Posté à l'extrémité ouest de la cité, au sommet d'un éperon rocheux surplombant les vallées de l'Oise et de l'Ailette, le château de Coucy est un ancien château-fort construit à partir du XIIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Coucy-le-Château-Auffrique, proche de Saint-Gobain, dans le département de l'Aisne en région Picardie. Ce fut Enguerrand III, le vassal le plus puissant de la couronne de France, qui éleva cette vaste place forte, le château plus précisément.
Les ruines du château-fort font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.
Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 9 décembre 1964.
Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 9 décembre 1964.
Dénomination : Château-Fort
Localisation : Rue du Château, 02380, Coucy-le Château-Auffrique,
département de l'Aisne.
Région : Hauts-de-France (Picardie)
Année de construction : XIII e Siècle
L'architecture :
- Le Château
Le château de Coucy dut être élevé très rapidement, ainsi que l'enceinte de la ville, qui l'avoisine de 1225 à 1230. Le caractère de la sculpture, les profils, ainsi que la construction, ne permettent pas de lui assigner une date plus ancienne ni plus récente.
Le château de Coucy n'est plus une enceinte flanquée enveloppant des bâtiments disposés au hasard, ainsi que les châteaux des XIe et XIIe siècles, c'est un édifice vaste, conçu d'ensemble et élevé d'un seul jet sous une volonté puissante et au moyen de ressources immenses.
Son assiette est admirablement choisie et ses défenses disposées avec un art dont la description ne donne qu'une faible idée. Bâti à l'extrémité d'un plateau de forme très irrégulière, le château de Coucy domine des escarpements assez rapides qui s'élèvent de cinquante mètres environ, au dessus d'une riche vallée terminée au Nord - Ouest par la ville de Noyon, et au Nord-Nord-Est par celle de Chauny, il couvre une surface de dix mille mètres environ. Entre la ville et le château, est une vaste basse cour fortifiée dont la surface est triple au moins de celle occupée par le château.
Cette basse cour renfermait des salles assez étendues dont il reste des amorces visibles encore aujourd' hui, enrichies de colonnes et chapiteaux sculptés avec voûtes d'arêtes, des écuries, et une chapelle orientée du rez-de-chaussée. C'est la chapelle romane dont nous venons de parler.
On ne communiquait de la ville à la basse cour ou baille, que par une porte donnant sur la ville et défendue contre elle par deux petites tours. La baille était protégée par le donjon qui domine tout son périmètre et ses remparts, flanqués par les deux tours extrêmes du château. Un fossé de vingt mètres de largeur sépare le château de la basse cour, un seul pont jeté sur ce fossé donnait entrée dans le château, et était composé de piles isolées avec deux tabliers à bascule en bois défendus par deux portes avancées, et deux corps de garde posés sur des piles, de manière à laisser libre le fond du fossé.
Une porte est munie de doubles herses et de vantaux, cette porte s'ouvre sur un long passage voûté, qu'il était facile de défendre et qui devait être muni de mâchicoulis sous le passage. Des deux côtés du couloir, sont disposées des salles de gardes voûtées et pouvant contenir de nombreux postes. Au dessus, s'élevait un logis à plusieurs étages dominant la porte et se reliant à une courtine.
Du couloir d'entrée, on débouchait dans la cour du château entourée de bâtiments appuyés sur la courtine. Les bâtiments de service, voûtés, se trouvaient au rez-de-chaussée et étaient surmontés de deux étages.
Les appartements d'habitation, à trois étages du côté où le château est le moins accessible du dehors, et desservis par un grand escalier, de vastes magasins voûtés, à rez-de-chaussée, celliers avec caves au dessous, fermées en berceau ogival.
Les magasins portaient au premier étage la grande salle éclairée sur les dehors, on voit les soubassements de la chapelle qui, au premier étage, se trouvait de plein pied avec la grande salle.
Les cuisines communiquaient avec les caves par un escalier particulier, Elles possédaient une cour particulière, à laquelle on arrivait sous la chapelle, dont le soubassement formant Rez-de-chaussée reste à jour.
Quatre tours possèdent deux étages de caves, et trois étages de salles au-dessus du sol, sans compter l'étage des combles... Elles sont, comme on le remarquera, très saillantes sur les courtines de manière à bien les flanquer. Ces tours qui n'ont pas moins de dix huit mètres de diamètre hors œuvre, sur trente cinq mètres environ, de hauteur au dessus du sol extérieur.
Ces dimensions ne sont rien à côté du donjon qui porte trente un mètres de diamètre hors œuvre, sur soixante quatre mètres depuis le fond du fossé dallé, jusqu' au couronnement. Outre son fossé, ce donjon possède une enceinte circulaire extérieure, ou chemise, qui le protège contre les dehors du côté de la baille.
On montait du sol de la cour au chemin de ronde de la chemise, par une rampe près de l'entrée du donjon. On communiquait des salles de cuisines avec les dehors au moyen d'un escalier descendant au fond du fossé de la chemise, et par une poterne percée munie de vantaux de mâchicoulis et de herses correspondant à une seconde poterne, muni d'un pont levis donnant sur l'escarpement et masquée par la tour.
Un chemin de ronde inférieur, voûté en demi berceau, percé au niveau du fond du fossé, suit la circonférence de la chemise et était évidemment destiné à arrêter les travaux des mineurs comme nos galeries de contre mine permanentes ménagées sous les revêtements des courtines et bastions.
Par E Emmanuel Viollet-Leduc, "Description du Château de Coucy" (1884)
Pour lire la suite du livre numérique, page 8 http://books.google.fr/books?
Matériaux : Pierre.
Historique :
Dès le commencement du Xe siècle, il existait déjà sur l'emplacement du château actuel de Coucy, une forteresse bâtie par un archevêque de Reims. Ce territoire appartenait au siège de Reims depuis Saint-Rémi à qui il avait été donné par Clovis.
En 928 le Comte de Vermandois Herbert s'en empara et y renferma Charles le Simple. Thibaut comte de Troyes, surnommé le Tricheur, le gagna et le perdit plusieurs fois, l' archevêque de Reims finit par le donner en fief au fils du comte pour un cens annuel de soixante sous. De ce premier domaine il ne reste aucun vestige, peut être la chapelle qui, autrefois, existait dans la basse cour du château. Elle a été un débris de ces constructions antérieures au Xe siècle, la forme de son plan pourrait le faire supposer, ce que l'on ne saurait contester, c'est que les parties les plus anciennes du château ne remontent pas au delà du commencement du XIIIe siècle.
Coucy.
Les murailles et les tourelles du château datent de 1052, la grosse tour du milieu, haute de cent-soixante-seize pieds (25m), montre un des plus beaux vestiges du moyen-âge.
Au-dessus de la porte principale, on voit encore un chevalier armé de toutes pièces, visière baissée, qui s'élance vaillamment contre un lion furieux.
Près de l'entrée se trouve un bloc de pierre soutenu par trois lions ceci est un monument dit "un auteur de chroniques", fut bâti et dessiné en mémoire d'Enguerrand III, lequel, averti par ses gens qu'un lion féroce et indomptable parcourait la campagne mangeant et dévorant les blés, froments, femmes, et petits enfants, alla droit à lui et le pourfendit d'un bon coup de sa longue rapière. Aussi, tous les ans, les bourgs voisins, délivrés de cette bête force et hardie, députaient un manant en habit de fête qui, faisant claquer son fouet à trois reprises à l'entrée du pont levis, venait offrir au seigneur une certaine corbeille remplie de pains d'épices et autres gourmandises, en souvenir de la délivrance opérée par la bonne épée d'Enguerrand.
Cette histoire qui a tout l'air d'être de la même famille que la gargouille de Rouen, la bête du Gévaudan, et autres monstres dont on ne trouve plus traces que dans les légendes... Comme tous les grands fiefs, le château de Coucy, retourna aux mains des rois de France et devint une résidence royale.
A la suite des troubles de la Fronde, Mazarin démantela les remparts. Depuis Mazarin, les ruines se sont considérablement accrues, le tremblement de terre, qui se fit sentir en France en 1692, fendit du haut en bas la grande tour dont les murs sont d'une épaisseur de 6.3m. Les autres tourelles subsistent encore dans leur entier, mais les voûtes qui formaient trois étages se sont écroulées pour la plupart.
Ce château célèbre, qui était, il n'y a pas deux siècles, une des merveilles de la France et peut être une des plus fortes places du royaume, n'est plus de nos jours qu'un triste monument témoin de la magnificence de ses anciens seigneurs.
Descriptif du Château:
- Une notice historique sur le château
- Le procédé d'élévation du donjon, d'Eugène Viollet-Leduc
Le Château
- Un livre sur la prise et le siège du château de Coucy
en 1487 au nom du roi Charles VIII
La ville de Coucy-le Château-Auffrique
Le tourisme dans l'Aisne
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Le monde des châteaux
Une reconstitution numérique:
Des photos:
Une coupe du Donjon
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