Espace exposition

lundi 29 mai 2017

Fiche Historique, les Châteaux-Forts. Roye






















Fiche N° VII








۩   Le Château de Roye, à Roye










Placée au cœur d’une région agricole fertile, entre Saint-Quentin et Beauvais, à la limite de son département, la Somme, juxtant l'Oise, la ville fut également l’enjeu des luttes sévères du pouvoir royal contre les grands féodaux (les Ducs de Vermandois, le Duc de Bourgogne) ou contre les rois d’Angleterre auxquels s’alliaient Flamands, Espagnols et Autrichiens.








Dénomination : Château-Fort 


Localisation :   80700, Roye, département de la Somme.

Région : Hauts-de-France


Année de construction : IXe siècle, le plus ancien, XIIIe siècle




L'Architecture

On aperçoit là, en effet, une enceinte, des retranchements, puis un monticule, une motte entourée de fossés; sur son emplacement existait, au Moyen-âge, un château féodal qui avait une chapelle fondée en 1206 par Henri de Chessoi. Ce monticule, dit Grégoire, domine la sur la ville de Roye sur une grande étendue de terrain, où sont bâtis plusieurs villages.

Les remparts que l’on découvre tout d’abord dans le très beau Jeu de Paume, dont on peut suivre la trace sur les boulevards de l’Est et du Sud, que l’on retrouve enfin avec la Tour Saint Laurent qui porte encore sur ses flancs la trace des blessures que lui infligèrent les boulets du Grand Condé.
Plus discrets sont d’autres souvenirs: le vieux lavoir de la rue des Fontaines, la source Saint-Précore et la ruelle de la Fausse Porte qui conduit à la place du Bastion en forme de cœur dont le tracé épouse celui de l’ancien bastion qui défendait la Porte d’Amiens; les deux maisons d’Octroi, autres vestiges des limites de la ville, l’une rue d’Amiens, l’autre jouxtant le Jeu de Paume.

Les deux guerres mondiales ont quasiment détruit tout ce qui pouvait subsister du passé à l’intérieur des remparts.
La construction des remparts de la ville remonte au XIe siècle, ils ont été remaniés au XVe siècle, les vestiges sont encore imposants. Sept tours et trois portes fortifiées donnant accès à la ville complétaient le dispositif. La tour Saint-Laurent porte encore les traces des boulets lancés par l'artillerie du Grand Condé lors du siège de Roye de 1653. Cette tour ainsi que les vestiges de l’enceinte ont été inscrits MH en 1992.





  Matériaux : Pierre




L'histoire

La ville de Roye passe pour avoir été à l'origine comme Montdidier une héritière d'un château-fort que Barthélemi de Roye céda à Philippe Auguste en 1205. Ce château existait au moins au Xe siècle car Flodoard rapporte que Hugues le Grand s'en rendit maître vers 933 malgré les efforts d'Herbert, comte de Vermandois, pour le conserver. Le château de Roye a disparu depuis longtemps et les fortitications de cette place ont été elles mêmes détruites.
Au XIe siècle, les habitants décidèrent de construire des remparts autour de leur ville. Ainsi protégés derrière ces fortifications les royens connurent 300 ans de paix jusqu’au XIIIe siècle mais durent ensuite subir de nombreux sièges. Ceux de 1636 et de 1653 virent les Espagnols mettre la ville à sac. Outre la tour Saint-Laurent, les remparts étaient flanqués de six autres tours dont il ne reste aujourd’hui rien. De même ont totalement disparu les trois portes qui donnaient accès à la ville. La Tour Saint-Laurent date du XVe siècle, elle marquait l’angle sud-ouest des fortifications. Elle porte encore de nos jours les traces des boulets lesquels auraient été lancés par l’artillerie du Prince de Condé à la suite du siège de Roye par les Espagnols en 1653. La Tour possédait par ailleurs un accès sur le Couvent des Minimes. Cette tour ainsi que les vestiges de l’enceinte ont été inscrits sur l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1992.

Ville frontière jusqu’en 1659 (la frontière passait à Marché Allouarde), elle était donc en première ligne des guerres de l’ancien Régime mais le recul des frontières n’a pu empêcher ROYE d’être la victime directe ou indirecte de toutes les guerres révolutionnaires, napoléoniennes ou modernes. Aussi ne faut-il pas s’étonner que la ville accueillit au cours de son histoire, bon gré ou mal gré, toute une série de hauts personnages, depuis César jusqu’à Napoléon III en passant par Clovis, Philippe-Auguste, Louis XI, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVIII, Louis Philippe, Charles le Téméraire, le Grand Condé et bien d’autres.









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Fiche Historique, les Châteaux-Forts. Passy-en-Valois






















Fiche N° XXII


Armorial du royaume de France (ancien)

 




۩   Le Château de Passy, à Passy-en-Valois 








Sur les hauts plateau du Valois du versant septentrional de la colline, Passy, proche du département de l'Oise, se situe au centre-Ouest du département de l'Aisne entre Villers-Cotterêts et Château-Thierry, deux entités historique. Passy posséda sa place-forte importante des XIIe et XIIIe siècle, elle était entourée d'une enceinte fortifiée autour d'une cour carrée.










Dénomination : Château-Fort 


Localisation :   02470, Passy-en-Valois
département de l'Aisne.

Région : Hauts-de-France


Année de construction : XII e siècle




L'Architecture

Construit sur une place rectangulaire, il se dessinait comme un parallèlogramme flanqué de quatre grosses tours à chaque angle suivit d'autres tours médianes qui venaient flanquer le milieu des courtines à l'exception de la courtine méridionale.
La porte d'entrée était éperonnée de deux tours saillantes ornées de bosselage en pierre diamantées imitant des boulets de canon ancrés dans la muraille criblés de trous fait par les bicayens (basques espagnol) durant les XV et XVIe siècle. Cette forteresse ne possédait pas de donjon, une première enceinte englobait l'église, une basse-cour, un vallum (une palissade) qui servait de contre-coupe au Nord, de larges fossés à fond de cuvette de 15 mètres de large sur 6-7 mètres de profondeur, un pont-levis dressé sur trois arches et terminé par une bascule accompagnée de deux tourelles saillantes.

Ce château possédait bien évidemment les logis des seigneurs, ceux de la garnison, les écuries et les bâtiments du quotidien, ces bâtiments laissaient une libre place à une cour d'environ 80 à 100 mètres de long. Les tours et les courtines étaient plus épaisses que le reste de la construction. Un corps de logis élevé au XVIe siècle au Nord-Est de l'enceinte, était flanqué d'une tourelle avec escalier conduisant dans de grands appartements.

Le château possédait deux grosses tours perçées de petites fenêtres très étroites à chaque coté de l'entrée, ainsi que deux tours à chaque extrémité de la façade principale et deux autres toutes perçées de meutrières.

80 mètres de coté, 10 mètres de diamètre pour les tours, 20 mètres de diamètre pour les tours d'angles, ceci composaient cette place-forte aux dimensions énorme. Les étages des tours étaient voûtés de en croisée d'ogive ou il est possible de retrouver le profil chamfreiné et les culots de retombés caractéristiques du XIIe siècle, elle fut maçonnée de pierre calcaire.

Ancienne place-forte des XIIe et XIIIe siècles entourée d'une enceinte fortifiée autour d'une cour carrée. Les douves furent comblées dans les années 1920. Ce château fut donné par le roi Philippe Auguste à Pierre Tristan son chambellan après la bataille de Bouvines en 1214. L'édifice était flanqué de neuf tours circulaires. C'est Alice qui, mariée à Pierre de Châtillon seigneur de Château-Porcien, y transporta sa demeure et permit à ses descendants de porter le titre de seigneurs de Passy. Le château est en grande partie ruiné lors de la Première Guerre mondiale.




  Matériaux : Pierre




L'histoire

Ancienne place-forte des XIIe et XIIIe siècles entourée d'une enceinte fortifiée autour d'une cour carrée. Les douves furent comblées dans les années 1920. Ce château fut donné par le roi Philippe Auguste à Pierre Tristan son chambellan après la bataille de Bouvines en 1214. L'édifice était flanqué de neuf tours circulaires. C'est Alice qui, mariée à Pierre de Châtillon seigneur de Château-Porcien, y transporta sa demeure et permit à ses descendants de porter le titre de seigneurs de Passy. Le château est en grande partie ruiné lors de la Première Guerre mondiale.

La commune est la seule de tout le canton de Neuilly-Saint-Front a ne pas avoir d'école. La première école sera ouverte en 1887 avec comme première institutrice Madame M. Lévêque. La classe comprend alors une vingtaine d'enfants (filles et garçons).

Passy-en-Valois fut occupé par les troupes allemandes lors de la Première Guerre mondiale. L'ancienne église avec son chevet de style gothique a été détruite lors de la guerre. L'église a été reconstruite au même emplacement dans un style 1920 après la guerre et possède de magnifiques vitraux. Un terrain d'aviation militaire aurait existé durant la guerre près de la ferme du Mosloy.
Les ruines de l'ancienne place-forte sont rachetées après la Première Guerre mondiale par Jacques Ferté qui en fit une ferme de plus de 400 hectares qui reste le moteur économique de ce petit village du Valois. En 1940, elle comptait une quarantaine de salariés. Elle comprenait alors une partie d'élevage important avec notamment des bovins et des vaches laitières. C'est sous l'impulsion de Jacques Ferté et de la JAC que se développe les premières coopératives agricoles avec la coopérative de blé à la Ferté-Milon.


On ne connaît pas l'origine de Passy mais elle paraît remonter assez haut Aussi ce village qui portait le titre de châtellenie et dont relevaient vingt arrière fiefs eut il des seigneurs particuliers dès le XIe siècle

*  Les différents seigneurs du fief

- 1er seigneur, Guillaume de Pacy, fin du XIe siècle, 1088. La maison de Pacy, domus de Paceio, est une chatelennie reconnu par Philippe Auguste.

- 2e seigneur Pierre Tristan, XIIe siècle, originaire du Soissonnais.

- 3e seigneur, milieu du XIIIe siècle, Pierre II du Chatel.

- 4e seigneur, en 1303, Philippe Ier.

- 5 e seigneur, début du XIVe siècle Philippe II.

- 6e seigneur, milieu du XIVe Jean de Pacy.

- 7e seigneur, en 1388, Renaud.

- 8e seigneur, en 1415 Louis de Pacy.

- 9e seigneur, en 1450, Guy de Broyes.

- 10e, Nicolas de Broyes.

- 11 et 12e seigneur, en 1486, Charles et Hugues de Broyes.

- 13e seigneur, Jean de Broyes.

- 14e seigneur, en 1529, Henri de Lenoncourt.

- 15e seigneur, en 1569, Robert de Lenoncourt.

- 16 et 17e seigneur, en 1572, Le Clerc de Fleurigny et Charles de Vergeur.

- 18 et 19e seigneur, en 1623, Nicolas de Nettancourt et Goujon de Thuizy.

- 20e seigneur, en 1700, Jérome-Joseph de Thuizy.

- 21e seigneur, en 1740, Louis-François de Thuizy.

- 22e seigneur, en 1777, Jean-Baptiste-Charles Goujon de Thuizy.








Passy sur la base Pop culture

Un document sur le château

Un document de l'instituteur au XIXe siècle sur la commune

Un vieux document sur le château, la ville


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La ville de Passy-en-Valois









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Fiche Historique, les Châteaux-Forts.Vivières























Fiche N° XXX


Armorial du royaume de France (ancien)

 




۩   Le Château de Vivières, à Vivières

Située à deux pas du département de l'Oise, proche de Villers-Cotterêts, entre Compiègne et Soissons au Sud-Ouest du département de l'Aisne, Vivières a adopté sa toute première place forte assez tôt, avant le IXe siècle qui fut fortifié par son seigneur au XIIe siècle.









Dénomination : Château-Fort 


Localisation :   02600, Vivières
département de l'Aisne.

Région : Hauts-de-France


Année de construction : IXe siècle, le plus ancien, XIIIe siècle




L'Architecture

Selon Carlier, dans son livre Histoire du Valois, un fort ou château aurait existé à Vivières dès le IXe siècle et au XIIe Philippe Auguste y aurait séjourné, ce château a subi des sièges dans le cours du moyen âge. De ce qui regarde la partie militaire de Vivières il ne reste que quelques traces de fossés et une vieille tour à laquelle il est difficile d' assigner une date. Selon Carlier, les Templiers auraient eu à Vivières un établissement dont on voyait en 1764 des portions accusant le XIIIe siècle. Les Prémontrés de Valsery avaient été à l' origine établis à Vivières mais en 1149 peu de temps après leur fondation ils avaient quitté cette résidence pour Valsery. On doit supposer qu' ils n' avaient pas élevé de constructions importantes Château moderne...




  Matériaux : Pierre




L'histoire

Ce village tire son nom des viviers ou étangs qui furent, dit-on, établis en ce lieu au IXe siècle, par les seigneurs de la Ferté-Milon. Ils y construisirent en même temps un château-fort dans lequel les clercs de l'église collégiale de St Pierre et St Paul de Paris vinrent se réfugier avec les reliques de Sainte-Clotilde à l'époque des ravages des Normands. Le seigneur du lieu, satisfait de ce surcroît de population et voulant en augmenter encore le nombre, fit construire un château-fort pour protéger ses serfs et ses vassaux. On ne sait pas en quel endroit s’élevait ce château, ni quelle en était l’importance. On sait seulement qu’il existait bien avant le IXe siècle. À cette époque, on ne parlait que des Normands ; ils commençaient leurs incursions dévastatrices et leurs noms seuls terrifiaient les paysans.

La terre du Vivier dépendait du domaine de La Ferté-sur-Ourcq (La Ferté-Milon). En 845, Hémogalde, seigneur de ce pays, en fit réparer et augmenter les fortifications pour se mettre à l’abri des barbares. […] Pendant longtemps, les gouverneurs de la Ferté furent aussi seigneurs châtelains (Dominus) de Vivières. Seuls les noms de deux de ces seigneurs sont parvenus jusqu’à nous. L’un se nommait Hugues le Blanc ; il prenait le titre de châtelain de La Ferté-Milon et Vivières et mourut après 1121. L’autre était Hugues Soibers de Laon, qui vivait en 1250. Ils étaient chargés de la défense du fort, y résidaient et en avaient le commandement.
 Vivières devint une bourgade importante, tant à cause du fort et des établissements religieux qui s’y fondèrent dans la suite, que des reliques de sainte-Clotilde qui attiraient toujours un grand nombre de pèlerins. Un prévôt particulier y résidait et il étendit sa juridiction sur les petites localités d’alentour : Villers-Saint-Georges (Villers-Cotterêts), Pisseleux, le fief de Noue, Dampleux, etc. […]
En 1126, Hugues le Blanc établit les religieux prémontrés à Vivières. À droite de l'église se trouvait dans une cour les vestiges d'une tour, reste du château fortifié par Philippe d'Alsace en 1174, c'est aussi là que vint Philippe-Auguste pour présider l'assemblée qui délimitait en 1215 les bois du soissonnais et du Valois.








La ville et le château

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vendredi 26 mai 2017

Fiche Historique, les Châteaux-Forts. Fère-en-Tardenois
























Fiche N° XV

Armorial du royaume de France (ancien)

 




۩   Le Château de Fère, à Fère-en-Tardenois

Située au Sud-Est du département de l'Aisne, entre Soissons et Château-Thierry, pratiquement à la frontière avec la Marne, Fére, place forte importante connue bien des batailles mais aussi sa renaissance, florissante, un peu plus tardivement, qui l'emmena vers des chemins plus poétique.... Une habitation de plaisance au XVIe siècle pour Anne de Montmorency....








Dénomination : Château-Fort 


Localisation :   02130, Fère-en-Tardenois
département de l'Aisne.

Région : Hauts-de-France


Année de construction : XIIIe siècle





L'Architecture

A été construit en 1206 par Robert II, comte de Dreux et de Braine. Au sommet d’une motte installée au coeur d’un parc immense, l’architecte a bâti un polygone régulier, flanquée d’une muraille à 7 pans en pierre de taille, flanquée de tours circulaires aux angles et précédée d’un large fossé. Le domaine de Fère est vendu au XVIe siècle au roi de France, François Ier, qui l’offre à Anne de Montmorency. Celui-ci le transforme en une somptueuse habitation de plaisance, digne de recevoir le roi : un superbe pont-galerie au-dessus du fossé est édifié entre 1555 et 1560, qui constitue une des oeuvres majeures de la Renaissance française. Au XVIIIe siècle, la seigneurie devenue propriété du duc d’Orléans, est vendue comme bien national. Il est actuellement en ruines.

Le fameux « pont galerie » qui fait son originalité est plus tardif, 1550, il a été construit pour relier aisément le château à sa basse-cour, un pont exceptionnel en arcades plein cintre de 60 m de long sur 20 mètres de haut, c’est une des modifications que l’on doit au connétable Anne de Montmorency qui se vit offrir le château en 1528 comme cadeau de mariage par Louise de Savoie, mère de François Ier. Le pont-galerie ou « pont couvert », d’un style caractéristique de la renaissance, est attribué à l’architecte Jean Bullant. Il préfigure celui qu’Anne de Poitiers fera édifier sur la Loire au château de Chenonceau, cette construction est formée de cinq arches monumentales qui supportent deux galeries superposées, il comporte donc deux étages : le premier servait de passage tandis que l'étage supérieur était une salle consacrée au jeu et à la vie mondaine. Une large porte entourée de deux tourelles ouvre sur la cour, un heptagone irrégulier flanqué de sept tours circulaires aujourd'hui en ruines.

Contrairement au scénario que connurent beaucoup d’édifices de ce type, la ruine du château de Fère-en-Tardenois n’est pas imputable à la Révolution mais à son dernier propriétaire sous l’ancien régime, Louis-Philippe d’Orléans. En 1779, il crut pouvoir tirer profit de ce château mal entretenu en vendant les meubles et les matériaux. Sans aucun rapport, rappelons que le duc d’Orléans décida pour des raisons très politiques de changer de nom en 1792 et se fit appeler Philippe Égalité, ce qui ne le sauva pas de la guillotine un an plus tard. Le château fut vendu aux enchères par ses créanciers.  Le dernier propriétaire en date, Raymond de la Tramerie, qui est inhumé à proximité des ruines, a fait don du château au Département de l’Aisne. Depuis plus de 20 ans, c’est donc le Conseil départemental qui gère le site sur lequel il pilote des chantiers d’insertion dont l’objectif est de réinsérer des bénéficiaires du RSA dans le monde du travail tout en participant à la sauvegarde et à la mise en valeur d’un précieux patrimoine. Les anciennes écuries du château ont quant à elles été transformées en hôtel de luxe par un investisseur privé.

« La terre de Fère fut donnée par Clovis à Sainte-Geneviève pour les commodités de son voyage de Paris à Reims » … Le domaine passe ensuite aux archevêques de Reims et est
acquis à la fin du XIIe siècle par Robert de Dreux. frère de Louis VI. 
Classé au titre des monuments historiques en 1862, le château de Fère est propriété du département de l’Aisne.
Le château de Fère-en-Tardenois est construit sur une butte de sable d’une vingtaine de mètres de hauteur entourée d’un fossé large et profond. Il est cité par Hincmar de Reims dès le IXe s. puis par Flodoard en 958. En 1206, la comtesse Blanche de Champagne accorde à Robert II de Dreux et de Braine le droit de rebâtir une forteresse. L’édifice construit décrit un heptagone irrégulier flanqué d’une tour à chaque angle. Un mur de soutènement, entouré de neuf tourelles semi-circulaires dont seulement huit sont aujourd’hui conservées, est ensuite aménagé sur le pourtour de la plateforme. Au XVIe s., l’intérieur de la forteresse est profondément remanié par la connétable Anne-de- Montmorency. À partir de 1779, le château est utilisé comme carrière de pierre.
Deux sondages ont été réalisés de part et d’autre de la courtine côté Sud-Est au niveau d’une tour de l’enceinte. Ces investigations ont été approfondies jusqu’à l’apparition du substrat géologique à une profondeur comprise entre 1,1 et 1,4 m. Ce résultat permet de relativiser l’importance de l’exhaussement du relief originel.
À l’intérieur de la cour, quatre trous de poteau ont été mis au jour. S’il n’est pas possible de préciser à quelle structure ils appartenaient, ils témoignent de constructions antérieures au XVe s. Les caractéristiques de ces poteaux excluent un aménagement provisoire lié à un chantier de construction. Les hypothèses d’un état primitif du château, d’un aménagement plus tardif ou d’un bâtiment à usage de commun ont été proposées. À l’intérieur de l’enceinte, l’absence de maçonneries ou de niveaux de sol en lien avec la forteresse construite par Robert II de Dreux au début du XIIIe s. est notable. L’observation des niveaux de circulation nous invite à conclure que ce constat s’explique plutôt par l’absence de construction monumentale au XIIIe s. dans cette partie de la cour que par un arasement général du sol lors de la restructuration du château par Anne de Montmorency. Côté extérieur, les bases des fondations de la courtine et de la tour ont été vues. Le chaînage de ces deux maçonneries indique leur contemporanéité. L’absence de tout autre élément archéologique attribué au XIIIe s. s’explique probablement par un arasement général de cet espace. Ces travaux pourraient être contemporains de l'aménagement du mur polygonal à neuf tourelles, ils auraient permis l’installation d'une terrasse d'artillerie abandonnée ensuite par Anne de Montmorency. L’hypothèse d’une absence pure et simple d'aménagements à l'extérieur de l’enceinte, dans ce secteur, peut également être proposée.

Au XVIe s., une maçonnerie d'une facture relativement semblable à celle des constructions du XIIIe s. est mise en place pour servir de fondation à un mur de galerie. À cette époque, le sol de la cour est pavé. Le pendage de ce pavement permet l’écoulement des eaux vers un puits situé en partie orientale de la cour, devant les cuisines. Au vu des restes archéologiques mis au jour, l'espace à l'extérieur du château était peut-être également pavé. Hormis son aspect esthétique, cette enveloppe en grès aurait permis de limiter l'infiltration d'eau dans une butte de sable de nature géologique instable et fragile.
En 1535-1539 une campagne de rénovation du château est entreprise : logis, galeries, cuisine s’élèvent autour de la cour, les chambres de tir des tours sont transformées en chambres d’agrément, les archères sont murées et des fenêtres sont percées, la porte d’entrée est rhabillée à l’antique entre deux colonnes ornées des alérions (petits aigles) des Montmorency. Enfin, entre 1555 et 1560, probablement sous la direction de l’architecte Jean Bullant (v.1520-1578), la vieille forteresse est reliée à la cour d’entrée par un unique pont-galerie à deux étages dont les cinq arches enjambent les douves. C’est le seul exemple connu, Chenonceaux, enjambe le Cher. Au premier étage, se trouvait une salle de bal (remarquez la cheminée côté cour). Le rez-de-chaussée, servant de passage s’ouvre sur la cour par un pavillon d’entrée à la façade en arc de triomphe avec, colonnes, niches et fronton. Comme l’écu des Montmorency, avec ses alérions, qui orne la pile centrale du pont, ce portail est attribué sans preuve au sculpteur Jean Goujon (v.151 0-1566).

On accède à l'enceinte par une porte fortifiée de deux tours à éperon triangulaire du XIIIe siècle, ouverte au sud, qui donne sur la cour du château dépourvu de donjon et juché sur une immense motte semi-artificielle au glacis entièrement maçonné par des pavés de grès. La courtine est flanquée aux angles de sept grosses tours rondes aujourd'hui très ruinées, disposées autour d'une cour heptagonale irrégulière. Ces tours empattées ont leurs assises constituées de trois, quatre ou cinq lits, formant comme des dents d'engrenage ; aucun autre exemple n'étant connu. Percées d'archères, elles ont au XIIIe siècle leurs étages séparés par des planchers, disposition qui fut remaniée à la Renaissance. Les logis et les communs s'appuyaient tout autour de la courtine, et ont tous été reconstruits ou modifiés à la Renaissance. Un puits est creusé au milieu de la cour. Au pied de la chemise, des fausses braies flanquées de tours semi-circulaires ménagent un chemin de circulation.



  Matériaux : Pierre




Le château de Fère-en-Tardenois possédait un domaine de chasse de près de 250 hectares appartenant autrefois au château qui est aujourd'hui propriété de l'état et constitue l'actuelle forêt de Fère-en-Tardenois. Le dernier propriétaire du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au conseil général de l'Aisne. Le charme de ces ruines ainsi que la beauté des lieux font qu'un hôtel de luxe est installé dans des bâtiments d'époque à proximité du château.
Entre 1420 et 1445, des aventuriers se seraient installés dans le château de Fère-en Tardenois, prétendant eux-mêmes au titre de seigneurs ou capitaines...  Réuni à la couronne à la mort du fastueux Louis d’Orléans qui l’avait acheté pour compléter ses vastes possessions du Valois, le domaine de Fère fut donné par François 1er en 1528 au connétable Anne de Montmorency. Ce dernier fait réaliser d’importants travaux de rénovation, il ne considère son domaine que comme un parc de chasse, puis transforme ces lieux militaires en résidence. De la première campagne de travaux, il ne subsiste aujourd’hui que la porte d’entrée datée de 1539, enrichie du vocabulaire décoratif de la première Renaissance. Il fit construire en particulier son grand pont couvert, attribué à l'architecte Jean Bullant. De la vieille forteresse ne subsiste que l’écorce.
En 1632, la Couronne confisque le château après la condamnation d’Henri II de Montmorency. Il est rendu peu après à Charlotte de Montmorency, épouse du prince de Condé.
Le château devient la propriété des Condé au XVIIe siècle, puis des Orléans au siècle suivant. Philippe-Egalité fait démolir le château à partir de 1776. On ne sait pour quelle raison. Les profonds remaniements apportés au château au cours du XVIe siècle, puis le démantèlement qui a suivi la vente du domaine en 1779, ne permettent pas de connaître l’aspect et la distribution des bâtiments qui s’appuyaient contre l’élévation intérieure des courtines, ni les éventuels aménagements de l’époque médiévale, à l’exception du mur de soutènement polygonal cantonné de tourelles qui entoure depuis le XVe siècle la plate-forme sommitale transformée alors en terrasse d’artillerie.
En 1984, le dernier propriétaire du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au Conseil Général de l'Aisne.  Les bâtiments de la basse-cour, édifiés au XIIème siècle et remaniés par la suite sont une propriété privée qui abrite un hôtel-restaurant. Le château est inscrit au Patrimoine Historique depuis 1843.











Le château sur le site de la commune
https://ville-ferentardenois.com/chateau-de-fere

Le château sur la base Pop culture
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA02001555

La partie archéologique du texte est visible sur
  https://journals.openedition.org/archeomed/17406

Trois  documents sur la ville et sur le château


Le site du château


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Fiche Historique, les Châteaux-Forts.Les Essarts























Fiche N° IX




 




۩   Le Château de Grossoeuvre, à Les Essarts









Au Sud-Est du département de l'Eure, pratiquement à la frontière avec l'Eure-et-Loir, proche d'Evreux, Anet, Houdan, Dreux, Les Essarts, s'était implanté le long du tracé primitif probable de l'ancienne voie antique d'Évreux à Dreux. Le village au moyen-âge possédait son château-fort, de forme circulaire au sud, la forteresse devait accueillir le bourg du village.









Dénomination : Château-Fort (détruit)


Localisation :   27240, Les Essarts, département de l'Eure.

Région : Normandie


Année de construction : XIIe siècle




L'Architecture

Le village d'Essarts était situé à proximité immédiate du tracé rectiligne de la voie d'Évreux à Rouen ; l'implantation de l'ensemble fortifié à deux cents mètres vers l'est eut un effet d'attraction sur le cheminement, contribuant à créer une déviation du tracé sur toute la longueur du village. La structure générale du site, telle qu'elle ressort du parcellaire napoléonien, montre clairement l'éxistence d'une zone ovoïdale limitée par le réseau viaire à l'ouest et au sud, comprenant le château et l'église paroissiale ; ce tracé fossile a été perturbé vers le nord par l'implantation du parc de Grossœuvre, attribué comme tant d'autres à Le Nôtre, vers 1695.
On reconnaît cependant les traces fossiles d'un tracé convexe qui devait former la partie sud d'une enceinte elliptique ou en demi-cercle.
Ce grand enclos de forme circulaire au sud devait accueillir primitivement le bourg du village, regroupé autour de l'église ; celle-ci est un édifice du début du XVIe siècle, affublé d'une tour-clocher du XIXe siècle. Lors de la construction du potager au sud-ouest, un mur de clôture fut construit pour délimiter la propriété de l'enclos paroissial : ce mur très mince était percé d'embrasures à mousquets qui font penser que sa construction fut antérieure à la fin du XVIIe siècle, datant peut-être des troubles de la Fronde.

* Le château actuel
Tout en occupant l'emplacement de la fortification primitive, a été profondément restructuré et amputé au cours des siècles. En 1707 encore, il était décrit dans des lettres patentes royales comme « entouré de doubles fossés et de murailles, orné de tours et donjon »; mais les fossés avaient disparu dès la figuration dans le premier cadastre en 1837, l'aile sud-ouest fut démolie en 1828 alors que les autres avaient disparu depuis longtemps. On reconnaît cependant les traces fossiles d'un tracé convexe qui devait former la partie sud d'une enceinte elliptique ou en demi-cercle. Selon Stanislas de Saint-Germain, qui épousa en 1842 Euphémie de Vitermont, héritière du château, put consulter le chartrier de Grossœuvre dans les dernières années de sa vie, le tracé, partant de la porte située à l'ouest, rejoignait la tour Saint-Louis, ruinée, au sud-ouest, puis les deux ailes conservées ; de là, il remontait vers le nord jusqu'au « donjon », puis se refermait par une ligne traversant la grande cour, marquée en sous-sol par des caves médiévales. Le terme de « donjon » employé en 1707, repris par Saint-Germain, ne doit pas tromper : selon toute probabilité, il s'agissait d'une motte, et non d'une tour de maçonnerie, faute de quoi elle eût été qualifiée de telle. On peut en conséquence la situer au nord-est de l'aile orientale ; elle a été nivelée lors de l'aménagement du parc, vraisemblablement à l'époque même où l'on supprimait la fermeture septentrionale pour dégager l'espace d'une grande cour ouverte sur ce parc.




  Matériaux : Pierre









Un document sur le château, page 111


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jeudi 25 mai 2017

Fiche historique, les châteaux-forts. Bohain-en-Vermandois






















Fiche N° VII






 




۩   Le Château-fort de Bohain,  à Bohain-en-Vermandois









Entre Saint-Quentin et Maubeuge, au Nord du département de l'Aisne entre les plaines du Vermandois et le bocage thiérachien, la commune fut Seigneurie des d'Avesnes, des ChâtilIon-Saint-Pol, des Luxembourg, des Bourbon-Vendôme, réunie au domaine royal par Henri IV, puis transmise aux Montluc-Balagny et aux Mailly-Nesles.
 Au moyen-âge, Bohain, jusque là fut le siège d'une petite communauté villageoise, regroupée autour de son église, puis devint une seigneurie au XIIe siècle, un fief des Saint- Aubert. Le château de Bohain regroupé dans une forteresse avait une vocation purement défensive, une enceinte et 4 bastions munis de porte l'entouraient.










Dénomination : Château-fort


Localisation :  02110,  Bohain-en-Vermandois
département de l'Aisne

Région : Hauts-de-France (Picardie)


Année de construction :   XVe siècle






Les seigneurs de Bohain, initialement vasseaux du Comte de Flandre, sont attestés à partir du XIe siècle. La protection offerte par ses seigneurs a permis le développement du village en une petite ville. Une enceinte a été construite pour protéger l'agglomération.
Le château surplombait légèrement la ville. Il devait avoir une superficie d’environ trois hectares, fossés compris. Le château de Bohain était une forteresse qui avait une vocation purement défensive. L’entrée était étroite pour permettre une défense plus efficace, et quatre bastions de forme triangulaire étaient postés autour des murailles du château. 




Architecture : 

Hainaut, Seigneur de Bohain, y fit construire une résidence. Il semble que ce soit là l'origine du château, qui à cette époque n'était vraisemblablement qu'une enceinte de bois élevée autour de cette résidence. Bien entendu des transformations durent être opérées au fur et à mesure que la science et l'architecture de défense progressèrent. Toutefois ce ne fut que vers 1430 que Jean de Luxembourg fit construire à grands frais le château qui devait défier le temps et les hommes jusqu'en 1781. Ce château s'élevait au centre d'une forêt de 1.200 hectares qui lui formait une défense naturelle. C'était une place de guerre importante. Une des bonnes forteresses de la frontière.
 Cette place importante, dont la possession était fort enviée, avait étè protégée par quatre ravelines ajoutées, sans doute, lorsque la science de l'attaque des places fortes eut démontré la nécessité de protéger l'enceinte par des ouvrages en terre, et ses bastions du Pont du Roy, de la Montagne, du Tigard et des Dames, la faisaient considérer comme une des bonnes forteresses de la frontière.



Le château 

À partir de 1226, la seigneurie de Bohain est rattachée à celle de Guise, tenue par les Avesnes. Un certain Rénier de Bosmont (Barthélémy 1984) reçut de sa femme Yolande, la sœur de Gérard de Saint- Aubert, la seigneurie de Bohain, il s'en sépara en 1226 au profit de Gautier d' Avesnes, seigneur de Guise. La tour maîtresse du château de Guise est datée de la première moitié du XIIIe siècle (par Jean Mesqui) qui la rattache ainsi à la tradition architecturale philippienne (Mesqui 1993). On peut supposer, vu les caractéristiques architecturales de la porte du château découverte en fouille par Jean-Luc Collart, que le premier château de Bohain, qui succéda à la maison-forte de Gérard de Saint-Aubert, appartient à la même campagne de constructions, lors du deuxième quart du XIIIe siècle. Le 12 mars 1248, Gui de Châtillon qui avait hérité de Bohain, fournit en qualité de châtelain le dénombrement du fief de Bohain. De 1255 à 1269, on connaît un châtelain de Jean de Châtillon, Gérard Hellin (Cerf 1901). Ce sont là les premières attestations indirectes de la présence du château.
Ce grand château muni de tours crénelées et d'une ceinture de fossés de 12 à 15 mètres de profondeur, se renforça sous l'impulsion de Louis de Luxembourg, ainsi que d'autres châteaux de la région.

En 1667, dans le livre la Géographie Blaviane, la ville de Bohain est décrite ainsi : " […] jadis munie de très bons bastions revêtus de pierre et ceinte de bons fossés pleins d’eau. Son château, garni de bonnes tours et murailles, est capable de résister aux efforts d’une bonne armée."

Arnaut de Barbaise commandait le château de Bohain en 1296.

La fouille de la porte du château
Elle a mis en évidence les fondations de deux tours qui encadraient une porte et une grande fosse rectangulaire au milieu du passage. Cette fosse est un élément caractéristique d'un pont-levis à bascule. Ce système rarement employé, est connu à la fin du XIVe siècle et XVe siècle (Mesqui 1993). Il sera repris plus tard dans certaines fortifications de Vauban. L'aménagement de ce pont-levis, ainsi que la construction des bastions, ont certainement eu lieu au XVe siècle.


Les bastions

Le bastion du Pont du Roy existait encore en 1862. Ce bastion était un très haut cavalier présentant la forme d' un triangle. Il était protégé par un fossé extérieur, un peu moins profond que celui qui, par derrière, le séparait du château.

* Le bastion des Dames, de même forme, était en 1862, planté d'arbres.
* Le bastion de la Montagne masquait l'entrée du fort. Il est aujourd'hui couvert de maisons ; cependant sa forme ancienne est déterminée par les rues Berthelot et la rue de Belle-Vue.
La grande fosse rectangulaire qui enveloppait l'enceinte, est caractéristique d'un pont-levis à bascule, système peut employé qui est connu à la fin du XIVe et au XVe siècle. La portée du tablier ne pouvait être très importante, à peu près le double de la largeur de la fosse. Afin de franchir cette fosse, le pont-levis était précédé par un pont dormant.
* Le bastion du Tigard, à la jonction des fossés de la ville avec ceux du château, a presque complètement disparu sous des remblais et des nivellements.

Proche du bastion du pont du roi, à quelques mètres, une entrée de souterrain se trouvait là, voûté, large et haut de 4 mètres, il conduisait à l'extérieur par le biais d'un réseau de galerie.

Sept puits venaient se greffer dans l'enceinte de cette grande forteresse de frontière


L'enceinte du château 

Elle présentait une forme à peu près hexagonale, elle couvrait, avec les fossés, une surface de 3 hectares, 85 ares et 30 centiares. La place, fermée de hautes murailles, était flanquée de 7 tours à demi enclavées dans les courtines. Ces tours, comme les murs, étaient d'une épaisseur respectables et revêtues en grès jusqu'à une certaine hauteur.
Les principales étaient : la tour de l'oubliette, la tour du Roy, la tour du Tigard, la tour ,de Ville, la tour des Dames. Ces tours .portaient, sculptés en relief, au-dessous des mâchicoulcis des houppes ou cordelières, emblèmes que Jean de Luxembourg avait semés sur ses châteaux et qu'il avait fait broder sur sa bannière avec ses armes.




Matériaux : Pierre




Historique :


Bohain étant une ville frontière, elle dut rapidement être dotée d’un château, probablement en bois dans un premier temps, mais rien ne permet de l’attester. De plus, étant donné qu’elle était enclavée dans la forêt, elle bénéficiait de conditions favorables pour être une place forte importante ; en quelque sorte un avant-poste de Saint-Quentin.

Ce château empierré fut construit semble-t-il sous Louis de Luxembourg, qui était entre autre seigneur de Bohain, et qui est connu dans l’histoire de France pour avoir comploté contre le Roi de France Louis XI, et fut décapité en place publique en 1475. Louis de Luxembourg se maria dans le " chastel de Bohaing " en juillet 1435. Son oncle, Jean de Luxembourg, qui était également seigneur de Bohain, est connu dans l’histoire de France pour avoir vendu Jeanne d’Arc aux Anglais en 1430. On raconte que la " Pucelle d’Orléans " séjourna quelque temps au château de Bohain avant d’aller à Beaurevoir… Jusqu’à aujourd’hui, on pensait que le château de Bohain n’avait que sept tours. En fait, un plan du château de Bohain, datant de 1710, établi par l’ingénieur Demus, retrouvé au Service des Archives de l’Armée de Terre à Vincennes, révèle que le château possédait douze tours jusqu’au début du XVIIIe siècle et qu’il avait une forme beaucoup plus circulaire. La structure du château est donc tout à fait différente du plan établi par Charles Gomart.

Le Vermandois arriva dans les mains du comte de Flandre en 1167, le comte de Hainaut dont les Saint-Aubert dépendaient, était un vassal du comte de Flandre. Un conflit opposa le comte de Hainaut à son suzerain dans les années 1184-1185, on comprend alors la complexité des rapports féodaux et les précautions que certains seigneurs ont dû prendre pour protéger leurs biens.

Bohain, jusque là fut le siège d'une petite communauté villageoise, regroupée autour de son église, devint une seigneurie au XIIe siècle, un fief des Saint- Aubert. Cela se fit certainement sous Gilles de Saint- Aubert qui reçut ou peut-être même prit Bohain, probablement motivé par l'essor économique et démographique qui poussait les acteurs économiques de l'époque (puissances laïques et religieuses, paysans libres) à s'attaquer à la forêt pour développer les surfaces de terres cultivées (Barthélémy 1981, Cherrier 1996).
Ce village de « conquête » va plus tard prendre de plus en plus l'apparence d'une véritable ville
La question fait débat tant la limite épistémologique entre le village et la ville est ténue. Pour Bohain nous nous contenterons d'évoquer les premiers signes de l'urbanisation de ce village dont nous venons de préciser l'origine avant tout agricole.
Bohain connut son plein développement au XIIIe siècle, siècle pendant lequel certainement le château et l'enceinte urbaine furent bâtis. Ces deux éléments ont récemment été redécouverts par l'archéologie.

Une fois établie la présence d'un encadrement religieux et le rôle de ces seigneurs laïcs issus de l'aristocratie du Cambraisis, la question de la résidence de ces seigneurs à Bohain se pose. Gislebert de Mons a prit soin de relater la construction de la turris de Busigny, on ne voit pas pourquoi il aurait passé sous silence une construction comparable à Bohain. Cette absence se confirme dans des actes de Gérard de Saint- Aubert, fils de Gilles, à la fin du XIIe siècle, où il parle de sa domus de Bohain. Le terme de domus, dans le vocabulaire médiéval évoque plus une maison-forte qu'un château (Bur 1984).







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