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samedi 6 juillet 2019

Fiche historique, les châteaux-forts. Tillières-sur-Avre














Fiche N° XIV






۩   Le Château de Tillières, à Tillières-sur-Avre


Au coeur de la vallée de l'Avre, à la frontière entre la Normandie et le royaume de France au moyen-âge, la commune flirte actuellement avec le département de l'Eure-et-Loir, elle se trouve au Sud d'Evreux, proche de Dreux. Tillières, placé au Sud de son département, l'Eure, bénéficia d'un château-fort au XIe siècle, qui, sur un éperon rocheux, domina le village et la vallée. Un tout premier château fut construit par Richard il fut détruit en 1040.








Dénomination : Château-Fort

Localisation :   27570, Tillières-sur-Avre 
département de l'Eure

Région : Normandie




D’après la topographie actuelle de Tillières, l’Atlas Trudaine (ill. no 9) et le cadastre du XIXe siècle (ill. no 12), le bourg trouva sa place en s’insérant en longueur, entre la basse-cour Sud du château et de la rivière, sans toutefois franchir celle-ci. En contrebas du château et séparé par un mur, le bourg était donc totalement dissocié des structures castrales.

Le château de Tillières lui, placé sur un éperon rocheux domine le village et la vallée, un tout premier château fut construit par Richard, il fut détruit en 1040.
Apparement à accès unique, ce château faisait apparement partie de ses forteresses contemporaine du royaume anglo- Normand.
Le château reconstruit et modernisé par le roi de France, résista jusqu'à la guerre de cent ans, détruit par un incendie en 1492, il fut restauré en 1546 par la famille Le Veneur.
La partie sommital de l'éminence naturelle, du château était constituée d'une grande cour, close de murailles et pont-levis, elle englobait des bâtiments

Le château-fort de Tillières a été fondé vers 1013 par le duc Robert de Normandie, père de Guillaume le Conquérant. La forteresse occupe une position majeure en dominant la vallée de l'Avre, à la frontière entre la Normandie et le royaume de France. Incendié par Henri Ier de France en 1040, le château est reconstruit dès l'année suivante. La place forte est récupérée par Guillaume le Conquérant en 1057 et n'est rattachée à la France qu'en 1203 suite au siège de Philippe-Auguste. Le château est ruiné par les anglais lors de la guerre de Cent ans. Un incendie l'endommage une nouvelle fois en 1492, peu de temps après sa reconstruction. Restauré à la fin du XVIe siècle, le château est finalement détruit en 1823. Une grande maison à deux étages a été rebâtie vers 1835 tandis que le reste du domaine a été aménagé avec un parc à l'anglaise. Il subsiste encore d'importants vestiges des fortifications médiévales (tours, courtines, fondations du logis) qui témoignent de l'ancien intérêt stratégique du site.

 Au XVIe siècle, se château était formé de corps de logis, de communs et de jardins, il sera détruit en 1823 puis reconstruit en 1835

Dès le début du XIe siècle, le pôle dominant de Tillières fut constitué par son château. Ducal à l’origine, il n’avait pas vocation à être un chef-lieu seigneurial mais surtout à défendre l’accès méridional de la Normandie contre le comte de Dreux-Chartres. En 1040, ce premier château fut détruit par le roi de France qui, dans un premier temps, exigea du jeune Guillaume qu’il ne le reconstruise pas avant quatre ans, mais qui décida finalement de réédifier la forteresse pour son propre compte et la garnit de ses propres chevaliers. Dès les environs de 1057, le château revint à la Normandie et Gilbert Crespin y fut remis en place. Tillières subit ensuite quelques sièges, tous dus à sa vocation de défense frontalière. Guillaume de Chaumont, gendre du roi de France, y échoua en 1119. En août 1152, à défaut d’atteindre le château, Fouis VII brûla une partie du bourg. En 1198, la comptabilité ducale montre le soin particulier de Richard à mettre Tillières en défense. Le château accueillit de nombreuses troupes : 21 sergents à cheval (40 jours pour 208 livres), quatre garnisons de 10 mercenaires gallois (chacune pour 6 livres, 13 sous et 4 deniers pour quarante jours), ainsi que du matériel lourd : 8 balistes (pour 76 livres). Des « œuvres », probablement des travaux de renforcement, y furent effectuées pour la somme de 200 livres. En juin 1201, 80 marcs d’argent, puis 100 livres furent octroyés par l’Échiquier pour les « œuvres communes » de Tillières. Les 27 et 28 novembre de la même année, le roi Jean vint à Tillières. Des travaux y eurent encore lieu en 1203, pour 50 livres.

Le château de Tillières prit place sur un site naturel particulièrement bien adapté, un éperon dominant la rive française de l’Avre, probablement colonisé dès l’époque protohistorique. Les premiers vestiges du château sont extrêmement réduits du fait des modernisations successives, de destructions importantes au cours de la guerre de Cent Ans, puis de ses reconstructions aux XVIe et XIXe siècle. Il subsiste néanmoins quelques éléments éclairés par les sources écrites et iconographiques : l’Atlas Trudaine qui en donne un excellent plan masse réalisé avant 1747 et une reconstitution de 1734, où les éléments principaux semblent avoir été correctement observés mais leur agencement fut idéalisé autour d’une simple cour quadrangulaire, au lieu de deux cours successives.

Wace relata en détail sa construction suivie immédiatement du premier assaut du comte de Chartres15. Richard l’aurait fait garnir d’ouvrages de terre et de bois (fossés et palissades), construction rapide et économique, ainsi que de mortier et de pierres taillées. De leur position dominant la vallée l’Avre, les trois connétables purent suivre de loin l’avancée de l’armée chartraine. Ils se rangèrent pour la bataille devant la porte du château, Néel de Cotentin au centre, Raoul de Tosny à sa droite et Roger à sa gauche. Ce poème épique, bien que correctement documenté par les chroniques de Guillaume de Jumièges et de Robert de Torigny, reste cependant une œuvre littéraire largement postérieure aux événements, car composée dans les années 1160-1170. Wace n’a en aucun cas pu décrire le tout premier château de Richard, détruit en 1040. La description de ce château, apparemment à accès unique, a plus certainement été reconstituée idéalement à partir de toute forteresse contemporaine du royaume anglo-normand. Le château, reconstruit parle roi de France et progressivement modernisé, résista jusqu’à la guerre de Cent Ans malgré sa prise par les Anglais en 1417. Il fut détruit par un incendie en 1492 et restauré en 1546 par la famille Le Veneur, peut-être d’après des plans de Jean Goujon et de Philibert Delorme. Cœxistaient ainsi aux XVIe-XVIIIe siècles deux corps de logis d’époques différentes, plusieurs cours et jardins comprenant divers bâtiments et communs. L’ensemble fut finalement détruit en 1823 et le château reconstruit vers 1835 dans un style néoclassique très épuré.












rempart









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