Fiche N° X
Le site d’Orville se trouve à 900m de Saint-Rieul, en plaine de France, proche de Roissy Charles-de-Gaulle au nord-est du département du Val d'Oise, à la limite avec le département de l'Oise. Le site s’étire longuement en bordure de la vallée du ru du Rhin, bordé par un chemin – l’Avenue du Prélay - variante au tracé de la voie romaine Paris-Senlis qui vient rejoindre le bourg de Louvres à proximité de l’ancienne nécropole. Louvres posséda son château féodal qui fût détruit pendant la guerre de cent ans. Le château d’Orville était une petite place fortifiée qui comprenait deux tours-portes permettant l’entrée dans le château, des remparts et des douves sèches entourant le tout.
Dénomination : Château-fort
Localisation : 95380, Louvres,
département du Val d'Oise.
Région : Ile-de-France
Année de construction : VII-Xe siècle époque Carolingienne,
Xe-XIe époque féodal.
Xe-XIe époque féodal.
Architecture :
Le château d’Orville est une petite place fortifiée qui comprenait deux tours-portes permettant l’entrée dans le château, des remparts et des douves sèches entourant le tout. On a découvert à l’intérieur de cette enceinte un logis seigneurial accompagné de caves en sous-sol. Certaines de ces constructions ont été réalisées grâce aux blocs de pierres extraits de la carrière toute proche, et dont on peut toujours observer un accès dans les douves de la forteresse.
Les murs carolingiens (VIIe-Xe siècle), étaient formés de moellons, avaient une forme trapézoïdale de 80 m par 8, la construction maçonnée était proche d'une construction similaire à Blandy-les-Tours. Il possédait un pavillon rectangulaire.
La courtine possédait des murs d'une épaisseur de 1,40m au XIIe siècle, qui s'agrandirent à 2m et la hauteur de 6m passa à 8m.
Le mur d'enceinte était épais de 3m, possédait un dédoublement de pan, une base d'observation de 4m sur 2,50m dans l'angle du rempart avait été construite. L'enceinte est bordée d'un fossé entourant le château, la poterne Nord était plus ancestrale que les fossés, datait du XII-XIIIe.
Un pavage Nord-Sud d'un chemin intérieur existait.
La levée de terre (ce sont des digues formées de déblais de creusement des douves, en prolongement de la contrescarpe) s’intègre dans un ensemble d’aménagement à des fins défensives du château. Elle fut construite entre le XIII et XVe siècle - un fossé intérieur en eau - une muraille à contrefort.
La cave est couverte d'une voûte cintrée consolidée par 4 arcs doubleaux. Sa construction est très soignée, les pierres ont été taillées et jointoyées avec précaution. Les murs et la voûte sont recouverts de nombreux graffitis qui ont fait l'objet d'un relevé photographique complet. Notons enfin que cette cave était presque totalement obstruée par du remblai lors de sa découverte.
L’occupation est continue du VI-VIIe siècle jusqu'au XVe, l’habitat ouvert devenant un site aristocratique fortifié puis un château-fort détruit pendant la guerre de Cent Ans, permet de suivre les évolutions et les mutations de cet habitat durant l’ensemble du millénaire médiéval.
Une campagne de fouille effectuée en 2004 par l'Inrap
Elle correspond à la septième année de fouilles ou de diagnostic consécutifs sur le site "Le Bois d'Orville à Louvres. C'est également l'année médiane de l'échéance de la fouille programmée tous les quatre mois.
Le rapport présenté ici est donc un document intermédiaire : il fait part du déroulement de la fouille et des autres activités effectuées sur le chantier, et présente l'avancée de la réflexion sur les différents domaines abordés par l'opération. Cette dernière intervention a donc permis plusieurs avancées déterminantes dans la compréhension de la genèse et de l'évolution du site castral.
Côté tour-porte, la fouille du fond de fossé a livré des informations supplémentaires sur la logique d'approvisionnement en matériaux des campagnes de construction de la fin du XIVe et du XVe siècle puisque le banc extrait lors du recreusement du fossé est celui mis en oeuvre dans les élévations de la tour. L'édifice, mal conservé sur la plate-forme, a toutefois livré des données suffisantes pour permettre une restitution de son plan. Le mobilier, issu du fond du fossé et scellé par l'effondrement de la tour, s'avère riche en informations sur les dernières décennies de vie du château. Il correspond à une période historique souvent mal caractérisée, le premier tiers du XVe siècle. Mais les données les plus spectaculaires viennent du côté opposé, l'angle sud-est, où la baisse de la nappe phréatique consécutive à la sécheresse 2003 a permis d'atteindre des niveaux de murs en pierre de taille conservés. Ces derniers permettent de mettre en perspective l'ensemble des données recueillies depuis trois ans pour aboutir à un schéma d'évolution entre la période carolingienne et le XVe siècle. La campagne d'archéologie expérimentale s'est poursuivie avec la réalisation de la charpente du grenier.
Le rapport présenté ici est donc un document intermédiaire : il fait part du déroulement de la fouille et des autres activités effectuées sur le chantier, et présente l'avancée de la réflexion sur les différents domaines abordés par l'opération. Cette dernière intervention a donc permis plusieurs avancées déterminantes dans la compréhension de la genèse et de l'évolution du site castral.
Côté tour-porte, la fouille du fond de fossé a livré des informations supplémentaires sur la logique d'approvisionnement en matériaux des campagnes de construction de la fin du XIVe et du XVe siècle puisque le banc extrait lors du recreusement du fossé est celui mis en oeuvre dans les élévations de la tour. L'édifice, mal conservé sur la plate-forme, a toutefois livré des données suffisantes pour permettre une restitution de son plan. Le mobilier, issu du fond du fossé et scellé par l'effondrement de la tour, s'avère riche en informations sur les dernières décennies de vie du château. Il correspond à une période historique souvent mal caractérisée, le premier tiers du XVe siècle. Mais les données les plus spectaculaires viennent du côté opposé, l'angle sud-est, où la baisse de la nappe phréatique consécutive à la sécheresse 2003 a permis d'atteindre des niveaux de murs en pierre de taille conservés. Ces derniers permettent de mettre en perspective l'ensemble des données recueillies depuis trois ans pour aboutir à un schéma d'évolution entre la période carolingienne et le XVe siècle. La campagne d'archéologie expérimentale s'est poursuivie avec la réalisation de la charpente du grenier.
Matériaux : Moellons, Pierre
Historique :
- Xe-XIe siècle : construction à la place du village d’une maison de plus grande taille, en forme de L
- 1385 : Charles VI donne au seigneur d’Orville l’autorisation « de fortifier de murs et de fossés sa maison d’Orville », pour le château situé à l’Est des premiers habitats.
- 1400-1405 : premières mentions écrites de la carrière de calcaire d’Orville.
- 1437 : prise du château par les Anglais.
- 1438 : destruction du château par les troupes françaises afin d’empêcher une nouvelle occupation anglaise.
Les plus anciennes traces d'occupation du site remonte au VIIe siècle : il s'agit d'un regroupement d'habitations, d'exploitations agricoles et artisanales sous la forme de bâtiments en bois et torchis. Le site, situé au niveau de l'actuelle Francilienne, est occupé jusqu'au Xe siècle. En 1385, Charles VI donne au seigneur d’Orville l’autorisation « de fortifier de murs et de fossés sa maison d’Orville », sur le site actuel du château. En 1437, au cours de la Guerre de Cent Ans, le château est pris par les troupes anglaises, puis repris par les Français et aussitôt détruit en 1438.
Orville : évolution et organisation de l’habitat ouvert (VI-XIe s.).
L’occupation mérovingienne est surtout représentée par des fonds de cabanes répartis sur l’ensemble de la parcelle. La majeure partie de cette occupation est attribuable aux VII-VIIIe siècle mais quelques structures sont plus anciennes (VIe s.). Si un habitat sur poteaux plantés associé est perceptible, les plans sont plus malaisés à restituer : un seul bâtiment appartient à coup sur à cette période et deux autres le sont de façon hypothétique. Une nécropole mérovingienne liée à ce site a été découverte anciennement par des carriers (1850), celle-ci a pu être localisée précisément 300 mètres à l’Est de l’habitat d’Orville grâce aux plans d’exploitation des carrières. D’après la description elle comportait des sarcophages de pierre et des sépultures avec mobilier.
Une rupture dans l’organisation de l’habitat semble effective dès le IXe siècle avec l’apparition de plusieurs bâtiments sur solins de pierre et une organisation plus orthogonale de l’établissement ménageant un espace central divisé en parcelles, où se regroupent diverses activités. Le caractère aristocratique de l’habitat n’est pas prouvé à cette période, mais la présence de plusieurs bâtiments à fondations de pierre et leurs dispositions régulières pourraient le suggérer. La mise en œuvre de grands fossés et d’un mur-terrasse pour organiser l’espace suggère une partition de l’habitat entre la cour décrite plus haut et un bâtiment en pierre situé à l’emplacement du château médiéval, mais seulement en partie conservé.
La situation devient plus nette aux Xe-XIe siècles : la cour se réorganise autour d’un grand bâtiment sur poteaux, formé de deux ailes disposées perpendiculairement en L. Cette disposition a été observée à Villiers-le-Sec pour un bâtiment de la fin de l’époque carolingienne. Il s’apparente, par sa dimension, également à la construction principale du site de Serris pour la même période. Ce bâtiment possède un foyer. Un fragment de verre plat suggère la présence d’ouvertures vitrées et la mise en œuvre de solins complète, l’architecture sur poteaux plantés. Le fossé limitrophe avec la parcelle du château est désormais comblé, mais d’autres constructions à fondations de pierre (Xe s.) dégagées partiellement, existent également un peu plus à l’Est à l’emplacement du château médiéval, notamment sous futur corps de logis seigneurial occupé au plus tard à partir du XIIe siècle. Un extension de l’habitat vers l’ouest, toujours sur le même versant de la vallée, a été mise en évidence lors d’un diagnostic effectué en 2000, montrant un étirement considérable du site au plus tard bien attesté au Xe-XIe siècles mais peut être dès la période carolingienne. La variété des modes de construction à Orville : poteaux plantés, sablières, solins et murs nous a conduit à développer une recherche spécifique dans ce domaine, en relation également avec les données des sites voisins, et à mettre en œuvre une démarche d’archéologie expérimentale de matérialisation d’hypothèses de reconstruction de bâtiments (fond de cabanes et greniers)
Une tour-porte du Château |
* Un rapport d'activité de 2012, du service de
l'archéologie régionale de l'ile-de-France
https://docs.google.com/file/d/0B1sEQSob9lAgZG1fY1Y3aEo4RVU/edit
* Une vue générale du site
* Orville sur le site du ministère de la culture
http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire
* Le château d’Orville à Louvres (Val-d’Oise) :
évolution d’une vallée, d’un habitat, d’un édifice : trois manières d’appréhender la durée dans le cadre d’approches pluridisciplinaires La tour-porte du château d'Orville en photo
La ville de Louvres
*
Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Le monde des châteaux
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