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dimanche 13 décembre 2020

Fiche historique, les châteaux. Gien


 








Ville prestigieuse, Gien vit bordée par la Loire, fleuve sauvage et rebelle marqué par le commerce maritime lorsque le fleuve était navigable, est situé au Sud-Est du département du Loiret, proche de Sully-sur-Loire entre Auxerre et Orléans. 

Au VIIIe siècle, la seigneurie de Gien se place au plus septentrional de l’apanage du duc de Berry. La seigneurie de Gien-le-Vieux, nom donné au moyen-âge, relève de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, tandis que le château puis la ville fortifiée auront des seigneurs laïcs.  








 Localisation : 45 500, Gien, département du Loiret


Région : Centre-Val-de-Loire




L’inscription « Giemis Ca. » apparaît sur une monnaie autour de 1100. Elle rapporte l’existence d’un castrum à Gien. En 1096, un Geoffroi, comte de Gien (« comes de Geone ») est témoin d’un acte concernant le prieuré de Saint-Gondon-sur-Loire (Marchegay 1877 : 26). Ce personnage est issu de la famille Donzy, dont le site éponyme est localisé en Nivernais, à 67 km en amont de la Loire. Les Donzy sont issus de la famille seigneuriale de Semur-en-Brionnais, proche des ducs de Bourgogne.
Avant cette époque, soit avant le XIe siècle, le castrum de Gien n’est documenté que par l’archéologie. On suppose alors que les Donzy sont déjà installés sur le site de Gien. Le castrum de Gien peut désormais être localisé sur le promontoire dominant la Loire à l’emplacement du château-musée actuel. Il ne succède à aucune occupation antérieure détectée en ce lieu. L’histoire de l’agglomération de Gien s’écrit en plusieurs étapes et lieux. L’agglomération antique s’est développée à Gien-le-Vieux, lieu-dit localisé sur la même rive de la Loire, mais en aval du promontoire. Une première église a vraisemblablement été construite à Gien-le-Vieux, mais sa localisation exacte demeure inconnue. En effet, un règlement du diocèse d’Auxerre rédigé autour de 573-589 rapporte la présence d’une église au lieu dénommé « Giomus » (Longnon 1904: 232). « Giomus » correspond au locus de Gien-le-Vieux, comme le confirme une mention ultérieure de ce même recueil (Longnon 1904 : 261).

« Giomus » correspond au locus de Gien-le-Vieux, comme le confirme une mention ultérieure de ce même recueil (Longnon 1904 : 261). L’installation du castrum de Gien sur le promontoire supportant actuellement le château-musée est confirmée par l’archéologie autour du IXe siècle. Il manque des éléments pour comprendre le choix de cette installation. L’hypothèse la plus probable pourrait être le déplacement du lit de la Loire. Gien-le-Vieux est installé sur un rebord de terrasse façonné par le cours d’eau. L’agglomération antique a probablement profité d’un emplacement où il était aisé de franchir la Loire comme le suggère la présence d’une voie romaine orientée nord-est / sud-est. Aujourd’hui la Loire coule à environ 500 m au sud de Gien-le-Vieux. Bien que l’époque du déplacement du cours d’eau dans un lit plus au sud ne soit pas connue, il est possible d’imaginer le moment de sa déviation entre le VIIe et le IXe siècle, peut-être dû à des facteurs climatiques. Dans ce scénario, le promontoire actuel, localisé à proximité du cours d’eau et d’une nouvelle possibilité de le franchir, rend dès lors cet autre emplacement plus propice à l’installation humaine. L’environnement médiéval du castrum est peu connu pour l’an mil. Quelques mottes se décèlent dans le paysage, cependant, mis à part leur topographie, elles ne comportent pas d’indices archéologiques proposant une chronologie d’installation. Le duché de Bourgogne, indépendant du royaume de France dès l’époque burgonde, est proche des territoires d’Empire. Du fait de son emplacement en limite des territoires bourguignons et du domaine royal, la seigneurie de Gien présente un intérêt pour la royauté. Ainsi, les textes renseignent une histoire marquée par l’arrivée du pouvoir royal à Gien à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, dans un contexte nécessairement conflictuel avec la famille Donzy, proche des ducs de Bourgogne. L’enceinte castrale a pu être flanquée à ce moment, ancrant le pouvoir royal sur le site, et une collégiale est alors fondée (statuts obtenus en 1216). Le domaine giennois est géré en apanage.
Au début du XVe siècle, à la mort de Jean de Berry, il est confisqué par le futur Charles VII afin qu’il ne tombe pas aux mains du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, frère de Jean de Berry. La seigneurie de Gien constitue ensuite la dot d’Anne de France en 1481. Fille aînée de Louis XI, Anne de France assure la régence de 1483 à 1488 sous la minorité de son frère Charles VIII.

Le château se compose aujourd’hui d’une aile Est et d’une aile Sud disposées en retour d’équerre. Elles sont distribuées par trois tourelles d’escalier semi-hors-œuvre surmontées de chambres hautes, rythmant les façades sur cour.

Le château de Gien subit quelques dégâts à la suite des Guerres de Religion puisque des réparations sont attestées dans les textes au début du XVIIe siècle. Elles concernent les prisons, non localisées, du château et à plusieurs reprises la couverture des toitures. Le changement d’affectation observé dans une des pièces de l’aile ouest disparue atteste un usage de cet espace plus fonctionnel que résidentiel. Un évier est créé dans la grande pièce et un petit bac est aménagé dans les nouvelles salles cloisonnées de cet espace

L’installation du tribunal et de la sous-préfecture dans le château de Gien à partir de 1826, après son rachat par le Département en 1823, marque une nouvelle étape dans son réaménagement. La sous-préfecture occupe les ailes est et sud-est du monument, le tribunal, le logis ouest avec la prison au rez-de-chaussée haut (le rez-de-chaussée bas correspondant à des espaces voûtés semi-excavés du château). Des travaux importants sont menés à la place de l'aile ruinée du château où il est décidé d’implanter la prison. Le terrain est nivelé pour accueillir les cellules sous forme de dortoirs des prisonniers (hommes ou femmes), une cour de promenade, un atelier et le logement fonctionnel des gardes. Le nombre de prisonniers varie de huit à vingt. Des espaces d'agrément sont créés en cour nord. Les terrasses du château sont transformées au sud en jardin à l'anglaise, sur un terrain nouvellement exhaussé. Le château cesse de fonctionner comme sous-préfecture-tribunal-prison en 1926.

Le château d’Anne de France 

Ce château conserve par endroit dans son architecture des éléments d’édifices antérieurs encore visibles en élévation. Ainsi la tour dite Jeanne d’Arc est conservée dans le programme architectural de la nouvelle résidence royale. Vers 1483, la tour est raccordée au logis ouest avec quelques aménagements menés à l’intérieur ayant pour but de faire correspondre les nouveaux espaces avec les anciens niveaux de cette tour: une noue de raccordement permet ainsi d’articuler les toitures entre elles. Les niveaux des planchers de la tour sont ajustés à ceux des deux étages du nouveau logis. Les deux niveaux inférieurs de la tour sont comblés et la base sert de fosse pour les latrines aménagées avec le chantier d’Anne de France. Les fenêtres à meneau des étages de la tour comportent des moulures en cavets antérieurs aux moulures à base prismatique utilisées dans les fenêtres du château de la fin du XVe siècle. Les cheminées des chambres des étages témoignent, avec les fenêtres à meneau conservées, d’aménagements résidentiels antérieurs au programme de résidence royale mené sous Louis XI et Anne de France. Deux fentes d’archères ornent encore la base de la tour. Elles correspondent au moment où cette tour flanquait l’enceinte du castrum aux XIIe, XIIIe siècles.

L’élévation des murs des logis d’Anne de France est majoritairement constituée de briques cuites à surcuites liées au mortier de chaux. Le jeu sur la polychromie, obtenue par la différence de cuisson des briques, crée des réseaux losangés et d’autres décors animant la façade. Ce matériau est couramment employé dans les autres constructions royales connues de Louis XI (père d’Anne de France) comme à Amboise (tour du Garçonnet initiée vers 1463 - Gaugain 2014), au château du Plessis-lès-Tours et à Orléans (« Maison du Roi », place Saint-Aignan) vers 1479-1480 (Alix, Noblet 2020). L’emploi de la brique inscrit les époux de la Régence dans la continuité de l’œuvre constructive de Louis XI, œuvre qu’ils prolongent également sur le plan politique (Bizri, Marchant, Perrault 2019).

La pièce principale était une salle pavée de carreaux de terre cuite qui comportait une large cheminée monumentale située sur le mur de refend au sud. Cette salle était la plus vaste du château (14 m par 12 m). Elle pouvait donc être dédiée à la représentation du pouvoir. Deux petites pièces installées en enfilade dans le prolongement des logis actuels permettaient la liaison avec un plus vaste bâtiment rectangulaire composé de deux espaces dont l’un est semi-excavé. La cheminée partage son conduit avec une seconde cheminée monumentale située au revers mais un demi-niveau plus bas.


L'histoire

Le duché de Bourgogne, indépendant du royaume de France dès l’époque burgonde, est proche des territoires d’Empire. Du fait de son emplacement en limite des territoires bourguignons et du domaine royal, la seigneurie de Gien présente un intérêt pour la royauté. Ainsi, les textes renseignent une histoire marquée par l’arrivée du pouvoir royal à Gien à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, dans un contexte nécessairement conflictuel avec la famille Donzy, proche des ducs de Bourgogne. L’enceinte castrale a pu être flanquée à ce moment, ancrant le pouvoir royal sur le site, et une collégiale est alors fondée (statuts obtenus en 1216).

Le château subit quelques dégâts à la suite des Guerres de Religion, il est restauré, puis au cours des siècles, durant 300 ans, il est rénové, puis transformé et enfin réhabilité en bâtiment administratif et pénitentiaire au XIXe siècle.

L’installation du tribunal et de la sous-préfecture dans le château de Gien à partir de 1826, après son rachat par le Département en 1823, marque une nouvelle étape dans son réaménagement. La sous-préfecture occupe les ailes est et sud-est du monument, le tribunal, le logis ouest avec la prison au rez-de-chaussée haut (le rez-de-chaussée bas correspondant à des espaces voûtés semi-excavés du château). Des travaux importants sont menés à la place de l'aile ruinée du château où il est décidé d’implanter la prison. 

En 1867-1869, Just Lisch propose un projet de restauration du château qui ne sera jamais réalisé. Des relevés sont effectués, des plans sont dressés. Le projet propose la restitution des lucarnes des toitures et le rétablissement des meneaux des fenêtres. D’autres aménagements tels que l’alignement des travées de fenêtres ou des balcons de pierre sont envisagés. Le projet garnit les lucarnes, les épis de faîtages ou encore l’oriel situé en façade sud, de décors à gâbles et choux frisés en nombre. Le château demeure ensuite dans un état de vétusté où quelques réparations menées sur les toitures le sauvent de la ruine. La ville de Gien loue finalement à partir de 1935 une partie du château et un musée local y est installé à partir de 1936. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale (la bataille de Gien du 15-19 juin 1940 et les évènements de juillet 1944) endommagent les toitures et les murs. Ils entraînent l’incendie de l’aile orientale. L’église est très ruinée. Les bâtiments de la prison, qui, depuis la fermeture de celle-ci, logeaient la compagnie d’électricité, ne sont pas atteints. L’arasement définitif de ces bâtiments a lieu lors des travaux de restauration d’après-guerre.


Entre 1948 et 1955, les architectes et frères Gélis entreprennent la reconstruction du château et modifient considérablement les accès au promontoire depuis la ville. Le Belvédère Ouest est dégagé des ruines des bâtiments ; les pignons et les fenêtres du château sont consolidés. La seconde moitié du XXe siècle est marquée par la proposition de plusieurs projets d’agrandissement du musée alors dédié à la chasse (1964, 1971, 1983). 

Ces travaux finissent par faire disparaître les traces de la prison dans les logis.







La ville

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gien

http://www.legiennois.fr/


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Un document sur le château

https://journals.openedition.org/cem/16408#text


La boutique de la faïencerie

https://www.gien.com/

La faïencerie sur wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fa%C3%AFencerie_de_Gien

Sur la base pop-culture

https://www.pop.culture.gouv.fr


Le château

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Gien

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098784

https://www.chateaumuseegien.fr/


Tourisme Loiret

https://www.tourismeloiret.com/fr/faiencerie-gien



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, châteaux-fort, donjons

Le monde des châteaux
























lundi 16 novembre 2020

Fiches historique, les châteaux-forts. Ivry-la-Bataille

 







Fiche historique N°XI



۩   Le Château d'Ivry , à Ivry-la-Bataille

Perché à la frontière des départements de l'Eure et de l'Eure-et-Loir, proche d'Evreux, placé au Nord-ouest et de Dreux au sud-ouest, Ivry, situé au sud-est de son département est traversé par l'Eure. En surplomb de la Vallée de l’Eure Ivry fait face à Mantes-la-Jolie, qui fut une grande place au moyen-âge. L’origine du château d’Ivry se confond avec celle de la Normandie, la fonction première de la forteresse était de vérouiller l'Eure et un peu plus tard de renforcer Pacy.
 






Dénomination : Château-Fort


Localisation :   27 540, Ivry-la-Bataille, département de l'Eure

Région : Normandie


Année de construction du château: Xe siècle



Commencée vers 960, la construction primitive est une aula (salle princière carolingienne), un quadrilatère de murailles de 32 × 25 mètres de côté. À la base des murs d'une épaisseur de 3 mètres, on remarque un appareil en arête-de-poisson caractéristique des constructions carolingiennes ainsi que l'emploi de chaînage en briques sur quelques éléments dont un contrefort. À la fin du Xe siècle, des travaux en font un logis-donjon, à contreforts, qui s'élevait a priori sur deux niveaux et englobait une petite chapelle dite de Saint-Ursin et une tourelle.
 Le donjon élevé vers l'an mille est, avec les tours de Rouen et d'Avranches, parmi les premières fortifications de pierre apparues en Normandie. De nos jours, il n'en subsiste plus que le premier niveau.  Une vaste enceinte, moins défendue, s'étend au sud du donjon, constituant la basse-cour. Au cours des siècles suivants, une muraille, entourant le donjon, est ajoutée, flanquée de tours et d'un châtelet d'entrée.

L’origine du château d’Ivry se confond avec celle de la Normandie. Entre l’Epte et l’Avre, qui servent de frontière orientale au duché depuis le traité de Saint-Clair-sur-Epte, la Seine et l’Eure constituent deux axes de pénétration vers Rouen ; par sa position, Vernon est naturellement chargée de verrouiller le fleuve. La rivière est, quant à elle, contrôlée par Ivry, que viendra ultérieurement renforcer Pacy. Selon Orderic Vital (Histoire Ecclésiastique), la forteresse aurait été édifiée à la fin du Xe siècle par Albarède, femme de Raoul, demi-frère du duc Richard 1er . L’histoire de ce poste frontière est classique : il perd une grande partie de son intérêt stratégique après le rattachement de la Normandie et de l’Ile-de-France, en 1204. La forteresse ne s’illustre plus guère qu’au cours de la guerre de Cent Ans, durant laquelle les Anglais en disputent la possession aux Français ;
son démantèlement intervient au milieu du XVe siècle et précède un abandon progressif. A partir de la seconde moitié du XVIe siècle, le château n’apparaît plus dans la documentation que comme une ruine sans valeur, puis tombe dans un oubli presque total.

En 1968, des habitants d’Ivry, regroupés au sein du Club Archéologique créé par Robert Baudet, décident de retrouver les vestiges de la forteresse qui domine la commune. Les travaux de déblaiement s’étalent sur une quinzaine d’années et font apparaître l’un des plus passionnants monuments médiévaux de la région. Certains témoins voient dans les hautes murailles parementées en opus spicatum qui viennent d’être dégagées les restes de la « tour célèbre, énorme et très fortifiée » (turris famosa, ingens et munitissima) citée par Orderic Vital. La Tour d’Ivry n’éveille cependant que tardivement l’intérêt des chercheurs ; c’est ainsi qu’elle apparaît comme « témoignage littéraire » dans le paysage monumental de la France autour de l’an mil publié sous la direction de Xavier Barral I Altet, plus de vingt ans après le début des fouilles, ouvrage dans lequel on apprend par ailleurs qu’il n’en reste « plus aucun vestige identifiable ». En 1987, alors que le site est abandonné depuis plusieurs années, le Ministère de la Culture diligente une « étude évaluative des couches archéologiques restant en place pour l’établissement d’un projet de fouilles archéologiques avant les travaux de restauration et de mise en valeur des vestiges » ; les résultats de ces investigations sont décevants, à tel point que l’Administration conclut que « les couches archéologiques ont pratiquement disparu et qu’il n’y a pas lieu, pour l’instant, de poursuivre des dégagements ». Les années 1990 marquent un tournant dans la perception du monument ; la période voit tout d’abord le classement de ses vestiges parmi les Monuments historiques. La forteresse fait l’objet de plusieurs études et apparaît en 1991comme prototype de « tour-résidence », aux côtés de Langeais ou de Douéla-Fontaine, dans l’ouvrage consacré par Jean Mesqui aux Châteaux et enceintes de la France médiévale ; l’auteur établit par ailleurs une comparaison entre le plan du château d’Ivry et ceux de la Tour de Londres ou de Colchester, en Angleterre. Le parallèle avec la Tour Blanche sera développé quelques années plus tard par l’historien anglais Edward Impey. Le monument semble, à cette époque, avoir trouvé sa place dans l’histoire de l’architecture castrale. Cependant, les analyses du monument proposées par les auteurs ne coïncident pas totalement avec de nouvelles lectures des élévations, entreprises dès 2005 ; en outre, la présence de trous de boulins à la hauteur des actuels niveaux de circulation laisse entendre que le potentiel archéologique du site est loin d’être nul. De nouvelles recherches s’imposent donc. 2006 voit l’achèvement d’une collecte documentaire engagée par Bérengère Le Cain ; l’année suivante, trois sondages archéologiques sont réalisés dans la partie centrale de la forteresse. Deux d’entreeux atteignent le sol naturel après avoir rencontré, sur plus d’un mètre d’épaisseur, des niveaux allant de la période ducale à la période Moderne. Le troisième sondage révèle l’existence d’au moins trois mètres de remblais, venant en comblement d’une salle dont l’existence était à ce jour inconnue. L’opération menée en 2007 permet, par ses résultats, d’élaborer un programme pluri-annuel de recherches alliant fouilles et étude architecturale, visant à préciser les origines et l’évolution d’un monument encore très mal connu.

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Une description du château

La construction la plus ancienne sur le site pourrait avoir été un grand bâtiment rectangulaire orienté nord-sud, dont un niveau nous est parvenu. Trois côtés de l’édifice sont connus avec certitude ; la localisation du mur sud demeure, en l’état actuel des connaissances, hypothétique. Les données en notre possession indiquent que nous sommes en présence d’un rez-de-chaussée. Ce dernier était abondamment éclairé par quatre fenêtres percées dans son mur ouest ; une porte très basse et étroite, traversant le mur nord, la reliait à l’extérieur. L’existence d’une baie ouvrant vers l’est n’est, en l’état actuel des recherches, en aucun cas attestée. Nous n’avons pas d’information sur le ou les niveaux supérieurs de cette construction, dont le caractère résidentiel est suggéré par l’existence de nombreuses baies. Jean Mesqui voit, dans ce rez-de-chaussée, « une salle publique » et pressent dans cette disposition « l’influence de modèles palatiaux plus anciens » (Mesqui, 1991 : 106) ; en l’absence totale de données concernant les niveaux supérieurs, peut-on totalement écarter l’hypothèse d’une salle basse bien éclairée, proche de celles que les XIe et XIIe siècles édifieront en grand nombre dans la région ?


L'extension vers l'est:


Deux salles voûtées viennent s’appuyer sur une reconstruction partielle du mur oriental de la construction initiale. Cette extension pourrait avoir été effectuée en deux phases, si l’on en croit l’articulation de S2 et S3, et les différences dans leur mode de voûtement. La salle 2 est située sous une construction identifiée comme chapelle, à cause de l’abside à contreforts encore partiellement visible à l’étage ; le mur sud de la salle 3 est percé par une porte et une fenêtre très ébrasée vers l’intérieur, qui lui fournit un éclairage abondant. Une porte (p) est vraisemblablement percée à cette époque dans le mur est de la salle 1, pour permettre une liaison avec l’extension. La salle en rez-de-chaussée conserve ses dispositions ; elle était recouverte par un plancher qui s’appuyait sur un retrait de la maçonnerie encore visible dans son mur occidental ; au sommet de la partie conservée du mur nord, et approximativement en son centre, on lit les traces possibles d’une porte qui aurait donné accès au premier étage. Le maintien en service des baies du rez-de-chaussée indique que nous nous trouvons toujours dans un contexte, au moins pour partie, résidentiel ; au niveau de la chapelle, l’étage au-dessus de la salle 1 pourrait alors avoir fait office de « grande salle » ou aula.


L’histoire 

Elle commence au temps de l'Empire romain, le bourg se nommait "Iberium" ou "Heriacum". La commune fit partie de l'ancien fief de la famille d'Ivry où se trouve le château d'Ivry-la-Bataille.

En 927, Guillaume Longue Épée, fils du chef viking Rollon et jarl des Normands, fait ériger des défenses à Ivry pour verrouiller la vallée de l'Eure et protéger la frontière entre la Normandie et le royaume de France. 

Avec Raoul, frère du Duc de Normandie Richard, premier seigneur d’Ivry fit construire (avec sa femme Alberède) la forteresse l’une des plus puissante de son époque. C’était peu avant l’an 1000.

Depuis, les combats se sont succédés autour de la forteresse jusqu’à sa destruction en 1424 par le Duc de Bedford. Ses fortifications sont ensuite démolies par Dunois, bâtard d’Orléans en 1449 après un long siège anglais. Les vestiges restent très étendus et ont été mis à jour depuis 1968 par le club d’archéologie d’Ivry-la-Bataille.

Le premier château daterait de la seconde moitié du Xe siècle. Le site est renforcé vers la fin Xe-début du XIe siècle par l'édification d'un donjon quadrangulaire. Il en subsiste notamment deux salles basses voûtées. Assiégé par Guillaume le Bâtard en 1040, le château est renforcé par une enceinte fortifiée. La place est de nouveau éprouvée par Louis VI le Gros qui l'incendie au début du XIIe siècle. Pris par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle, le château est de nouveau renforcé au début du XIIIe siècle. Les défenses continuent d'être améliorées jusqu'à la guerre de Cent Ans. Assiégée par les anglais en 1418-19, la place est reconquise par Jean de Dunois en 1449 puis démilitarisée. Le château est progressivement démantelé jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Les vestiges ont fait l'objet de chantiers archéologiques récents. Le site est ouvert à la visite par l'association des Vieilles Pierres, consacrée au château.
En 1590, c'est dans les environs qu'Henri IV battit les Ligueurs. Une pyramide fut érigée en mémoire de cette bataille, mais fut détruite pendant la Révolution française, et rebâtie sous Napoléon Bonaparte : « Le 1er novembre 1802, le premier consul Napoléon Bonaparte se rend sur les lieux de la bataille d'Ivry ».

Dès la seconde moitié du Xe siècle, les ducs de Normandie eurent à cœur de contrôler les marges des territoires dont ils furent amenés à prendre le contrôle de façon progressive. La région située à l' est de l'Eure, en face du territoire boisé et peu peuplé qui vient d'être évoqué, fut l'une des premières à être mise sous contrôle direct de la famille comtale : Richard Ier (v. 930-996) confia une vaste étendue de territoire allant de Pacy au nord jusqu'au Drouais au sud, à son demi-frère Raoul; le chef-lieu de ce territoire était Ivry-la-Bataille, qui offrait les conditions nécessaires à l'installation d'une fortification interceptant un passage de l'Eure, contrôlant un ensemble d'itinéraires ouest-est dont l'origine antique est souvent avancée ; mais il est probable que la région donnée par Richard à Raoul comprenait également, dès cette époque, la zone de Pacy. Celle-ci contrôlait la voie romaine de Paris à Évreux passant au voisinage sud immédiat, ainsi que le grand chemin dit plus tard « Grand chemin de Bretagne », de direction nord-ouest/sud-est et menant en direct vers Paris.


Richard I mettait-il sous contrôle d'un de ses plus proches familiers la frontière sud-est du duché ; la création de la forteresse d'Ivry constituait évidemment également un point d'ancrage face aux ambitions chartraines et drouaises du sud. Raoul, dit le comte Raoul par les chroniqueurs, puis Raoul d'Ivry à partir du XIIe siècle seulement, avait pour seconde épouse une certaine Auberée, à qui l'on attribue, depuis le récit semi-légendaire rapporté par Orderic Vital, la maîtrise d'ouvrage de la « tour » d'Ivry avant l'an Mil, ainsi que l'exécution de son architecte Lanfroy ou Lanfred, également maître d'œuvre de la tour de Pithiviers. Pierre Bauduin attribue son titre de comte à la fonction militaire qu'il aurait reçu des ducs dans cette région de frontière. Le fils de Raoul, Hugues, évêque de Bayeux, lui succéda après 1015 ; selon les chroniqueurs, il fit rébellion vers 1030 contre le duc Robert le Magnifique, fortifiant le château et tentant d'enrôler des mercenaires français, mais le duc prit le château, en expulsa la garnison (custodes), et, selon Robert de Torigni, conserva dans sa main Ivry et le terroir qui en dépendait.







La ville



Une notice du château sur la base Pop-culture

https://www.pop.culture.gouv.fr


Le château

https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_d'Ivry


Son histoire, sur un livre de Mesqui page 10

http://www.mesqui.net/Articles_fortif



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jeudi 29 octobre 2020

Fiche historique. Les donjons. Le tremblay-sur-Mauldre







Fiche historique N°4


Blason du Comte du Véxin, futur roi Louis VI



A moins de quatre kilomètres de Maurepas, dans l'axe Ouest de Versailles, sur une plaine drainée par les ruisseaux qui forment la Mauldre, la commune du Tremblay-sur-Mauldre au lieu-dit La Hunière, possède un site fortifié, il s'agit d'un château-fort, d'une enceinte d'environ 70m de diamètre entourée d'un fossé large de plusieurs mètres à laquelle est accolé une petite motte circulaire elle aussi entourée de son fossé. Cette motte porte des restes informes de maçonnerie attribués par de Dion à un donjon cylindrique identique à celui de Maurepas. 






Dénomination : Donjon 


Localisation :  78490, Le Tremblay-sur-Mauldre, 
 département des Yvelines. 

Région : Ile-de-France 


Année de construction : XI ou XIIe Siècle 




L'architecture :

L'enceinte est partagée en deux par un mur Nord-Sud en blocage de meulière épais de 2,60 m et haut de 5 à 6m. L'on y voit encore l'emplacement d'une poutre horizontale noyée dans la maçonnerie près d'une brèche centrale qui peut correspondre à une ancienne porte, ainsi que le moignon d'un renforcement qui aurait pu être une tourelle pleine de 3,50m de diamètre. Ce donjon aurait été élevé par Simon de Gometz en 1118, en 1239 on rencontre un Amaury de la Hunière et au XIVe, c'est la famille Mignon qui en est propriétaire, dans la mouvance du seigneur de Chevreuse et de Maurepas. 
Ces ruines, écrit MA de Dion consistent en une enceinte circulaire de 70 mètres de diamètre entourée d un fossé large de 10 mètres.

Au midi, une motte peu élevée également entourée d'un fossé fait saillie sur cette enceinte et porte les débris d' un donjon circulaire dont les proportions paraissent avoir été un peu moindres que celles du donjon de Maurepas distant de 3 à 4 kilomètres vers l'est, et qui, comme celui- ci offre un pilier central de forme ronde destiné à supporter les étages supérieurs. 
Voici quelles sont ces diverses dimensions mesurer sur des débris souvent privés de leurs parements et enveloppés d' un épais fourré;

  

* Diamètre du pilier central 2m60 

* Diamètre intérieur du donjon 10m40 

* Epaisseur de la muraille 1m90 

* Diamètre total 14m90 ou environ 

* Rapport de l' épaisseur du mur au diamètre total 1, 70m

Du donjon, part un mur droit épais de 2m 60, 8 pieds, conservant par endroit une hauteur de 5 à 6 mètres et coupant l'enceinte du Sud au Nord à peu près, en deux parties égales.

Cette muraille a perdu son couronnement, elle était elle-même dominée par le donjon dont les projectiles enfilaient dans toute sa longueur. Telle est la disposition insolite de ce vieux château de la Hunière construit vraisemblablement vers la fin du onzième ou au commencement du douzième siècle sur un terrain plat et accessible de toutes parts, quoique, à peu de distance, les hauteurs escarpées offrent des positions plus redoutables. D' après une charte il n' est pas probable que Simon de Gometz en 1118 donna aux religieux des Vaux de Cernay toute sa terre de la Hunière sise dans la châtellenie de Neauphle, ait été possesseur de ce château. On peut, peut-être, considérer comme l' un de ces seigneurs: Geoffroy de la Hunière, We Hunaria et Huanière, qui, avant février 1250 avait épousé une dame nommée Philippe veuve d' Amaury d' Aunaie, écuyer, avec laquelle il vendit, en janvier l253, à l' abbaye des Vaux de Cernay, 16 setiers de grains moitié blé, moitié avoine, qu' elle recevait annuellement à cause du douaire de son premier mariage sur la grange des Ebi soires près de Plaisir, dans la châtellenie de Neauphle-le-Châtel. 



Matériaux : Pierre 



Historique : 

Le site est probablement attesté au haut Moyen Age lorsque Pépin le Bref concède Humlonarias cum integritate à l'abbaye de Saint-Denis en 768 (A.N. , K. 5, n° 9, éd. ChLA, n°603). Entre 1102 et 1105, un seigneur laïc donne à l'abbaye de Coulombs le hameau d'Humeria sous réserve d'usufruit Outre la mention, dans le Cartulaire de Port-Royal, d'un Amauricus de la Hunière vers 1239-1240 , le château est cité en 1371, le propriétaire étant Adam D'Escrône. 
La Hunière du Tremblay était partagée entre quatre seigneurs au moins dont trois tenaient leur fief en hommage au châtelain de Maurepas, le quatrième était ce châtelain lui-même. Le château-fort de la Hunière avait appartenu à un chevalier nommé Jehan-du-Mesnil des mains duquel il avait passé, nous ne savons à quel titre, dans celles de Robert Mignon qui en fit hommage le 24 juin 1360 à Charles de Trie, comte de Dammartin, sire de Chevreuse, à cause de sa châtellenie de Maurepas, en même temps que celle du Tremblay dont il était également seigneur.
C' est la plus ancienne mention que nous ayons du lieu de la Hunière dont on voit qu' une portion était autrefois dans le fief des seigneurs de Neauphle. Il y fut bâti une chapelle dédiée à sainte Geneviève dont les seigneurs du Tremblay avaient le patronage mentionnée dans un aveu du 13 octobre 1414 figurant sur la carte de France de Cassini mais entièrement disparue. A un demi kilomètre au sud de l' église et à l' est du château du Tremblay, près d' un étang et dans un bois désigné par la carte de Berthier sous le nom de parc de la Heusnière séparées par le chemin de Saint-Rémy du vaste parc (appartenant à M le comte A de Rougé au XIXe siècle), se cachent les ruines intéressantes d' un ancien château-fort.

Le village du Tremblay-sur-Mauldre se développe : une église dédiée à Saint-Leu et à Saint-Gilles est édifiée au 13ème siècle. Au 17ème siècle, le père Joseph, connu sous le nom "d'éminence grise" du Cardinal de Richelieu, fit élever, par Mansard, le château du Tremblay. Cette propriété appartient actuellement à un groupe financier ; située dans le centre du village, elle évoque encore des souvenirs à certains habitants qui y ont travaillé.






Le village

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tremblay-sur-Mauldre

http://www.letremblaysurmauldre.fr/


Le château-fort  

http://maintenance-et-batiment.blogspot.com


Le château

https://www.pop.culture.gouv.fr

https://www.chateauform.com/fr/maison/domaine-du-tremblay/
























 

samedi 29 août 2020

Fiche historique, les châteaux-forts. Damville

 






Fiche historique N°V



۩   Le Château de Damville , à Damville

Damville est un bourg situé au sud du département de l'Eure et au coeur de la vallée de l’Iton, hameau du Mesnil-sur-Iton, proche d'Evreux en son nord, Damville est placé à une dizaine de kilomètres du département de l'Eure-et-Loir, sa position GPS est E 1°4'40" / N 48°52'18". Damville dut son importance à sa situation sur la frontière normande, elle formait du côté de la France, donc du royaume de France, avec Tillières-sur-Avre et Breteuil, une ligne de forteresses. Damville était armé d'une simple tour entourée de fossés où coulait l'Iton, qui appartenait à la Maison de Crespin. Elle a été construite vers 1035.
 






Dénomination : Château-Fort


Localisation :   27 240, Damville, département de l'Eure

Région : Normandie

Année de construction du château: 1035, XIe siècle

Le château de Damville apparut dans les sources écrites le 10 août 1173, à l’occasion de sa destruction par Henri II. Puis lors de la mise sous tutelle des biens de l’honneur de Tillières, ce château, qui dépendait directement de Gilbert Crespin, semble avoir partagé le même sort : les travaux de fortification de la tour, de la barbacane et des moulins apparurent dans les comptes de l’Échiquier en 1198106. Par le traité du Goulet de mai 1200, Damville resta comme Tillières à Jean sans Terre. En 1285, Damville appartenait à Matthieu de Montmorency, avec le « manoir » ou « maison » (domus), sauf le château encore habité par le seigneur de Tillières. Selon le plus ancien aveu connu (1454), celui-ci fut détruit lors de la guerre de Cent Ans : « Tour assis[e] sur mocte, pavillon, maysons et fossez. Lesquelles choses ont esté démolyes et détruictes à l’occasion de la guerre des Anglois, anciens ennemys du Royaume109. » Des transformations importantes intervinrent avant 1603, avec la construction d’une nouvelle demeure : « La maison sieurrial qu’avons veue près de l’églize, dans le comprins de laquelle est un nouveau bastiment assis sur une motte, ayant vestige de ruynes d’anciennes murailles et bastimentz qu’on disoit estre l’ancien chasteau, démolly du temps des Angloiz. Icelly nouveau bastiment cloz à fossés plains d’eau et pont levis110. » Sa vente en tant que bien national fut encore l’occasion de faire un point sur les vestiges encore visibles : « Consistant en une cuisine, cabinet à côté, deux chambre dessus, quatre chambres haute sur la Butte, et grenier sur le tout, coridor reignant le long des dittes chambre collombier, sur un bûcher, un autre corps de bâtimens formant equêrre, de viron cent vingt pieds de long, à usage d’écurie et magasin, très beau grenier dessus une belle cave voûtée près la rue, une latrine, un beau puiseau, cour et jardin avec herbage y tenant, nommé le préau. Le dit château construit sur une butte, et entouré de fossés, avec un pont de communication de la cour audit château et un autre du château au jardin. » 

112 L. Delisle (éd.), Cartulaire normand..., op. cit, p. 204, no 868 (17 juillet 1276). 113 A. Charma, A.-L. Léchaudé d’Anisy (éd.), « Magni rotuli... », art. cité, p. 11. 41

Par ailleurs, un acte de 1276 mentionnait « le pré qui est dessouz la tour112 ». Ce « pré de la Tour » était localisé en 1793, à l’est de l’église paroissiale, près des étangs. Cette tour, encore visible au XIIIe siècle, avait déjà disparu lors de l’aveu de 1603, qui précisait tout de même : « Et de l’autre costé du bourg, en tirant vers Evreux, nous auroit monstrez les prairies, comme le pray de la tour [...] qu’il a dit estre la place du plus vieil et antien chasteau. » Il est possible que le château initial de Damville ait été déplacé après la destruction de 1173 mais il se pourrait également que cette tour fût plus simplement une fortification annexe comme la « barbacane » de pierre, dont la construction coûta la somme de 144 livres à l’Échiquier de Normandie (1198) et qui est aujourd’hui impossible à situer. 

114 Arch, nat, N IIIEure 57. 115 BNF, va mat 27. 42

Du château sur motte, il ne subsiste qu’une petite partie de l’ancienne assise du « pavillon » qui avait déjà succédé à la motte castrale, autrefois entourée de ses propres murailles. Un plan de 1789 montre dans la moitié nord du fossé annulaire, la « butte » en forme de demi-lune et traversée par un chemin menant aux « commodités ». Initialement, cette motte avait occupé la totalité de l’espace compris dans le fossé annulaire et la moitié antérieure fut reprise sous la construction du « pavillon » : une photographie ancienne présentait encore un escalier pour accéder au premier niveau. L’existence d’un donjon roman fut certifiée par le rôle de 1198 car 50 livres furent en partie attribuées à la couverture de la « tour ». Pour avoir résisté jusqu’en 1454, elle était probablement en pierre. D’après les aveux, le château comprenait également des annexes maçonnées et des fossés en eau avec pont-levis. En effet, le site conserve aujourd’hui un mince canal entourant les restes de la motte mais qui, jusqu’au XIXe siècle, était d’une largeur importante (ill. no 24 ; planche no IV). Relié à celui du bourg, il était alimenté par une dérivation de l’Iton au nord-ouest de l’enceinte. Encore au XIXe siècle, il rejoignait également, au sud-ouest, une portion du « fossé du bourg », le long de la « rue de Hôtel-Dieu ». 


Le cimetière est mentionné sur le plan de 1789 : Arch, nat., N IIIEure 57. 117 Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, Paris, Pic (...) 118 BNF, lat. 12884, p. 153-159 et p. 344-345 ; V. 

Gazeau-Godet, « L’aristocratie autour du Bec... », a (...) 43

À Damville, aucune véritable trace de basse-cour, joignant la motte, n’est décelable. Au nord et à l’est, l’espace était occupé par les dérivations marécageuses de l’Iton et les étangs de Damville, et la partie orientale par l’église Saint-Evroult (autrefois précédée de son cimetière116) et toute la zone sud par le bourg. Nous savons par le plan de 1789 que le fossé annulaire comprenait la seule motte. Nous trouvons-nous en présence d’une structure unicellulaire de château à motte sans basse-cour, plutôt atypique pour un habitat aussi modeste ? Ce genre de structure était réservé à certains cas très particuliers, comme l’insertion en zone urbaine (Provins, Bar-sur-Aube) ou la juxtaposition à une résidence seigneuriale préexistante. Or Damville ne correspond à aucun de ces cas. L’emprise de l’église paroissiale (reconstruite à la Renaissance), dont l’entrée se fait par le côté sud, car la façade occidentale était neutralisée par le fossé de la motte, pourrait avoir constitué un premier élément de basse-cour. Cette église aurait été donnée à une date haute (1065-1066) par Gilbert de Tillières, probablement en même temps que la chapelle du château. Mais il semble encore plus probable, d’après la physionomie de l’enceinte de la ville, que l’église fût comprise dans une plus large basse-cour, en forme de croissant autour de la motte et constituant le bourg castral lui même.


Après la Guerre de Cent Ans, à la suite de l'invasion anglaise puis des guerres médiévales, l'emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu'à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe. Elle est ensuite protégée par une muraille d'enceinte, et trois portes dotées de pont-levis. À l'est la porte de Paris, à l'ouest celle de Verneuil, à l'ouest celle de Conches. Certains noms de rues actuelles nous renseignent sur l'emplacement des anciens remparts, comme la rue de la Citadelle, ou encore l'énigmatique rue du trou-au-chat : il s'agissait en fait d'un passage très étroit pratiqué dans la muraille, à mi-chemin entre les portes de Paris et de Verneuil. En 1552, Damville devient une baronnie. En 1610, Louis XIII fait Charles de Montmorency-Damville, le premier duc de Damville puis en 1694, Louis XIV fait de Louis-Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse, le second. La maison est revendue à Marie-Madeleine de la Vieuville, veuve de Cesar de Baudean, Comte de Parabere puis à Joseph Durey de Sauroy.






Le village 




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Vu sur un livre

Les seigneurs de la ville



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

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dimanche 23 août 2020

Fiche historique, les châteaux-forts. Boissy-le-Sec

 

















Fiche N° I





۩   Le Château de Boissy , à Boissy-le-sec

Située à la limite des vallées et plateaux de l'Hurepoix et celle de la Plaine de la Beauce, entre Dourdan et Etampes, deux anciennes villes royales, Boissy est placé au centre-Ouest de son département et offre un paysage varié à une altitude comprise entre 150 et 160 mètres qui se présente comme un vaste plateau, à peine vallonné qui s'étend jusqu'à l'horizon dans le prolongement de la plaine de la Beauce. Située à une quinzaine de kilomètres au Sud de Rambouillet, la commune jouxte presque le département des Yvelines. Au moyen-âge, cette place forte n'était pas importante mais servait de complément aux places fortes de Dourdan et d'Etampes.







Dénomination : Château-Fort


Localisation :   91 890, Boissy-le-Sec
département de l'Essonne

Région : Ile-de-France


Année de construction :  XIVe siècle




Une tradition, reprise par les historiens locaux, avance la date de 1339 pour la construction du château-fort, attribuée à Jean Paviot, chevalier banneret de l'armée royale de Philippe VI de Valois. Ce roi à la veille de la guerre de Cent Ans, avait sans doute éprouvé le besoin de compléter les défenses avancées de Paris entre ses châteaux d'Étampes et Dourdan alors que l'on pouvait craindre des attaques anglaises en provenance d'Aquitaine.

Il fut à l'origine une forteresse médiévale. Du côté occidental du bâtiment une salle basse voûtée, dotée d'un pilier central supportant quatre ogives, semble dater de la fin du XIIIe siècle et était peut-être à l'époque l'audience du tribunal seigneurial formant le niveau bas d'une tour carrée dont les parties hautes ont disparu, noyées dans les constructions ultérieures. La cave alvéolée dont l'accès se fait par un large escalier débouchant dans la salle voûtée, est sans doute antérieure et pourrait être ce qui reste d'un premier logis seigneurial construit par Gauthier de Nanteau désigné seigneur de Boissy-le-Sec par Philippe Auguste.

Du côté oriental, une autre structure carrée de dimensions voisines abrite aujourd'hui, au rez-de-chaussée, la cuisine, un des murs très épais de cette autre tour carrée émerge dans l'actuel grenier ce qui indique qu'elle comportait au moins trois niveaux. Cette tour carrée abritait, peut-être, la grande salle et l' "aula" du châtelain primitif et se trouve accolée au sud par un bâtiment ancien où se trouvent deux petites pièces basses, l'arrière-cuisine et un cellier, surmontée à l'entresol par une chambre basse et un fruitier. Sous celui-ci s'étend une cave voûtée.
Dans la seconde moitié du XVe siècle, les descendants de Jean Paviot transformèrent leur château en demeure de Plaisance construisant entre les deux tours un corps de logis principal où fut intégré, dans son rez-de-chaussée, le second niveau de la tour de la salle basse. Cette nouvelle construction comportait de larges fenêtres à meneaux encadrées de pierre de taille sculptées. Des demi-fenêtres à traverses furent percées dans les deux tours, avec un encadrement de pierre de taille, sculptées dans le même style gothique flamboyant. À cette même époque, ou plus tard au XVIe siècle, l'ancien logis seigneurial fut élargi et surélevé, formant une aile sud, en retour du nouveau corps de logis principal. Au rez-de-chaussée l'élargissement comportait une galerie, dotée de trois arceaux, ouverte sur l'extérieur. Au début du XVIIIe siècle de nouvelles transformation mirent le "vieux château" au gout du jour ce qui impliqua le bouchage des arceaux et surtout la recouvrement des encadrements de fenêtres gothique par des aplats de plâtre, conférant à ces ouvertures un style baroque. Ces encadrements gothiques réapparurent sur la façade nord du corps de logis principal et sur les tours qui l'encadrent en 2006, à l'occasion d'un ravalement.

L'ancien manoir seigneurial aurait été construit au début du XIVe siècle. Ce manoir aurait conservé son aspect médiéval (gros corps de logis avec quatre tours d'angle) jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. En 1802, lorsque le nouveau propriétaire fait restaurer et embellir l'édifice, il ne subsiste plus que deux tours cantonnant le corps de logis au nord et une aile perpendiculaire à l'est. L'actuel château se compose de bâtiments hétérogènes, organisés selon un plan, que les travaux du XIXe siècle ont voulu rendre homogènes.
Trois campagnes de travaux se distinguent. Au XIVe siècle, un château-fort dont il subsiste deux grosses tours cylindriques à l'est et à l'ouest, une salle basse voûtée sous l'aile est-ouest avec caves, une tour de l'ancienne enceinte à l'angle ouest du mur de clôture, ainsi que deux portes dans l'aile nord. Au XVIIe siècle, une aile, qui forme aujourd'hui le principal corps de logis, a été bâtie entre les deux tours cylindriques. Au début du XXe siècle, un même crépi a été posé sur toutes les façades.

Un " habergement " est attesté en 1349. Le " vieux chasteau " composé d'un parc date probablement des premières années du XVIe siècle. Transformé et agrandi entre 1702 et 1754. Nouveaux travaux entre 1791 et 1805, parmi lesquels aménagement de la citerne. Certains bâtiments de la ferme sont datables aussi du début XVIe siècle.

 

Description 

Matériaux du gros-œuvre: Enduit, meulière, moellon, silex  

Matériaux de la couverture: Ardoise, tuile plate, tôle ondulée 

Description de l'élévation intérieure Sous-sol, 1 étage carré, étage de comble 

Partie d'élévation extérieure Élévation à travées

Typologie de couverture: Toit à longs pans, croupe, toit conique, pignon couvert, pignon découvert. 

Emplacement, forme et structure de l’escalier: Escalier dans-oeuvre, escalier droit, escalier tournant à retours avec jour, escalier à vis. 

Commentaire descriptif de l'édifice Château avec deux corps de bâtiment perpendiculaires ; les bâtiments de la ferme disposent autour d'une cour 
Technique du décor des immeubles par nature Sculpture 
Indexation iconographique normalisée Feuille ; buste 
Description de l'iconographie Sujet : feuillage, support : chapiteau dans la salle basse voûtée, sujet : buste, support : linteau de l'entrée de la cave

Les deux tours et les caves voûtées de l’actuel château de Boissy, inscrit au titre des monuments historiques, plusieurs fois remanié au cours des temps et, notamment, aux XVe et XVIIe siècles, sont les restes les plus notables de cette petite forteresse médiévale. Dans la seconde moitié du XVe siècle, les descendants de Jean Paviot transformèrent leur château en demeure de plaisance construisant entre les deux tours un corps de logis principal. 







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Le château

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vendredi 12 juin 2020

Fiche historique, les châteaux-forts. Montchauvet











Fiche N° XV









۩   Le Château de Montchauvet, à Montchauvet

 Le village de Montchauvet est une petite merveille nichée au cœur de la superbe vallée de la Vaucouleurs et du Rû des Trois Fontaines, à seulement 40 minutes du Château de Versailles, au Nord-Ouest des Yvelines.
Sa place-forte, construite au moyen-âge sur une butte calcaire de 40 m qui domine la ville et les vallons, est placée sur la pointe occidental du domaine royal, elle fut bâtie par le comte de Montfort au début du XIIe siècle.









Dénomination : Château-Fort


Localisation :   78 790, Montchauvet, département des Yvelines

Région : Ile-de-France


Année de construction :  XIIe siècle





C'est vers le début du XIIe siècle que Monchauvet commence à écrire son histoire, avec une terre cédée de l'abbé de Saint-Germain-des Près à Louis VI le Gros et le Comte Amaury III de Montfort.
En 1137 le bourg, l'église étaient ceint de murailles, le château les vit s'installer à ses côtés. Philippe Auguste s'y arrêta avec ses troupes en 1188, puis des travaux furent entrepris en 1285.
Quelques dizaines d'années plus tard, en 1318, Monchauvet fut sous la coupelle de la maison de d'Evreux, Charles le mauvais en devint l'acquéreur, ce Comte d'Evreux et roi de Navarre, qui fit fortifié le bourg.
A la fin du XIVe siècle, en 1378, Duguesclin s'en empare et Charles V fit démantelé la place.
Au XVe siècle,  Louis XI donna Monchauvet à Louis de Brézé, les de Brézé deviennent seigneurs, en 1514 Louis de Brézé épousa Diane de Poitiers et le duc d'Aumale alors  ligueur se marie avec une de ses filles. Un peu plus tard, Henri IV qui fit déraser le donjon et abattre l'enceinte après la victoire d'Ivry en 1590.


L'enceinte

La Motte et son enceinte situés à quelques pas au Sud de l' église, sur la rive gauche de la rivière, ont accueillis cette forteresse de forme oblongue qui était placée dans le bois du parc Huet à l' extrémité Nord-Est de Montchauvet.  La commune est très étendue, le bois du parc Huet qui est à très peu de distance de l'église est séparée en deux parties par un ravin étroit de 30 mètres d'ouverture se composant de deux enceintes arrondies garnies de remparts en terre dont l' un contenait vraisemblablement le donjon. Le diamètre de la plus considérable de ces deux enceintes est d' environ 56 m, celui de la seconde de 33 m seulement.  Au sud, les deux enceintes sont défendues par une vallée assez profonde. 

A la fin du XVIe siècle, Henri IV fit démanteler ce qui restait de vieilles fortifications, en représailles de leur appartenance à l'un des anciens chefs de la Ligue (Alliance contre l'accession de HENRI IV au trône de France) le Duc d'Aumale.

En 1789, le dernier Seigneur de Montchauvet, Marc Antoine d'Azemar de Sueille, représenta le village aux Etats Généraux, dans l'ordre de la Noblesse, puis émigra pour fuir la révolution. Ses biens furent confisqués et vendus, et en 1801, un arrêté consulaire rattacha la commune au Canton de Houdan.