Dénomination : Château-fort, puis château
Localisation : 18500, Mehun-sur-Yèvre, département du Cher.
Région : Centre-Val-de-Loire
Année de construction : IXe siècle....
L'architecture :
La forteresse dessine un étroit trapèze planté sur une éminence rocheuse, flanqué aux angles de tours cylindriques. La plus grosse tour, la seule qui soit intégralement conservée, trône dans l'angle nord et faisait office de donjon. Elle possède un diamètre de 12 m et à son sommet une jolie couronne de mâchicoulis moulés à motifs végétaux et trilobés. Les niveaux intérieurs sont voûtés en pierre. Des arrachements de courtines se lisent encore sur sa face est. C'est là, au-dessus de la porte, que se trouvait suspendue entre ciel et terre la merveilleuse chapelle construite par Jean de Berry. Il s'agit d'un agencement absolument unique dans toute l'architecture castrale médiévale. La tour ouest est la seule des autres tours qui soit partiellement préservée. Elle est éventrée sur toute sa hauteur, mais donne encore une idée assez nette de sa splendeur passée. Les deux autres tours sont aujourd'hui dérasées. Leurs bases talutées pleines ont toutefois subsisté et témoignent nettement des origines philippiennes de la construction primitive. A l’intérieur de la Tour, quatre salles conservent une remarquable collection d’objets archéologiques, de gravures, de reproductions de miniatures, témoins à la fois des grandes heures du Château et de la vie quotidienne de la cité médiévale de Mehun-sur-Yèvre. Sont à observer notamment les magnifiques carreaux de pavement bleu cobalt, référencés comme étant les premiers « bleus de France ». Les 168 marches permettant d’accéder au sommet de la Tour réservent une surprise : un panorama inattendu, dont la Cathédrale Saint-Etienne de Bourges inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Il subsiste quelques témoignages picturaux de ce que fut Mehun-sur-Yèvre au temps de sa grandeur. Le plus significatif est sans aucun doute la célèbre enluminure tirée du livre d'heures connu sous le nom de Très Riches Heures du duc de Berry, réalisée par les frères de Limbourg au début du XVe siècle. Ce chef-d'œuvre du XVe siècle est aujourd'hui conservé au musée Condé de Chantilly. Une scène représentant la Tentation du Christ reproduit sans doute assez fidèlement le château à l'apogée de sa gloire. Les tours, fines et élégantes, s'élancent vers le ciel avec leurs toitures en poivrière, leurs clochetons et leurs pinacles. La chapelle gothique finement ouvragée et les sommets des tours ressemblent à de l'authentique dentelle de pierre. Il est également à noter que le château connut encore de légères modifications à la fin du XVe siècle afin de l'adapter sommairement aux armes à feu.
Les belles fenêtres gothiques à meneaux géminés, le couronnement de mâchicoulis avec ses corbeaux supports ornés de feuillages, les hautes salles voûtées et les cheminées (restaurées) appartiennent à la résidence de Jean de Berry construite à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle.
Les frères de Dammartin, architectes, André Beauneveu de Valenciennes, et vraisemblablement Jean de Cambrais, maîtres sculpteurs, ont œuvré à l’ordonnancement des bâtiments et aux riches décors des appartements, de la salle d’apparat et surtout de la chapelle.
Des superstructures en dentelles de pierre couronnaient les terrasses des tours, en rappelant les remplages sculptés des baies de la chapelle, comme autant de lanternes de verre et de lumière.
Cette résidence, telle une châsse richement ornée et dorée dans ses faîtages renfermait des collections et des œuvres incommensurables auxquelles s’ajoutaient un cabinet de curiosité, une bibliothèque et une ménagerie.
Abandonné, il fut frappé par la foudre puis démantelé au XVIIe siècle. Les vestiges furent vendus à la Révolution à un marchand de matériaux. Les murs étaient composés de deux parements en pierre de taille ou en moellon, remplis d'un blocage de débris de pierre et de silex. Les voûtes du sous-sol sont en berceau surbaissé ; celles des salles du donjon, sur croisées d'ogives.
Historique:
Au XIVe siècle, le château de Mehun-sur-Yèvre, à quelques kilomètres de la ville de Bourges (département actuel du Cher), est une des résidences du duc Jean de Berry (1340-1416), troisième fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg (Bon, 1992). C'est en 1367 que le duc de Berry entreprit les travaux de construction du château de Mehun-sur-Yèvre sur les infrastructures d'édifices à vocation défensive ayant appartenu aux princes et seigneurs de Mehun, Courtenay et Artois.
Charles VII s’installe à Mehun, la cité est ville royale. Oui, certes, mais ce n’est pas grâce à Charles que Mehun est une cité royale ; il n’a fait que confirmer les privilèges qui avaient été accordés par ses prédécesseurs. C’est la confiscation des biens de Robert III d’Artois (Cf. ci dessous) qui, en 1332, apporte le fief de Mehun dans le domaine royal. Par la redistribution de ce bien en gratification à de puissants personnages, la cité va connaître des seigneurs d’importance comme, le patriarche d’Alexandrie, le duc de Normandie (futur Jean II le Bon), Jean de Bohême (grand-père de Jean de Berry et père de Bonne de Luxembourg, la femme de Jean II), ainsi que le futur Charles V en tant que Dauphin de France.
Le marquis de Villeneuve Cet homme, contemporain de la Révolution Française, devient préfet du Cher en 1816. C’est lui qui rachète les ruines du Château de Mehun-sur-Yèvre, devenant dès lors la propriété de la municipalité. En tant que préfet, il favorisera également l’essor des manufactures de porcelaine dans le département. Le donjon, profondément restauré au XIXème siècle, abrite aujourd’hui le musée Charles VII, où l’on découvre un peu de ce qu’avait pu être la vie au Moyen Âge.
Le château
Vers le IXe siècle, une première fortification semble exister (des fouilles récentes le prouvent).
Au XIIe siècle, une forteresse est construite par la puissante famille Courtenay.
En 1332, Robert III d'Artois, héritier de la famille Courtenay est banni. Ses terres sont annexées au Royaume de France. Le domaine est donné par le Roi Philippe VI de Valois à Jean de Luxembourg, Roi de Bohème. Mais la même année, le fils de Philippe VI (le futur roi Jean II le bon) épouse la fille du roi de Bohème. Mehun retourne dans le domaine Royal de France.
En 1360, Jean II le bon donne le Berry en apanage à son 3e fils. Ce nouveau Duc de Berry est un grand combattant mais surtout un homme lettré passionné d'art et de culture.
En 1367, Jean Ier Duc de Berry ordonne le début des travaux de modernisation des défenses et d'embellissement du château médiéval. Guy de Dammartin est l'architecte; André Beauneveu et Jean de Cambrai sont les sculpteurs.
En 1390, les travaux extérieurs semblent terminés, mais commencent les réalisations d'habitation.
En 1414, durant la guerre entre Armagnac et Bourguignon, le Duc de Guyenne quitte Paris et se réfugie au château de Mehun.
En 1416, Jean Ier Duc de Berry meurt, il ne verra pas la fin des travaux. Le Duc ayant reçu le Berry en apanage, le château revient dans le domaine Royal.
En 1417, le château est si luxueux et prestigieux qu'il devient l'une des résidences préférées des Rois. En 1429, la ville de Mehun reçoit Jeanne d'Arc après le couronnement du roi à Reims. La légende prétend que certains plans des futures batailles contre les "Anglois" ont été décidés dans le château. En 1461, le roi Charles VII décède au château de Mehun. A partir du 16ème, les rois délaissent Mehun au profit des châteaux de la vallée de la Loire.
En 1550, un incendie dû à la foudre ravage une partie du château.
A partir de 1562, les guerres de Religions n'épargnent pas les bâtiments.
Au XVIIe siècle, le château est partiellement démantelé.
Vers 1792, les révolutionnaires réquisitionnent le château comme bien national. Le saccage commence et sonne le glas de ce prestigieux monument.
En 1817, un arrêté préfectoral donne la ruine à la ville de Mehun sur Yèvre.
En 1840, les ruines sont classées aux Monuments Historiques.
Au XXe siècle, des travaux de consolidation sont entrepris. Un musée est installé dans le tour.
Au XXIe siècle, la découverte de l'extérieur de la ruine et du site est libre et gratuite. L'entrée du musée (l'intérieur de la tour) est payante.
C’est aussi dans ce château que Jeanne d’Arc reçut ses lettres de noblesses, de plus, Louis XI encore Dauphin y fut un temps prisonnier. Ce château servit de carrière, on retrouve encore dans Mehun, de vieilles maisons qui contiennent des pierres du château dans leurs murs. A propos de Mehun, le chroniqueur Jean Froissart déclarait sans ambages qu'il s'agissait de " l'une des plus belles demeures du monde. "
Le duc Jean de Berry, à sa fuite de Paris en 1418, chassé par les Bourguignons, s’installa dans son nouveau domaine du Berry. Décédé en 1416, le duc Jean de Berry et ses somptueuses résidences étaient encore dans toutes les mémoires. Celui qui n’est pas encore le roi de France, encore adolescent, tombe amoureux de Mehun-sur-Yèvre, de la quiétude que l’on peut y trouver dans la période trouble de la Guerre de Cent Ans. Il y habitera dès lors régulièrement, amenant avec lui sa Cour, dont fait partie la belle Agnès Sorel, favorite du roi.
C’est au château de Mehun-sur-Yèvre qu’il anoblira Jeanne d’Arc en 1429, pendant le séjour de la Pucelle d’Orléans dans la région. Elle préférait résider en dehors de la Cour du Roi, comme dans cette maison encore visible aujourd’hui à Mehun-sur-Yèvre, alors propriété du chirurgien Renaud Thierry.
Vers la fin de sa vie, Charles VII choisit de vivre dans son château, autant par amour de sa propriété que par peur d’être victime d’empoisonnement, ses ennemis étant nombreux. La ville de Mehun-sur-Yèvre est une ville « Johannique », c’est-à-dire membre d’une association qui a pour but de promouvoir et de protéger l’image de Jeanne d’Arc. J’ai un sentiment mitigé sur Jeanne d’Arc.
Les vestiges du château se réduisent aujourd'hui à la grosse tour (donjon) et à quelques pans de murs. Quelques indices de ce qu'était l'édifice du temps de sa splendeur ; ainsi dans le livre des « Très Riches Heures du duc de Berry » se trouve une enluminure représentant le château au début du XVe siècle dans son intégralité et servant de décor à la « Tentation du Christ ». Les vestiges encore visibles aujourd'hui, datent pour l'essentiel du XIVe siècle. Il fut alors remodelé entre 1367 et 1390 pour le duc Jean de Berry par l' architecte Guy de Dammartin pour en faire une résidence luxueuse. Le décor sculpté est dû aux ateliers d' André Beauneveu et de Jean de Cambrai[2]. Largement ruiné depuis le XVIIIe siècle, ce fut l’un des plus excentriques châteaux gothiques.
Des superstructures en dentelles de pierre couronnaient les terrasses des tours, en rappelant les remplages sculptés des baies de la chapelle, comme autant de lanternes de verre et de lumière.
Cette résidence, telle une châsse richement ornée et dorée dans ses faîtages renfermait des collections et des œuvres incommensurables auxquelles s’ajoutaient un cabinet de curiosité, une bibliothèque et une ménagerie.
Abandonné, il fut frappé par la foudre puis démantelé au XVIIe siècle. Les vestiges furent vendus à la Révolution à un marchand de matériaux. Les murs étaient composés de deux parements en pierre de taille ou en moellon, remplis d'un blocage de débris de pierre et de silex. Les voûtes du sous-sol sont en berceau surbaissé ; celles des salles du donjon, sur croisées d'ogives.
Matériaux : Pierre
Historique:
Au XIVe siècle, le château de Mehun-sur-Yèvre, à quelques kilomètres de la ville de Bourges (département actuel du Cher), est une des résidences du duc Jean de Berry (1340-1416), troisième fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg (Bon, 1992). C'est en 1367 que le duc de Berry entreprit les travaux de construction du château de Mehun-sur-Yèvre sur les infrastructures d'édifices à vocation défensive ayant appartenu aux princes et seigneurs de Mehun, Courtenay et Artois.
Charles VII s’installe à Mehun, la cité est ville royale. Oui, certes, mais ce n’est pas grâce à Charles que Mehun est une cité royale ; il n’a fait que confirmer les privilèges qui avaient été accordés par ses prédécesseurs. C’est la confiscation des biens de Robert III d’Artois (Cf. ci dessous) qui, en 1332, apporte le fief de Mehun dans le domaine royal. Par la redistribution de ce bien en gratification à de puissants personnages, la cité va connaître des seigneurs d’importance comme, le patriarche d’Alexandrie, le duc de Normandie (futur Jean II le Bon), Jean de Bohême (grand-père de Jean de Berry et père de Bonne de Luxembourg, la femme de Jean II), ainsi que le futur Charles V en tant que Dauphin de France.
Le marquis de Villeneuve Cet homme, contemporain de la Révolution Française, devient préfet du Cher en 1816. C’est lui qui rachète les ruines du Château de Mehun-sur-Yèvre, devenant dès lors la propriété de la municipalité. En tant que préfet, il favorisera également l’essor des manufactures de porcelaine dans le département. Le donjon, profondément restauré au XIXème siècle, abrite aujourd’hui le musée Charles VII, où l’on découvre un peu de ce qu’avait pu être la vie au Moyen Âge.
Le château
Vers le IXe siècle, une première fortification semble exister (des fouilles récentes le prouvent).
Au XIIe siècle, une forteresse est construite par la puissante famille Courtenay.
En 1332, Robert III d'Artois, héritier de la famille Courtenay est banni. Ses terres sont annexées au Royaume de France. Le domaine est donné par le Roi Philippe VI de Valois à Jean de Luxembourg, Roi de Bohème. Mais la même année, le fils de Philippe VI (le futur roi Jean II le bon) épouse la fille du roi de Bohème. Mehun retourne dans le domaine Royal de France.
En 1360, Jean II le bon donne le Berry en apanage à son 3e fils. Ce nouveau Duc de Berry est un grand combattant mais surtout un homme lettré passionné d'art et de culture.
En 1367, Jean Ier Duc de Berry ordonne le début des travaux de modernisation des défenses et d'embellissement du château médiéval. Guy de Dammartin est l'architecte; André Beauneveu et Jean de Cambrai sont les sculpteurs.
En 1390, les travaux extérieurs semblent terminés, mais commencent les réalisations d'habitation.
En 1414, durant la guerre entre Armagnac et Bourguignon, le Duc de Guyenne quitte Paris et se réfugie au château de Mehun.
En 1416, Jean Ier Duc de Berry meurt, il ne verra pas la fin des travaux. Le Duc ayant reçu le Berry en apanage, le château revient dans le domaine Royal.
En 1417, le château est si luxueux et prestigieux qu'il devient l'une des résidences préférées des Rois. En 1429, la ville de Mehun reçoit Jeanne d'Arc après le couronnement du roi à Reims. La légende prétend que certains plans des futures batailles contre les "Anglois" ont été décidés dans le château. En 1461, le roi Charles VII décède au château de Mehun. A partir du 16ème, les rois délaissent Mehun au profit des châteaux de la vallée de la Loire.
En 1550, un incendie dû à la foudre ravage une partie du château.
A partir de 1562, les guerres de Religions n'épargnent pas les bâtiments.
Au XVIIe siècle, le château est partiellement démantelé.
Vers 1792, les révolutionnaires réquisitionnent le château comme bien national. Le saccage commence et sonne le glas de ce prestigieux monument.
En 1817, un arrêté préfectoral donne la ruine à la ville de Mehun sur Yèvre.
En 1840, les ruines sont classées aux Monuments Historiques.
Au XXe siècle, des travaux de consolidation sont entrepris. Un musée est installé dans le tour.
Au XXIe siècle, la découverte de l'extérieur de la ruine et du site est libre et gratuite. L'entrée du musée (l'intérieur de la tour) est payante.
C’est aussi dans ce château que Jeanne d’Arc reçut ses lettres de noblesses, de plus, Louis XI encore Dauphin y fut un temps prisonnier. Ce château servit de carrière, on retrouve encore dans Mehun, de vieilles maisons qui contiennent des pierres du château dans leurs murs. A propos de Mehun, le chroniqueur Jean Froissart déclarait sans ambages qu'il s'agissait de " l'une des plus belles demeures du monde. "
Vers la fin de sa vie, Charles VII choisit de vivre dans son château, autant par amour de sa propriété que par peur d’être victime d’empoisonnement, ses ennemis étant nombreux. La ville de Mehun-sur-Yèvre est une ville « Johannique », c’est-à-dire membre d’une association qui a pour but de promouvoir et de protéger l’image de Jeanne d’Arc. J’ai un sentiment mitigé sur Jeanne d’Arc.
Les vestiges du château se réduisent aujourd'hui à la grosse tour (donjon) et à quelques pans de murs. Quelques indices de ce qu'était l'édifice du temps de sa splendeur ; ainsi dans le livre des « Très Riches Heures du duc de Berry » se trouve une enluminure représentant le château au début du XVe siècle dans son intégralité et servant de décor à la « Tentation du Christ ». Les vestiges encore visibles aujourd'hui, datent pour l'essentiel du XIVe siècle. Il fut alors remodelé entre 1367 et 1390 pour le duc Jean de Berry par l' architecte Guy de Dammartin pour en faire une résidence luxueuse. Le décor sculpté est dû aux ateliers d' André Beauneveu et de Jean de Cambrai[2]. Largement ruiné depuis le XVIIIe siècle, ce fut l’un des plus excentriques châteaux gothiques.
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* L'histoire sur le site de la ville
Carreaux glaçurés provenant d'un château du Duc de Berry
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