Espace exposition

jeudi 25 mai 2017

Fiche historique, les châteaux-forts. Bohain-en-Vermandois






















Fiche N° VII






 




۩   Le Château-fort de Bohain,  à Bohain-en-Vermandois









Entre Saint-Quentin et Maubeuge, au Nord du département de l'Aisne entre les plaines du Vermandois et le bocage thiérachien, la commune fut Seigneurie des d'Avesnes, des ChâtilIon-Saint-Pol, des Luxembourg, des Bourbon-Vendôme, réunie au domaine royal par Henri IV, puis transmise aux Montluc-Balagny et aux Mailly-Nesles.
 Au moyen-âge, Bohain, jusque là fut le siège d'une petite communauté villageoise, regroupée autour de son église, puis devint une seigneurie au XIIe siècle, un fief des Saint- Aubert. Le château de Bohain regroupé dans une forteresse avait une vocation purement défensive, une enceinte et 4 bastions munis de porte l'entouraient.










Dénomination : Château-fort


Localisation :  02110,  Bohain-en-Vermandois
département de l'Aisne

Région : Hauts-de-France (Picardie)


Année de construction :   XVe siècle






Les seigneurs de Bohain, initialement vasseaux du Comte de Flandre, sont attestés à partir du XIe siècle. La protection offerte par ses seigneurs a permis le développement du village en une petite ville. Une enceinte a été construite pour protéger l'agglomération.
Le château surplombait légèrement la ville. Il devait avoir une superficie d’environ trois hectares, fossés compris. Le château de Bohain était une forteresse qui avait une vocation purement défensive. L’entrée était étroite pour permettre une défense plus efficace, et quatre bastions de forme triangulaire étaient postés autour des murailles du château. 




Architecture : 

Hainaut, Seigneur de Bohain, y fit construire une résidence. Il semble que ce soit là l'origine du château, qui à cette époque n'était vraisemblablement qu'une enceinte de bois élevée autour de cette résidence. Bien entendu des transformations durent être opérées au fur et à mesure que la science et l'architecture de défense progressèrent. Toutefois ce ne fut que vers 1430 que Jean de Luxembourg fit construire à grands frais le château qui devait défier le temps et les hommes jusqu'en 1781. Ce château s'élevait au centre d'une forêt de 1.200 hectares qui lui formait une défense naturelle. C'était une place de guerre importante. Une des bonnes forteresses de la frontière.
 Cette place importante, dont la possession était fort enviée, avait étè protégée par quatre ravelines ajoutées, sans doute, lorsque la science de l'attaque des places fortes eut démontré la nécessité de protéger l'enceinte par des ouvrages en terre, et ses bastions du Pont du Roy, de la Montagne, du Tigard et des Dames, la faisaient considérer comme une des bonnes forteresses de la frontière.



Le château 

À partir de 1226, la seigneurie de Bohain est rattachée à celle de Guise, tenue par les Avesnes. Un certain Rénier de Bosmont (Barthélémy 1984) reçut de sa femme Yolande, la sœur de Gérard de Saint- Aubert, la seigneurie de Bohain, il s'en sépara en 1226 au profit de Gautier d' Avesnes, seigneur de Guise. La tour maîtresse du château de Guise est datée de la première moitié du XIIIe siècle (par Jean Mesqui) qui la rattache ainsi à la tradition architecturale philippienne (Mesqui 1993). On peut supposer, vu les caractéristiques architecturales de la porte du château découverte en fouille par Jean-Luc Collart, que le premier château de Bohain, qui succéda à la maison-forte de Gérard de Saint-Aubert, appartient à la même campagne de constructions, lors du deuxième quart du XIIIe siècle. Le 12 mars 1248, Gui de Châtillon qui avait hérité de Bohain, fournit en qualité de châtelain le dénombrement du fief de Bohain. De 1255 à 1269, on connaît un châtelain de Jean de Châtillon, Gérard Hellin (Cerf 1901). Ce sont là les premières attestations indirectes de la présence du château.
Ce grand château muni de tours crénelées et d'une ceinture de fossés de 12 à 15 mètres de profondeur, se renforça sous l'impulsion de Louis de Luxembourg, ainsi que d'autres châteaux de la région.

En 1667, dans le livre la Géographie Blaviane, la ville de Bohain est décrite ainsi : " […] jadis munie de très bons bastions revêtus de pierre et ceinte de bons fossés pleins d’eau. Son château, garni de bonnes tours et murailles, est capable de résister aux efforts d’une bonne armée."

Arnaut de Barbaise commandait le château de Bohain en 1296.

La fouille de la porte du château
Elle a mis en évidence les fondations de deux tours qui encadraient une porte et une grande fosse rectangulaire au milieu du passage. Cette fosse est un élément caractéristique d'un pont-levis à bascule. Ce système rarement employé, est connu à la fin du XIVe siècle et XVe siècle (Mesqui 1993). Il sera repris plus tard dans certaines fortifications de Vauban. L'aménagement de ce pont-levis, ainsi que la construction des bastions, ont certainement eu lieu au XVe siècle.


Les bastions

Le bastion du Pont du Roy existait encore en 1862. Ce bastion était un très haut cavalier présentant la forme d' un triangle. Il était protégé par un fossé extérieur, un peu moins profond que celui qui, par derrière, le séparait du château.

* Le bastion des Dames, de même forme, était en 1862, planté d'arbres.
* Le bastion de la Montagne masquait l'entrée du fort. Il est aujourd'hui couvert de maisons ; cependant sa forme ancienne est déterminée par les rues Berthelot et la rue de Belle-Vue.
La grande fosse rectangulaire qui enveloppait l'enceinte, est caractéristique d'un pont-levis à bascule, système peut employé qui est connu à la fin du XIVe et au XVe siècle. La portée du tablier ne pouvait être très importante, à peu près le double de la largeur de la fosse. Afin de franchir cette fosse, le pont-levis était précédé par un pont dormant.
* Le bastion du Tigard, à la jonction des fossés de la ville avec ceux du château, a presque complètement disparu sous des remblais et des nivellements.

Proche du bastion du pont du roi, à quelques mètres, une entrée de souterrain se trouvait là, voûté, large et haut de 4 mètres, il conduisait à l'extérieur par le biais d'un réseau de galerie.

Sept puits venaient se greffer dans l'enceinte de cette grande forteresse de frontière


L'enceinte du château 

Elle présentait une forme à peu près hexagonale, elle couvrait, avec les fossés, une surface de 3 hectares, 85 ares et 30 centiares. La place, fermée de hautes murailles, était flanquée de 7 tours à demi enclavées dans les courtines. Ces tours, comme les murs, étaient d'une épaisseur respectables et revêtues en grès jusqu'à une certaine hauteur.
Les principales étaient : la tour de l'oubliette, la tour du Roy, la tour du Tigard, la tour ,de Ville, la tour des Dames. Ces tours .portaient, sculptés en relief, au-dessous des mâchicoulcis des houppes ou cordelières, emblèmes que Jean de Luxembourg avait semés sur ses châteaux et qu'il avait fait broder sur sa bannière avec ses armes.




Matériaux : Pierre




Historique :


Bohain étant une ville frontière, elle dut rapidement être dotée d’un château, probablement en bois dans un premier temps, mais rien ne permet de l’attester. De plus, étant donné qu’elle était enclavée dans la forêt, elle bénéficiait de conditions favorables pour être une place forte importante ; en quelque sorte un avant-poste de Saint-Quentin.

Ce château empierré fut construit semble-t-il sous Louis de Luxembourg, qui était entre autre seigneur de Bohain, et qui est connu dans l’histoire de France pour avoir comploté contre le Roi de France Louis XI, et fut décapité en place publique en 1475. Louis de Luxembourg se maria dans le " chastel de Bohaing " en juillet 1435. Son oncle, Jean de Luxembourg, qui était également seigneur de Bohain, est connu dans l’histoire de France pour avoir vendu Jeanne d’Arc aux Anglais en 1430. On raconte que la " Pucelle d’Orléans " séjourna quelque temps au château de Bohain avant d’aller à Beaurevoir… Jusqu’à aujourd’hui, on pensait que le château de Bohain n’avait que sept tours. En fait, un plan du château de Bohain, datant de 1710, établi par l’ingénieur Demus, retrouvé au Service des Archives de l’Armée de Terre à Vincennes, révèle que le château possédait douze tours jusqu’au début du XVIIIe siècle et qu’il avait une forme beaucoup plus circulaire. La structure du château est donc tout à fait différente du plan établi par Charles Gomart.

Le Vermandois arriva dans les mains du comte de Flandre en 1167, le comte de Hainaut dont les Saint-Aubert dépendaient, était un vassal du comte de Flandre. Un conflit opposa le comte de Hainaut à son suzerain dans les années 1184-1185, on comprend alors la complexité des rapports féodaux et les précautions que certains seigneurs ont dû prendre pour protéger leurs biens.

Bohain, jusque là fut le siège d'une petite communauté villageoise, regroupée autour de son église, devint une seigneurie au XIIe siècle, un fief des Saint- Aubert. Cela se fit certainement sous Gilles de Saint- Aubert qui reçut ou peut-être même prit Bohain, probablement motivé par l'essor économique et démographique qui poussait les acteurs économiques de l'époque (puissances laïques et religieuses, paysans libres) à s'attaquer à la forêt pour développer les surfaces de terres cultivées (Barthélémy 1981, Cherrier 1996).
Ce village de « conquête » va plus tard prendre de plus en plus l'apparence d'une véritable ville
La question fait débat tant la limite épistémologique entre le village et la ville est ténue. Pour Bohain nous nous contenterons d'évoquer les premiers signes de l'urbanisation de ce village dont nous venons de préciser l'origine avant tout agricole.
Bohain connut son plein développement au XIIIe siècle, siècle pendant lequel certainement le château et l'enceinte urbaine furent bâtis. Ces deux éléments ont récemment été redécouverts par l'archéologie.

Une fois établie la présence d'un encadrement religieux et le rôle de ces seigneurs laïcs issus de l'aristocratie du Cambraisis, la question de la résidence de ces seigneurs à Bohain se pose. Gislebert de Mons a prit soin de relater la construction de la turris de Busigny, on ne voit pas pourquoi il aurait passé sous silence une construction comparable à Bohain. Cette absence se confirme dans des actes de Gérard de Saint- Aubert, fils de Gilles, à la fin du XIIe siècle, où il parle de sa domus de Bohain. Le terme de domus, dans le vocabulaire médiéval évoque plus une maison-forte qu'un château (Bur 1984).







Le village sur la base Pop culture

Le château, la ville




*  *


Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, châteaux-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr





























Les souterrains du château










Aucun commentaire: