Dénomination : Château-fort
Localisation : 60600, Clermont, département de l'Oise.
Région : Hauts-de-France (Picardie)
Année de construction : XI-XIIe Siècle.
Architecture :
Au Nord d'un promontoire avait été construit par les comtes de Clermont un donjon quadrangulaire de 25,5 m sur 17,50 et de 30 m de haut réhabilité au fil du temps et plus particulièrement au XVIIIe par la princesse d'Harcourt, puis après la révolution ou il fut une prison.
Ses dimensions intérieur étaient de 19.80m sur 11.55m,
Bâti de murs en pierre de taille calcaire épais de 3,40 m munis de gros joints et d'enduit rose, il comportait quatre contreforts plats à ressaut et larmiers d'un mètre de large sur ses grands côtés et deux sur ses petits cotés. Ces angles Nord et Sud se sont effondrés, l'angle Est fut adjointe et réhabilité d'une tourelle cylindrique en laquelle fut aménagé un escalier à vis. Le sommet des petits cotés fut reconstruit e,n pignons triangulaire à quatre redents quand une toiture à deux pans fut installée sur l'édifice.
Ses murs sont perçés de trois étages de six fenêtres rectangulaire surmontées de quatre lucarnes. Le donjon était entouré d'une première enceinte presque carrée englobant au Nord-Est la collègiale Saint-Arnould fondée en 1114 et disparue totalement au cours des sièges de 1359. Son principal attrait venait d'une fenêtre à 3 baies (la fenêtre triplée est une forme très rare dans l'architecture civile de la moitié nord-ouest de la France.) ; bâtie en moyen appareil régulier de pierre de taille et insérée dans une maçonnerie de moellons.
À gauche de la fenêtre, un massif maçonné était en saillie : lors de la découverte il n'en subsistait qu'une chaîne d'angle avec cordon richement mouluré qui prolongeait le tailloir de la colonnette la plus proche (contrefort ou plutôt coffre de cheminée en encorbellement). Arcs en plein cintre, extradossés et clavés, retombant sur des colonnettes médianes et des colonnettes adossées aux piédroits ; archivolte encadrant la fenêtre ; baies en retrait par rapport au nu du mur.
Les chapiteaux solidaires ni des tailloirs, ni des fûts (le remontage qui en a été fait ne respecte pas l'ordonnance originelle) ; fûrent alternativement lisses et cannelés de chevrons ou de bâtons brisés, tailloirs : modénature variée et vigoureuse (3 des profils composés de doucines et de bandeaux ou de quarts de rond ; le 4e superposait 3 rangs de tresses), corbeilles : en tronc de pyramide, à peine épannelées, décor plus incisé que sculpté ; seul le chapiteau le plus à gauche manifeste une intention plastique.
Les caractères de cette fenêtre la datent du tout début du XIIe siècle, voire des dernières années du XIe siècle (à ce jour le plus ancien témoin d'architecture civile dans l'Oise). L'identification de la fonction du bâtiment reste en revanche sans réponse. On y a vu un vestige de la plus ancienne halle aux draps (Ansart, p. 77), hypothèse hasardeuse, vu l'âge présumé de la fenêtre, car ce programme n’est pas attesté au XIe siècle, ni même au début du siècle suivant. Il paraît plus raisonnable de l'identifier comme le vestige d'une résidence privée, bourgeoise, ecclésiastique ou seigneuriale, incorporée dans un bâtiment public. Les exemples de tels changements d'affectation ne manquent pas (cf. Saint-Antonin, Tarn-et-Garonne).
Une seconde enceinte enfermait la basse-cour à l'Ouest, au Sud de la grosse tour ainsi que des terrasses appelées Chatelier. Un château en dur existait déjà au XIe siècle, cette description est plus attribuée au XIIe siècle au comte Hugues et à son fils Renaud II.
Le donjon était pourvu de tourelles en encorbellement aux angles et une toiture pyramidale surmontée d'un lanternon central. A la hauteur de l'entrée du cimetière, une tour se dressait à l'extrémité d'une muraille le long de la rue du Général-Moulin, jusqu'à la hauteur de la ruelle des Teinturiers, à l'aplomb de laquelle se trouvait une porte et une petite tourelle détruite en 1853.
Un retour d'angle droit rejoignait l'entrée du château. Le château possédait aussi une collégiale, située à l'intérieur même du château, rebâtie par le comte Renaud II et dédicacée en 1114. Cette église était la seule de Clermont au XIIe siècle et fut utilisée jusqu'en 1359. L'église Saint-Samson lui succéda. On peut voir des vestiges de la collégiale dans une des niches de la porte Nointel et à l'hôtel de ville, ainsi que des restes du château et de rares objets.
Matériaux : Pierre, moellon
Historique :
Au haut-moyen âge, le donjon étant un château, il dominait la ville et avait un grand pouvoir, il dirigeait le comté de Clermont, des frontières du Beauvaisis jusqu'au château de Creil. Au XIIe siècle, la ville est entourée de ses premières murailles et le château de ses propres remparts.
Pour renter dans le domaine du château, on passait un porte fortifiée rue du Donjon, proche de la porte Nointel ; suivi d'un pont et d'un fossé dominant plein d'eau. Un peu plus loin existait un pont-levis bordé, de part et d'autre d'un mur d'enceinte intérieur entourant le château. L'enceinte extérieure était constituée par un talus abrupt au nord non muré depuis l'entrée du cimetière actuel jusqu'à la hauteur de la ruelle du Châtellier (parc du Châtellier actuel). À cet endroit, une tour d'angle était raccordée au massif du château. Les murs des fortifications longeaient la rue du Tour-de-Ville, jusqu'au niveau où par retour d'équerre, ils traversaient l'actuelle impasse Duvivier, pour rejoindre la porte Nointel et le chemin d'accès au château.
Quelques dates:
-1351 gros travaux de l'enceinte du château.
-1359 Jean de Cailly assiégea Clermont, s'empara du donjon et détruisit la collégiale
-1370 le Duc Louis de Bourbon répara les forteresses du duché et finit la construction de l'enceinte du bourg.
-1414 combats incessants durant prés de 36 ans.
-1514 rénovation du château et du donjon.
-1589 nouveaux combats.
-1590 rénovation du château.
Le donjon fut racheté en 1805 par l'administration départementale qui le convertit en maison de correction. 20 ans plus tard, une ordonnance royale du 21 juin 1826 transforma cet établissement en maison centrale, destinée à la détention des femmes condamnées dans les départements de l'Oise, de la Seine, de l'Aisne, de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne. Elle accueillit les célèbres Pétroleuses de la Commune de Paris (1871) dont Louise Michel, la "vierge rouge" qui était la seule détenue politique de l'établissement et y resta plus d'un an (de 1883 à 1884). Elle était également la seule détenue a ne pas avoir de droit commun. .
Le château
* Deux documents sur le donjon, le château
page 104 https://books.google.fr/books
* Des recherches sur le château, les enceintes et les fortifications de la ville
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6490522z/f11.image
Le tourisme
https://www.oisetourisme.com/
La ville de Clermont
*
Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Châteaux, château-fort, donjons
Le monde des châteaux
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