Fiche N°V
۩ Le Château féodal de Montagu, à Marcoussis
Marcoussis est située dans la région Île-de-France, au Nord du département de l’Essonne, totalement intégrée à l’agglomération parisienne, au cœur de l’ancien pays aujourd’hui devenu la région naturelle de l'Hurepoix. Au centre du triangle Rambouillet-Paris-Etampes, à deux pas de Montlhéry et de son autodrome, le développement d’un premier village se fit à partir du VIIe siècle.
Bâti au début du XVe siècle dans les années 1400 à 1408 par Jean de Montagu, cette édification prodigieuse lui donna son allure défensive et chevaleresque à la fois.
Dénomination : Château, château-fort
Localisation : 91460, Marcoussis,
département de l'Essonne
département de l'Essonne
Région : Ile-de-France
Le château est bâti en plaine à dix minutes de l'église du village. Une belle route y donne accès, elle aboutit à la grille d'entrée,
Il était construit sur un plan quadrangulaire régulier, cantonné à ses angles de tours rondes. Les courtines formant les deux petits côtés de l'enceinte étaient couronnées par un chemin de ronde à mâchicoulis et flanquées, chacune en leur centre, sur le modèle du Louvre, d'une tour à demi-engagée. Le corps de la porte principale, défendu par des tours semi-circulaires et couvert d'un toit en pavillon accosté d'une tour de guette, offrait une autre analogie avec la forteresse royale. La porte postérieure était ménagée dans la tour carrée du château primitif de la Motte, enclavée dans la nouvelle construction. L'influence de la Bastille, autre château parisien, était perceptible dans la disposition de ces deux portes au milieu des grands côtés.
Un pont laisse passer ces eaux dans les fossés du château. Un pont porté par deux arches permet de les franchir et de pénétrer dans le château.
Ce château est plan, il a la forme d'un long rectangle flanqué d'une tour ronde à chaque angle, une autre défend le milieu du petit côté.
La façade n' a pas d' autre ouvrage de défense, en dehors des tours d' angle et le petit châtelet formant l' entrée de pont. On pénètre alors dans un vaste rectangle qui était pourvue de bâtiments en tout genre. Autour, les pièces d' habitation des bâtiments dont le plan est nettement accusé par les murs saillants du sol offrent un intérêt capital au château car rarement la distribution intérieure est mieux affirmée qu' ici. On voit encore un puits, des restes de fenêtres à chambranles moulurés à la façon du XVe siècle et diverses sculptures. La tour la mieux conservée qui se dresse dans l' un des angles est composée à l' intérieur d' un plan circulaire aux étages supérieurs dont les planchers ont disparu, les pièces sont à pans coupés sur plan octogonal. On aperçoit une cave à travers un regard grillé.
Le rez-de-chaussée était voûté comme en témoignent les amorces en briques qui subsistent encore. Les trois autres étages étaient à planchers, on voit les moulures qui les portaient et la cheminée pratiquée dans les murs.
A cette époque, au XIXe siècle, ces hommes ont combattus ici même pour obtenir que son entretien fût assuré par la restauration des parties qui disparaissaient. Ils ont à cet effet publié un charmant dessin donnant son état de délabrement. Leurs réclamations ont portées leurs fruits, l'on a refait les fûts et la partie triangulaire formant un auvent au-dessus des chapiteaux. On a incrusté une plaque de marbre portant ces mots Hostel Dieu fondé par Louis VI en 1149. Puis on a visité le donjon sur lequel ils auront l'occasion de revenir une autre fois. Divers bâtiments étaient inclus dans l'enceinte, adossés aux courtines : les appartements distribués par des tourelles d'escalier dans les angles et, près de la poterne nord, une chapelle à deux étages ornée, de part et d'autre de la porte, des statues de Jean de Montagu et de sa femme et d'un bas-relief représentant le maître des lieux en prière. L'effigie de Charles VI, en ronde bosse, était placée au-dessus de l'entrée principale.
L'ensemble était protégé par des douves larges et profondes, limitées par une contrescarpe maçonnée et franchies par un pont-levis sur les façades nord et sud.
L'ensemble était protégé par des douves larges et profondes, limitées par une contrescarpe maçonnée et franchies par un pont-levis sur les façades nord et sud.
Dévasté en 1792, le château, devenu inhabitable, fut ensuite démoli. Aujourd'hui, une seule des quatre tours rondes, la "tour des oubliettes", haute de 17 mètres est encore debout à l'angle nord-est. Elle abrite une salle basse hexagonale voûtée à laquelle on accède par une ouverture carrée pratiquée dans le sol du rez-de-chaussée de plan circulaire, lui-même surmonté de trois étages de plan octogonal.
Tiré de
L'ami des monuments et des arts
Revue des deux mondes des beaux-arts et de l'archéologie
1891
La Ville
Le patrimoine du village
Le château
Page 176
Tourisme en Essonne
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Le Monde des Châteaux
Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Châteaux, château-fort, donjons
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