Le village est située dans le Sud-Est du département de la Seine-et-Marne en région Île-de-France là au Sud-Ouest de Provins et dans l'axe Est de Melun sur un plateau entaillé assez profondément par des vallées aux flancs plutôt abrupts. Le village est très ancien, bâti en terrasses sur un éperon qui termine le plateau de la Brie, il domine deux vallées où de clairs ruisseaux, affluents de la Voulzie, prennent leurs sources.
Une ancienne tour qui s'élève sur une terrasse en dominant les bâtiments du prieuré, nous aiguille au loin vers une tour de vigie érigée antérieurement à ceux-ci, qui par sa position avantageuse, dominait à la fois le plateau et les vallées, en fait là un point stratégique important.
C'est aux XIIIe et XIVe siècles que la France a connu une multiplication des maisons fortes, centres de petites seigneuries rurales. Elles sont traditionnellement constituées de bâtiments rangés à l'intérieur d'une enceinte, ou d'un logis rectangulaire surmonté d'une ou deux tourelles aux extrémités. Ces tourelles jouaient le rôle de vigie et affirmaient surtout de façon symbolique la qualité seigneuriale du propriétaire (Bur, La maison forte au Moyen Age, Paris, 1986). Bien que les maisons fortes soient souvent liées à une église, la bipolarisation de l'historiographie entre les spécialistes de l'architecture militaire et ceux de l'architecture ecclésiastique a eu comme résultat un manque d'études consacrées à l'analyse de leurs rapports.
La maison forte de Saint-Loup-de-Naud est située à quelques mètres au Nord du célèbre prieuré sur la partie la plus élevée de la colline du village. Légèrement à l'Ouest se trouvent les restes d'une ferme certainement d'origine médiévale. Disposés sur une surface assez irrégulière d'à peu près 50 m sur 60 m, les bâtiments de la maison forte de Saint-Loup-de-Naud ont été connus dès le début du siècle (Roblot- Delondre, Monuments Piot, 21 (1913), p. 140-144), mais ils n'ont jamais fait l'objet d'une étude systématique. Le but de notre deuxième brève étude consacrée à l'ensemble architecturaux de Saint-Loup-de-Naud est de présenter les divers bâtiments appartenant à la maison forte et de proposer quelques hypothèses sur les liens entre celle-ci, le prieuré, la ferme et le village.
* La disposition architecturale de la maison forte
La maison forte de Saint-Loup-de-Naud se compose au Nord-Ouest d'une tour liée aux vestiges d'une porte d'entrée, au Sud-Est d'un édifice rectangulaire comprenant deux pièces, et à l'Est et au Sud de vestiges importants de l'enclos fortifié. Il est probable que le mur servant de division entre la maison forte et la zone claustrale au Nord de la nef de l'église ait fait partie de l'enclos fortifié à l'origine. Il est quasi certain que l'archéologie pourrait mettre au jour des traces du reste de l'enclos et d'autres structures appartenant à l'ensemble de la maison forte.
* La tour et la porte d'entrée
La tour, connue sous le nom de Tour de la Haute Maison a été datée du XIIIe siècle (Roblot-Delondre, p. 142), ou de la fin du XIIe siècle dans ses parties basses (Seydoux, Châteaux et manoirs de la Brie, 1991 , p. 97). Transformée en « haute maison » au XVIIe siècle, cette imposante structure est de plan quadrangulaire irrégulier, et mesure approximativement 9 m sur 10. Construite en petit et moyen appareil avec des angles arrondis, ses murs sont d'une épaisseur d'à peu près 1,50 m au niveau du rez-de-chaussée. Seuls les encorbellements carrés au sommet des murs et les ouvertures (fenêtres et portes) sont en grand appareil. Vue de l'extérieur, des fenêtres de diverses époques indiquent que la tour a été reprise plusieurs fois.
Il est impossible de fixer une date aux fondations des bâtiments qui ont constitué le fief de la Haute-Maison. La formidable tour qui s'élève sur la terrasse la plus élevée de Saint-Loup-de-Naud et qui commande à la fois le plateau et les vallées, est bâtie, non en carré, mais en losange, ce qui démontre qu'elle faisait primitivement partie d'un ensemble de bâtiments actuellement détruits. Telle qu'elle est nous pouvons y voir une tour de défense datant du XIIIe siècle avec un remaniement dans la bâtisse au XVe siècle et probablement aussi au commencement du XVIIe. Dans l'épaisseur Est de la muraille (2m,5o) un escalier de pierre, fort étroit, permettait de pénétrer dans une salle unique qui formait le premier étage. A l'extrémité opposée au débouché de cet escalier, un second escalier donnait accès à la pièce composant le deuxième étage. Les marches de ce dernier furent coupées par les grandes fenêtres ouvertes au XVIIe siècle et remplacées par un escalier de bois qui dessert actuellement les étages supérieurs. Ces salles contenaient de grandes cheminées de pierre, rétrécies au XVIIIe siècle, les foyers furent dégagés dernièrement.
Seule la cheminée de la salle basse a été refaite en 1890, avec des matériaux gothiques provenant des ruines du prieuré. C'est au milieu de cette dernière pièce que se trouve une oubliette, creusée dans le tuf, profonde de 5 à 6 mètres, avec niche en pierre de taille.


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