Dénomination : Château-fort
Localisation : 02290, Ambleny,
département de l'Aisne.
Région : Hauts-de-France (Picardie)
Année de construction : XIIe Siècle.
Architecture :
De cette petite forteresse ne subsiste plus que le donjon. Son plan est très voisin de celui d'Etampes dont il s'inspire peut-être, sans que la filiation soit possible à établir. Il est constitué de quatre tourelles cylindriques reliées par de brèves courtines. Conservé sur une bonne vingtaine de mètres, on y pénétrait autrefois par une porte percée en hauteur.
Un net ressaut découpe les façades au-dessous du niveau de l'accès. Les bases sont assez nettement talutées, annonçant en cela l'architecture philippienne. Il était découpé en trois volumes planchéiés et les communications verticales s'effectuaient soit par des escaliers percés dans l'épaisseur des murs, soit par des escaliers de bois.
Pourvu de latrines, il offrait toutes les commodités possibles à cette époque. Son sommet était autrefois doté d'un parapet crénelé. Ambleny est l'une des rares structures aux formes très arrondies du XIIe siècle. Sa structure est obtenue grâce à quatre cylindres accolé.
Si nous en jugeons en effet par des constructions analogues, nous verrons qu'on se contestait d'enfermer de murs de sept à huit mètres de hauteur une enceinte très éxigüe flanquée de tours à interval régulier toujours précéder d'un large fossé pour en défendre l'accès. Au centre ou à l'une des extrémités, était placée une tour maîtresse plus forte, plus élevée, que les autres que l'on qualifiait pour cela du titre de donjon, disposition que nous retrouvons à Coucy à Vic sur Aisne et ailleurs. Or c'est évidemment ce qui a eu lieu pour Ambleny, sa nature de forteresse du second ordre, sa dépendance de Pierrefonds les fragments de remparts qui subsistent au Nord, les substructions mises à jour à l'Ouest, où se trouvait très probablement le principal corps de logis, tout porte à admettre qu'il a dû en être nécessairement ainsi.
D'après les renseignements de M Liénard, le château se composait d'une grosse tour et de cinq tourelles, deux ont été détruites ainsi que la porte flanquée de deux tourelles en 1793, une autre a été démolie par le propriétaire. Chacune de ces tours occupait l'angle des fortifications au Sud et à l'Est, la partie Ouest était défendue par le corps de logis flanqué de contreforts triangulaires.
Le donjon était terminé à la hauteur de l'entablement à trente mètres environ du sol par une plate forme munie d'un parapet crénelé, quatre échauguettes s'élevaient en flèches circulaires très aiguës et couronnaient les tourelles angulaires.
Le milieu était couvert par un pavillon qui avait pour bases les parties rectilignes des murs. L'entrée principale se trouvait à l'Est vers l'église.Les murs crénelés étaient garnis de vigoureux éperons comme celui qui étaye encore l'angle du rempart Nord-Ouest.
Ces constructions militaires très variées, revêtues quelquefois de bastions avancés se rattachaient souvent à la chemise, ou enveloppe extérieure, du donjon. Un fossé, ou un canal de dix mètres, était creusé en avant des fortifications. C'est au centre de ce plateau retranché que fut bâti l'imposant donjon qui subsiste encore grâce à sa solidité et au peu d'avantage qu' a présenté sa destruction à toutes les époques.
Le donjon
Pour vous faire une idée nette et précise du plan de cette tour, rappelez vous l'antique donjon du château d' Etampes, vous trouverez beaucoup de ressemblance une sorte d' affinité entre ces deux constructions. On peut même ajouter que celle-ci est bien préférable an point de vue de la régularité du plan et de sa belle conservation extérieure, Le donjon d Ambleny, composé de la réunion de quatre tours cylindriques rapprochées construite de manière à laisser cependant une portion de mur rectiligne entre chacune d'elles, forme une espèce de quadrilatère régulier cantonné à ses angles d'une tour engagée et demi sphérique. Cet agencement présente une certaine analogie avec ces gros piliers d'églises flanqués de colonnes cylindriques, avec cette différence toutefois qu'ici, le cantonnement a lieu aux angles tandis qu'ailleurs il occupe le beau milieu de la ligne. Il est aisé de voir quel aspect pittoresque offre une construction de ce genre, et quelle force de résistance elle doit opposer à l'ennemi puisque ses lignes, rectangulaires, se trouvant abritées par la saillie des tours, sont en partie à couvert des attaques, tandis que de leurs étroits créneaux peuvent partir des engins meurtriers. Au reste, les ouvertures étaient peu multipliées dans ces donjons, à peine y avons nous reconnu quelques fenêtres étroites, les embrasures plus larges, ne se pratiquaient que dans la partie supérieure. Encore celles que l'on voit dans le plein des murs ne remontent-elles pas toutes à l'origine de la construction, ce ne sont que des modifications que le temps ou l'usage auquel elles étaient destinées, s'est dessiné dans le temps.
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A l’intérieur comme à l’extérieur le parement est en pierre de taille soigneusement appareillée. Les assises ont la plupart du temps 32 cm de hauteur (1 pied), les blocs sont posés à bain de mortier. Le remplissage entre les deux parements est constitué par un blocage de très bonne qualité. Au nord-ouest elle s’appuie sur quelques blocs de grès qui devaient se trouver là au moment de la construction et qu’on a préféré utiliser en les retaillant plutôt que de les enlever.
Au niveau du premier étage un bandeau de section trapézoïdale délimite une réduction de 0,25 dans l’épaisseur de la paroi. Les ouvertures sont peu nombreuses et de faibles dimensions. Comme nous le verrons plus loin elles ont presque toutes été remaniées à différentes époques. Le relevé détaillé des murs du rez-de-chaussée, a permis de constater que le plan est très irrégulier, ce qui est une preuve d'archaïsme. Il est cependant très étudié : l'épaisseur des courtines est de 2 m 80 sur trois côtés; le quatrième étant le plus exposé aux coups de l'adversaire, puisque c'était celui de l'entrée, l'épaisseur est de 3 m.
Dans les tours qui, grâce à leur forme cylindrique sont plus résistantes, l'épaisseur a été limitée à 2,55 m. L'entresol, au-dessus de la voûte de la tourelle SO, se trouve un petit local d'environ 3,OO x 2,OO m qui était couvert par un plancher constitué par 6 solives de 10 X 30 reposant à chaque extrémité sur un retrait de la maçonnerie et encastrés dans les murs. Ce local, assez énigmatique, était éclairé par une minuscule fenêtre de 0,24 x 0,63. Un seul des deux redents du 1er étage est encore visible à ce niveau.
Sur la face sud-ouest on voit les arrachements d'une cloison de 0,26 m d'épaisseur qui, semble-t-il, divisait en deux cette pièce déjà exiguë. L'accès s'effectuait sans doute depuis le premier étage, à l'aide d'une échelle.
Le château était divisé pour lors en deux parties qui furent nommées; l'une le chastel, l'autre la tour, deux fiefs séparés comme à Crépy, le château et le donjon, chacun avec des seigneurs particuliers. Le fief du Donjon était nommé la forteresse du Rondail ou de Fouace.
Le donjon a été fortifié en 1140, partie restante d'une petite forteresse, classé monument historique le 24 février 1929 Fondé au milieu du XIIe siècle par le sire Dreux de Pierrefonds, le château d'Ambleny passa en 1194 à Philippe Auguste. Amblegny apparaît dans le Scripta de feodis, registre des fiefs recensant notamment les châteaux et citées fortifiées en possession de la monarchie capétienne à l'orée du XIIIe siècle. Philippe IV le Bel le revendit au siège épiscopal de Soissons en 1296.
Ce donjon, d'une conservation si parfaite, a failli cependant disparaître à la suite de la révolution de 1789. Il fût vendu en 1793 pour être démoli mais les difficultés éprouvées pour opérer cette démolition, qui ont amenés les acquéreurs dans des frais inutiles, arrêta le processus.
Matériaux : Pierre
Historique :
La terre et le village d'Ambleny appartenaient dès le Xe siècle aux chanoines de la cathédrale de Soissons qui, selon un usage général dans les communautés religieuses, prirent parmi les seigneurs voisins un avoué auquel ils en confièrent la défense.
La terre releva donc de la Châtellenie de Pierrefonds, ces Seigneurs ayant été chargés par les Chanoines de la Cathédrale de Soissons et par les supérieurs de plusieurs communautés religieuses, de présider à la conservation des domaines qu' ils avaient dans le canton. Ils placèrent à Ambleny le château-fort qui devait servir de retraite à leurs Gentilshommes et à leurs troupes.
On fonda, près du château, une église en l' honneur de Saint-Martin, on attacha à cette église des revenus qui lui furent enlevés à la suite d'une fuite par les Comtes de Soissons et par les Seigneurs de Pierrefonds.
Ambleny ou Amblegny a toujours été depuis la fin du XIe siécle jusqu' aux dernières guerres civiles un lieu fortifié. Nous parlerons pas de leurs fois pour la forteresse, le premier château d' Ambleny a été construit par les soins des premiers Seigneurs de Pierrefonds.
En l' an 1137 Renaud Comte de Soissons voulant avoir part à la fondation de l' Abbaye de Saint-Léger, abandonna la dîme du pain et du vin qu' il avait coutume de percevoir à Ambleny.
En 1155, Drogon I, Seigneur de Pierrefonds, donna à la Communauté de Valsery (ouvalfery) un lieu sis à Ambleny qu' on appellait le Château, quod caftellum vocatur, apparemment un corps de logis de l' ancien manoir seigneurial. Les Seigneurs de Pierrefonds avaient à Ambleny un Maire qui possédait un fief.
Le Chapitre de Soissons acquit ce fief en 1175, pour une somme dont l' Evêque Hugues de Champfleuri, avait fait présent en mourant.
En 1214 Philippe Auguste demanda un état des principales forteresses de son Royaume, suite à cette évaluation, le château d 'Ambleny est placé aprés celui de Pierrefonds.
II y avait, sur le territoire d' Ambleny, d' autres fiefs accompagnés d' hotels et de manoirs seigneuriaux On en remarquait deux principaux vers l'an 1215.
Les propriétaires prenaient le titre de Seigneurs d' Ambleny.
En temps de guerre , le chapitre de Soissons en confiait la défense à un capitaine. C'est ainsi qu'en 1359 il remit la gardé du château d'Ambleny à Thibaut de Moreuil , seigneur d'Arcy , aux conditions suivantes : « Ce seigneur devra se fournir en tout temps de quatre glaives étoffés, plus ou moins, et en cas d'approche de l'erinemi , garnir la forteresse d'autant de gens de guerre qu'il en pourra tenir. Le doyen et les chanoines seront reçus dans le donjon, s'ils veulent s'y retirer , et les gens du chapitre pourront se tenir dans la basse-cour, sans que ce seigneur puisse rien exiger d'eux. Pour laquelle garde le chapitre de Soissons alloue audit seigneur la somme de 400 deniers d'or à l'écu. » — Et l'année 1255, le roi Saint-Louis affranchit de la servitude tous ses hommes habitant les terres de la châtellenie de Pierrefonds dont Ambleny faisait partie.
Le donjon
La ville d'Ambleny
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Bulletin de la Société historique et archéologique de Soissons
Auteur; la Société historique et archéologique de Soissons
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