Le Château de Verberie, à Verberie.
Le château de Verberie fut château royal, les rois aimaient y aller, de l' ancien palais de Verberie qui subsistait encore à la fin du XIIe siècle, son aspect ne conservait plus rien de son premier état.
Dénomination : Château, palais
Localisation : 60410, Verberie,
département de l'Oise.
département de l'Oise.
Région : Hauts-de-France (Picardie)
Année de construction : Xe siècle
L'architecture :
Le Palais de Verberie était orienté vers le Nord, les édifices qui le composaient s'étendaient de l' Ouest à l' Est sur une ligne de 432m. Un corps de logis très vaste, dans lequel se tenaient les assemblées générales, les parlements, les Conciles, termine à l' Ouest cette étendue de bâtiments, de même que la Chapelle située à l' Ouest. La Chapelle et la salle d' assemblée formaient comme deux ailes qui accompagnaient une longue suite d' édifices de différentes formes et de différentes grandeurs. Au centre de toute cette étendue paraissait un magnifique corps de logis d' une grande hauteur composé de deux grands étages. Les murs, bâtis en pierre de taille choisie étaient ornés d'ornements à bas reliefs, de frontons, de fleurons de fenêtres ouvertes et de fenêtres feintes, munies d'ornements aménagés d' un grand dessein proportionnés d' un genre d' architecture qui approchait du Colossal.
Deux tours rondes accompagnaient le corps de logis principal. Depuis ces deux tours jusqu' à la Chapelle de Charlemagne, d' un côté et jusqu'à la salle d' assemblée de l' autre, on voyait divers bâtiments un peu moins élevés que le grand corps de logis, qui était percés de hautes et larges fenêtres semblables aux croisées des Eglises du treizième siècle et moins chargées de pilastres et de moulures.
On remarquait, par intervalles, de grosses tours carrées plus larges qu' élevées, elles faisaient l' effet des dômes dans les Palais. On voit encore une de ces tours dans la basse-cour du Fief d' Haramont. Ces notices ont été tirés de quelques restes de l' ancien Palais et d' un titre du règne de François Ier qui permet la démolition des différentes parties de ce Palais. Ces parties de bâtiment avaient été incendiées sous le règne de Charles VI un siècle auparavant.
Le chevet de la Chapelle était tourné vers le Sud. On y entrait par une porte collatérale placée à l' Ouest pour faciliter la commodité des personnes du château. Cette Chapelle, bâtie dans le même goût que le grand corps de logis du Palais, a été détruite à deux reprises, la chûte du clocher, arrivée en 1333, a fait s'écrouler une partie des murs déjà affaiblis par le poids de leurs élévations. Les habitants de Verberie avaient entrepris de soutenir un siège contre les Anglais dans le cimetière de cette église pendant les troubles du règne de Charles VI. Le Général Anglais fit, à cette occasion, canonner les murs du cimetière et la Chapelle même du côté du Nord avec tant de vigueur que les murs s écroulèrent en grande partie. Des titres de 1310 et de 1343 nomment encore cette église « Chapelle de Charlemagne ». Il y a, à la Ferme du Chat, les caves de l' ancien Palais. Les jardins s' étendaient le long de l' Oise entre le Palais et cette rivière, ils occupaient, comme les bâtiments du Palais, un espace large de 432m d' Ouest en Est. Plus bas que le Nord de la Chapelle, le parc commençait, il finissait à Herneuse là où la forêt de Cuise étendait son long manteau. Une longue terrasse, qui a été démolie, et la rivière qui arrosait de ses eaux le fossé, servaient de clôture aux jardins. On passait des jardins, de l' autre côté de l' Oise, sur un pont de bois qu' on appellait Pont du Palais, pour le distinguer de deux autres situés au dessus et au dessous des jardins.
Il est fait mention de ce pont dans une Charte de Charles le Simple datée de 919 dans un titre de 1449. La grosse tour, située à l'Ouest du Palais, servait de demeure au Concierge.
Matériaux : Pierre.
Historique :
L'empereur Charlemagne fit rebâtir le château de Verberie vers 808, les rois y firent des voyages réglés. Depuis la fin de la première race jusqu' au règne de Charles VI, on a tenu cinq conciles provinciaux, un grand nombre de parlements. Les Normands commencèrent à le dégrader, il fut presque entièrement consumé par les flammes au XVe siècle.
Verberie a été environné de murs sous le règne de François Ier, on y comptait cinq portes au début du XIXe. Les plus anciens noms de Verberie qu'on trouve dans les manuscrits sont ceux de Vermôria et Verbria Vermeria Wurembria et Verberiacum sont plus récents. Cette cité paraît avoir eu son premier emplacement sur la montagne vers la Borde, au delà de 1a chaussée Brunehault, dans un endroit appelé MalAssise. Les anciens titres nous apprennent que 1a surface de ce terrain a longtemps été couverte de ruines, ces ruines, pendant plus d' un siècle, ont fournis aux cabinets d' antiquité des médailles, des vases de fer, une multitude d' ustensiles de toute nature. On trouve sur les rives de l' Oise des pierres qu' on nomme pierres de Rhuis on les croit des monuments druidiques, c' est une erreur, toutes les pierres druidiques isolées qui ne forment pas une réunion de deux pierres par une troisième qui les couvre, sont longues et pyramidales, celles-ci, ainsi que celles de Borets sont trop larges et doivent être considérées comme des bornes de forêts ou d' anciennes propriétés si le hasard ne les a pas placées. On parle beaucoup d' une pierre moins grosse que celles de Verberie sur laquelle il y avait une empreinte; la patte d' un ours, ce monument était vénéré par le peuple et voisin de la fontaine où l' Ourcq prend sa source.
Nous avons une description intéressante du palais que fit construire ou reconstruire Charlemagne à Verberie, en voici l' extrait;
" Le palais de Charlemagne à Verberie faisait face au midi, les édifices s' étendaient de l'Ouest à l' Est sur une ligne de deux cent quarante toises, les murs, bâtis de pierres de taille choisies étaient ornés de figures en bas reliefs de frontons, de fleurons, de fenêtres ouvertes de fenêtres feintes et d'ornements a bien ménagés et d' un grand dessin proportionné du genre d'architecture qui approchait le colossal. Les bâtiments latéraux moins élevés que le corps principal étaient percés de hautes et larges fenêtres semblables aux croisées des églises du XIIIe siècle, moins chargées cependant de pilastres et de moullures" .
Trois capitulaires de Charlemagne datés de 808, l'article IX du troisième propose des ouvrages à faire au palais de Verberie, "de operibus palatii ad Vermerias"
Ce superbe palais fut pillé et dégradé par les Normands à plusieurs reprises, entre autres en 885. Nos rois le visitaient encore mais ils n' y faisaient plus de ces voyages où toute leur cour les accompagnait. Ses appartenances se divisèrent, Charles le Simple donna deux fermes situées à Verberie avec six familles de serfs à l'église de Saint-Clément ainsi que le jardin du palais situé entre le corps de logis du château et le pont de l'Oise. Cette donation date de 919, depuis cette année jusqu' au règne de Robert, les Boutelliers de France et les principaux officiers du palais de Verberie firent ériger en fiefs héréditaires des biens qui leur avaient été donnés dans ce canton à vie. Seulement le ressort du palais, qui avait été si considérable sous les rois des deux premières races, se réduisit alors au principal corps de logis du château.
Robert et Constance voulant donner du relief à la forteresse de Bethisy, y tranferèrent le siège le la juridiction qui se tenait auparavant au palais de Verberie.
L' ancien palais de Verberie subsistait encore à la fin du XIIe siècle, mais il ne conservait plus rien de son premier état. En 1358, les Navarrois et les Anglais réunis achevèrent de détruire ce château et le brûlèrent entièrement. Le continuateur de Guillaume de Nangis, né à Venette, écrit qu' en 1368, le dommage causé à ce palais n' était pas encore réparé. Charles V y fit des travaux assez considérables, les murs de ce second édifice subsistaient encore au milieu du XVIIIe siècle, sous le nom de Grand Pignon. Ils ont été démolis depuis. L 'histoire fait mention du camp de Pépin placé à Verberie.
Au mois de juin 850, Charles le Chauve y convoqua une cour plénière, un concile eut lieu dans cette commune en 853.
Étélulphe, roi d' Angleterre, à son retour de Rome, épousa Judith, fille du roi Charles le Chauve dans le palais de Verberie le 1 octobre 856. Hincmar, archevêque de Reims, leur donna la bénédiction nuptiale. Les prières qu' il prononça ont été conservées (V Baluz chap II p 310), elles prouvent qu' on tendait le voile sur les époux, qu' on passait l'anneau au doigt et qu' on faisait un présent.
Concile à Verberie par le roi Charles le Chauve en 863, autre concile en 866. Le roi Eudes, en 892, y tint l' assemblée des grands de la nation, Philippe le Bel était dans cette commune au mois de mars 1308. Les rois de France ont presque tous habité Verberie, Philippe le Long y fit un voyage en 1320, le roi Jean s' y rendit en 1350 et en 1351. CharlesV date une de ses ordonnances de Verberie 1375.
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