Situé en avant de l'île de France, sur les confins de la Normandie,
Dénomination : Château-Fort (détruit)
Localisation : 72400, La Ferté-Bernard, département de la Sarthe.
Région : Pays de Loire
Année de construction : XIe siècle
Architecture
La Ferté-Bernard, aujourd'hui petite ville, fut, en effet, au moyen-âge, une place de guerre importante, elle fut appelée à jouer un rôle dans les guerres du XII et du XVe siècle contre les anglais.
La Ferté depuis plus de 600 ans, se compose de deux quartiers, la ville haute et la ville basse cette dernière seule, baignée par l'Huine et par ses dérivations, fut entourée de murs de glacis et de fossés remplis des eaux vives de la rivière, et l'on peut, distinguer les restes de sa forte ceinture de remparts et de tours. On pénétrait dans cette enceinte, par deux portes extrêmement défendues. Celle de l'est, qui a servi de bibliothèque publique, est détruite depuis 1830, la porte Ouest existe encore et sert d'hôtel-de-ville. Les deux tours massives qui accompagnent le pavillon carré, les meurtrières percées et les coulisses du pont-levis et de la herse, encore apparentes, annoncent aux voyageurs qui arrivent par la route de Normandie l'entrée d'une ville fortifiée.
A l'angle Sud de la place était bâti le château. C'était un vaste polygone, de forme très irrégulière défendu d'abord par les bras de l'Huine, qui l'entourent sur toutes ses faces, et par une double enceinte de murailles et de tours.
La première ligne de remparts sur la rivière était soutenue intérieurement par une terrasse de 4 mètres d'épaisseur, qui bordait les douves et servait de chemin, puis venait une seconde ceinture garnie de tours comme la première c'était dans cette enceinte qu'on trouvait enfin la cour du château, la demeure et la chapelle seigneuriale au sud et à l'est. Les murs de ces bâtiments étaient eux-mêmes d'une énorme épaisseur, deux mètres au moins, de sorte qu'ils pouvaient être considérés comme un troisième rempart ajouté aux deux autres. Cette forte citadelle avait deux issues, l'une sur la campagne, et l'autre sur la ville. La porte extérieure ou poterne des prés au sud-ouest était couverte, un pont-levis était jeté par une tour sortant du fond de l'eau et tenant à un rempart avancé, dont il n'est plus possible aujourd'hui de déterminer la forme ni l'étendue. Cette tour, qui date de 1480 et dont il nous est resté le devis et l'adjudication, coûta 400 livres, somme considérable pour cette époque. Pour rendre l'accès du château plus difficile encore et pour plus de sûreté, les deux enceintes n'étaient pas percées au même endroit. Lorsqu'on avait pénètre dans la première il fallait faire un assez long détour le long des douves et défiler entre deux murs, pour trouver la porte de la seconde. L'entrée par la ville au nord-est était plus remarquable que la poterne des prés, et, elle a été plus longtemps reconnaissable, elle était située sur la place de la Lice, dont le nom vient sans doute des exercices et des passes d'armes qu'exécutaient les écuyers et le personnel du châtetain sous les yeux des dames et des jouvencelles du manoir seigneurial. Passé le pont-levis, l'on pénétrait dans les douves à travers une première ligne de murs, puis on tournait à gauche, et l'on trouvait bientôt le portail de la seconde enceinte et de la cour même du château. Ce portail était un donjon carré d'une grande hauteur d'une curieuse architecture, auquel se rattachaient bien des souvenirs et tout l'intérêt que donne une longue existence. On le disait antérieur aux croisades et peut-être contemporain de Charlemagne mais sans lui donner ce temps ancien, on pouvait raisonnablement le faire remonter au XIIe siècle au temps des guerres saintes en Orient. Le peuple voyait dans cette vieille construction un témoin des cruautés de l'oppression féodale.
On racontait des histoires effrayantes le fait est qu'à l'intérieur au premier étage, les murs étaient garnis d'anneaux de fer tout usés par le frottement et qu'au rez-de-chaussée, une petite porte à demi engagée sous terre et une espèce de couloir voûté semblaient conduire en des profondeurs inconnues. Pour nous, de pareils souterrains ne sont plus que des routes dérobées, des moyens de communication, nécessaires à la défense de la place, que des tunnels employés pour la guerre par l'art militaire du moyen-âge, avant que l'industrie moderne ne les fit servir à la civilisation. En un mot, la porte du château par sa position, par son extérieur; semblait résumer en elle-même toute l'histoire féodale triste, noire au-dehors, elle évoquait à la fois de sombres et de brillants souvenirs; en bas les oubliettes et la justice expéditive des barons; en haut les mâchicoulis, les meurtrières et tout l'appareil de la guerre au XIIe et au XIIIe siècle.
C'était, en effet, par sa position, un poste important et presqu'imprenable. Il était éloigné des collines qui dominent la ville et entouré des bras de l'Huine qu'on pouvait faire déborder au moyen d'écluses pour inonder les approches de la place et éviter un assaut. Sa situation, au milieu de la vallée, est du reste charmante, des fenêtres du sud, le regard plonge à perte de vue dans la vallée arrosée par les cours sinueux de L'Huine, on aperçoit aussi de loin cette portion du château, malgré la triple ligne de murs qui le protègent, de ce côté, semblerait-elle avoir servi plusieurs fois de point d'attaque.
Le château de la Ferté a reçu dans ses murs d'illustres hôtes, des rois, des prélats, de grands capitaines. De nobles familles y ont longtemps vécu. Au XIe. siècle, Avesgaud évêque du Mans, s'y renferma et s'y défendit sans succès.
Matériaux : Pierre
Histoire
Richelieu qui fit une guerre si opiniâtre aux châteaux et qui donna des ordres en 1630, pour en faire démolir une grande partie ne toucha point au manoir de la Ferté, qu'il devait acheter quelques années plus tard; la révolution, si hostile aux forteresses qu'elle regardait comme autant de bastilles, ne dérangea pourtant pas une pierre de ses murs mais il n'avait traversé deux révolutions et survécu à la ruine de la féodalité et de la royauté, que pour tomber sous les coups d'un démolisseur vulgaire, quoique depuis longtemps il ne fût pas habité et que les bâtiments fussent abandonnés; soit indifférence, soit autre chose, on avait respecté les remparts.
En 1816, on reconnaissait au sud, à l'ouest et au nord, la première ligne de murailles avec ses tours dans les fossés. Puis venaient les douves abritées par de hauts murs tapissés de lierre, exposées au soleil couchant et arrosées par un petit ruisseau qui communiquait d'un bras de rivière à l'autre, lieu charmant où l'on entendait le sifflement du vent dans les lierres et les ronces. Au-delà des douves la dernière enceinte fortifiée de deux tours au nord-ouest, formait toujours la cour, dont l'entrée était défendue par le portail carré, contemporain des croisades. Mais bientôt un mandataire de la famille Richelieu peu soucieux du gré des Fertois et de l'intérêt historique de la ville, fit disparaître ces derniers vestiges de son importance passée. Les douves, divisées en jardins, furent louées à différents particuliers, les murailles furent rasées, le curieux portail, vainement réclamé par la Société des Arts du Mans, n'échappa pas plus à la destruction. Il ne reste en 1846 de toutes les fortifications au nord, à l'est et à l'ouest, que le chartrier debout, mais reblanchi, recrépi et dépouillé du manteau de lierre que lui avait donné le temps, la vieille tour est vide; elle a mal gardé ses trésors, et les archives pillées en 93 ont été brûlées sur la place publique par le peuple qui anéantissait ainsi ses propres annales avec les droits de ses anciens maîtres. On trouve encore au sud-est, dans la cour une aile de bâtiments. et à l'est la chapelle située près l'endroit où se trouvait le portail mais ils offrent peu d'intérêt et presque plus d'architecture, depuis qu'on a voulu les approprier aux besoins de plusieurs ménages.
Deux Bernard appartenaient à.la branche puînée de la maison de Bellême et qui a longtemps possédé la seigneurie de la Ferté, elle ne s'éteignit qu'à la fin du XIIIe siècle. Après elle, la seigneurie changea souvent de maître. Cent ans plus tard elle appartenait à la maison de Craon.
Seize années se sont écoulées la châtelennie confisquée et donnée au duc d'Orléans, frère de Charles VI, est revenue à la maison d'Anjou, créancière de la famille de Craon pour les 100,000 liv. que Pierre avait dissipées.
Le siège de 1590 termine l'existence historique du château de la Ferté. De la famille de Lorraine à laquelle il appartenait alors il passa en 1628 dans celle de Villars-Brancas. La duchesse de Villars, née d'Estrées, vint y demeurer; elle a laissé dans le pays des souvenirs tellement durables, qu'ils se conservent encore par la tradition.
Le duc de Villars ne conserva pas longtemps la baronnie de la Ferté. Le cardinal de Richelieu l'acquit en 1641, pour 400,300 liv.
Notice communale
La porte Saint-Julien
Sur la base pop culture
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La ville de La Ferté-Saint-Bernard
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