux (1087-1100), régent du Duché de Normandie. Celle-ci est complétée un an plus tard par un donjon de bois, probablement ceint d'une palissade.
 En 1113, ce site fortifié, dominant la vallée de l'Epte, accueille une rencontre entre les souverains Louis VI de France et Henri Ier Beauclerc d'Angleterre. Il connaît son premier siège en 1120, lors de la rébellion des seigneurs normands contre la tutelle anglaise.
 La place forte, défendue par le gouverneur « Robert de Chandos » eût beau tenir bon, cette sérieuse alerte conduira le souverain anglais à juger plus sûr de repenser les fortifications, lesquelles seront reprises dès 1123.
Cette première campagne de reconstruction verra l'adjonction d'un donjon en pierre de taille de forme octogonale, ceint d'un rempart en gros appareil (l'enceinte-basse). Henri Ier Beauclerc disparaît en 1135, sans laisser d'héritier mâle. Sa fille Mathilde l'Emperesse, veuve de l'empereur germanique Henri V , écartée du trône, épouse un noble angevin, Geoffroy Plantagenêt, lequel devient ainsi duc de Normandie, tandis que dans le même temps, le trône d'Angleterre est confié à Étienne de Blois. La mort de celui-ci en 1154, sans héritier mâle, fait du fils de Geoffroy le nouveau roi d'Angleterre, et inaugure une nouvelle ère : celle des Plantagenêts.

Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.











Dénomination : Château-Fort


Localisation :  Place de Blanmont, 27140
Département de l'Eure.

Région : Haute-Normandie


Année de construction :  XIe Siècle




L'architecture : 

Le château de Gisors est situé à l'extrémité de la ville , du côté de la route de Rouen , sur une petite montagne en amont de la rivière de l'Epte. Il offre de vastes débris de ses anciennes fortifications, on reconnaît encore parfaitement la muraille qui, partant du château, se développait dans la plaine jusqu'à l'Epte, il se distinguait au loin par de grosses tours.
 L'une d'elles, restée debout, mesure quatre-vingt-dix pieds (30 mètres) de haut, pour un diamètre de trente pieds (10 mètres). Ce château devait être un des plus forts qui existait, dans son temps, époque ou l'on ne connaissait pas l'usage de la poudre. On y remarquait deux enceintes distinctes :

- La première était destinée à recevoir la garnison; on pouvait y loger plus de mille hommes à l'abri d'une formidable muraille flanquée de tours. De là, l'on pénétrait, par deux portes armées de herses et de ponts-levis. Deux galeries couvertes étaient flanquée de plusieurs tours, les unes presque rondes, d'autres en demi-lune et quelques-unes carrées.

- La seconde enceinte construite sur le sommet du rocher, dominait la première et n'avait qu'une entrée. Du milieu de cette forteresse s'élevait un donjon de forme octogone dont la hauteur excédait cent vingt pieds, il était joint d'une tourelle où se situait l'escalier à vis qui comportait 72 marches.
 Les murailles du château de Gisors, encore assez bien conservées ainsi qu'une partie de ce vieux monument existent presqu'entièrement, une chapelle de style gothique y a été construite. Un des appartements fut habité par Blanche, mère de Saint Louis.










La tradition rapporte que, se trouvant au château de Gisors, cette princesse apprit qu'un gentilhomme était retenu prisonnier dans une pièce située au-dessous de son appartement, ayant été l'amant de sa souveraine et supplanté auprès d'elle par le gouverneur actuel du château, il y était tenu au secret d'après les ordres de ce même officier. Blanche, informée de l'existence d'un chevalier qu'elle avait aimé, facilita son évasion, et lui procura les moyens de vivre honorablement loin de son rival. Ce prisonnier avait gravé sur un mur l'histoire de la Passion avec un clou. 

Le château de Gisors est réputé pour ses liens avec l'histoire de l'ordre du Temple, notamment pour avoir servi de prison au dernier Maître de l'époque, Jacques de Molay, ainsi qu'à trois autres dignitaires de l'ordre. 




Matériaux : Pierre. 


Historique :


Situé dans le Vexin normand, du département de l'Eure, aux portes de l'Ile de France, le château de Gisors est une des plus vielles forteresses de la région.

 En 1066, Guillaume le Conquérant s'empare de la couronne d'Angleterre. Inquiétés, les ducs de Normandie décident de fortifier la frontière séparant la France et l'Angleterre. En 1096, Guillaume le Roux, roi d'Angleterre et fils de Guillaume, confie à Robert de Bellême la tache d'ériger une forteresse frontalière afin de faire face aux places fortes françaises de Chaumont, Trie et Boury. Un an plus tard, un donjon de bois est édifié. Il est alors gouverné par Thibaud Païen, qui n'en deviendra propriétaire qu'en 1101.

De 1158 à 1161, les Templiers se voient confier la garde du château. En 1193, Philippe Auguste le récupère. Il y entreprend de gros travaux : construction de la Tour du Prisonnier, remplacement de la Tour du Gouverneur à laquelle il ajoute la Tour Blanche Richard Coeur de Lion, reprend le contrôle de Gisors en 1196, puis le château retombe aux mains des Français lors de la conquête de la Normandie, vers 1200.
 La région restera française jusqu'en 1419, lorsque l'armée anglaise reprend le contrôle du fief. Le château revient à la couronne de France en 1590 après la bataille d'Ivry.

 Racheté en 1809 par la ville, il devient un 'bien national' . Gisors, est l’ancienne capitale du Vexin normand, au confluent de l'Epte, de la Troesne et du Révillon Sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les Ducs de Normandie et les Rois de France.
  Trois traités y furent signés entre la France et l'Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille posséda Gisors au XIIIe siècle, puis Blanche d'Evreux au XIVe et Renée de France, fille de Louis XII, au XVIe siècle. Le Comté de Gisors fut érigé en Duché en 1742. La ville de Gisors fut entourée successivement par deux enceintes urbaines;

- La première est bâtie durant la seconde moitié du XIIe siècle,  la construction primitive est mis en oeuvre par Robert de Bellême, commencée en 1097 sous Guillaume le Conquérant, elle est  continuée sous Henri Ier dans les premières années du XII siècle .
 L'enceinte suit parfaitement le cours de l'Epte, la rivière servant de douves naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français. La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la Tour du Prisonnier.

- La deuxième enceinte est bâtie au XIIIe siècle, les additions d'Henri II de 1161 à 1184 sont caractérisées par un style roman mêlé d' un peu de gothique.
En effet, une fois la ville prise par les Français, la frontière matérialisée par l'Epte n'a plus aucune utilité. La ville va donc s'étendre vers l'est, au-delà de la rivière, autrefois frontière.
 Quelques vestiges de cette deuxième enceinte sont encore visibles rue du Filoir.

 Philippe Auguste, de 1193 à 1204, a probablement mis en oeuvre les constructions de la troisième époque franchement gothique, la quatrième est postérieure à l' invention de l' artillerie . C’est en 1090, que Thibaud Payen, Seigneur de Gisors, ébauche les fortifications de la ville. En 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellême commencent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la Porte de la Normandie.
 La forteresse était déjà importante puisqu'une enceinte fortifiée entourait une « Place » de trois hectares.

 Trois dates importantes ont marqué l’évolution du château de Gisors....

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Le mystère de la tour de Neaufles:

Le château de Gisors serait relié par un souterrain de 4000 mètres de long à la tour de Neaufles située à Neaufles-Saint-Martin. Celle-ci, entretient un mythe, une légende voudrait que cette tour, vestige de l'ancien château de Neaufles dit château de la reine blanche, détient le trésor des templiers.

À partir de la salle basse, dont le sol se trouvait à six mètres de profondeur, ancré dans le cœur de la motte, la tour comprenait autrefois quatre niveaux, hors la terrasse sommitale. La porte de ce donjon s'ouvrait au premier étage, à six mètres au-dessus du sol.

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Descriptif du Château:

Visite du Château:

Sur le site de la ville


Trait historique du château-fort:

Traits d'architecture du château-fort:

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La ville de Gisors