۩ Le Château de Vic, à Vic-sur-Aisne
Géographiquement au centre de la région, dans la vallée de l'Aisne, entre Compiègne et Soissons, à l'extrême limite du département de l'Aisne, à son Sud-Ouest plus précisement touchant presque le département de l'Oise, Vic est très liée historiquement et culturelement à la Champagne et à l’île-de-France voisines.
Vic fut une place forte au moyen-âge, un point stratégique sur les bords de l'Aisne.
Dénomination : Château-Fort
Localisation : 02290, Vic-sur-Aisne,
département de l'Aisne.
Région : Hauts-de-France
Année de construction : VIIIe siècle
L'architecture :
Si le tout premier château de Vic-sur-Aisne a pu avoir une certaine importance stratégique qu’il a peu à peu perdue au cours des siècles, en se démodant, à la fin du XIIe siècle. ce n’était déjà plus qu’une forteresse de second ordre. Cette situation fut entérinée lors de sa reconstruction en pierre et l’on n’a pas cherché à lui donner une grande importance stratégique. Dès lors, il n’est pas surprenant que nous n’entendions peu parler de lui pendant tout le moyen-âge.
Vic-sur-Aisne était dès l'époque romaine un point stratégique sur la rivière de L'Aisne. La voie romaine qui reliait Noyon à Soissons, franchissait l'Aisne par un gué à Vic-sur-Aisne.
Le donjon de Vic-sur-Aisne existe depuis le VIIIe siècle: c'était alors une forteresse médiévale, construite en bois sur des fondations de pierre et entourée de fossés. C'est ainsi que le décrit Berthe, la fille de Charlemagne, qui demandait à son père dans une lettre de l'an 814, de donner "la terre de Vic à l'abbaye St Médard de Soissons". Cette forteresse arrêta l'invasion normande, venue de Compiègne, qui remontait la rivière...
Au XIIe siècle, le donjon fut construit en pierre : "une tour carrée, flanquée de deux tours circulaires à contreforts, dont l'une abrite une chapelle; cette tour maîtresse figure parmi les plus sophistiquées de XIIe siècle" Jean Mesqui.
Le prieuré Ste-Léocade fut créé à la place des actuels communs... Gauthier de Coincy en sera le plus célèbre des prieurs... Ses vers seront connus dans toute l'Europe du Moyen-Age. Les guerres de religions vont fortement endommager le donjon de Vic-sur-Aisne qui sera restauré à partir de 1604 par l'abbé commendataire François Hotman : les tours furent découronnées, les créneaux, mâchicoulis et chemin de ronde disparaîtront et le donjon sera transformé en tour résidence (des fenêtres seront percées et une tour d'escalier sera créée). Un "nouveau château" sera construit sur les douves des anciennes fortifications (le château actuel), ainsi que des communs, un nouveau prieuré, une chapelle, un pigeonnier, une glacière... la borne millière sera déplacée près du donjon...
Le château
Il fut construit de 1594 à 1636, les dernières modifications du XVIII e siècle lui donnant son aspect d'aujourd'hui : Une très belle façade surmontée d'un fronton, entourée de 2 tours, ouvrant sur un perron qui domine une large terrasse donnant accès au jardin à la française. Il est privatisé pour les réceptions et les séminaires.
Lors des guerres de religion au XVIe, après avoir été pris et repris,les défenses du donjon seront détruites, disparition des mâchicoulis et des créneaux. Le donjon va être transformé en habitation avec l’adjonction d’un escalier dans la tour façade Ouest.
Le château verra passer le Cardinal de Mazarin et Philippe de Savoie. Les trois étages du donjon présente la même structure, à savoir une grande pièce centrales avec des petites salles dans les tours.
Le donjon
Il domine la place du village de Vic-sur-Aisne et vous accueille dès votre arrivée. Existant depuis le VIIIe siècle, il vous apparaît comme il est depuis le début du XVIIe siècle : en pierre, ayant gardé son apparence médiévale, mais transformé en demeure habitable.
D’une hauteur de 25 mètres, il a des murs de deux mètres d’épaisseur à la base.
Matériaux : Pierre
Historique :
Le château, qui était avant tout un point d’appui militaire et un lieu de refuge pour la population des environs, est rapidement devenu le centre administratif de la circonscription territoriale qui s’est organisée autour de lui. Le château de Vic était important pour la défense de Compiègne. La première mention de Vic se trouve en 814, date à laquelle Charlemagne, cédant aux sollicitations de sa fille Berthe, et de son. fils Louis, donna la terre de Vic-sur-Aisne à l'abbaye de St Médard (3). Le texte latin de la donation désigne la terre de Vic-sur-Aisne par a Castrum Vici super Axonam D. C'était donc déjà un lieu fortifié. Le Comte Eude de Paris, devenu roi de Neustrie en 888, reçut, pour lui et ses successeurs, I’église de St Médard en sa "mainbourdie", autrement dit sous sa protection ou avouerie en 893. C’est à cette occasion qu’il fit fortifier Saint-Médard à cause de l’audace des coups de mains Danois et des embûches des infidèles ennemis du Christ, et réparer le château de Vic : " Nous avons fait en sorte que fut réparées les fortifications de Vic-sur-Aisne à cause de l’audace de ces mêmes Danois et pour le souvenir de l’empereur Charles d’heureuse mémoire, qui, avait fait construire depuis longtemps ces mêmes fortifications à la demande de la vénérable Berthe et de l’empereur Louis, en souvenir du Souverain Pontife Grégoire, d’heureuse mémoire."
A la fin du IXe siècle, les Normands avaient installé leur camp à Choisy, au bord de l’Aisne ; mais, selon Carlier, ils n’auraient pas osé pousser plus loin leur conquête sur le soissonnais, arrêtés sans doute par la garnison du château de Vic.
Au cours du Xe siècle, la forteresse aurait été assiégée par un Comte Arnoul, qui s’empara du château et de la terre de Berny qu’il conserva pendant quelques années. Ce fait, rapporté par Carlier, est douteux : la source qu’il cite (Dom Bouquet p. 461) est erronée. L‘historien du Valois, recopié par tous nos auteurs, citant la chronique de St Médard, a écrit qu’un Comte Etienne ayant enlevé le château de Vic-sur-Aisne, fut obligé de le restituer en 1031, par un seigneur nommé (( Robert fils de Chapez D. Carlier n’a pas su reconnaître en ce nom celui du roi Robert fils de Hugues Capet, mort en 1031. Ce n’est pas lui, mais son fils Henri qui, comme nous le verrons, intervint pour la restitution du château. Carlier se trompe encore en écrivant que le château fut usurpé par un seigneur Hugue, qui le restitua à St Médard en 1047. Ce seigneur restitua des biens situés à Violaines et Vaurezis. Au Concile de Senlis de 1048, le roi Henri enleva l’avouerie de l’abbaye de St Médard, après sept ans d’oppression, à Etienne Comte de Chartres et de Meaux qui (par son incurie et sa légèreté ); avait laissé envahir le château de Vic et ses bénéfices par les barons du voisinage, en particulier par Robert de Choisy, et - selon l’abbé Pécheur - surtout par Renaut le Comte de Soissons. Le roi Henri le fit ainsi restituer le château à l’abbaye (à la demande de Guillaume Prince des Normands et par l’adresse de l’abbé Renaud, successeur de Richard, sous la clause expresse que les abbés n’en confiraient la garde à aucun membre de leur famille, ne le donneraient pas en bénéfice et n’y feraient aucun changement, sous la peine d’anathème portée par les évêques du Concile.)
L'historique du château sur son site http://www.chateau-de-vic.com/historique.html
* Le château, entrepôt des blés de Saint-Médard
Vic-sur-Aisne a, de tout temps, été un marché important pour le commerce des blés de la région. Le village, situé dans une région fertile, permettait, grâce à son port, une exportation aisée des blés provenant des fermes des environs.
Les minutes de notaire de Vic contiennent les marchés de vente des blés provenant des fermes voisines, que les abbés de St-Médard signaient avec de gros négociants.
Il y a tout lieu de penser que le château servait à remiser une grande partie des récoltes dans l’attente de leur embarquement au port de Vic. C’est du moins ce que laisse supposer une facture, datée de 1482, qui nous apprend que les municipaux de Compiègne avaient décidé l’achat de blé à Soissons et Vic-sur-Aisne aux religieux de Saint-Médard.
* Deux documents sur le donjon et le château
* La châtellenie de Vic
Tourisme Picardie
La ville de Vic-sur-Aisne
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