Meaux, cette ancienne capitale de la Brie installée dans une cuvette creusée dans le plateau de la Brie, au Nord de son département, la Seine-et-Marne, est amarrée en son Sud à la Marne. Alors que cette place n'était qu'un simple faubourg, le comte Thibault (comte de Meaux, Brie et Champagne) en fit une forteresse, sa construction débuta vers la deuxième moitié de 1200.
Dénomination : Château (Château-Fort)
Localisation : 77100, Meaux,
département de la Seine-et-Marne.
Région : Ile-de-France
Année de construction : XIIe Siècle
L'architecture :
Le château, aurait été flanqué de cinq tours crénelées, deux sur la rue des Vieux-Moulins, et trois long de la rivière : un mur en talus seulement en formait l'enceinte des deux autres côtés, c'est-à-dire, au sud, du côté de la place de l'Hôtel-de-Ville, et au levant, du côté de la Juiverie.
Outre la Marne, un fossé dans lequel entrait l'eau de la rivière, entourait cette enceinte; au couchant, il a été transformé en jardins (le jardin de la maison des bains et celui qui le précède) ; le fossé occupait au nord le lieu où s'élève maintenant la face méridionale de L'Hôtel-de-Ville, ont on a dû construire le mur de ce côté sur pilotis à cause du remblai des terres, puis il allait rejoindre la rivière en passant où sont maintenant le café de l'Hôtel-de-ville et son jardin.
Vers le milieu de ce dernier jardin, on voit encore, dans le mur de soutènement de la cour surélevée du Palais de justice, une arcade en plein cintre de deux mètres de largeur, qui répond parfaitement à l'indication donnée par le dessin de Janvier pour l'emplacement de la porte de l'enceinte. Cette porte donnait accès sur le pont qui faisait communiquer le château avec la ville à l'endroit devenu maintenant l'impasse de la Juiverie. L'aspect des lieux fait reconnaître que cette porte s'accorde assez bien avec le niveau de la Juiverie, pour qu'un pont-levis ou un pont fixe ait pu être jeté entre les deux, mais aussi elle se trouve fort inférieure au niveau actuel de la cour de la prison : c'est la preuve dont nous parlions plus haut, et qui rend plus que probable un exhaussement ultérieur de cette cour.
Des cinq tours, une seule subsiste encore, c'est celle qui donne sur la rue des Vieux-Moulins et qui, ouvrant dans la salle d'audience, sert à recevoir les témoins alors qu'ils attendent leur tour pour déposer dans une affaire.
La tour qui faisait l'angle de ce côté au bord de la rivière, s'écroula en partie en 1797; on dut en achever la démolition. Ses fondations ont été reconnues dans des travaux faits de nos jours, mais il n'y a plus de trace des trois autres tours qui longeaient la rivière, elles avaient fait place à une sorte de rempart remontant à peine au XVIe siècle, et qui a été démoli lui-même il y a peu d'années, des crevasses qui s'y étaient produites à la suite de grandes eaux en ayant compromis la solidité.
Le château n'occupait pas un emplacement fort vaste; c'était en effet pour les comtes de Champagne moins un palais qu'une forteresse et si, après la réunion de la province à la couronne de France, il prit le nom de Châtel Boyat, il ne fut pas davantage habité par les rois.
En effet, quoique le bâtiment principal ne fût pas dépourvu d'une certaine grandeur, il n'y avait point, même pour cette époque, où loger là un prince souverain et une cour. Les dépendances ne consistaient guère qu'en un bâtiment occupant à peu près l'emplacement de l'édifice où sont maintenant le logement du concierge et le greffe, et en une chapelle qui était située dans le voisinage de la grande porte dont nous avons parlé. La garnison devait habiter comme cela avait lieu d'ordinaire, les parties souterraines de l'édifice et les étages voûtés des tours.
La charte de 1156 mentionnée ci-dessus, est curieuse à plus d'un titre; elle est relative à un commerce d'hommes qui n'est plus dans les mœurs de l'Europe occidentale. Le comte y déclare donner au doyen et au chapitre de la cathédrale, un homme qui était sa propriété; il se désiste de ses droits à un autre qu'il aurait pu réclamer; il confirme la donation faite d'une femme par un de ses vassaux; il abandonne la contestation qui s'était élevée entre lui et le chapitre pour la propriété d'un jeune homme.
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La salle d'audience, une des plus vastes assurément qu'occupe un tribunal de première instance, ne date que du milieu du XVIe siècle, alors qu'un présidial fut établi à Meaux (1551) ; mais M. Savard fils, alors architecte de la ville, qui a fait faire des fouilles dans la portion souterraine, aujourd'hui en partie comblée, du bâtiment dont cette salle occupe le premier étage, y a reconnu le faire architectonique du XII au XIIIe siècle. Une colonne et un chapiteau qui ont été dégagés paraissent appartenir à de vastes salles. Ces salles étaient-elles originairement souterraines ou s'ouvraient-elles sur la cour qui n'aurait pas alors été exhaussée comme elle l'est maintenant?
Les fouilles dirigées par M. Savard n'ont pas été poussées assez loin pour avoir fait retrouver des fenêtres qui, dans ce dernier cas, devraient exister au mur du côté de la cour.
Cependant nous sommes fort porté à croire que ces salles formaient autrefois le rez-de-chaussée du château.
Indépendamment de l'exhaussement visiblement factice de la cour dominant les terrains voisins, qui semblent bien présenter le terrain naturel, il en est encore une autre preuve que nous examinerons dans un instant.
On trouve, dans les manuscrits de janvier, un croquis du château tel qu'il avait dû être au XIVe siècle. Janvier ne dit pas où il a copié, ou sur quelles données il a composé ce dessin fort grossier, mais qui, néanmoins, peut à un examen attentif, offrir un cachet de vérité.
Matériaux : Pierre.
Historique :
Les comtes de Champagne habitant le plus ordinairement Troyes ou Provins, n'eurent à Meaux qu'un château ou manoir d'assez médiocre importance, et qui ne leur servait que pour des séjours de peu de durée.
L'époque de la fondation de ce château est incertaine : Janvier la place résolument, sans preuve et sans critique, ainsi qu'il le fait pour beaucoup d'autres assertions, à l'an 1200; mais il existe une charte de Henri-le-Libéral fils de Thibault-le-Grand, qui, à la date de 1156, porte ces mots: « Actum Meledis, in caslello meo. » Fait à Meaux dans mon château.
Le château fut construit à l'angle sud-ouest de l'ancienne citadelle romaine, ce qui en subsiste forme le palais de justice actuel.
Le château de Meaux se situait à la place de l'actuel Hôtel de Ville.
Descriptif du Château:
* Notes sur le Château :
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