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mardi 7 mars 2017

Fiche historique. Les donjons.Cerny-les-Bucy

















 



۝   Le donjon de Cerny-les-Bucy,  à Cerny-les-Bucy






Village de l' ancien Laonnois bâti dans une large vallée qui  dépendait autrefois de l' intendance de Soissons, des bailliage élection et diocèse de Laon. Aujourd'hui Cerny fait partie de l'intercommunalité du Pays de Laon, sur l'axe Saint-Gobain-Laon, capitale du Laonnois, qui se trouve à 5 kilomètres à l'Est de Cerny, au centre du département de l'Aisne.










Dénomination : Donjon 


Localisation : 02870 Cerny-les-Bucy, 
département de l'Aisne

Région : Hauts-de-France


Année de construction : XIII-XVe siècle

Anciennement : Donjon 


Année de destruction ou démolition du donjon : Existe encore






Le donjon de Cerny est issu d'un château qui fût bâti sur la commune, il est classé MH. Cet ancien donjon fortifié est le dernier vestige d'une ancienne maison forte du XVe siècle, ruinée pendant la guerre de cent ans. Donjon XIII/XVème de l'ancien château-fort (IMH) construit par les Suzanne, seigneur de Cerny. Donjon carré, le donjon en grès possède mâchicoulis et archères, c'est le seul vestige avec la porte d’un château de huit tours. Le château a appartenu aux Moy. Le roi Henri IV y établit son quartier général lors des combats contre les Ligueurs avant la prise de Laon. Le château est abandonné pendant la Fronde, il sert lui aussi de carrières de pierre.

La distribution et l’état des bâtiments du château à cette époque, dans lequel existaient des appartements seigneuriaux sans doute réappropriés par les Boutillac. Les appellations concurrentes de "grosse tour" et de "donjon" correspondent assurément, non à deux édifices distincts, mais à un même objet, architectural et emblématique, inhabité. On retrouve ces termes clairement associés, à propos du concierge que Pierre Denis Maillet, seigneur de Cerny, entretient en 1705-1709 au château : Francois Girardot, et qui utilise deux étages de "la grosse tour ou donjon" comme greniers à blé. C’est vers cette époque, sans doute, que les superstructures de la tour, dont les échauguettes devaient tomber en ruine, perdirent un peu de leur superbe Grandeur féodale, au profit d’un remaniement du toit assurant une bonne mise hors d’eau des arases.

En plan, la tour de Cerny est un carré un peu plus profond que large, de 10,80 m sur 11,30 m hors œuvre, et son volume extérieur actuel, massif et presque cubique (15 m de hauteur du sol de la cour face à la porte jusqu’au chaperon du parapet) ne rend plus compte de l’impact visuel initialement voulu par le maître d’ouvrage. En ajoutant à cette hauteur celle du grand comble détruit en 1976, et celle du soubassement de la tour, jadis dégagé par le fossé d’isolement (comblé dans le premier quart du XIX siècle), on atteignait une élévation totale d’une trentaine de mètres, depuis le fond du fossé jusqu’aux épis de faîtage du toit. Si l’on restitue en outre les quatre échauguettes d’angle du chemin de ronde à mâchicoulis, couvertes chacune d’un toit en poivrière, on obtient un édifice à la silhouette beaucoup plus élancée et conforme aux canons de l’architecture castrale gothique telle qu’elle fut renouvelée sous le règne de Charles V, pas trop mal exprimé d’ailleurs sur la gravure de Chastillon. Le niveau de soubassement est délimité du reste de l’élévation à l’extérieur par un faible ressaut lui donnant un peu plus d’épaisseur.

Les caractères archaïsants sont beaucoup plus limités à l’intérieur de l’édifice, mais on ne peut manquer d’être troublé par l’aspect intérieur des fenêtres, dont l’embrasure couverte en plein cintre et les coussièges confinent à première vue l’impression ressentie au dehors, et on notera d’ores et déjà la relative complexité de la circulation verticale, rappelant celle de divers donjons du XIIe siècle, comme on le verra. Ces particularités ont justifié un examen attentif de la mise en œuvre, des raccords de parements, et des traces, même fugaces, de chronologie de construction, dont j’ai retiré la conviction d’un édifice homogène, probablement bâti d’un seul jet, sans intégrer la moindre maçonnerie relique d’un bâti antérieur.

Une partie des étages résidentiels ; le vestibule situé après la herse, distribuant à la fois la salle du premier étage et le départ de l’escalier en vis, est un petit espace pentagonal couvert d’une voûte sur croisée d’ogives dissymétrique et très surbaissée, dont les nervures en calcaire tendre retombent sur des culots simples, et dont la clef est ornée d’un écusson aux armes des Suzanne. À droite de ce vestibule, une embrasure de tir est percée dans le mur de la façade d’entrée de la tour (sud-ouest). I1 s’agit d’une archère-canonnière dont la fente adaptée à l’arc ou plutôt à l’arbalète est dissociée, par une pierre d’appui intermédiaire, du trou pour l’arme à feu percé en dessous, dans la même embrasure, d’où un aspect extérieur en "point d’exclamation".

Le sixième étage était ménagé sous la charpente, de plain-pied avec le niveau du chemin de ronde d’arase qui le ceinturait, selon un usage répandu depuis la seconde moitié du XIVe siècle. Dans le cas le plus général au XVe siècle, cette superstructure prend la forme d’un mur maigre en maçonnerie monté au-dessus du nu intérieur du gros mur d’une tour (donc en fort retrait du nu extérieur) pour dégager largement l’espace du chemin de ronde, et porter la charpente du toit. Ce mur maigre est parfois très haut, créant des étages élancés en retrait au-dessus du chemin de ronde, mais le plus souvent, il n’est élevé que de l’équivalent d’un étage, et il est caché à l’extérieur par les coyaux à faible pente qui couvrent le chemin de ronde en prolongeant les versants plus pentus du toit principal ; dans ce cas, il arrive parfois que ce mur soit monté à pans de bois. C’est ce qu’on trouvait à la tour de Cerny, ce mur à pans de bois formant un tout avec la charpente, mais ces superstructures y étaient réalisées selon un parti peu commun.
C’est sans doute aussi au XVe siècle que la tour-porte de la maison forte primitive fut couverte du toit visible sur le dessin de Piette, car il a la même forme que celui dudit donjon. En revanche, la construction de sept ou huit minces tourelles flanquantes au pourtour de l’enceinte, deux encadrant la porte, a pu intervenir plus tard, par exemple au temps de François Ier, sur l’initiative de Jehan (III) de Suzanne. L‘absence de cohésion de ces tourelles, probablement en briques, avec les murailles en grès du XIIIe siècle, et leur fragilité même, auront entraîné leur disparition progressive et précoce. Les embrasures de tir, encore visibles dans la muraille sud, pourraient dater de la même époque, et la gravure de Chastillon laisse croire que les courtines ouest et nord avaient été abondamment percées de fenêtres à l’usage des logis adossés à ces deux côtés de l’enceinte. Le corps principal de ces logis, au nord, qui comportait salles et chambres sur deux niveaux, est représenté sur le plan de 1803 avec une galerie-promenoir en façade comportant quatre arcades sur cour, et apparemment tronquée (départ d’une cinquième). I1 pouvait s’agir d’aménagements renaissance, remaniés ensuite au XVIIe siècle pour la famille de Boutillac. Les façades sur cour de l’aile d’habitation du front nord débordaient l’emprise de la tour-porte, et lui étaient donc postérieures. On ne saurait en dire plus sur l’âge des bâtiments disparus connus par ce plan, comme la vaste grange en fond de cour.

C'est vers 1420 que la famille des Suzanne devint seigneur de Cerny et le resta jusque 1593. Unique héritière de la 1ère lignée des seigneurs de Cerny, Jehanne de Cerny apporte la seigneurie à son époux Jehan de Suzanne, écuyer issu d'une famille bien implantée en Ardenne: la terre de Suzanne se situé entre Rethel et Attigny. Les Suzanne inaugurent la 2e lignée des seigneurs de Cerny. Jehan II de Suzanne dit l’Aîné (1456-1495) est à l'origine de la construction de la tour résidence fortifiée au centre du château. Au service du Roi de France et des Ducs de Bourgogne, il se spécialise dans la défense des places fortes ardennaises et sera châtelain de Château Regnault, bailli de Rethel et gouverneur de la place de Mouzon pour le roi. À la retraite, il fait bâtir une tour résidence entre 1485-1490.
Au XIXe siècle, Maximilien Melleville, historien de Laon et du département de l’Aisne, a donné, à propos de la belle tour-résidence gothique qui tenait lieu de donjon au château de Cerny, un jugement plus intuitif que scientifique auquel on peut encore adhérer dans le principe, car il exprime bien la valeur de cet édifice, et les problèmes qu’il pose à l’archéologue. On voit encore à Cerny-lès-Bucy une tour féodale carrée, bâtie en grès, dont la construction ne paraît pas remonter au-delà du XIXe siècle, bien que les caractères généraux du monument soient ceux des châteaux du XIIIe siècle. C’est, selon nous, une copie des monuments militaires de cette époque. Quoi qu’il en soit, cette tour féodale, reste de l’ancien château, a conservé tous ses caractères primitifs, et c’est une des plus curieuses que l’on puisse voir.


Quelques Seigneurs de Cerny


 1145 Helium de Cerny Guillaume son frère
1160-77 Guillaume de Cerny chev
1213 Jean de Cerny chevalier seigneur de la Bove
1271-79 Monseigneur Jean de Cerny
1329 Jean III de Cerny chev, Guillaume son frère écuyer
Vers 1570 Jean de Neufchâtel chevalier, seigneur de Cerny,
Vers 1575 Jacques d' Apremont baron St-Loup seigneur de Cerny par sa femme
1590 Jean le Danois 3e fils de Charles Danois seigneur de Joffreville. Jean devint seigneur de Cerny par sa femme veuve du précédent.
Vers1600 Charles le Danois baron de Nouvion de Cerny seigneur de Robersarl et Raisme femme Marie de Noyelle



Matériaux : Pierre, grès








Documents sur le donjon 

Document détaillant son architecture


Cerny-les-Bucy






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