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samedi 19 janvier 2019

Fiche historique, les châteaux-forts. Frazé




























۩   Le Château de Frazé, à Frazé







Ce charmant village du Parc Naturel du Perche proche de Chateaudun plus au Sud, abrite un site médiéval qui comporte un château flanqué d'un corps de logis moderne, un châtelet médiéval (sous la forme d'un petit fort) et de restes du site médiéval. Il se situe au Sud-Ouest du département de l'Eure-et-Loir, dans l'axe Sud-Ouest de Chartres, il perdure depuis 10 siècles maintenant dans cette région pleine d'histoire... Il se rapproche de Nogent-le-Rotrou, autre village du département qui accueille un site similaire.
Un château-fort ainsi qu'un important bourg sont attestés à Frazé dès le XIe siècle, le château se situe au nord-ouest du bourg, à proximité de la rivière de la Foussarde. Il se compose d'une ancienne haute cour et d'une ancienne basse cour. De plan carré, l'ancienne haute cour comprend le châtelet








Dénomination : Château-Fort


Localisation :   28160, Frazé
département de l'Eure-et-Loir

Région : Centre-Val-de-Loire


Année de construction : XIe siècle





C'est en venant de La Croix-du-Perche que le château de Frazé est le plus visible, il forme un ensemble où il est facile de distinguer plusieurs époques. Construit sur une ancienne motte féodale encore visible et totalement détruit pendant la guerre de Cent Ans, il a été remplacé dans la seconde moitié du XVe siècle par le château dont on voit maintenant les vestiges.

Un château-fort ainsi qu'un important bourg sont attestés à Frazé dès le XIe siècle, le château se situe au nord-ouest du bourg, à proximité de la rivière de la Foussarde. Il se compose d'une ancienne haute cour et d'une ancienne basse cour. De plan carré, l'ancienne haute cour comprend le châtelet, la galerie ouest, la tour Saint-François, une tour nord-ouest (reconstruite au 18e siècle), l'actuel logis (partie reconstruite au 4e quart du 20e siècle) et une échauguette à l'angle nord-est. L'ancienne basse-cour comprend d'anciens communs convertis en habitation au nord-ouest, le bâtiment dit "pavillon du bourg" à l'est et les communs (écuries, remises) au sud. Servant à alimenter en eau les bâtiments, un château d'eau est construit au sud-ouest de l'ensemble. Quelques aménagements extérieurs sont présents à l'ouest (promenade) et dans l'ancienne basse cour (topiaires et parterres de buis). Les matériaux employés pour la construction des murs sont la pierre de taille de grison (soubassement des bâtiments de la haute cour), la pierre de taille de grès roussard (soubassement du pavillon du bourg), la pierre de taille calcaire et la brique. Les toits sont en tuile plate ou en ardoise.
La tour Saint-François est restée en l'état avec son soubassement de grison et ses rangs de pierre blanche. Sur le cercle à mi-hauteur se déroule la cordelière de Saint-François-d'Assises, avec ses torsades et ses nœuds.
Au XVIe siècle on ajouta un bâtiment Renaissance, puis au XVIIe et XVIIIe siècles, de nouvelles constructions furent édifiées. L'ensemble a été rénové au XIXe siècle, puis dans la première moitié du XXe siècle au parc orné de jardins à la française. Aujourd'hui, le château est ouvert à la visite.

 À l’instar de l’abbaye voisine de Thiron, la forteresse et la cité sont mises à sac en 1428 par Thomas de Montaigu, comte de Salisbury, général en chef des troupes anglaises allant assiéger Orléans. Propriété d’Anne Gaudin, veuve de Jean seigneur de Moulhard, la terre et seigneurie de Frazé sont vendues le 13 juillet 1486 à Florentin Girard, seigneur de Barenton, et Marie Chollet son épouse, veuve de Geoffroi de Courcillon, pour la somme de huit cents écus d’or. En 1493, le même Florentin Girard adresse une demande à son seigneur suzerain, Jean, duc de Nemours, comte de Castres et de Beaufort, vicomte de Châtellerault et de Montique, seigneur de Sablé, de La Ferté-Bernard et de Brou, pour obtenir la permission de rebâtir le château fort et la "ville" de Frazé et les fortifier. Le seigneur suzerain lui accorde de bonne grâce par une lettre du 29 avril 1493 en "reconnaissance des grands et recommandables services qu’il lui avait rendus". Transcrit par Charles Métais, ce document est riche d’enseignements quant à l’état de la ville de Frazé qui était "close, considérable et très populeuse autrefois […] le château était très fortifié." Les remparts étant entièrement détruits par la guerre et la vétusté, il ne restait alors de la cité que de "vieilles murailles et de vieux fossés en ruine." Entre 1493 et 1510, Florentin Girard de Barenton fait reconstruire un château très bien défendu, par tous les types de fortifications en usage à cette époque.

Les parties anciennes sont les restes des constructions entreprises par Florentin Girard, seigneur de Barenton, avec l'autorisation du baron de Bron, son suzerain, obtenue le 29 avril 1493. Elles datent des environs de l'an 1500. Les restes de l'entrée présentent une porte et, entre deux tourelles, façade et fenêtres portant des ornements Renaissance. Les tourelles portent une galerie saillante de mâchicoulis, surmontée d'un toit, reliant l'entrée à l'angle nord. La façade conserve les baies du pont-levis utilisé avant comblement du fossé, en 1824. Le château était entouré d'un étang artificiel. Il était de forme carrée avec deux grosses tours d'angle et une échauguette. Sur l'ancienne basse-cour s'élèvent les communs remaniés aux XVIIe et XVIIIe siècles. En avant du château est tracé un jardin à la française avec terrasses, allée, perrons, statues du XVIIIe siècle et canal d'eaux vives.


Une partie de l’extension du château vers la basse-cour

 Au décès de Florentin, la terre et seigneurie de Frazé passe par droit d’héritage en 1526 à son fils Louis Girard de Barenton. Sa fille Jacqueline épouse en 1540 Charles d’O, seigneur de Vérigny et fait ainsi passer le domaine de Frazé entre les mains de la famille d’O. Ces derniers conduisent l’agrandissement du château à partir du milieu du XVIe siècle, comme l’indique la date 1560 portée sur le linteau d’une porte du bâtiment nord de la basse-cour qui marque certainement son réaménagement. Les traumatismes de la guerre de Cent Ans étant loin derrière en cette époque pacifiée, la période est propice aux travaux de réaménagement. L’espace assez exigu de la haute cour est ainsi repensé par les seigneurs de Frazé : d’anciens communs de la basse-cour sont modifiés pour accueillir des appartements. Un commun est construit (ou reconstruit ?) en alignement des actuelles écuries préexistantes en 1576 ou 1577.




Matériaux

* grison pierre de taille
* grison moellon
* grès pierre de taille calcaire
* pierre de taille calcaire
* moellon enduit partiel
* silex moellon enduit partiel
* brique




Le châtelet

Il se compose d’un corps de passage encadré de deux tours circulaires. Au centre, le corps de passage est à deux portes, l’une piétonne et l’autre charretière. Le franchissement des douves s’effectuait au moyen d’un pont-levis d’environ trois mètres de long. Une fois abaissé, celui-ci venait s’appuyer sur une avancée maçonnée. Le tablier mobile en bois, actionné par un système de poulies, de cordes et de grandes poutres, venait fermer l’entrée à la haute cour en cas de siège. Il subsiste de ce dispositif les longs trous d’encadrements où logeaient les grandes poutres, une fois le tablier relevé.
Dans le châtelet de l’ancien château on peut voir à l’intérieur à gauche, un petit poste de garde avec sa cheminée très simple et au milieu du sol le trou par lequel on introduisait les prisonniers dans la prison qui se trouve au-dessous. Ce dispositif présente une grande analogie avec la prison Mamertine de Rome. Les jardins classés « monument historique » comme l’ensemble des bâtiments s’ordonnent autour des constructions et le long d’une dirivation de la rivière La Foussarde aménagée en canaux. L’aménagement du jardin des buttes et de la futaie date du XVIIe siècle.
Le châtelet, la tour Saint-François et la galerie sont construits à la fin du XVe siècle ou au début du 16e siècle pour Florentin Girard de Barenton. Les communs (grange devenu écuries) sont datés par dendrochronologie aux alentours de 1513-1514 (date d'abattage des arbres : automne/hiver 1513-1514) et ont été édifiés pour le même commanditaire. D'anciens communs datés 1560 sont transformés en logement au siècle suivant. Réalisé entre 1584 et 1586 par Jehan Métézeau, marchand maçon à Dreux, le pavillon dit du bourg comprenant portail et galerie a été construit pour Jacqueline Girard. Il est réaménagé entre 1664 et 1671 pour Françoise Marguerite de Gramont. La galerie du pavillon est ensuite transformée en habitation et rehaussée d'un niveau entre 1770 et 1780 pour Louis Thiroux d'Arconville. L'ensemble est restauré pour Joseph Dulong de Rosnay entre 1893 et 1930 avec la construction d'un château d'eau, d'un portail attenant et la réalisation d'aménagement paysagers.




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