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jeudi 4 juillet 2019

Fiche historique. Les donjons. Guainville

















۝   Le donjon de Guainville à Guainville.







 La commune de Guainville située au Nord du département de l'Eure-et-Loir, proche d'Ivry-la-Bataille et d'Anet, dans un recoin au carrefour de l'Eure et des Yvelines, se place
pratiquement sur l'axe avec Saint-Germain-en-Laye, entre Evreux et Versailles. Au beau milieu d'un paysage accidenté entouré de côteaux et de vallons, elle gagna  avec sa voisine Gilles la dénomination de « Suisse de l’Eure-et-Loir ». Au Moyen-Âge, Guainville porta les noms de Gaen-Villaris (1132), puis de Gaonville (1170) et de Gaenvilla en 1250, il y eut un château et une forteresse, dont il subsiste encore d’importantes ruines. Il s'agissait d'un quadrilatère militaire formé par trois courtines qui était flanqué par quatre tours cylindriques.








Dénomination : Donjon

Localisation :  28 260, Guainville, 
département du L'Eure-et-Loir

Région : Eure-et-Loir


Anciennement : Donjon de château-fort ou tour de ganne







Le donjon 

Ce quadrilatère militaire formé par trois courtines mesurant respectivement 13,90 m, 15,15 m et 11,50 m avait pour chacune d'elles une partie verticale débutant au-dessus d'un niveau situé entre 129 et 130 m NGF, construite sur une base pourvue d'un important glacis dont les assises inférieures se situent environ à 125 m NGF, alors que le fond de fossé s'établissait deux à trois mètres plus bas suivant les faces. L'empattement horizontal de ce glacis était d'environ 3,35 m ; sa coupe, visible dans la brèche de la courtine Sud, montre qu'il s'agissait d'un simple revêtement des terres de l'escarpe, les courtines proprement dites étant fondées assez haut sur la craie formant substrat. Les courtines ont une épaisseur de 2,35 m ; chacune d'entre elles est percée d'une archère ménagée dans une niche rectangulaire de 1,50 m de profondeur. Ces niches sont assez particulières ; elles diffèrent assez fortement de la mise en forme traditionnelle, c'est-à-dire la couverture par une voûte en berceau plein cintre, ou brisé d'axe perpendiculaire à la courtine. Au contraire, elles étaient couvertes de voûtes à l'axe parallèle aux courtines, nécessitant vers l'intérieur du château la présence de murs minces pour recevoir les retombées des voûtes longitudinales. Ces murs minces ou diaphragmes ont aujourd'hui totalement disparu en raison du pillage de l'ensemble des pierres du parement des courtines, et donc de leur démontage intégral ; un dégagement mené en 2008 par Philippe Velin a cependant révélé la première assise d'angle du diaphragme de l'archère nord. Les niches étaient donc partiellement fermées côté intérieur. Mais, de façon tout aussi curieuse, le mode de couvrement n'en a pas été uniforme. La niche sud-est couverte d'une voûte en berceau longitudinale ; l'archère à ébrasement simple qu'elle desservait a été arrachée, mais le sommet de l'insertion de sa voûte conique en berceau brisé dans le berceau est encore visible. Au contraire, les niches ouest et nord sont couvertes de voûtes d'arêtes, permettant de disposer sur le mur de fond d'une paroi plate ; seule l'archère nord a conservé partiellement quatre assises de sa joue gauche, et l'on peut restituer dès lors une fenêtre de tir assez ébrasée, vraisemblablement couverte de dalles à ressauts.


Les parties défensive 

* Qui donnent sur l'extérieur
Les fentes d'archères étaient dotées d'une plongée. On notera enfin que le dégagement de la niche nord a révélé son sol empierré, situé à 131 m NGF, à un mètre au-dessus du seuil des portes des tours Nord; cette surélévation rappelle sans doute le souvenir de l'ancienne motte. La hauteur des courtines est aujourd'hui d'environ quatre à cinq mètres au-dessus du sol de la cour intérieure ; elles ne devaient guère être plus élevées originellement, mais elles ont perdu leur couronnement. Aucun dispositif d'accès à leur chemin de ronde depuis l'intérieur de la cour n'est plus visible ; cependant, l'arrachement des parements intérieurs sur des pans entiers, en particulier au sud-est et nord-ouest, empêche d'en tirer quelque conclusion. L'ensemble était flanqué par quatre tours cylindriques aux dimensions voisines : chacune d'entre elles a un diamètre intérieur de 3,50 m au niveau 0, et une épaisseur de murs de 1,20 m environ, sauf une tour dont les murs atteignaient 1,45 m d'épaisseur. Les tours étaient construites sur des socles pleins, très légèrement talutés et couronnés d'une assise chanfreinée. Ceux-ci venaient s'insérer dans l'intersection des glacis des courtines adjacentes suivant une géométrie complexe ; les raccords furent exécutés avec une parfaite science de la stéréotomie. La restitution de ces insertions montre qu'il devait subsister en diagonale un empattement triangulaire prismatique prouvant, une fois encore, la sophistication de la réalisation de l'ouvrage.


* Depuis l'intérieur
Depuis la cour, on accédait à des salles de tir par des escaliers droits implantés, pour les 3 tours Nord, le long du pan coupé ménagé à l'arrière des salles intérieures ; la disposition fut différente à la tour la plus reculée du Nord, parfaitement circulaire à l'intérieur, où l'escalier était constitué de deux rampes droites successives comprises dans l'épaisseur du mur. Ces dispositions d'accès semblent avoir été mises en œuvre de façon particulièrement maladroite : à la tour Nord-Ouest, il fallut pour accueillir l'angle entre les deux rampes créer un massif de maçonnerie collé au mur de la tour sur l'intérieur de la cour, le plan au sol n'ayant manifestement pas pris en compte les longueurs nécessaires pour placer l'ensemble des marches nécessaires. À la tour Nord-Est, le pan coupé fut édifié dans l'axe de la courtine Nord et non en diagonale, sans doute pour se raccorder à la porte d'accès prévue au niveau de la cour, occasionnant un fonctionnement peu satisfaisant pour l'archère d'angle et une mauvaise utilisation de l'arrondi intérieur de la tour. Depuis la cour, l'accès commun à ces escaliers bas, et au niveau 1 planchéisé qui se trouvait au-dessus, s'effectuait grâce à des couloirs voûtés en berceau accessibles par des portes aux vantaux de bois en plein cintre ; ces dispositifs présentent la particularité que les voûtes des couloirs, de même hauteur que l'arc des portes, n'auraient pas permis l'ouverture des vantaux si l'on n'y avait pas ménagé des petits berceaux perpendiculaires. Il s'agit ici d'une nouvelle preuve de la sophistication, peu utile ici, qui caractérise la mise en œuvre de bien des éléments du site. Le niveau 1 de toutes les tours étaient voûtés en coupoles, toutes en partie ou en totalité ruinées aujourd'hui ; cependant, les restes de ces voûtes laissent apparaître les difficultés auxquelles se trouvèrent confrontés les maçons pour réaliser les intersections de surfaces complexes des voûtes des salles et de celles qui couvraient les couloirs d'accès aux tours. Fut-ce une virtuosité, ou au contraire un rattrapage de maladresses, que ces encorbellements réalisés au débouché des couloirs des portes des tours Nord et Nord-Nord-Ouest ?

 Les salles de ces niveaux accueillaient, comme celles du niveau 0, des archères à ébrasement simple plus ouvert, et pourvues d'une plongée plus forte pour permettre le tir fichant. Quant aux niveaux supérieurs, ils sont aujourd'hui en grande partie ruinés. Si l'on en juge par les restes des tours Nord et Nord-Nord-Ouest, il pourrait avoir existé deux niveaux couverts (niveaux 2 et 3) au-dessus des voûtes des niveaux 1 ; le niveau 3 aurait été directement accessible depuis les chemins de ronde des courtines voisines, alors que le niveau 2 ne l'aurait été que par un escalier intérieur descendant, cette disposition reprenant celle existant dans le couple de salles inférieur. Enfin, il aurait pu exister au-dessus encore un niveau de chemin de ronde crénelé couvert d'un toit, mais il s'agit ici d'une simple supputation.











La ville de Guainville

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Guainville sur la base Pop culture
http://www.pop.culture.gouv.fr


 Documents sur le château-fort


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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, châteaux-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux


 Tourisme Eure-et-Loir















































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