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dimanche 23 mars 2025

Fiche historique. Les donjons. Chennebrun

 























Chennebrun se trouve au Sud-Ouest du département de l'Eure, à fleur avec le département de l'Orne à 40 kms au Sud-Ouest d'Evreux à un carrefour de plusieurs zones géographiques relativement bien définies. Au sortir du paysage vallonné du Perche et en avant du vaste plateau du Neubourg, Chennebrun était l'une des places fortes qui assuraient la défense de la Normandie. Le village est actuellement entouré de deux bois aux noms évocateurs de l'ancienne frontière : l'un s'appelle le bois de France et l'autre le bois de Normandie. 

 





Localisation : 27 820, Chennebrun, 
département de l'Eure. 

Région : Normandie

Année de construction : XIIIe siècle

Anciennement : Donjon 



le château fut installé sur le versant nord dominant la rive française de l’Avre. La vision du site primitif ne transparaît pas immédiatement à cause de modernisations successives. Jusqu’au XIXe siècle, il subsistait un donjon cylindrique sur motte, construit en pierre, réutilisé comme colombier. Il était placé au sommet de la crête, à l’endroit où la vue est la plus ouverte sur le territoire français. L’ensemble est aujourd’hui totalement arasé mais il est documenté par les archives. Le donjon fut cité en 1604 et décrit en 1745 : « Au derrière et au surplus sont une tour ou donjon en partie démoly, sans plancher et les ruines et vestiges d’ancien château et murs entourrez de fossez partie comblés, sur le glacis desquels sont des taillis et arbres couppés depuis deux ans. » Une description de 1777 en fit une relation plus précise, quoique visiblement erronée : « Le collombier construit en rong de quatrevingt dix pieds (29.7m) de diamettre de dans en dedans, les murs six pieds (1.98m) d’épaisseur portant trois mil bulins. » Ce colombier fut détruit en 1782.

Des sources iconographiques précises et viennent confirmer l’existence et l’emplacement de la motte et de sa basse-cour. Un plan de 1762 montre très nettement au no 2 [colombier] le schéma d’un fossé annulaire accompagné d’une basse-cour en amende à l’ouest, bordée de fossés et ouverte à l’extrémité occidentale (ill. no 25). Le diamètre extérieur de la motte aurait alors été de trois perches (19.5m) et la longueur extérieure de la basse-cour de trois perches et demie (22.75m) du fossé de la motte à l’entrée de la basse-cour. Les fossés auraient mesuré environ une demie perche (3.25m) de largeur. Un autre plan des environs de 1789 ne montre plus que la motte tronconique, appelée « butte » (planche no V). Enfin, un plan du milieu du XIXe siècle la représente encore, sans fossés, avec une base de 30 à 40 mètres de diamètre après affaissement naturel des talus et le comblement partiel des fossés (mentionné dès 1645).


Le donjon, cylindrique sur motte tronconique, aux murs de pierre de 6 pieds d’épaisseur (2 mètres) pourrait tout à fait correspondre à une construction normande et même se rapporter au don de 20 livres par Jean sans Terre à Gohier de Chennebrun pour « fortifier son château » en juin 1201. L’expression ad firmandum pouvant autant signifier « construire » que « reconstruire » ou encore « fortifier » des éléments déjà existants, étant donnée également l’ancienneté de l’implantation des Morville à Chennebrun, il est largement possible que cet édifice ne fût pas le premier. D’ailleurs lors de l’incendie de 1168, le terme municipium indiquait qu’il existait déjà une structure fortifiée. Cependant, par la relative importance de la somme versée à Gohier au début du XIIIe siècle, il est possible de mettre en rapport ce « château » avec l’ancien colombier sur motte car celui-ci, à tous points de vue – plan annulaire et basse-cour, modestes proportions – était une construction typique de cette époque.

Le Bourg
Jouxtant au Sud le complexe castral, la topographie actuelle de Chennebrun relève directement de celle du Moyen Âge. Le bourg s’étend le long de deux axes Nord-Sud reliant l’Avre au château et est-ouest. Il semble qu’il s’étendait autrefois plus au Sud en direction du prieuré. La configuration générale des bras de l’Avre, aux angles bien nets contournant les habitations, semble être née de dérivations artificielles de la rivière, remontant à la création du bourg. Elles furent peut-être renforcées de terrassements, d’une haie vive, d’une enceinte palissadée ou encore de murs.

La frontière de l’Avre les Fossés royaux, que l’on trouve aussi dénommés Fossés-le-Roi, Fossés du Roy sont évoqués pour la première fois dans la Chronique de Robert de Torigni. Son auteur, abbé du Mont-Saint-Michel (entre 1154 et 1186) relate les évènements de son époque et relève que le roi Henri [II] fit construire des fossés hauts et larges entre la France et la Normandie pour tenir éloignés les pillards. Il compare ensuite ces fossés aux digues (ou torses) que le même roi fit faire sur la Loire pour empêcher que les moissons et les prés soient envahis par les eaux. Ces évènements sont datés des années 1168-1169. Le chroniqueur évoque les hommes payés pour garder les digues, les exemptions accordées (service militaire, taxes), mais ne dit rien sur les moyens employés, humains ou techniques. Les Fossés royaux, au niveau descriptif, sont constitués d’un fossé et d’un talus. Le talus est haut de 5 à 9 mètres, le fossé large de 3 à 4 mètres. On ne sait si la structure était ou non complétée de moyens de défense comme des pieux par exemple.







La ville de Chennebrun


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Le donjon
Vu ici en allant sur châteaux secondaires https://books.open edition




Tourisme en Eure 

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