A l’orée de la Forêt de Compiègne, à l'Est du département de l'Oise, entre Compiègne et Villers-Cotterêts, le château de Pierrefonds s'élance majestueusement au-dessus de cette chevelure boisée de 14 000 hectares plantée de chênes et d'hêtres. Pas si loin que cela, au moyen-âge, Pierrefonds acceuillait à cette place une forteresse, qui, au fil du temps, a grandie, mûrie pour se diriger vers une luxueuse résidence....
Dénomination : Château
Localisation : 60350, Pierrefonds, département de l'Oise.
Région : Hauts-de-France
Année de construction : XIV, les débuts, XVe siècle, le château actuel
Le château de Pierrefonds est à la fois une forteresse du premier ordre et une résidence renfermant tous les services destinés à pourvoir à l' existence d' un grand seigneur et d' une nombreuse réunion d' hommes d' armes.
Sa force ne consistait pas seulement dans l'épaisseur et la hauteur de ses murs dans les bons flanquements des tours, mais en une suite d' ouvrages extérieurs que rendait nécessaire l' invention de l' artillerie à feu déjà prépondérante dans l' art de la guerre. Le château, proprement dit, est établi à l' extrémité d' un promontoire formé par le plateau du Soissonnais, qui, sur ce point, est profondément érosé par des vallées.
Pierrefonds, appuyé à la forêt vers le nord-ouest, se trouvait ainsi commander un magnifique domaine facile à garder sur tous les points ayant à sa porte une des plus belles forêts des environs de Paris. C' était donc un lieu admirable pouvant servir de refuge et offrir les plaisirs de la châsse au châtelain. La cour de Charles VI était très adonnée au luxe et parmi les grands vassaux de ce prince Louis d'Orléans était un des seigneurs les plus magnifiques aimant les arts éclairé ce qui ne l' empêchait pas d' être plein d' ambition et d' amour du pouvoir, aussi voulut-il que son nouveau château fût à la fois une des plus somptueuses résidences de cette époque et une forteresse construite de manière à défier toutes les attaques...
Présentant une variété de styles inspirés du Moyen Âge et de la Renaissance, la cour est très différente des façades extérieures du château. Elle offre une vue sur le grand corps de logis : à gauche de l’entrée les grandes salles d’apparat, l’aile des officiers en face, la chapelle à droite, puis la tour carrée et le donjon. Le portique, sorte de couloir extérieur, longe le grand corps de logis. Ses clés de voûte représentent différents corps de métiers et des chimères. Les trois derniers chapiteaux illustrent Le Roman de Renart.
La chapelle, reconstruite sur l’emplacement d’origine, est dotée par Viollet-le-Duc d’une tribune permettant exceptionnellement de passer au-dessus du choeur. Sur le pilier central de la porte, Viollet-le- Duc est représenté en habit de pèlerin, entouré de Louis d’Orléans et son épouse Valentine Visconti de Milan. La statue équestre de Louis Ier d’Orléans a été exécutée en 1869 par le sculpteur Emmanuel Frémiet.
Le donjon Traditionnellement, il abrite le logis seigneurial et sert de repli ultime en cas de siège. Exécuté sur la base de dessins de Viollet-le-Duc, le décor mural des salles est très soigné.
Le salon de réception présente des boiseries en chêne de Hongrie sculptées d’animaux fantastiques et des peintures murales composées d’animaux symboles du pouvoir royal ou impérial. Le style des frises inspirées de motifs végétaux annonce l’Art nouveau avec presque 30 ans d’avance. La cheminée est aux armes des ducs d’Orléans. La banquette à dossier réversible a été dessinée par Viollet-le-Duc.
À Pierrefonds, Eugène Viollet-le-Duc est à la fois, architecte et pédagogue, son programme est exprimé de manière claire en 1853 : « Le château de Pierrefonds, rétabli en totalité, fera connaître cet art à la fois civil et militaire qui, de Charles V à Louis XI, était supérieur à tout ce que l’on faisait alors en Europe. ».
L’œuvre de Pierrefonds est donc une leçon d’architecture. La reconstruction du château est donc un manifeste du répertoire décoratif architectural, directement issu des dessins d’Eugène Viollet-le-Duc mais aussi de l’emploi de procédés constructifs les plus performants de son temps. Si l’apparence est médiévale, les procédés constructifs sont ceux du XIXe siècle. Ainsi, la silhouette générale du château est rehaussée par de nombreux et variés accessoires de toitures qui sont modernes (lucarnes, crêtes de faîtage, épis, poinçons, girouettes et bannières). L’usage du fer est généralisé, visible dans les combles pour les charpentes et dissimulé dans les planchers dont l’âme des poutres est renforcée de métal. Les couvertures d’ardoise sont posées au crochet. Les portails et le pont-levis sont entièrement métalliques. Le confort moderne fait aussi son apparition avec l’installation d’un calorifère répartissant l’air chaud dans les salles par des boisseaux en fer et plâtre
Le cabinet de travail de l'empereur est la pièce la plus meublée du donjon, avec notamment le bureau sur lequel travaillait Viollet-le-Duc. Intrigant mais amusant, un cabinet de toilette était dissimulé derrière une porte faisant office d’armoire. Ce cabinet de toilette possédait un système de chasse d'eau alimenté par le biais d’une bassine remplie d’eau et située au-dessus de l’armoire. Les parties hautes des lambris représentent des rinceaux, des feuillage, et des figures d'animaux combattants. Le décor peint au pochoir reprend le motif de l'aigle impériale mais modifié pour éviter toute répétition. Le manteau de la cheminée est peint d'abeilles, emblème choisi par Napoléon 1er pour évoquer la notion de pugnacité.
Matériaux : Pierre
L'histoire:
Le château actuel de Pierrefonds ne date que des premières années du XV siècle, l'ancien château s'élevait sur le coteau situé au-dessus du prieuré, au point où se voit aujourd' hui une ferme d' une assez grande étendue. Ce premier château avait été construit avec les débris d' une maison royale située au chêne Herbelot et qui, dans les anciennes chroniques, est nommée Palladium casuum.
En l' an 855, le roi Charles le Chauve y passa quelque temps. Cette résidence ayant été détruite, les châtelains du Chêne choisirent un lieu propre à être fortifié et assirent la nouvelle forteresse au-dessus du prieuré. Les biens de la maison du Chêne furent partagés entre les seigneurs de Bérogne et de Pierrefonds, Nivelon Ier trouva les choses en cet état lorsqu' il hérita de la seigneurie de Pierrefonds par suite de la mort de son père. Ce seigneur rebâtit l' église du prieuré, 1a paroisse actuelle du bourg accrut singulièrement son domaine et la seigneurie de Pierrefonds fut érigée en pairie.
Du temps de Philippe Auguste, le nombre des pairs seigneurs de Pierrefonds dépassait soixante. Cette ancienne maison s' éteignit à la mort d' Agate de Pierrefonds et les grands biens de cette dame furent divisés en trois parts; les Cherisis eurent la première, les Châtillon la seconde et les descendants de Jean 1er de Pierrefonds, fils de Nivelon Ier la troisième. Philippe Auguste acheta de Nivelon, évêque de Soissons en 1181, tous les droits seigneuriaux que ce prélat possédait par suite du partage et il installa, pour régir le domaine, des prévôts qui exerçaient en même temps les fonctions de juges et de receveurs.
En 1215 le roi abandonna aux religieux de Saint-Sulpice une grande partie des bâtiments du château et augmenta leurs priviléges. Depuis lors jusqu'aux dernières années du XIVe siècle, il n'est fait nulle mention du château et du domaine de Pierrefonds dans l' histoire....
En 1390, Louis duc d'Orléans, frère du roi Charles VI, se prétendant frustré de ses droits de régent ou de tuteur des affaires du royaume songea à prendre ses sûretés. I1 fit bâtir dans son duché de Valois des places fortes importantes il acquit le château de Coucy et le rebâtit en partie fit réparer ceux de Béthisy de Crespy et de Montépilloy, fit reconstruire celui de la Ferté Milon, le petit château de Véez le manoir de la Loge Lambert et, laissant les religieux de Saint-Sulpice jouir paisiblement du vieux domaine de Pierrefonds, il choisit une nouvelle assiette plus facile à défendre, entre deux vallons, pour élever le magnifique château que l' on admire aujourd' hui.
En 1411, lorsque après l' assassinat du duc d' Orléans les partisans du prince étaient poursuivis à l'instigation du duc de Bourgogne, le malheureux Charles VI envoya le comte de Saint-Pol en Valois pour prendre possession des places de son neveu. Après la reddition de Crespy, le comte de Sainl-Pol s'en alla au chastel de Pierrefonds dit Monstrelet.
Le comte de Saint-Pol n' abandonna la place toutefois qu'en y mettant le feu. Le duc d' Orléans répara les dommages.
En 1420, le château de Pierrefonds, dont la garnison était dépourvue de vivres et de munitions, ouvrit ses portes aux Anglais. Nous voyons qu'en 1422 cette place tenait à coeur au dauphin. Pierre de Fenin raconte comme quoi le seigneur d' Offemont, ayant rendu la ville de Saint-Riquier au duc Philippe de Bourgogne en échange du seigneur de Conflans, de messires Rigault, de Fontaines Gilles, de Gamache, Pothon de Xaintrailles et Loys Burnel s'en allèrent à Pierrefonds qui, pour lors, était en sa main. Or le seigneur d' Offemont tenait le parti du dauphin, Louis XII étant duc d' Orléans, fit faire quelques réparations au château de Pierrefonds, toutefois il est à croire que ces derniers travaux ne consistaient guère qu'en des ouvrages intérieurs de distribution d' appartements, car la masse imposante des constructions appartient tout entière au commencement du XVe siècle.
Le château
L'enceinte du château
Un exemple de détail défensif du château
L'histoire du Château par Eugène Viollet-Leduc
Le Château de Pierrefonds démantelé
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