A deux pas de Melun au sud-est de Brie-Comte-Robert, emmailloter entre forêt et plaines agricoles, le château de Vaux-le-Vicomte, situé sur la commune de Maincy en Seine-et-Marne, à 50 kms au sud-est de Paris, est un château du XVIIe siècle (1658-1661), construit pour le surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet. Louis Le Vau, Charles Le Brun et André Le Nôtre ont travaillés sur ce projet. Il appartient désormais à une branche cadette des marquis de Vogüé.
Maincy a été créé au Moyen Âge, comme en témoigne son église romane, c'était le village rattaché au château de Vaux-le-Vicomte, au XVIIe siècle. Auparavant, la manufacture des Gobelins était dans ce village. Elle a été déplacée à Paris par ordre du roi Louis XIV, qui avait évincé Nicolas Fouquet, son surintendant des Finances et premier propriétaire de Vaux-le-Vicomte.
Depuis la création par Nicolas Fouquet à sa gestion actuelle par la famille de Vogüé, le Château de Vaux-le-Vicomte a toujours été une propriété privée. En 1641, Nicolas Fouquet, jeune parlementaire de 26 ans, acquiert le fief de Vaux-le-Vicomte. Vingt ans plus tard, il en fait un chef-d’œuvre unique : le château et le jardin sont parmi les plus beaux de France. Pour la première fois dans l’histoire, ce visionnaire réunit sur un même projet Louis Le Vau, Charles Le Brun et André Le Nôtre. Leurs talents avaient déjà été réunis par le jeune Louis XIV pour construire des ailes au château de Vincennes en 1651-1653. Le roi refera appel à eux pour construire le château de Versailles, celui de Vaux-le-Vicomte servant alors de modèle.
Le château, chef-d'œuvre de l'architecture classique du milieu du XVIIe siècle, est aujourd’hui la plus importante propriété privée de France2 classée au titre des monuments historiques3,4 depuis son achat en juillet 1875 par Alfred Sommier qui y fit œuvre de mécène, poursuivie par ses descendants. Il représente aujourd'hui un budget annuel de 8 millions d'euros, emploie 75 salariés à temps plein et transmet chaque année à plus de 300 000 visiteurs l'expérience du Grand Siècle français
* La construction du château, le château
La construction progresse rapidement, mais elle nécessite la destruction de plusieurs maisons et l'arasement des collines. En 1653-1654, Nicolas Fouquet charge le jardinier André Le Nôtre de modifier le jardin préexistant. De 1653 à 1654, les premiers travaux d'adduction d'eau sont réalisés (20 km de tuyauteries) dans le parc ainsi que l'allongement du grand parterre. En 1655, le parc est entièrement clôturé ; le petit canal, les fontaines, quelques parterres de fleurs et la grande allée en terrasse sont réalisés. Le parterre de la Couronne est allongé, rendant ses différentes parties dissymétriques. En 1655, les trois parterres situés devant le château sont agrandis et remodelés. En 1655-1656, Nicolas Poussin est appelé pour travailler à la décoration du jardin, alors que les termes sont en cours de réalisation en Italie. En 1656-1657, Daniel Gittard poursuit les travaux. Le bassin carré et l’allée centrale sont alors aménagés, tandis que s’achève la construction de la grille d’eau. En 1658-1660, la cascade est construite. Des travaux ont lieu à l’emplacement de l’actuel grand canal, les grottes sont sculptées.
En parallèle, en 1656, l'architecte Daniel Gittard achève les fondations du château.
Le 2 août 1656, le marché est conclu sur les plans du château.
Les façades devaient initialement être en brique — comme ses immenses communs — mais finalement la pierre blanche de Creil lui fut préférée.
Le château conserve du plan féodal français traditionnel la plateforme rectangulaire entourée de larges douves en eau, dont il occupe le sud. Deux portes reliaient le logis au reste du jardin.
Les ailes n’existent presque pas, ce type d’architecture étant apparu au cours de la première moitié du XVIIe siècle. Le château comporte un corps central avec trois avant-corps côté cour et une pièce en rotonde au centre de la façade regardant les jardins.
Il y a quatre pavillons, deux de forme rectangulaire, côté jardin, et deux autres de forme carrée côté cour, qui, vus latéralement, semblent pourtant jumeaux, tradition de l’architecture française.
Le caractère ouvert du bâtiment et le plan dit « massé » sont caractéristiques de l’époque.
Il y a toutefois une innovation, car le château français comporte habituellement une suite de pièces allant d’une extrémité à l’autre du bâtiment, disposition dite « corps simple » ou « en enfilade ». À Vaux, l'architecte fait preuve d'innovation en organisant l'espace intérieur avec une double enfilade de pièces parallèles avec des portes alignées ou « corps double ».
Ce type d’organisation d’un bâtiment a déjà été employé par Louis Le Vau à l’hôtel Tambonneau en 1640 et par François Mansart à l’hôtel de Jars en 1648, mais est ici appliqué pour la première fois à un château. Le château comprend une centaine de pièces pour une surface de 2 500 m2, réparties sur trois niveaux sous une toiture de 3 500 m2.
Alfred Sommier
Le cabinet de Mme Fouquet
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