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lundi 26 septembre 2022

Fiche historique, les châteaux. Saint-Cloud














A deux pas de la capitale face à Boulogne-Billancourt sur un plateau calcaire long d'une vingtaine de kilomètres qui suit la forme de la Seine un peu plus en hauteur de Le plessis-Robinson à Vaucresson,  placé là entre Paris et Saint-Germain-en-Laye, Saint-Cloud, ville royale est couronnée de châteaux de renoms tels Versailles, Meudon, Saint-Germain. Le château vit nos princes et nos rois y dormir ou s'y installer.

 







Dénomination : Château

Localisation :  Saint-Cloud, 92 210
Département des Hauts-de-Seine.

Région : L'Ile-de-France




 Le château de Saint-Cloud était un château royal situé à Saint-Cloud sur un site surplombant la Seine. Il fut bombardé et incendié pendant la guerre franco-allemande de 1870, il ne subsiste que le parc de 460 hectares, dénommé officiellement « domaine national de Saint-Cloud ». 
Le palais de Saint-Cloud fut bâti en 1660 par Lepautre et Girard sur l' emplacement de la villa de Gondi achetée de Barthélemy Hervard contrôleur des finances d' une manière assez plaisante.

 A la suite d' une fête donnée par Hervard à Louis XIV et à Mazarin celui-ci demanda au Turcaret qui avait sur la conscience de nombreuses malversations ce que lui avait coûté cette splendide habitation, cent mille écus répondit Hervard pensant qu' il était prudent de diminuer sa fortune. Le lendemain un contrat de vente lui était signifié pour ainsi dire "au nom du roi" et le contrôleur général dut céder pour ce prix dérisoire sa villa qui lui avait coûté plus de deux millions. Monsieur fit de Saint-Cloud auquel il avait annexé successivement un certain nombre de propriétés voisines une habitation princière. Jaloux des merveilles que son frère venait de faire surgir des fondrières de la forêt de Versailles, il voulut avoir lui aussi entre autres choses une galerie d' Apollon. Il manda de Rome Mignard qu' il posa en rival de Lebrun et lui commanda ces magnifiques peintures qui ont rendu célèbre la grande galerie du château de Saint-Cloud. Lenôtre fut chargé de dessiner les jardins et Lepautre construisit la fameuse cascade du parc. 


En 1855




Après être resté plus d' un siècle dans la famille d' Orléans Saint- Cloud fut acquis le 24 octobre 1784 par Marie Antoinette qui en fit remanier presque de fond en comble les dispositions par l' architecte Micque. Aux grands appartements d' imposant aspect succédèrent de jolis petits boudoirs discrets et parfumés, le château fut agrandi considérablement, on combla les fossés et l' on détruisit les murailles qui lui donnaient l' aspect d' une petite forteresse d' opéra comique. Par la suite, après la mort de Louis XVI la Convention, par un arrêté en date du 16 floréal an II, déclara que le domaine de Saint-Cloud serait réservé comme lieu d' agrément pour les citoyens de la capitale. Le 18 mai 1804 dans la galerie d' Apollon Bonaparte était proclamé empereur des Français. Le 10 avril 1810 on y célébrait son mariage avec l' archiduchesse d' Autriche Marie-Louise. Le premier consul avait transformé une seconde fois le château et avait fait disparaître les boudoirs élevés par Micque. Saint-Cloud fut la résidence favorite de Napoléon Ier, il la préférait à toute autre. Un grand nombre des actes les plus importants de son règne sont signés, de ce château les chancelleries disaient alors le cabinet de Saint-Cloud comme autrefois le cabinet de Versailles.

C'est de Saint-Cloud où a été déclaré la guerre à la Prusse lors d'un conseil des ministres le 18 juillet 1870, que le 28 juillet 1870 Napoléon III part pour l'armée. Dans les semaines suivantes, les plus belles œuvres d'art du château sont transférées au Mobilier national et au palais du Louvre. Le 21 septembre 1870 le château est investi par les troupes prussiennes qui, le 1er octobre, en chassent le régisseur du domaine et son personnel. Devenu quartier-général de l'armée allemande, le château est incendié le 13 octobre 1870, alors qu'il est la cible de canons français postés au fort du Mont-Valérien pendant le siège de Paris. Après la guerre, Saint-Cloud reste à l'état de ruines pendant plus de vingt ans, jusqu'à ce qu'elles soient rasées en 1892.   







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Vue depuis le haut de l'escalier















samedi 10 septembre 2022

Fiche historique, les édifices. Feigneux







Fiche N° 2







Eglise fortifiée

Dans la vallée de l'Automne, cette église du XIIe siècle dominée par une tour massive, à la fois clocher et ouvrage de défense est  arrimée proche de Crépy-en-Valois et au sud de Compiègne, à deux pas du département limitrophe l'Aisne.








Localisation : 60 800  Feigneux 
département de l'Oise

Région : Hauts-de-France  



Située dans la partie nord du bourg dite Feigneux-bas, grande-rue (RD 50). Elle est bâtie sur une butte aménagée ou terrasse, qui domine la rue de trois mètres environ grâce à un mur de soutènement, et est accessible par un escalier depuis le centre du village, au sud, et par un chemin en pente depuis le monument aux morts à l'entrée nord du village. Orientée avec grande exactitude, l'église suit un plan cruciforme très simple et presque symétrique, mais les collatéraux du nord et du sud ne sont pas stylistiquement homogènes, et la première travée du bas-côté nord est la base du clocher.
La façade occidentale remonte en partie à la période romane, et ceci entre l'un des contreforts méridionaux du clocher englobé dans le mur (exclu) et les deux contreforts plats à l'ancien angle sud-ouest de la nef (inclus), jusqu'à mi-hauteur de la fenêtre haute environ (un peu plus à gauche, un peu moins à droite). Cette partie de la façade est soigneusement appareillée en pierre de taille, avec des joints très minces. Tout le reste de la façade est appareillé en petits moellons irréguliers, sauf le pourtour de la fenêtre haute de la nef, qui est mouluré d'une gorge, et le rampant droit du pignon. L'on peut ainsi nettement distinguer le contrefort plat roman englobé dans le mur occidental du bas-côté sud. Ce mur est aveugle, et le pignon l'est aussi.

La longueur de l'édifice est de 23,10 m dans l'œuvre (sans le porche) et la largeur est de 14,45 m entre les murs gouttereaux des bas-côtés. La base du clocher mesure 4 m de longueur et autant de profondeur. Ses murs ont 85 cm d'épaisseur. La nef et la première travée du chœur sont à deux niveaux d'élévation, avec l'étage des grandes arcades et un étage de murs aveugles. Les autres parties sont à un seul niveau d'élévation. L'ensemble de l'église est voûté d'ogives, et les voûtes sont établies sur des croisées d'ogives ordinaires à quatre branches, sauf dans l'abside.

Les différentes campagnes de construction de l'église ne sont pas documentées par des sources d'archives. Celles antérieures au XVIe siècle peuvent uniquement être déduites de l'analyse archéologique, et ont été identifiées par Dominique Vermand en 1996. Avant lui, Daniel Gibert s'est intéressé à la question

La tour se divise en cinq niveaux, les deux premiers correspondent à la première travée du bas-côté nord, et le dernier à l'étage du beffroi. Entre ces deux étages, il y en a deux autres, qui ne sont éclairés que par des fentes d'une seule assise de hauteur, presque imperceptibles à l'extérieur, mais fortement ébrasées à l'intérieur, que Daniel Gibert considère comme des meurtrières. Par conséquent, les deux étages intermédiaires deviennent des « niveaux de défense ». Chaque angle de la tour est épaulé par deux contreforts orthogonaux, qui se retraitent légèrement au niveau des deux derniers larmiers. 

En façade, le contrefort de gauche est flanqué d'une tourelle d'escalier cylindrique, qui ne dessert que le premier étage intermédiaire, à 7,85 m de hauteur, et l'étage du beffroi. Depuis le premier étage, l'on peut accéder à l'ensemble des combles de l'église, et observer l'entrée grâce à un claveau amovible portant la date de 1641 dans la voûte de la première travée.

 L'église possède un chemin de ronde au sol, elle est situé sur un tertre d'environ trois mètres de haut, il a donc fallu une nécessité impérative pour créer à ce niveau un chemin permettant d'en faire le tour. A cette époque, si l'on partait d'une porte dans le croisillon nord actuellement murée, on trouvait un passage aménagé dans le contrefort oblique de ce même croisillon puis l'on continuait jusqu'à contourné le chevet et l'on prenait un couloir traversant l'angle du croisillon sud suivi à nouveau d'ouvertures dans les contreforts du bas coté.

Ce chemin est constitué et soutenu tout au long de son parcours par un mur en moellon assurant une liaison entre les contreforts. L'examen des ouvertures souligne encore l'homogénéité de la construction du croisillon sud, de même que le couloir, le passage dans le contrefort avait été prévu au moment de l'édification alors qu'ils ont été percés après coup dans les autres contreforts. Cette disposition permet donc de rattacher chronologiquement au croisillon sud l'établissement du chemin de ronde. Le percement des contreforts du bas coté a compromis leur solidité et on a été ultérieurement obligé, probablement au XIXe siècle d'en refermer la maçonnerie et de placer des tirants métalliques.


Ce dispositif de défense est complété par la tour actuelle, dont les quatre niveaux, comme la tourelle qui les desservent, comportent des meurtrières. Le dernier niveau, véritable chambre de guet et de défense dotée d’une cheminée, date de 1646. 
Des tours comparables se retrouvent à Rouvres et à Thury-en-Valois. Ces aménagements s’expliquent par le climat d’insécurité qui, après la Guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion, continua de peser sur ces régions avec les troubles de la Ligue et de la Fronde.





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mercredi 7 septembre 2022

Fiche historique, les châteaux. Rozet-Saint-Albin













Blason de la France ancienne





Entre Château-Thierry et Soissons, au Sud-est de son département l'Aisne et bordée d'anciennes places fortes du moyen-âge sur une plaine se partageant en bois et culture, Rozet-saint-Albin au XVIIe siècle vit un château se bâtir. 

 







Dénomination : Château

Localisation :  Rozet-Saint-Albin, 02 210
Département de l'Aisne.

Région : Hauts-de-France






 Le château de Pringy s'abrite au pied de la falaise et au niveau du banc de tuf, il en a suivi l'orientation N.E.-S.O., et ne s'en écarte que de la largeur d'une cour étroite formant passage. Aucun vestige ne subsiste du manoir médiéval. Les éléments les plus anciens sont tournés vers la falaise et présentent des sections obliques sans caractères architecturaux, qui ne remontent guère au de-là du début du XVIIe siècle. Seule une tourelle carrée, d'âge voisin, éclairée par deux niveaux de petites meurtrières, témoigne d'un souci défensif qu'on conservait encore dans les manoirs du XVIe siècle.
La noblesse du Valois avait au XVIe siècle peuplé de manoirs toute la périphérie de la forêt de Retz, ce n'est que vers le milieu du XVIIe siècle que l'émulation gagna le seigneur de Pringy, un Saveuse. Dernier venu dans le mouvement et Père des manoirs révolue, l'architecte lui bâtira une maison de plaisance d'un genre qui est peu répandu dans la région. Les travaux furent entrepris avec souci d'économie, on devait conserver le revers du précédent local et greffer contre lui l'édifice nouveau. Celui-ci se compose d'un très long corps de logis avec étage, éclairé par deux rangées de 13 hautes fenêtres, et ce logis est flanqué par deux ailes courtes pour encadrer une cour.
La construction fut en pierre du pays, avec harpes (non saillantes) les intervalles moellonés cachés par le crépi ocré, caractéristique du pays d'Orxois. Les accès étaient ouverts dans les ailes, qui aussi contenaient les escaliers. L'aile de gauche garde encore son impressionnant escalier à balustres de bois, qui se poursuit jusqu'aux combles. Toute l'oeuvre est d'une très grande simplicité, mais non pas dépourvue d'harmonie. C'est une création de genre Louis XIII où l'on a négligé les rituels de surélèvement, lucarnes de pierre et toitures élancées. Peu de transformations ont depuis été apportées, sinon qu'au milieu du logis, il a été pratiqué un large vestibule, dans lequel on a placé un escalier monumental de pierre, avec rampes de fer forgé d'époque Louis XIV. Au palier de l'étage on montre la porte qui ouvrait à l'oratoire domestique qui débordait sur l'extérieur.

cette chapelle se trouve d’ailleurs signalée par Houllier en 1783. C‘est enfin pour répondre à cet escalier qu’on a, en façade, plaqué l’avant-corps surmonté d’un fronton. Derrière le château on a tenu à donner à la falaise plus de coquetterie et plus de solidité, on l’a revêtue d‘un haut mur de grès, épaulé de contreforts. Les nombreuses boves qu’elle recèle ont été perforées avec soin, elles sont profondes, larges, avec voutes en cintre ; elles servaient de dépendances à usages variés. L’une près du colombier montre deux rangs de niches, ce dut être un poulailler. Les boves se poursuivent dans la basse-cour. La basse-cour ou ferme jouxtait le château à sa gauche. La clôture existe encore mais les bâtiments ruraux ont disparu, le colombier seulement a été conservé. C‘est une tour carrée de pierre, de même âge et mode de construction que le château, elle possède deux ceintures de larmiers, ses côtes ont 7 mètres et sa hauteur sous corniche en atteint.
Il est exceptionnel de rencontrer un colombier de cette importance. Au devant de la cour d’honneur, le tapis de verdure s’incline au moyen de terrasses jusque les rives de la rivière d’Ourcq, distante de 90 mètres. 







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vendredi 2 septembre 2022

Fiche historique, les châteaux. Chaumont-sur-Loire















Enfilée dans la vallée du Cher, là tout proche des bords de Loire dominant le village sur le plateau de Pontlevoy entre Amboise et Blois au centre du département, Chaumont-sur-Loire se fond dans un paysage aux abords bigarrés bordée de coteaux, de vignes, d'espaces boisés et d'un aspect de gâtine au-delà.. La commune possède un magnifique château aux allures renaissance-médiéval que le temps a forgé, scindé en une merveille actuelle... 

 







Dénomination : Château

Localisation :  Chaumont-sur-Loire, 41 150
Département du Loir-et-Cher.

Région : Centre-Val-de-Loire






Au Xe siècle, Eudes 1er, comte de Blois, implante une forteresse pour protéger Blois des attaques de Foulques Nerra, comte d’Anjou. Le chevalier normand Gelduin reçoit Chaumont et fait consolider la forteresse. Son fils et successeur Geoffroy, sans enfant, choisit pour héritière sa petite nièce, Denise de Fougères qui épouse en 1054 Sulpice 1er d’Amboise. Le château passe ainsi dans la famille d’Amboise pour cinq siècles.

Quelques temps plus tard, Louis XI fait brûler et raser Chaumont en 1465 pour punir Pierre d’Amboise de s’être révolté contre le pouvoir royal lors de la « ligue du bien public ». Peu après, ses terres lui sont restituées, r
entrée en grâce, la famille d'Amboise est autorisée à reconstruire le château. C'est son fils Charles Ier d'Amboise qui l'entreprend de 1469 à 1481 en édifiant notamment l'aile nord, faisant face à la Loire, aujourd'hui disparue et l'aile ouest, encore existante. Le petit-fils, Charles II, reconstruit lui aussi le château de 1468 à 1510.

La reine Catherine de Médicis achète Chaumont en 1550 et cède le château à Diane de Poitiers à la mort d’Henri II. A la fin du XVIe siècle, le château devient la propriété d’Henri de la Tour d’Auvergne puis sous Henri IV, le domaine échoit à Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan.



Le château

   La porte d'entrée précédée d'un double pont-levis est enserrée par deux grosses tours rondes, massives, dotées de mâchicoulis et de chemins de ronde. Contrairement à l'usage, le donjon central est abandonné au profit de la tour ouest, dite tour d'Amboise, destinée à planter l'étendard du seigneur des lieux. Des traces dans le mur intérieur de l'aile ouest indique qu'une galerie de charpente desservait les pièces de l'étage depuis la cage d'escalier.

Le châtelet d'entrée et l'aile orientale offrent un aspect beaucoup plus homogène que l'aile sud, jusque dans leur couronnement. Le chemin de ronde a cependant connu diverses tribulations avant de trouver son état définitif. D'après les ornements qui figurent au droit des mâchicoulis (les D entrelacés, les cors, carquois et flèches sur le châtelet d'entrée, le delta accompagné de trois anneaux sur la tour nord-est), la création en ajustement été attribuée à Diane de Poitiers, qui se serait ainsi adonnée à une charmante « fantaisie archéologique ». La réalité fut néanmoins plus complexe, l'examen permet d'en juger par étape et de rendre à chacun ce qui lui appartient.

En dépit d'une opinion autorisée, il faut ainsi rapporter à Charles II d'Amboise le couronnement du corps de logis. A la suite du démantèlement du chemin de ronde, survenu à une époque indéterminée, on avait protégé l'épaisseur de mur dégagée par cette suppression au moyen d'un appentis. Aussi pouvions-nous craindre que tout témoin de l'état antérieur ait disparu et que la restitution effectuée à la fin du XIXe siècle par l'architecte Sanson ne procède que de sa fantaisie. Au contraire du corps de logis, la tour nord-est et le châtelet d'entrée possèdent un chemin de ronde couvert, dont chaque fois le haut parapet percé d'archères et de jours en plein cintre est porté par des consoles en pyramide renversée. Derrière cette apparente unité, les écarts sont nombreux d'un lieu à l'autre. Sur la tour nord-est, les consoles saillent légèrement par rapport au nu du parapet; leur mouluration est un peu molle; quatre d'entre elles montrent des gargouilles réduites à l'état de moignons et une cinquième une gargouille demeurée intacte, dont la facture et le faciès démoniaque évoquent les productions « expressionnistes » avant la lettre de l'art flamboyant. Il découle de ces observations qu'afin de créer un chemin couvert, Diane substitua au garde-corps à hauteur d'appui ou aux merlons primitifs un haut parapet décoré de ses emblèmes, et que ce parapet porte sur les consoles pyramidantes issues de l'œuvre de Charles II d'Amboise, conservées ainsi que l'attestent leurs gargouilles résiduelles.

 Avec son plan polygonal et ses fenêtres à mouluration gothique, l'élévation désormais interne de l'étage en retrait provient elle aussi des premiers travaux. L'unité du projet de Chaumont est une caractéristique rare dans les années 1500 où nombre de châteaux « s'inventent à mesure ». Tout s'y tient et s'enchaîne dans une logique et une cohérence qui ont rétrospectivement guidé l'analyse. Certes, certaines dispositions déduites à partir de simples traces ou de situations particulières pourraient n'avoir connu, faute de temps, qu'un début d'exécution. Parfois moins encore : il en va ainsi des lucarnes à deux niveaux du corps de logis, qui semblent concerner un bâtiment idéal plutôt que la réalité passée, et dont la vraisemblance seule autorise la prudente évocation. Mais nous pouvons faire bon marché de ces éléments secondaires face aux grands traits de la conception d'ensemble et à ses formes principales. Peut-être celles-ci déroutèrent- elles d'ailleurs les constructeurs, comme tendraient à l'indiquer les insuffisances relevées çà et là dans la construction ou diverses imperfections de détail.

La fortune de certains de ses traits dans la sphère des Amboise et au-delà appelle une étude à part. Observons cependant l'ironie de l'histoire : pour restituer la coursière sur cour de l'étage supérieur, l'architecte Sanson prit entre autres modèles certains éléments des « corniches » ou coursières hautes du château de Blois, lesquelles s'inscrivent dans le sillage des réalisations de Chaumont. Implanté entre deux lieux de séjour des souverains et employant un personnel ordinairement attaché aux résidences royales, le chantier n'avait pu passer inaperçu. Indépendamment de l'audace de la grande coursière, qui devait laisser perplexe et dissuader les imitations, différents transferts de « micro-structures » en d'autres sites témoignent encore du rayonnement qu'en dépit de son inachèvement cet édifice n'a pas manqué de connaître.

Il fait l’objet de classements au titre des monuments historiques par la liste de 1840, ainsi qu'en 1937 et 1955.








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