Au Sud-Est du département de l'Eure, pratiquement à la frontière avec l'Eure-et-Loir, proche d'Evreux, Anet, Houdan, Dreux, Illiers s'était implanté le long du tracé primitif probable de l'ancienne voie antique d'Évreux à Dreux. Mentionné pour la première fois à la fin du Xe siècle, Illiers se fortifia au XIIe siècle.
Dénomination : Château-Fort (détruit)
Localisation : 27770, Illiers-l'évêque,
département de l'Eure.
Région : Normandie
Année de construction : XIIe siècle
L'Architecture
Le site comprenait une motte circulaire et dont une basse-cour annulaire, demeure encore parfaitement visible. La motte, encore fort impressionnante bien qu'elle ait été légèrement entamée au sud-ouest, portait une tour maîtresse dont on ignore le plan. La basse-cour, est une plate-forme isolée du plateau par un fossé, mais entièrement gagnée en remblai sur les modestes pentes de la vallée. Elle est aujourd'hui, en 2009, envahie d'une végétation dense au point d'empêcher toute mesure ; on remarque encore çà et là les témoins de la courtine maçonnée qui la ceinturait, flanquée à l'angle nord par une tour cylindrique massive (environ 8 à 10 m de diamètre extérieur) dont subsiste la maçonnerie en blocage sur deux mètres environ, noyée dans les ronces et les arbustes. Cette courtine était interrompue vers l'est par une tour-porte encore reconnaissable au début du siècle dernier ; il reste à proximité de son emplacement un pan de maçonnerie de blocage de silex de deux mètres de largeur pour quatre de hauteur.
Le château possédait une chapelle donnée par Ascelin Goël à Saint-Taurin, mais sa localisation est inconnue. Il est intéressant de s'appesantir sur la structure générale, qui a été décrite comme une simple fortification à motte et basse-cour. Léon Coutil avait identifié vers l'ouest les terrassements, déjà en partie effacés, d'une plate-forme qu'il supposait et dessinait de forme triangulaire ; par ailleurs, on reconnaît encore les traces d'une autre plate-forme, qui pourrait cependant être adventice et plus tardive, liée à l'exploitation agricole. Cette plate-forme, improprement appelée « ravelin », doit être interprétée en fonction du cadastre ancien : or celui-ci révèle parfaitement un contour ovoïdal qui formait une seconde basse-cour orientée du côté du village. On note par ailleurs la présence au nord-est, au-delà de la limite du fossé, d'une zone boisée concentrique à cette limite ; une seconde ligne boisée existait plus loin, se démarquant assez nettement du parcellaire en lanières radiales. Enfin, pour terminer cette analyse de la structure fossile, on remarque la présence d‟une succession de limites parcellaires formant une ligne courbe enveloppant l'ensemble, débordant à l'ouest de la place du village qui paraît bien significative d'un tracé, entrepris sinon achevé, de délimitation d'une minuscule enceinte villageoise, dont la vocation était peut-être d'englober l'église.
Matériaux : Pierre
Historique
Le village – sans doute modeste – d'Illiers s'était implanté le long du tracé primitif probable de l'ancienne voie antique d'Évreux à Dreux. Celle-ci, venant de Jumelles, passait légèrement à l‟ouest du hameau de Beaufort; son tracé demeure dans le chemin venant de Jersey, puis devait franchir la Coudanne par un gué dans la zone marécageuse de fond de vallée, et rejoignait le tracé actuel de la RD 76 qui a repris celui de la voie antique jusqu'au Mesnil-sur-l'Estrée. Entre le hameau de Bois-Perrier (cne Chavigny) et Courdemanche, ce tracé rectiligne a été supplanté au Moyen-âge par un cheminement à peu près parallèle, happé par l'attraction du prieuré de Coudres, et les chemins entre les nouveaux lieux de peuplement et de commerce.
Le site est mentionné pour la première fois à la fin du Xe siècle, lors de la donation de son église et de ses dîmes au chapitre cathédral de Chartres, par le chevalier Avesgaud, qui lui-même les avait reçus de la comtesse Leutgarde, épouse du comte Thibaud de Blois et veuve de Guillaume Longue Épée. On ignore la succession de ses seigneurs au XIe siècle, et la première certitude acquise des sources est la fortification du site par Henri Ier Beauclerc en 1112, dans le cadre de représailles contre Gervais de Châteauneuf, seigneur de Brézolles et Sorel. Le roi semble avoir rapidement inféodé du château et de la seigneurie, Ascelin Goël, seigneur de Bréval et d'Anet ; celui-ci fit donation de la chapelle construite dans le château à l‟abbaye SaintTaurin, sans doute de façon quasi immédiate, afin de contribuer à la mise en valeur économique et agricole du site. Mais il est probable qu'Ascelin ne détenait pas la totalité des droits sur Illiers ; en 1155 apparaît dans l'entourage de son petit-fils Simon d'Anet, le miles Morhier d'Illiers, fondateur de la famille des Le Drouais. Morhier le Drouais était héréditairement détenteur des droits seigneuriaux sur la localité limitrophe de Courdemanche.
Lire la suite page 132 http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf
Le château et la seigneurie d'Illiers firent partie par la suite des possessions de l'évêché d'Évreux.
Sur la base pop.culture
Un document sur le château, page 131
Le site, l'enceinte
page 134
page 360
Un document sur le site, l'enceinte
Ascelin Goël, un des premiers seigneur
Tourisme Eure
La ville d'Illiers-l'Evêque
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire