Fiche N° 1
La queue-en-Brie, village de 11 800 habitants située dans le département du Val-de-Marne, est délimitée par les villes d' Ormesson-sur-Marne, Chennevières-sur-Marne, Pontault-Combault, Noiseau, Sucy-en-Brie, Santeny et Lésigny. Un château-fort y a été construit, peut-être à partir de 1109, pour Constance, fille de Louis VI le Gros, ou vers 1120-1129 pour Etienne Garlande. Partiellement détruit en 1430 par le comte de Suffolk, il fut rénové, puis subit une nouvelle démolition en 1831. Seul reste en place le donjon qui s'écroule en 1866.
Dénomination : Donjon (de château-fort) ou tour de ganne
Localisation : 94510, Place de la Tour, La Queue-en-Brie,
département du Val-de-Marne.
Région : Ile-de-France
Année de construction : XIIe Siècle.
Anciennement : Donjon de château-fort
Année de destruction ou démolition du donjon :
Des vestiges éxistent encore,
le donjon a été détruit en 1868, le château-fort au XVe siècle.
Architecture :
Ce donjon, ovale, munit de flanquements circulaire dont une partie est semi extérieur et l'autre interne au mur, a été bâti en moellons et en pierre. En son milieu, un pilier se dressait afin de soutenir les planchers en bois.
Au XIXe Siècle, les restes du donjon ne forment guère que la sixième partie de son étendue primitive, l'intérieur du fort, autant qu'il est possible d'en juger, offrait une surface ovale allant du Sud au Nord, et, qui, partant des débris subsistants, enveloppait le puits du jardin actuel.
Ce donjon ovale, de treize à quatorze mètres sur vingt deux à vingt-trois mètres, et d'une hauteur totale de trente-quatre à trente-cinq mètres (environ cent pieds), était flanqué à l'extérieur de tours demi rondes liées au corps principal. Toute la construction était en petit appareil de moellons noyés dans la chaux, d'une forte épaisseur. Son fragment conserve encore trente et un à trente deux mètres. Des chemins de ronde et des cénacles avaient été conservés dans les demi tours et un large égout, ou mâchicoulis primitif, se trouvait encore à sa partie Nord-Ouest, il est remarquable.
Des chenaux, laissés à dessein à chaque étage dans l'épaisseur des murs, mesuraient vingt cinq centimètres carrés environ, munis de trous plus petits également carrés. Ce sont des espèces de boulins communiquant avec l'intérieur et avec l'extérieur de la tour à des distances très rapprochées. Les cénacles intérieurs du donjon principal n'ont jamais été voûtés, si ce n'est au sommet de l'édifice, qui était couronné, si nous en croyons d'anciens dessins, par un mur en parapet à archières et à mâchicoulis.
Les planchers devaient reposer sur des sablières pour être modulés au besoin et l'on communiquait d'étage en étage, soit par des escaliers, soit par des trappes à l'aide d'échelles qu'on retirait après soi. Sans compter le rez de chaussée, il existait trois planchers formant trois étages, à chacun de ces étages se trouvaient de vastes cheminées dont le large conduit dépassait la voûte et le parapet du sommet.
Le rez-de-chaussée n'était pas pourvu de cheminée, un puits s'y trouvait, chaque étage était percé de meurtrières et d'archères. Ce donjon faisait évidemment partie du château bâti sur la place actuelle du village. Il y communiquait par une arcade dont on voit encore les restes et par des souterrains qui régnaient sous le château et, qui avaient été perçés au niveau du rez-de-chaussée du donjon. Plusieurs éboulements ont eus lieu au fil du temps, ils ont permis de reconnaître ces souterrains.
Les Anglais ruinèrent de fond en comble le Château, il n'en fut pas de même du donjon car il nous paraît de toute évidence qu'il a été occupé depuis cette époque. Les haies avaient été refaites, plusieurs ouvertures nous semblent attester qu'on y a travaillé depuis 1500. Des reprises en plâtre nous ont convaincu que même depuis ce temps on y a fait des consolidations. Il est très probable que ce donjon est subsisté entièrement et qu'il fut consolidé et restauré de manière à servir de lieu de défense jusqu'au temps des guerres de religion.
Matériaux : Moellons et Pierre
Historique :
On ne sait avec précision la date de construction du château fortifié de La Queue-en-Brie, dont ne subsistent désormais que les vestiges du donjon, peut-être remonte-t-elle aux toutes premières années du XIIe siècle, sous l'impulsion de Harcherus de Cauda, qui aurait ensuite vendu le fort à Constance, fille du roi Louis VI le Gros. À moins qu'il n'ait été bâti pour Étienne de Garlande, seigneur de Gournay, vers 1120-1129. Quoi qu'il en soit, le domaine et la seigneurie passent rapidement au cours du XIIe siècle entre les mains du seigneur de Brie-Comte-Robert, Robert Ier de Dreux (1123-1188), fils cadet de Louis VI le Gros.
Au milieu du XIIIe siècle, le château appartient à Alix de Bretagne (1243-1288), dame de Brie-Comte-Robert, puis à Amauri de Meulan, compagnon d'armes de Jean II le Bon lors de la défaite de Poitiers contre les Anglais en 1356.
Vacante en 1364, la seigneurie de la Queue est offerte par Charles V à son premier secrétaire Pierre Blanchet, puis morcelée au début du XVe siècle entre le château fort et le fief de l'Hermitage. En 1430, La Queue-en-Brie est tenue par les partisans des Armagnacs, faction désormais favorable au roi Charles VII sacré à Reims l'année précédente, lequel tente de reconquérir son royaume tenu par les Bourguignons alliés aux Anglais. Les Armagnacs ayant attaqué dans la Brie un convoi anglais, le comte Humphrey de Stafford (1402-1460), connétable de France nommé par le roi anglais Henri VI, lance à l'automne 1430 une expédition punitive, au cours de laquelle il prend Brie-Comte-Robert, et, le 9 octobre, le château de la Queue. La garnison est massacrée, et le château rasé hormis le donjon. Très abîmé, il est partiellement restauré vers 1500.
Il se présente encore sous la forme d'une tour flanquée de tourelles, haute de trente-cinq mètres, aux murs épais de quatre mètres, dans lesquels circule un couloir. En 1563, les guerres de religions dévastent la région. Les protestants, associés à leurs mercenaires Suisse et Allemand, « les reîtres », assiègent ce qu'il reste de la forteresse, la prennent en trois jours et brûlent le village. Ruinée, dangereuse, la tour est laissée à l'abandon jusqu'aux décisions de 1830 qui préconisent sa démolition. Le temps ne laissera pas faire les hommes : le 11 juillet 1866, tout un pan du formidable donjon s'écroule. Il sera définitivement rasé en 1868. Un commencement de fouilles a révélé en 1969 un puits devant l'entrée, contenant des ossements humains.
* Le donjon, le patrimoine
Un document sur le donjon
Une étude de la ville, du château
* Un dossier sur le château-fort
* Le Comté et Vicomté de Corbeil
* Une chronologie de La Queue-en-Brie
La ville de La Queue-en-Brie
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