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samedi 3 mars 2018

Fiche Historique, les Châteaux-forts. Bellême






























 

۩   Le Château de Bellême, à Bellême

Entre Alençon et Chartres, placé au Sud-Est du département de l'Orne, Béllême se trouve sur une colline qui domine la région naturelle du Perche. La commune fut place forte dès le XIe siècle par le biais d'une forteresse composée de deux châteaux-forts.
Le premier, construit par Guillaume Talvas vers 1010 était un gros donjon carré entouré d'un fossé chemisé avec une tour à chaque coin, le second, dit le château neuf, fût bâti à la fin du XIVe siècle par Pierre II, Comte d'Alençon et se situait en face de l'ancien.








Dénomination : Château-Fort 


Localisation :  61130, Bellême, département de l'Orne

Région : Normandie


Année de construction : XIe siècle




L'Architecture

La forteresse de Bellême se composait de deux châteaux. Le premier construit par Guillaume Talvas vers 1010 était un gros donjon carré entouré d’un fossé chemisé avec une tour à chaque coin. Le second dit le château neuf fut bâti à la fin du XIVe siècle par Pierre II comte d’Alençon et se situait en face de l’ancien. Ce dernier fut totalement détruit après 1823. Certains vestiges sont encore visibles comme le sont une partie de la chemise du donjon derrière la salle des fêtes. Le Château-fort élevé en 1027 par Guillaume Ier Talvas, seigneur de Bellême avec une église collégiale Saint-Léonard et un chapitre d'augustins, fut en partie ruiné en 1229, donjon écroulé en 1780, au XIXe siècle, une partie des vestiges est aménagée en remises et une autre partie utilisée pour construire la halle de Bellême. L église collégiale donnée en 1092 aux bénédictins de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême est détruite en 1562 par les calvinistes et définitivement écroulée en 1711.

L' origine du château-fort de Bellême remonte bien au de-là de toute antiquité connue, l' époque de sa fondation, comme le nom de ses premiers constructeurs, sont et seront toujours un impénétrable mystère. René Gourtin en fait honneur aux Romains lors de leur conquête des Gaules. Cette opinion que nous n'osons ni rejeter, ni admettre, ne manque cependant pas de vraisemblance. Cette forteresse primitive fut incontestablement le berceau de la ville comme dans mille autres localités, la situation élevée qu' il occupait au sein d'une forêt avait fait choisir ce lieu comme très favorable à la défense. Ce premier château comptait déjà bien des siècles d'existence, à l' époque où Yves Ier du nom devint seigneur du Bellêmois, il occupait l' emplacement où l' on voit encore la chapelle de Saint-Santin bâtie dans son enceinte. Comme son état de vétusté était fort préjudiciable à sa défense, Yves suivant René Courtin et suivant d' autres, son fils Guillaume Ier, le firent reconstruire dans un autre emplacement plus élevé encore et partant plus formidable à l' est et à peu de distance de l' ancien.

 Voici la description que nous en a laissé Bry de la Clergerie en 1620, époque où cette forteresse était déjà en ruines:
" La ville de Bellesme est composée d'un grand chasteau-fort ancien dans lequel il y a un donjon qui a esté autrefois une grande forteresse basti sur un petit mont en forme de pavillon garni de quatre tours de chaque côté dans lequel chasteau encore est l église Saint Léonard, la maison du gouverneur et les prisons royales. Il s'est revêtu d' un côté vers le midi de grands fossés relevés fort haut."

Ces fossés, depuis longtemps comblés, ont été plantés d'arbres, d'agrément et convertis en mail ou promenades publiques. Guillaume de Nangis nous apprend que ce château passait pour imprenable tant à cause de sa position formidable que par la solidité de ses robustes murailles et des tours qui le flanquaient. Castrum inexpugnabile videbatur tùm propter situm naturalem tùm propter murorum et turrium fortitudinem.
 Le donjon était au milieu de la citadelle, il en reste encore quelques vestiges. Le château ou logement des seigneurs était situé à l' ouest et l' église Saint Léonard au midi. La ville close ou citadelle avait dit M de Saint Vincent une circonférence d' environ huit cents mètres, trois portes fortifiées conduisaient dans son enceinte. La ville avait, en outre, trois ou quatre portes que l' on croit n' avoir été établies que pour la perception des droits d' octroi. Les pierres provenant de la démolition du donjon en 1780 furent employées à réparer les prisons et à la construction d' une salle d' audience pour le baillage des eaux et forêts établi dans cette ville. Ce qui restait du vieux et noble fort bâti par les Talvas fut finalement démoli en 1824. La halle qui le remplace occupe l' emplacement du donjon. Les accessoires du château primitif qui ont échappé à la destruction peuvent donner encore une idée de la force de l' antique manoir jadis occupé par l' indomptable Robert le Diable et ses prédécesseurs...

A la période romane, inspiré directement de l'Odel germanique, analogue aux camps romains, à ceux des Normands, et empruntant des perfectionnements aux modèles byzantins, le château ou castrum, castellum, affecta dès XIIe siècle des dispositions d'ensemble qu'il conserva jusqu'à la Renaissance. Ce château ne renfermait pas une localité, mais il enserrait une seule habitation ou un petit groupe de maisons. Ce système de défense des places fortes du moyen âge comprenait plusieurs enceintes successives;

La première enceinte entourait un groupe de maisons ou même une simple basse-cour, ou un baille dans les châteaux ruraux. Cette basse-cour, dont il faut entendre non le sens moderne mais le sens ancien et quelque peu vieilli de Cour destinée aux écuries, par opposition à la Cour d'honneur, cette basse-cour renfermait les dépendances et protégeait les approches de la seconde enceinte déjà plus forte. Celle-ci n'était pas le dernier retranchement de l'assiégé qui pouvait, si elle était forcée, se défendre encore dans un réduit ou citadelle, appelé donjon, tour principale, isolée, et point le plus fort du château. Cette partie du château était en charpente, et si la construction de bois fut, au XIe siècle, remplacée par une construction de pierre, le plan n'en changea pas. Ces différentes parties des forteresses étaient toujours pourvues de puits, de citernes, de fontaines, de magasins à vivres et à munitions, dont les ingénieurs militaires prirent sans cesse un soin particulier. L'endroit, d'ailleurs, où il fallait établir ou asseoir un de ces châteaux était soigneusement étudié.

Les défenses naturelles : colline, promontoire, île, étaient généralement choisies ; des marais artificiels étaient pratiqués, des fossés dérivés des rivières, ou de larges fossés d'eaux vives maintenues au moyen d'écluses et de vannes, le tout aidé généralement, d'un côté, par la rivière elle-même. C'étaient de fortes défenses, et nous l'avons vu, si l'enceinte ou les enceintes étaient prises, le donjon formait un réduit puissant capable de soutenir un second siège. Ce donjon constituait presque à lui seul tout le château, et avant le XIIIe siècle, tous les châteaux possédaient le leur. Ce donjon était une tour carrée en charpente, s'élevant au sommet d'une motte, grand monticule de terre fait de main d'hommes et dont la pente escarpée et régulière était gazonnée. La motte s'élevait non au centre de la place forte, mais à une extrémité ou sur un côté d'une enceinte qui devenait la « chemise » du donjon. Le donjon s'y appuyait, ou lui était tangente à l'intérieur de cette enceinte de talus et de palissades sous la protection du donjon, s'abritaient chapelle, cuisines, écuries, logis de la garnison et des serviteurs. Le donjon, dont le ternie dans les anciens textes désignait la motte qui portait la tour, était de bois, et il faut lire les descriptions de ces châteaux de bois d'Ardres ou de Mercheim, pour en connaître tout le précieux aménagement, les détails et le luxe.
De ces châteaux de bois qui furent les plus anciens types de châteaux féodaux, il ne reste rien en dehors des terrassements, des fragments de motte, des fossés ou des levées de terre que couronnaient les palissades de bois ou de charpente. En dehors de deux ou trois descriptions et de quelques images de la tapisserie de Bayeux, il n'en reste aucun vestige. Aussi, en quel précieux reliquaire sommes-nous au sommet de la vieille motte de Bellême ! Avec le mur antique de pierres sèches sans mortier qui ceint la forteresse et qui devait s'élever sur un fossé d'eau, avec le puits profond de 35 mètres fait de pierres sèches sans mortier, avec les souvenirs de citerne, avec surtout la délicieuse et si douce chapelle romane de Notre-Dame, nous avons les seuls vestiges du premier château, du Vieux-Château des seigneurs de Bellême.

Déjà, le château d'Yves était nommé le Vieux. En effet « un château plus vaste, réputé inexpugnable, séparé de la première forteresse par une dépression de la colline, s'élevait sur un point très culminant pour protéger le bourg qui s'était formé autour d'oratoires dédiés à Saint-Sauveur et à SaintPierre ». La vue du nouveau château s'étendait sur les horizons les plus variés : riantes vallées et futaies superbes ; il est encore possible de s'en rendre compte du haut des terrasses qui en sont les derniers vestiges, en regardant vers l'ouest à 60 kilomètres sur la forêt d'Ecouves, et vers l'est à 45 kilomètres sur la région de Beaumont-les-Autels.
 L'enceinte de ce château occupait la place actuelle des Halles qu'elle débordait, car le boulevard moderne des Promenades n'est que le nivellement des anciens fossés et de leur escarpement. Cette place-forte fut considérablement augmentée par les descendants des Bellème. Incendiée en 1113,elle fut reconstruite en pierre par les successeurs de la maison de Bellème qui en augmentèrent, eux aussi, la puissance. Et c'est dans cet état que l'historien Bry de la Clergerie, au début du XVIe siècle, l'a vue en entier et l'analysé:
« La ville de Bellesmes est composée d'un grand chasteau-fort ancien, dans lequel y a un donjon qui a esté autrefois une grande forteresse, basty sur un petit mont en forme de pavillon garny de quatre tours, à chaque costé, le tout à présent penchant en ruines et sans habitation qu'au fort des troubles... Il est revestu devers le Midy de grands fossés relevés fort haut, et du Septentrion d'une ville close aussi de bonnes murailles et fossés, petite et de peu d'estendue, mais aussi y a du costé et du Levant et d'Occident de grands et beaux faulx-bourgs bien peuplés... »

 Au début du XIe siècle cette forteresse devait être composée de retranchements, de fossés de terre, de palissades et de tours de bois et de charpente, comme toutes les forteresses de cette époque. " A l'abri de la puissante forteresse, avec laquelle elle communiquait, une très petite ville entourée d'une enceinte de 800 mètres de circonférence, dans laquelle s'ouvraient deux portes, alignait ses maisons le long d'une rue unique dépendant de la paroisse de Saint-Sauveur. Son église et celle de Saint-Pierre restaient hors les murs dans les faubourgs qui s'alignaient au levant et au septentrion sur la crête de la chaîne de collines dont la cime était occupée par les fortifications. "



 Matériaux : Pierre




L'histoire

Au Moyen Âge, la ville de Bellême s’est développée sur une colline, autour d’un château-fort détruit au cours du XVIII e siècle. La Ville-Close, avec son ouvrage d’entrée du XVe siècle, témoigne de cette urbanisation médiévale. 

Les seigneurs de Bellême prennent possession vers 980 d’un vaste territoire allant de Bellême à Domfront comprenant Alençon et Sées : une situation stratégique entre le duché de Normandie et le comté du Maine défendue par . près de 40 châteaux. Le roi d’Angleterre et duc de Normandie Henri 1er s’empare de ce territoire en 1113. Lors de votre rallye, vous découvrirez les vestiges de cette époque et, bien sûr, d’autres témoins du riche passé de notre territoire.

La seigneurie de Bellême est le domaine possédé par la famille de Bellême du Xe siècle à l'an 1113. Située aux confins du duché de Normandie et du comté du Maine, elle s'étalait à son apogée du Passais à l'ouest au Saosnois à l'est en passant par la campagne d'Alençon et une partie du Perche. Outre sa capitale, Bellême, ses villes principales étaient Sées, Alençon et Domfront. Installée sur une région de forêts et de collines, la seigneurie de Bellême constituait une bande de terre longue de 120 km. De larges vallées (Sarthe, Huisne, Mayenne) la traversaient du nord au sud et constituaient autant d'axes de communication entre la Normandie et la vallée de la Loire.
Les seigneurs de Bellême ont tiré parti de cette situation en élevant des châteaux au-dessus de ces couloirs et en percevant taxes et péages sur les marchandises en transit. La seigneurie voisinait de grandes principautés: le domaine royal capétien, comté de Blois-Chartres, duché de Normandie et comté d'Anjou. En conséquence, elle relevait de différents maîtres : son chef devait prêter hommage au duc de Normandie, au comte du Maine (pour le Passais et le Saosnois) mais aussi au roi de France (pour le Bellêmois). Cette position marginale fit la fortune et en même temps la décadence de ce territoire. « Les stratégies mises en œuvre par la maison de Bellême, en particulier l'appropriation et la maîtrise du sol forestier par les châteaux, la combinaison d'alliances matrimoniales traçant des réseaux de part et d'autre de cette barrière, [permirent] à ses seigneurs de construire et de maintenir leur domination sur cet espace convoité mais aussi de façonner un territoire qui finalement tomba dans l'orbite anglo-normande ». En résumé, la seigneurie de Bellême est un modèle de « seigneurie de frontière » (Gérard Louise) que la réassurance du pouvoir des princes au XIIe siècle raya de la carte.








Le tourisme


 La ville de Bellême





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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
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Le monde des châteaux
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Ancienne chemise du château



Porche de l'ancien château


























Bellême sur la base pop culture

Le château page 276

La seigneurie de Bellême


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