Dans la vallée de l'Automne, cette église du XIIe siècle dominée par une tour massive, à la fois clocher et ouvrage de défense est arrimée proche de Crépy-en-Valois et au sud de Compiègne, à deux pas du département limitrophe l'Aisne.
Située dans la partie nord du bourg dite Feigneux-bas, grande-rue (RD 50). Elle est bâtie sur une butte aménagée ou terrasse, qui domine la rue de trois mètres environ grâce à un mur de soutènement, et est accessible par un escalier depuis le centre du village, au sud, et par un chemin en pente depuis le monument aux morts à l'entrée nord du village. Orientée avec grande exactitude, l'église suit un plan cruciforme très simple et presque symétrique, mais les collatéraux du nord et du sud ne sont pas stylistiquement homogènes, et la première travée du bas-côté nord est la base du clocher.
La tour se divise en cinq niveaux, les deux premiers correspondent à la première travée du bas-côté nord, et le dernier à l'étage du beffroi. Entre ces deux étages, il y en a deux autres, qui ne sont éclairés que par des fentes d'une seule assise de hauteur, presque imperceptibles à l'extérieur, mais fortement ébrasées à l'intérieur, que Daniel Gibert considère comme des meurtrières. Par conséquent, les deux étages intermédiaires deviennent des « niveaux de défense ». Chaque angle de la tour est épaulé par deux contreforts orthogonaux, qui se retraitent légèrement au niveau des deux derniers larmiers.
En façade, le contrefort de gauche est flanqué d'une tourelle d'escalier cylindrique, qui ne dessert que le premier étage intermédiaire, à 7,85 m de hauteur, et l'étage du beffroi. Depuis le premier étage, l'on peut accéder à l'ensemble des combles de l'église, et observer l'entrée grâce à un claveau amovible portant la date de 1641 dans la voûte de la première travée.
L'église possède un chemin de ronde au sol, elle est situé sur un tertre d'environ trois mètres de haut, il a donc fallu une nécessité impérative pour créer à ce niveau un chemin permettant d'en faire le tour. A cette époque, si l'on partait d'une porte dans le croisillon nord actuellement murée, on trouvait un passage aménagé dans le contrefort oblique de ce même croisillon puis l'on continuait jusqu'à contourné le chevet et l'on prenait un couloir traversant l'angle du croisillon sud suivi à nouveau d'ouvertures dans les contreforts du bas coté.
Ce chemin est constitué et soutenu tout au long de son parcours par un mur en moellon assurant une liaison entre les contreforts. L'examen des ouvertures souligne encore l'homogénéité de la construction du croisillon sud, de même que le couloir, le passage dans le contrefort avait été prévu au moment de l'édification alors qu'ils ont été percés après coup dans les autres contreforts. Cette disposition permet donc de rattacher chronologiquement au croisillon sud l'établissement du chemin de ronde. Le percement des contreforts du bas coté a compromis leur solidité et on a été ultérieurement obligé, probablement au XIXe siècle d'en refermer la maçonnerie et de placer des tirants métalliques.
Ce dispositif de défense est complété par la tour actuelle, dont les quatre niveaux, comme la tourelle qui les desservent, comportent des meurtrières. Le dernier niveau, véritable chambre de guet et de défense dotée d’une cheminée, date de 1646.
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