Dénomination : Donjon
Localisation : 45680, Dordives,
département du Loiret.
Région : Centre Val-de-Loire
Année de construction : XII e Siècle.
Anciennement : Donjon de château-fort
Année de destruction ou démolition du donjon :
Des vestiges existent encore.
Le donjon possédait des escaliers à vis aux murs Nord et Ouest ainsi que dans la tour d'angle Nord-est, le mur Sud, la plus grande partie de celui de l'Est et les trois autres tours ne dépassaient pas le premier étage. Du bas jusqu'au sommet du premier étage, le donjon était construit de pierre de taille de petite taille presque carrées, aux assises très régulières et à joints moyen, renforcées aux encoignures des tours et des murs droit, par un chaînage vertical harpé en pierre de taille plus grosses. L'on peut y retrouver des trous de boulins.
Le second étage, fait de pierre de taille irrégulières, plus grosses et plus rectangulaires, apparaît comme une reprise postérieure ou un surélévement de la première construction, aucun trou de boulins n'est présent.
Les ouvertures sont de deux sortes ; fenêtres et meurtrières, ces dernières sont de deux types différents. Les murs atteignant le second sont percés, au centre des façades, d'une grande fenêtre sous arc plein cintre, une autre percée existe au premier étage du mur Nord.
Les meurtrières, aménagées dans les murs et les tours des deux premiers niveaux, sont d'un aspect un peu particulier et peu fréquent ; à double ébrasement, profond et étroit à l'intérieur, court et évasé vers l'extérieur, munis, vers l'extérieur d'un encadrement de grandes pierres, le sommet et la base étant taillés dans un seul bloc. La fente, quand à elle, mesure environ 0,70m de haut, elle semble plus décorative qu'efficace, les pierres de taille de leur encadrement externe n'ont pas des liaisons très homogènes avec les lits des pierres du mur. Elles ne datent pas de la même époque et ont sans doute été aménagées plus tardivement que l'ensemble du donjon. Il en existe deux ou trois du coté du mur Sud et au centre de chacun des autres murs, au même niveau, une vers l'extrémité ouest du mur Nord, au premier étage, une vers la base de la tour Sud-Est, quatre dans la tour Nord-Est, à différents niveaux, et deux dans la tour Nord-Ouest. Une grande partie a été percée au rez-de-Chaussée, ce qui est bien rare à l'époque romane du côté, un seuil maçonné accueille ce niveau. La forme de ces persements et de leurs emplacements, les meurtrières et la porte révèlent un remaniement postérieur à la construction du gros-oeuvre.
Les meurtrières du deuxième, niveau reconstruit vraisemblablement après les bases, sont d'un type différents des premières ; elles se dessinent sous de longues fentes minces au nu du mur longues d'environ un mètre.
C'est sur la tour Nord-Est qu'elles apparaissent, au premier, une dans la diagonale du carré de l'ensemble, les deux autres presque dans l'angle intérieur de la tour, l'une sur le mur Nord, l'autre sur le mur Est.
Les courtines ont un tracé parfaitement rectiligne, et atteignent 2 mètres d’épaisseur en moyenne. Elles étaient totalement aveugles à l’origine. Chaque courtine était couronnée par un chemin de ronde défendu vers l’extérieur par un parapet crénelé, dont les traces sont bien visibles sur certaines tours.
La porte, ménagée entre deux tours, était défendue par un assommoir, une herse dont la rainure est encore bien visible, et une paire de vantaux.
Matériaux : Pierre, pierre de taille
Historique :
A l'origine, ce château-fort était un camp romain. Celui-ci fut fortifié par la suite, ce qui explique la situation de cette forteresse dans un affaissement et non sur un promontoire comme la plupart des château-forts. La terre appartenait dès le XIe siècle, à la famille Clément, qui donna une lignée de maréchaux de France de 1190 à 1265. Cette famille, apparentée aux Courtenay Voisins, possédait ici, sans nul doute, une résidence fortifiée qui fût amplement modernisée par son membre le plus célèbre, Henri, maréchal de Philippe Auguste, c'est à lui sans doute que l'on doit la grande enceinte carrée du château dépassant 60 mètres de côté. Il est permis de penser que ce donjon décentré au milieu de celle-ci, sans rapport avec elle, serait dû plutôt à Robert III Clément, père du maréchal et précepteur du fils de Louis VII, futur Philippe II, qui fut seigneur de Mez.
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Dordives
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