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lundi 16 novembre 2020

Fiches historique, les châteaux-forts. Ivry-la-Bataille

 







Fiche historique N°XII



۩   Le Château d'Ivry , à Ivry-la-Bataille

Perché à la frontière des départements de l'Eure et de l'Eure-et-Loir, proche d'Evreux, placé au Nord-ouest et de Dreux au sud-ouest, Ivry, situé au sud-est de son département est traversé par l'Eure. En surplomb de la Vallée de l’Eure Ivry fait face à Mantes-la-Jolie, qui fut une grande place au moyen-âge. L’origine du château d’Ivry se confond avec celle de la Normandie, la fonction première de la forteresse était de vérouiller l'Eure et un peu plus tard de renforcer Pacy.
 






Dénomination : Château-Fort


Localisation :   27 540, Ivry-la-Bataille, département de l'Eure

Région : Normandie


Année de construction du château: Xe siècle



Commencée vers 960, la construction primitive est une aula (salle princière carolingienne), un quadrilatère de murailles de 32 × 25 mètres de côté. À la base des murs d'une épaisseur de 3 mètres, on remarque un appareil en arête-de-poisson caractéristique des constructions carolingiennes ainsi que l'emploi de chaînage en briques sur quelques éléments dont un contrefort. À la fin du Xe siècle, des travaux en font un logis-donjon, à contreforts, qui s'élevait a priori sur deux niveaux et englobait une petite chapelle dite de Saint-Ursin et une tourelle.
 Le donjon élevé vers l'an mille est, avec les tours de Rouen et d'Avranches, parmi les premières fortifications de pierre apparues en Normandie. De nos jours, il n'en subsiste plus que le premier niveau.  Une vaste enceinte, moins défendue, s'étend au sud du donjon, constituant la basse-cour. Au cours des siècles suivants, une muraille, entourant le donjon, est ajoutée, flanquée de tours et d'un châtelet d'entrée.

L’origine du château d’Ivry se confond avec celle de la Normandie. Entre l’Epte et l’Avre, qui servent de frontière orientale au duché depuis le traité de Saint-Clair-sur-Epte, la Seine et l’Eure constituent deux axes de pénétration vers Rouen ; par sa position, Vernon est naturellement chargée de verrouiller le fleuve. La rivière est, quant à elle, contrôlée par Ivry, que viendra ultérieurement renforcer Pacy. Selon Orderic Vital (Histoire Ecclésiastique), la forteresse aurait été édifiée à la fin du Xe siècle par Albarède, femme de Raoul, demi-frère du duc Richard 1er . L’histoire de ce poste frontière est classique : il perd une grande partie de son intérêt stratégique après le rattachement de la Normandie et de l’Ile-de-France, en 1204. La forteresse ne s’illustre plus guère qu’au cours de la guerre de Cent Ans, durant laquelle les Anglais en disputent la possession aux Français ;
son démantèlement intervient au milieu du XVe siècle et précède un abandon progressif. A partir de la seconde moitié du XVIe siècle, le château n’apparaît plus dans la documentation que comme une ruine sans valeur, puis tombe dans un oubli presque total.

En 1968, des habitants d’Ivry, regroupés au sein du Club Archéologique créé par Robert Baudet, décident de retrouver les vestiges de la forteresse qui domine la commune. Les travaux de déblaiement s’étalent sur une quinzaine d’années et font apparaître l’un des plus passionnants monuments médiévaux de la région. Certains témoins voient dans les hautes murailles parementées en opus spicatum qui viennent d’être dégagées les restes de la « tour célèbre, énorme et très fortifiée » (turris famosa, ingens et munitissima) citée par Orderic Vital. La Tour d’Ivry n’éveille cependant que tardivement l’intérêt des chercheurs ; c’est ainsi qu’elle apparaît comme « témoignage littéraire » dans le paysage monumental de la France autour de l’an mil publié sous la direction de Xavier Barral I Altet, plus de vingt ans après le début des fouilles, ouvrage dans lequel on apprend par ailleurs qu’il n’en reste « plus aucun vestige identifiable ». En 1987, alors que le site est abandonné depuis plusieurs années, le Ministère de la Culture diligente une « étude évaluative des couches archéologiques restant en place pour l’établissement d’un projet de fouilles archéologiques avant les travaux de restauration et de mise en valeur des vestiges » ; les résultats de ces investigations sont décevants, à tel point que l’Administration conclut que « les couches archéologiques ont pratiquement disparu et qu’il n’y a pas lieu, pour l’instant, de poursuivre des dégagements ». Les années 1990 marquent un tournant dans la perception du monument ; la période voit tout d’abord le classement de ses vestiges parmi les Monuments historiques. La forteresse fait l’objet de plusieurs études et apparaît en 1991comme prototype de « tour-résidence », aux côtés de Langeais ou de Douéla-Fontaine, dans l’ouvrage consacré par Jean Mesqui aux Châteaux et enceintes de la France médiévale ; l’auteur établit par ailleurs une comparaison entre le plan du château d’Ivry et ceux de la Tour de Londres ou de Colchester, en Angleterre. Le parallèle avec la Tour Blanche sera développé quelques années plus tard par l’historien anglais Edward Impey. Le monument semble, à cette époque, avoir trouvé sa place dans l’histoire de l’architecture castrale. Cependant, les analyses du monument proposées par les auteurs ne coïncident pas totalement avec de nouvelles lectures des élévations, entreprises dès 2005 ; en outre, la présence de trous de boulins à la hauteur des actuels niveaux de circulation laisse entendre que le potentiel archéologique du site est loin d’être nul. De nouvelles recherches s’imposent donc. 2006 voit l’achèvement d’une collecte documentaire engagée par Bérengère Le Cain ; l’année suivante, trois sondages archéologiques sont réalisés dans la partie centrale de la forteresse. Deux d’entreeux atteignent le sol naturel après avoir rencontré, sur plus d’un mètre d’épaisseur, des niveaux allant de la période ducale à la période Moderne. Le troisième sondage révèle l’existence d’au moins trois mètres de remblais, venant en comblement d’une salle dont l’existence était à ce jour inconnue. L’opération menée en 2007 permet, par ses résultats, d’élaborer un programme pluri-annuel de recherches alliant fouilles et étude architecturale, visant à préciser les origines et l’évolution d’un monument encore très mal connu.

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Une description du château

La construction la plus ancienne sur le site pourrait avoir été un grand bâtiment rectangulaire orienté nord-sud, dont un niveau nous est parvenu. Trois côtés de l’édifice sont connus avec certitude ; la localisation du mur sud demeure, en l’état actuel des connaissances, hypothétique. Les données en notre possession indiquent que nous sommes en présence d’un rez-de-chaussée. Ce dernier était abondamment éclairé par quatre fenêtres percées dans son mur ouest ; une porte très basse et étroite, traversant le mur nord, la reliait à l’extérieur. L’existence d’une baie ouvrant vers l’est n’est, en l’état actuel des recherches, en aucun cas attestée. Nous n’avons pas d’information sur le ou les niveaux supérieurs de cette construction, dont le caractère résidentiel est suggéré par l’existence de nombreuses baies. Jean Mesqui voit, dans ce rez-de-chaussée, « une salle publique » et pressent dans cette disposition « l’influence de modèles palatiaux plus anciens » (Mesqui, 1991 : 106) ; en l’absence totale de données concernant les niveaux supérieurs, peut-on totalement écarter l’hypothèse d’une salle basse bien éclairée, proche de celles que les XIe et XIIe siècles édifieront en grand nombre dans la région ?


L'extension vers l'est:


Deux salles voûtées viennent s’appuyer sur une reconstruction partielle du mur oriental de la construction initiale. Cette extension pourrait avoir été effectuée en deux phases, si l’on en croit l’articulation de S2 et S3, et les différences dans leur mode de voûtement. La salle 2 est située sous une construction identifiée comme chapelle, à cause de l’abside à contreforts encore partiellement visible à l’étage ; le mur sud de la salle 3 est percé par une porte et une fenêtre très ébrasée vers l’intérieur, qui lui fournit un éclairage abondant. Une porte (p) est vraisemblablement percée à cette époque dans le mur est de la salle 1, pour permettre une liaison avec l’extension. La salle en rez-de-chaussée conserve ses dispositions ; elle était recouverte par un plancher qui s’appuyait sur un retrait de la maçonnerie encore visible dans son mur occidental ; au sommet de la partie conservée du mur nord, et approximativement en son centre, on lit les traces possibles d’une porte qui aurait donné accès au premier étage. Le maintien en service des baies du rez-de-chaussée indique que nous nous trouvons toujours dans un contexte, au moins pour partie, résidentiel ; au niveau de la chapelle, l’étage au-dessus de la salle 1 pourrait alors avoir fait office de « grande salle » ou aula.


L’histoire 

Elle commence au temps de l'Empire romain, le bourg se nommait "Iberium" ou "Heriacum". La commune fit partie de l'ancien fief de la famille d'Ivry où se trouve le château d'Ivry-la-Bataille.

En 927, Guillaume Longue Épée, fils du chef viking Rollon et jarl des Normands, fait ériger des défenses à Ivry pour verrouiller la vallée de l'Eure et protéger la frontière entre la Normandie et le royaume de France. 

Avec Raoul, frère du Duc de Normandie Richard, premier seigneur d’Ivry fit construire (avec sa femme Alberède) la forteresse l’une des plus puissante de son époque. C’était peu avant l’an 1000.

Depuis, les combats se sont succédés autour de la forteresse jusqu’à sa destruction en 1424 par le Duc de Bedford. Ses fortifications sont ensuite démolies par Dunois, bâtard d’Orléans en 1449 après un long siège anglais. Les vestiges restent très étendus et ont été mis à jour depuis 1968 par le club d’archéologie d’Ivry-la-Bataille.

Le premier château daterait de la seconde moitié du Xe siècle. Le site est renforcé vers la fin Xe-début du XIe siècle par l'édification d'un donjon quadrangulaire. Il en subsiste notamment deux salles basses voûtées. Assiégé par Guillaume le Bâtard en 1040, le château est renforcé par une enceinte fortifiée. La place est de nouveau éprouvée par Louis VI le Gros qui l'incendie au début du XIIe siècle. Pris par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle, le château est de nouveau renforcé au début du XIIIe siècle. Les défenses continuent d'être améliorées jusqu'à la guerre de Cent Ans. Assiégée par les anglais en 1418-19, la place est reconquise par Jean de Dunois en 1449 puis démilitarisée. Le château est progressivement démantelé jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Les vestiges ont fait l'objet de chantiers archéologiques récents. Le site est ouvert à la visite par l'association des Vieilles Pierres, consacrée au château.
En 1590, c'est dans les environs qu'Henri IV battit les Ligueurs. Une pyramide fut érigée en mémoire de cette bataille, mais fut détruite pendant la Révolution française, et rebâtie sous Napoléon Bonaparte : « Le 1er novembre 1802, le premier consul Napoléon Bonaparte se rend sur les lieux de la bataille d'Ivry ».

Dès la seconde moitié du Xe siècle, les ducs de Normandie eurent à cœur de contrôler les marges des territoires dont ils furent amenés à prendre le contrôle de façon progressive. La région située à l' est de l'Eure, en face du territoire boisé et peu peuplé qui vient d'être évoqué, fut l'une des premières à être mise sous contrôle direct de la famille comtale : Richard Ier (v. 930-996) confia une vaste étendue de territoire allant de Pacy au nord jusqu'au Drouais au sud, à son demi-frère Raoul; le chef-lieu de ce territoire était Ivry-la-Bataille, qui offrait les conditions nécessaires à l'installation d'une fortification interceptant un passage de l'Eure, contrôlant un ensemble d'itinéraires ouest-est dont l'origine antique est souvent avancée ; mais il est probable que la région donnée par Richard à Raoul comprenait également, dès cette époque, la zone de Pacy. Celle-ci contrôlait la voie romaine de Paris à Évreux passant au voisinage sud immédiat, ainsi que le grand chemin dit plus tard « Grand chemin de Bretagne », de direction nord-ouest/sud-est et menant en direct vers Paris.


Richard I mettait-il sous contrôle d'un de ses plus proches familiers la frontière sud-est du duché ; la création de la forteresse d'Ivry constituait évidemment également un point d'ancrage face aux ambitions chartraines et drouaises du sud. Raoul, dit le comte Raoul par les chroniqueurs, puis Raoul d'Ivry à partir du XIIe siècle seulement, avait pour seconde épouse une certaine Auberée, à qui l'on attribue, depuis le récit semi-légendaire rapporté par Orderic Vital, la maîtrise d'ouvrage de la « tour » d'Ivry avant l'an Mil, ainsi que l'exécution de son architecte Lanfroy ou Lanfred, également maître d'œuvre de la tour de Pithiviers. Pierre Bauduin attribue son titre de comte à la fonction militaire qu'il aurait reçu des ducs dans cette région de frontière. Le fils de Raoul, Hugues, évêque de Bayeux, lui succéda après 1015 ; selon les chroniqueurs, il fit rébellion vers 1030 contre le duc Robert le Magnifique, fortifiant le château et tentant d'enrôler des mercenaires français, mais le duc prit le château, en expulsa la garnison (custodes), et, selon Robert de Torigni, conserva dans sa main Ivry et le terroir qui en dépendait.







La ville



Une notice du château sur la base Pop-culture

https://www.pop.culture.gouv.fr


Le château

https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_d'Ivry


Son histoire, sur un livre de Mesqui page 10

http://www.mesqui.net/Articles_fortif



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, châteaux-fort, donjons
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