Armorial du royaume de France (ancien)
Dénomination : Château-Fort
Localisation : 02130, Fère-en-Tardenois,
département de l'Aisne.
Région : Hauts-de-France
Année de construction : XIIIe siècle
L'Architecture
A été construit en 1206 par Robert II, comte de Dreux et de Braine. Au sommet d’une motte installée au coeur d’un parc immense, l’architecte a bâti un polygone régulier, flanquée d’une muraille à 7 pans en pierre de taille, flanquée de tours circulaires aux angles et précédée d’un large fossé. Le domaine de Fère est vendu au XVIe siècle au roi de France, François Ier, qui l’offre à Anne de Montmorency. Celui-ci le transforme en une somptueuse habitation de plaisance, digne de recevoir le roi : un superbe pont-galerie au-dessus du fossé est édifié entre 1555 et 1560, qui constitue une des oeuvres majeures de la Renaissance française. Au XVIIIe siècle, la seigneurie devenue propriété du duc d’Orléans, est vendue comme bien national. Il est actuellement en ruines.
Le fameux « pont galerie » qui fait son originalité est plus tardif, 1550, il a été construit pour relier aisément le château à sa basse-cour, un pont exceptionnel en arcades plein cintre de 60 m de long sur 20 mètres de haut, c’est une des modifications que l’on doit au connétable Anne de Montmorency qui se vit offrir le château en 1528 comme cadeau de mariage par Louise de Savoie, mère de François Ier. Le pont-galerie ou « pont couvert », d’un style caractéristique de la renaissance, est attribué à l’architecte Jean Bullant. Il préfigure celui qu’Anne de Poitiers fera édifier sur la Loire au château de Chenonceau, cette construction est formée de cinq arches monumentales qui supportent deux galeries superposées, il comporte donc deux étages : le premier servait de passage tandis que l'étage supérieur était une salle consacrée au jeu et à la vie mondaine. Une large porte entourée de deux tourelles ouvre sur la cour, un heptagone irrégulier flanqué de sept tours circulaires aujourd'hui en ruines.
Contrairement au scénario que connurent beaucoup d’édifices de ce type, la ruine du château de Fère-en-Tardenois n’est pas imputable à la Révolution mais à son dernier propriétaire sous l’ancien régime, Louis-Philippe d’Orléans. En 1779, il crut pouvoir tirer profit de ce château mal entretenu en vendant les meubles et les matériaux. Sans aucun rapport, rappelons que le duc d’Orléans décida pour des raisons très politiques de changer de nom en 1792 et se fit appeler Philippe Égalité, ce qui ne le sauva pas de la guillotine un an plus tard. Le château fut vendu aux enchères par ses créanciers. Le dernier propriétaire en date, Raymond de la Tramerie, qui est inhumé à proximité des ruines, a fait don du château au Département de l’Aisne. Depuis plus de 20 ans, c’est donc le Conseil départemental qui gère le site sur lequel il pilote des chantiers d’insertion dont l’objectif est de réinsérer des bénéficiaires du RSA dans le monde du travail tout en participant à la sauvegarde et à la mise en valeur d’un précieux patrimoine. Les anciennes écuries du château ont quant à elles été transformées en hôtel de luxe par un investisseur privé.
« La terre de Fère fut donnée par Clovis à Sainte-Geneviève pour les commodités de son voyage de Paris à Reims » … Le domaine passe ensuite aux archevêques de Reims et est
acquis à la fin du XIIe siècle par Robert de Dreux. frère de Louis VI.
Le château de Fère-en-Tardenois est construit sur une butte de sable d’une vingtaine de mètres de hauteur entourée d’un fossé large et profond. Il est cité par Hincmar de Reims dès le IXe s. puis par Flodoard en 958. En 1206, la comtesse Blanche de Champagne accorde à Robert II de Dreux et de Braine le droit de rebâtir une forteresse. L’édifice construit décrit un heptagone irrégulier flanqué d’une tour à chaque angle. Un mur de soutènement, entouré de neuf tourelles semi-circulaires dont seulement huit sont aujourd’hui conservées, est ensuite aménagé sur le pourtour de la plateforme. Au XVIe s., l’intérieur de la forteresse est profondément remanié par la connétable Anne-de- Montmorency. À partir de 1779, le château est utilisé comme carrière de pierre.
Deux sondages ont été réalisés de part et d’autre de la courtine côté Sud-Est au niveau d’une tour de l’enceinte. Ces investigations ont été approfondies jusqu’à l’apparition du substrat géologique à une profondeur comprise entre 1,1 et 1,4 m. Ce résultat permet de relativiser l’importance de l’exhaussement du relief originel.
À l’intérieur de la cour, quatre trous de poteau ont été mis au jour. S’il n’est pas possible de préciser à quelle structure ils appartenaient, ils témoignent de constructions antérieures au XVe s. Les caractéristiques de ces poteaux excluent un aménagement provisoire lié à un chantier de construction. Les hypothèses d’un état primitif du château, d’un aménagement plus tardif ou d’un bâtiment à usage de commun ont été proposées. À l’intérieur de l’enceinte, l’absence de maçonneries ou de niveaux de sol en lien avec la forteresse construite par Robert II de Dreux au début du XIIIe s. est notable. L’observation des niveaux de circulation nous invite à conclure que ce constat s’explique plutôt par l’absence de construction monumentale au XIIIe s. dans cette partie de la cour que par un arasement général du sol lors de la restructuration du château par Anne de Montmorency. Côté extérieur, les bases des fondations de la courtine et de la tour ont été vues. Le chaînage de ces deux maçonneries indique leur contemporanéité. L’absence de tout autre élément archéologique attribué au XIIIe s. s’explique probablement par un arasement général de cet espace. Ces travaux pourraient être contemporains de l'aménagement du mur polygonal à neuf tourelles, ils auraient permis l’installation d'une terrasse d'artillerie abandonnée ensuite par Anne de Montmorency. L’hypothèse d’une absence pure et simple d'aménagements à l'extérieur de l’enceinte, dans ce secteur, peut également être proposée.
Au XVIe s., une maçonnerie d'une facture relativement semblable à celle des constructions du XIIIe s. est mise en place pour servir de fondation à un mur de galerie. À cette époque, le sol de la cour est pavé. Le pendage de ce pavement permet l’écoulement des eaux vers un puits situé en partie orientale de la cour, devant les cuisines. Au vu des restes archéologiques mis au jour, l'espace à l'extérieur du château était peut-être également pavé. Hormis son aspect esthétique, cette enveloppe en grès aurait permis de limiter l'infiltration d'eau dans une butte de sable de nature géologique instable et fragile.
En 1535-1539 une campagne de rénovation du château est entreprise : logis, galeries, cuisine s’élèvent autour de la cour, les chambres de tir des tours sont transformées en chambres d’agrément, les archères sont murées et des fenêtres sont percées, la porte d’entrée est rhabillée à l’antique entre deux colonnes ornées des alérions (petits aigles) des Montmorency. Enfin, entre 1555 et 1560, probablement sous la direction de l’architecte Jean Bullant (v.1520-1578), la vieille forteresse est reliée à la cour d’entrée par un unique pont-galerie à deux étages dont les cinq arches enjambent les douves. C’est le seul exemple connu, Chenonceaux, enjambe le Cher. Au premier étage, se trouvait une salle de bal (remarquez la cheminée côté cour). Le rez-de-chaussée, servant de passage s’ouvre sur la cour par un pavillon d’entrée à la façade en arc de triomphe avec, colonnes, niches et fronton. Comme l’écu des Montmorency, avec ses alérions, qui orne la pile centrale du pont, ce portail est attribué sans preuve au sculpteur Jean Goujon (v.151 0-1566).
On accède à l'enceinte par une porte fortifiée de deux tours à éperon triangulaire du XIIIe siècle, ouverte au sud, qui donne sur la cour du château dépourvu de donjon et juché sur une immense motte semi-artificielle au glacis entièrement maçonné par des pavés de grès. La courtine est flanquée aux angles de sept grosses tours rondes aujourd'hui très ruinées, disposées autour d'une cour heptagonale irrégulière. Ces tours empattées ont leurs assises constituées de trois, quatre ou cinq lits, formant comme des dents d'engrenage ; aucun autre exemple n'étant connu. Percées d'archères, elles ont au XIIIe siècle leurs étages séparés par des planchers, disposition qui fut remaniée à la Renaissance. Les logis et les communs s'appuyaient tout autour de la courtine, et ont tous été reconstruits ou modifiés à la Renaissance. Un puits est creusé au milieu de la cour. Au pied de la chemise, des fausses braies flanquées de tours semi-circulaires ménagent un chemin de circulation.
Matériaux : Pierre
Le château de Fère-en-Tardenois possédait un domaine de chasse de près de 250 hectares appartenant autrefois au château qui est aujourd'hui propriété de l'état et constitue l'actuelle forêt de Fère-en-Tardenois. Le dernier propriétaire du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au conseil général de l'Aisne. Le charme de ces ruines ainsi que la beauté des lieux font qu'un hôtel de luxe est installé dans des bâtiments d'époque à proximité du château.
Entre 1420 et 1445, des aventuriers se seraient installés dans le château de Fère-en Tardenois, prétendant eux-mêmes au titre de seigneurs ou capitaines... Réuni à la couronne à la mort du fastueux Louis d’Orléans qui l’avait acheté pour compléter ses vastes possessions du Valois, le domaine de Fère fut donné par François 1er en 1528 au connétable Anne de Montmorency. Ce dernier fait réaliser d’importants travaux de rénovation, il ne considère son domaine que comme un parc de chasse, puis transforme ces lieux militaires en résidence. De la première campagne de travaux, il ne subsiste aujourd’hui que la porte d’entrée datée de 1539, enrichie du vocabulaire décoratif de la première Renaissance. Il fit construire en particulier son grand pont couvert, attribué à l'architecte Jean Bullant. De la vieille forteresse ne subsiste que l’écorce.
En 1632, la Couronne confisque le château après la condamnation d’Henri II de Montmorency. Il est rendu peu après à Charlotte de Montmorency, épouse du prince de Condé.
Le château devient la propriété des Condé au XVIIe siècle, puis des Orléans au siècle suivant. Philippe-Egalité fait démolir le château à partir de 1776. On ne sait pour quelle raison. Les profonds remaniements apportés au château au cours du XVIe siècle, puis le démantèlement qui a suivi la vente du domaine en 1779, ne permettent pas de connaître l’aspect et la distribution des bâtiments qui s’appuyaient contre l’élévation intérieure des courtines, ni les éventuels aménagements de l’époque médiévale, à l’exception du mur de soutènement polygonal cantonné de tourelles qui entoure depuis le XVe siècle la plate-forme sommitale transformée alors en terrasse d’artillerie.
En 1984, le dernier propriétaire du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au Conseil Général de l'Aisne. Les bâtiments de la basse-cour, édifiés au XIIème siècle et remaniés par la suite sont une propriété privée qui abrite un hôtel-restaurant. Le château est inscrit au Patrimoine Historique depuis 1843.
La ville de Fère-en-Tardenois
Le château sur le site de la commune
https://ville-ferentardenois.com/chateau-de-fere
https://ville-ferentardenois.com/chateau-de-fere
Le château sur la base Pop culture
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA02001555
La partie archéologique du texte est visible sur
https://journals.openedition.org/archeomed/17406
Trois documents sur la ville et sur le château
Le site du château
Tourisme Aisne
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Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr
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