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mardi 20 juin 2017

Traits d'architecture du Château de La Madeleine






























 Enchassée au sud-ouest du département des Yvelines entre Versailles et Rambouillet, Chevreuse fait partie du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, son centre, situé dans le bas de la vallée, est dominé sur son flanc nord par le château de la Madeleine.
Le  site a été bâti au XIe siècle par les sires de Montlhéry, vassaux de l' évêque de Paris, La Madeleine est l'ancien château des barons de Chevreuse....










Dénomination : Château-Fort


Localisation :   78 460, Chevreuse, département des Yvelines

Région : Ile-de-France


Année de construction : XIe siècle




La Madeleine est l'ancien château des barons de Chevreuse, ils élèvent leurs ruines silencieuses sur l'extrémité d' un promontoire escarpé, vaste prolongement de la plaine protégé à l'Est et à l'Ouest par les Fondrières, sortes de ravins naturels et dominant au Nord de plus 80 mètres la ville de Chevreuse et la riante vallée de l' Yvette. Ce château est d' une forme très irrégulière déterminée par la configuration même du terrain. Il se compose de trois parties principales:

 1. Le donjon
Le donjon qui en est la plus ancienne et la plus importante partie est isolé dans l' enceinte mais très rapproché de la muraille Ouest et de la porte principale. Il offre une masse rectangulaire de 17 mètres de longueur sur 12m de largeur, hors œuvre, appuyé sur quatorze contreforts dont quatre occupent chacun des grands côtés Est et Ouest et trois chacun des petits Nord et Sud.
Le donjon de Chevreuse présente en effet une analogie frappante avec celui de Bréthencourt, qui appartenait aussi au onzième siècle à la puissante famille de Montlhéry.
Dans la seconde moitié de ce siècle, après l' an 1065, le comte Gui de Rochefort, dit le Rouge, avec la comtesse Adelaïs, sa femme, donnèrent à l'abbaye de Marmoutier l'église de Saint-Martin de Bréthencourt avec certains revenus qui furent l'origine du prieuré de ce lieu. Le comte Gui et la comtesse, sa femme, firent cette donation en présence d'un grand nombre de témoins clercs et laïques dans leur nouveau château. "Hoc autem donum domnus Guido cornes ac domna Adelisa comitissa conjux ejus in castelio novo dederunt": C'est ainsi que s' exprime la notice originale de cette donation provenant des archives de l' ancienne abbaye de Marmoutier et conservée aujourd' hui aux archives d' Eure-et-Loir, dans le petit fonds du prieuré de Saint-Martin-de-Brétheucourt. Le château neuf dont il s'agit ici, ne peut nécessairement être que celui de Bréthencourt situé à un kilomètre du village et de l' église de Saint-Martin objet de la donation. I1 existe encore des vestiges considérables du donjon qui, disions-nous, présente une analogie frappante avec celui de Chevreuse.

2. L'enceinte
L'enceinte dans laquelle il est renfermé offrant une sorte de parallélogramme allongé de 65 mètres de long sur 45 de large formée de hautes murailles défendues par cinq tours rondes trois tours carrées et par de nombreux contreforts.
Les contreforts du midi, au lieu d' être plats et d' avoir une saillie de 50 centimètres seulement, en ont une de 4 mètres et sont fortement inclinés. Cette grande importance est motivée par la pente du terrain et sa nature glaiseuse, peut-être ont-ils été ajoutés vers le quinzième siècle. La face Ouest et ses deux longues arcades servaient de dégagement aux latrines pratiquées dans l' épaisseur du mur du premier et du second étage.

3. La basse cour
Défendue au Nord par un fossé profond dans laquelle était renfermée la chapelle du château dite de la Madeleine qui a donné son nom aux ruines, à la butte et à une partie de la plaine environnante.

Les autres parties

La toiture, actuellement disposée en bâtière et la rareté des ouvertures, celles de l' Est étant seules conservées, donnent à cet édifice, naturellement triste et sévère, l' aspect vulgaire d' une grange. Une ancienne gravure publiée en 1610 par Claude Chastillon et d' anciens dessins montrent qu' à cette époque, les quatre faces s' élevaient toutes à la hauteur des pignons actuels, 19 mètres au-dessus du sol de la cour et étaient recouvertes par un toit à quatre égoûts surmonté d' un lanternon.

Les contreforts de l' Est et de l'Ouest, évidemment tronqués à leur partie supérieure, suffiraient pour faire naître cette assertion parfaitement justifiée. Les murs de ce donjon ont, au Nord, c' est à dire du côté de la plaine, 2 mètres d' épaisseur à l' Est, à l'Ouest 1m80 et au midi, du côté de la ville qui était le moins abordable seulement ce qui très probablement a nécessité la puissante saillie des contreforts.
L' intérieur de l' édifice a 13m30 de longueur sur 8m40 de largeur, il était autrefois divisé en un Rez-de-Chaussée et en étages par l'intermédiaire de planchers. Le Rez-de-Chaussée se trouve à 60 centimètres en contrebas du sol actuel de la tour. 11 paraît avoir été divisé au moins sur une partie de son étendue par un plancher ainsi que semblent le témoigner les corbeaux qui sont encore apparents. Les ouvertures, qui sont toutes du côté Est, ont dû être remaniées à plusieurs reprises, il est probable qu'à l' origine elles étaient beaucoup plus étroites et que la porte d' entrée se trouvait au premier étage. Au centre de cette salle basse s' élève un pilier carré de 1m30 de côté reposant sur un socle de 1, 50m de largeur sur 1,20 m de hauteur. Un escalier de bois, sans aucun intérêt, conduit au premier étage. Le plancher est porté par deux fortes poutres placées dans le sens de la longueur reposant toutes deux d' un bout sur le pilier central et l' une d' elles sur un massif intérieur correspondant au contrefort du milieu de la façade méridionale. Au-dessus de ce plancher, le pilier central devient octogone et s' élève encore jusqu' au troisième étage.  Le renflement qu' il présente au niveau de chaque étage lui donne une certaine élégance, les entailles, qui subsistent dans les poutres seuls, restes du deuxième et du troisième plancher, indiquent que les solives étaient posées d' angle.

Au premier étage l'ouverture, en partie murée, la plus rapprochée de l'angle Sud-Est paraît avoir été, comme nous l' avons dit, l'entrée primitive du donjon. Près de cette ouverture un escalier en pierre droit et voûté conduisait au second étage. Toutes les ouvertures des parties supérieures ont dû être agrandies vers le seizième siècle, époque à laquelle on aurait mis des linteaux et des croisées de pierre calcaire. C'est surtout à l' extérieur qu' on retrouve la forme des fenêtres primitives, on en voit une seule au premier étage du côté Ouest, rectangulaire et très étroite. Au second, elles étaient à plein cintre et avaient environ 70 centimètres sur 1m70, trois sont encore assez apparentes. Au premier étage, dans le gros mur septentrional, de chaque côté d' une large cheminée, sont pratiqués deux retraits dont l' un est très sensiblement oblique vers l' angle Sud-Ouest dans lequel est inclus un cabinet de latrines pratiqué sous une arcade basse et irrégulière. Un cabinet semblable et une autre cheminée se trouvent également au second étage. Le troisième étage avait une cheminée placée au-dessus des autres et adossée comme elles au mur Nord. Tel est tant à l' extérieur qu' à l' intérieur, l'aspect de cette ruine vénérable dont la masse imposante pourra encore fatiguer les efforts du temps pendant une longue suite de siècles, si toutefois le marteau des démolisseurs ne vient pas accélérer sa destruction. C'est assurément là le vieux donjon bâti au onzième siècle par les sires de Montlhéry, vassaux de l' évêque de Paris et confié par eux à la garde des châtelains, qui devinrent par la suite les seigneurs de Chevreuse. Il fut assurément contemporain des premiers rois de la troisième race à la fin du onzième siècle, il résista aux efforts impuissants de l' armée royale et ce fut pour sa défense qu' au commencement du douzième, le châtelain Milon de Chevreuse épuisa de ses plus beaux arbres les forêts du domaine de l' abbaye de Saint-Denis. Il fut, pendant sept siècles, la demeure où se succédèrent les nombreuses générations de ses seigneurs, de ses barons et de ses ducs depuis les sires de Montlhéry jusqu' aux prélats et aux princes de la maison de Lorraine, aux ducs de Luynes et de Chevreuse. C' était entre ces quatre murailles, que se trouvait au milieu du dix-septième siècle, cette chambre d' un duc et pair momentanément habitée par Racine où ce poète illustre entendait suivant ses propres expressions, "un vent qui faisait trembler la maison". Rien que la forme et le plan de ce donjon, les contreforts longs et plats sur lesquels s' appuyent trois de ses façades, les rares fenêtres longues et étroites dont on retrouve çà et là les vestiges, suffiraient pour justifier la date que nous lui assignons, mais nous croyons en avoir trouvé une autre preuve.


Fouilles du château de La Madeleine
https://www.persee.fr/doc/bulmo



















































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