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dimanche 22 octobre 2017

Fiche Historique, les Châteaux-Forts. Arrou



























۩   Le Château du Bois-Ruffin, à Arrou









Arrou, commune de 1600 habitants établie proche de Chateaudun, embrasse le département du Loir-et-Cher, un peu plus loin au Nord-Ouest une compagne plus forte l'accompagne, Nogent-le-Rotrou, Chartres se trouvent un peu plus haut, au Nord-Est, 40 kilomètres la sépare d'Orléans. Le plateau de Bois-Ruffin dépendait en partie de seigneurs puissants. 








Dénomination : Château-Fort (détruit)


Localisation :  28290,  Arrou, département de l'Eure-et-Loir.

Région : Normandie


Année de construction :  XI ou XIIe siècle
















Forteresse médiévale longtemps disputée au roi de France par les Plantagenêt, le château du Bois-Ruffin est un des fleurons du genre avec son donjon circulaire, sa tour poterne et sa chapelle encastrée dans la muraille....
Bois-Ruffin, s’est appelé : Boscus-Rufini, 1128 (charte de l’abbaye de Thiron), Boscus-Ruphini, 1223 (charte de l’abbaye de la Madeleine de Châteaudun), Bois-Roufin, 1273 (charte de l’abbaye de Saint-Avit près Châteaudun). Bois-Refin, 1590 (charte de la seigneurie de Courtalain).

La forteresse de Bois-Ruffin est une propriété privée construite en pierre du pays, appelée "grison", vers 1240 - 1250. Le nom de "Bois-Ruffin" viendrait soit d'une famille Ruffin ou Le Roux (Rufinus), soit de Rus finium : métairie de frontières.

L'aspect pittoresque de Bois Ruffin et son état de conservation en font un intéressant monument féodal, témoin de l'architecture militaire et défensive du XIIIe siècle.
L'origine de la forteresse : Il est fort probable que le château fut fondé dans le second quart du XIIe siècle. Il s'agissait sans doute d'un noyau fortifié avec une enceinte de terre surmontée d'une palissade avec peut être un premier donjon. La forteresse visible de nos jours serait le fruit d'une refortification d'un site existant. L'étude des parties maçonnées de Bois Ruffin et la comparaison avec le château d'Alluyes indiquent qu'il aurait été construit dans les années 1240-1250.  Les différentes parties de Bois Ruffin : C'était un noyau fortifié construit en grison, implanté sur un îlot entouré de deux étangs, aujourd'hui disparus, qui alimentaient les fossés. Autrefois, il était ceint d'une courtine circulaire flanquée de quelques tours semi-circulaires presque totalement ruinées et d'un mur d'enceinte passablement détruit. Assez bien conservée, la massive tour carrée garde l'entrée de la cour où s'élève le donjon.

Avec des murs d'une épaisseur de 3.60 mètres, le donjon était composé de quatre niveaux :

- A l'intérieur du donjon, le rez-de-chaussée, doté d'un puits en son centre, n'était accessible que par un escalier en bois et servait sans doute de magasin.

- Le deuxième niveau est celui par lequel on entrait. Il était situé à la même hauteur que le chemin de ronde du rempart : une minuscule ouverture éclairait la salle parcimonieusement. Des latrines en encorbellement étaient présentes ainsi qu'une cheminée.

- La communication avec le troisième niveau devait se faire par un escalier intérieur en bois. éclairé par deux fenêtres rectangulaires à meneau et par une baie, cet étage était apparemment le logis seigneurial.

- Le dernier étage servait de système de défense. Il est remarquable du fait de sa conservation : les créneaux d'origine sont presque intacts avec leurs archères ménagées dans les merlons (partie pleine d'un parapet entre deux créneaux) ainsi que la ceinture de trous de boulins (trous laissés dans la maçonnerie après la dépose de la pièce de bois horizontale) qui couronne ce niveau. Classé Monument Historique en 1924, le site où s'élève la vieille tour, fut acquis en 1934 par M. Henri Lecomte, qui fut maire de Courtalain de 1920 à 1925.

Des vestiges du passé subsistent encore : une tour en ruines au profil sévère qui dresse vers le ciel sa sombre silhouette. Il semble que cette construction ait fait partie de la ceinture de châteaux-forts destinés à protéger les approches du Dunois, dont Charles le Chauve avanit songé à organiser les moyens de défense, après l'invasion des Barbares en 863. Cette forteresse, élevée au XIe ou XIIe siècle, pourrait avoir remplacé une plus ancienne et moins solide élevée contre les invasions normandes.   Aujourd'hui les promeneurs, au milieu du calme de ces lieux, de l'isolement de ces puissants débris, se demandent pourquoi les vieux Dunois élevèrent une forteresse dans cette solitude et aussi de quels événements ces solides murailles furent les muets témoins.




   Matériaux : Pierre




Selon la tradition, Bois-Ruffin serait connu dès l'époque mérovingienne : Clothilde, femme de Clovis, aurait, dit-on, donné les terres de Bois-Ruffin à des moines : les moines de Saint-Père de Chartes. Le plateau de Bois-Ruffin dépendait en partie de seigneurs puissants. Ces seigneurs vont confier la terre de Bois-Ruffin à la famille de la Bruyère, sans doute au XIIe siècle. C'est Nicolas III de la Bruyère qui va entreprendre la construction de la forteresse actuelle. La famille de la Bruyère possède la château jusqu'à la mort de leur dernière représentante : Jeanne, vers 1400.
C'est alors la guerre de cent ans ; Bois-Ruffin est assiégé par les Bourguignons, alliés des Anglais et finalement pris en 1417.
La forteresse sera reprise aux Anglais par les Français en 1421.
Vers 1482, Guillaume d'Avaugour construit une partie de l'actuel château de Courtalain. La famille d'Avaugour garde Bois-Ruffin et Courtalain jusqu'au XVIe siècle. Bois-Ruffin est ensuite légué à Jeanne de Montmorency. La soeur de Jeanne, Françoise, dite "la belle Fosseuse", fut une des nombreuses maîtresse d'Henry IV et il semble qu'elle ait su prendre soin des intérêts de sa famille. Bois-Ruffin passe ensuite définitivement aux mains de la famille de Montmorency par François au XVIIe siècle.

Le château, qui a besoin de réparations, n'est plus alors habité par ses propriétaires qui lui préfèrent le château de Courtalain.
Le fils de François, Léon, fait cependant construire une chapelle par les paysans qui dépendent de Bois-Ruffin.

1792 : Anne-Léon de Montmorency s'exile, ses biens sont confisqués, morcelés et vendus en 1794.  

La forteresse et ses terres attenantes seront rachetées en 1866 par la marquise de Gontaut-Biron, héritière en 1862 du dernier des Montmorency.

 1922 : Bois-Ruffin est acheté par un fermier des environs.

1924 : classement comme monument historique.

1934 : achat par Henry Lecomte qui habite à Courtalain et qui en fut le maire.

Tout le territoire qu'embrasse le vaste domaine d'Arrou jouissait d'une certaine notoriété dès le temps de Clovis (466 - 511) et devait son origine à d'immenses domaines dont la reine Clotilde aurait doté les moines de Saint-Père de Chartres. Ces moines, en effet, paraissent y avoir possédé d'énormes revenus jusqu'en 837, revenus qui auraient été remis à l'époque aux mains des barons du Perche-Gouët, comme soutien et récompense de leur courage et de leur dévouement à repousser les invasions des hommes du Nord.
Ce n'est qu'à partir de l'an 1000 que l'histoire d'Arrou s'éclaircit et prend figure avec les moines et les seigneurs. En 1008 apparaît le nom de Geffroy d'Arrou (Gaufridus de Arro).   Parmi les plus distingués de ces seigneurs, citons Anne-Léon de Montmorency, menin du dauphin, qui, après le traité de Paris en 1773, s'est retiré à Courtalain.
En 1507, Pierre d'Avaugour a succédé à son père Guillaume dans les seigneuries d'Arrou Boiruffin et Courtalain. Bois Ruffin, la plus ancienne ainsi que la plus importante des seigneuries (Boscus - Ruffini en 1128) ne paraît pas avoir été le nom primitif de ce vaste domaine.








La forteresse du Bois-ruffin

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