Le Château de La Ferté-Milon, à La Ferté-Milon
A deux pas de Villers-Cotterêts, au Sud-Ouest du département de l'Aisne proche de la limite avec l'Oise, La Ferté-Milon, ce bourg en partie médiéval, fait partie de la communauté de communes de Retz-en-Valois dans le Valois. Entourée de terres boisées et agricoles, la commune se situe dans la vallée de l'Ourcq. Elle était l'une des principales châtellenies du duché de Valois, elle faisait partie de l'arrondissement de Château-Thierry jusqu'en 1926 où elle fut rattachée à l'arrondissement de Soissons avant de revenir à celui de Château-Thierry en 1942. Un château est mentionné à la Ferté-Milon dès le IXe Siècle, au XIIe siècle Saint-Louis l'acquiert, le site resta dans cette famille jusqu'au XIVe siècle, temps du Duc d'Orléans.
Dénomination : Château
Localisation : Vaux parfonds , 02460, La Ferté-Milon,
département de l'Aisne.
Région : Hauts de France (Picardie)
Année de construction : 1394 - XIVe Siècle,
1407
arrêt du chantier assassinat de Louis D'Orléans, Duc D'Orléans.
Année de démolition: 1594
(démantèlement ordonné par Henri IV)
Un château est mentionné à la Ferté-Milon dès le IXe Siècle, au tout début du XIe Siècle, la chapelle castrale devient collégiale. La Ferté-Milon est réunie au comté de Valois en 1213, et Philippe Auguste réunit le comté à la couronne. En 1240,Saint Louis en donne l'usufruit à sa mère et en 1284 en devient propriétaire.
Au XIVe siècle, le frère unique du roi Charles VI, le prince Louis d'Orléans récupère le comté de Valoisen 1392.
Louis décida de ne garder aucune structure préexistante et le site primitif fut rasé et réaménagé. Le chantier du château s'arrêta au bout de neuf ans, avec l'assassinat du prince en 1407, et nous parvient dans un état fossile. Les héritiers de Louis n'accordèrent pas la moindre importance à ce château décalé dans le temps et l'espace.
L'architecture :
La façade est flanquée de quatre tours de formes géométriques diverses. Celle située au nord, partiellement détruite, est carrée et ses angles sont garnis de contreforts. Au centre, deux tours en amande enserrent une porte cyclopéenne en ogive défendue par un assommoir, taillée, semble-t-il, pour quelque race divine aujourd'hui disparue.
Leurs éperons, très saillants, présentent la particularité d'être désaxés. Cela confère à l'ensemble un aspect très harmonieux et assez unique. La tour sud enfin, cylindrique à l'origine, est aux deux tiers dérasée.
Tours et courtines possèdent la même élévation. Des mâchicoulis à quatre degrés courent ininterrompus au faîte de l'édifice. Les murailles sont percées de nombreuses fenêtres, autrefois grillées. Elles étaient sans doute, pour les plus grandes, à meneaux. Leur présence, même dans les étages inférieurs, laisse entrevoir la volonté de l'architecte de limiter la défense aux seuls sommets. La forteresse ne présente plus aujourd'hui qu'une façade inachevée. Du côté de la vallée il y a un donjon rectangulaire. La courtine couronnée de mâchicoulis est flanquée de trois tours à bec éclairées par trois étages de fenêtres. En frontispice, un immense bas-relief: « Le couronnement de la Vierge » : Dieu est assis, levant une main, posant l'autre sur le globe. La Vierge est à genoux, ses longs cheveux tombent sur son ample manteau. Un ange porte sa traine, un autre apporte la couronne. L'encadrement est remarquable : une niche en anse de panier à redents trèfles. Quatre statues de Preuses ou de Vertus — décapitées — ornent les tours. — Les remparts de la ville se rattachaient au château.
Début des travaux sous la direction de Jean Lenoir, architecte royal du baillage de Senlis. L'originalité de ce château vient de sa façade entièrement de niveau. Ce type de façade a été utilisé pour la première fois à la Bastille à Paris. Ce plan particulier a fait attribuer le plan de l'ouvrage à Raymond du Temple qui a été l'architecte du duc d'Orléans à Paris. La façade comprend 4 tours: la tour Nord carrée à contreforts diagonaux, les deux tours semi-circulaires à éperons de part et d'autre de l'entrée. Les éperons sont désaxés vers le Nord-Ouest, la tour Sud semi-circulaire avec éperon centré. Les tours sont garnies de statues de Preux. Au-dessus de la porte d'entrée est placé le bas-relief du couronnement de la Vierge, chef d'œuvre de la sculpture parisienne du début du 15ème siècle [hauteur: 5 m, largeur: 7 m].
La Ferté-Milon s'inscrivait donc bien dans la logique essentiellement
résidentielle des plus grands chantiers contemporains. Les motifs décoratifs dispersés sur toute la façade renforcent encore cette impression. Chaque tour est dotée d'une niche au cadre ciselé,
abritant la statue de l'une des Neuf Preuses, thème très couru parmi la noblesse en ce XVe siècle naissant. Au dessus de la porte enfin, trône un exceptionnel haut relief représentant le couronnement de la Vierge. La délicatesse des sculptures souligne la recherche permanente de l'esthétisme absolu.
Matériaux : Pierre
Historique :
La seigneurie de La Ferté est sans doute d'existence très ancienne, mais n'apparaît dans les textes qu'au XIe siècle. Feritas Milonis acquiert une certaine importance au XIIIe siècle et est vraisemblablement dès cette époque le chef-lieu d'une prévôté et d'une châtellenie royale. L'ancienne ville était cernée d'une enceinte urbaine, encore partiellement visible de nos jours, datée par Jean Mesqui du début du XIIIe siècle. Après 1380, le comté de Valois tombe dans l'escarcelle de Louis, frère du roi Charles VI et futur duc d'Orléans.
Après 1392-1393, le prince fait débuter l'énorme chantier de la Ferté.
Il termine parallèlement le château de Pierrefonds. Son assassinat par des sicaires à la solde de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, le 23 novembre 1407, vient mettre un coup d'arrêt définitif aux
travaux. Le rêve de Louis d'Orléans reste inachevé. La place se révèle toutefois suffisamment puissante pour soutenir victorieusement un siège en 1423. Henri IV ordonne le démantèlement de la place en 1594. La colossale façade se dresse sur le rebord d'un vaste plateau dominant le cours de l'Ourcq. Elle mesure une centaine de mètres de long pour une quarantaine de hauteur. Un large et profond fossé sec la protège du côté extérieur.
* Le Château
Les Châteaux de Louis D'Orléans
Page 307 en bas, le château de La Ferté-Milon
Historique du Château d'après le site Structurae.fr
La ville de La Ferté-Milon
Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Châteaux, château-fort, donjons
Plan du château