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mardi 22 juillet 2025

Fiche historique, les châteaux-forts. Maillebois

 















۩   Le Château-fort puis château , à Maillebois

Nichée au creux d'un grand espace boisé, au nord du département de l'Eure-et-Loir proche de Dreux, Maintenon et Epernon à l'Est dans le pays de thymerais au coeur d'une terre flanquée de territoires agricoles, de forêts, de zones agricoles hétérogènes qui marque la transition entre les massifs domaniaux de Châteauneuf et de Senonches. Autrefois Château-Fort puis château au XVIIe siècle, Maillebois est devenu au fil du temps cette majestueuse bâtisse brique et pierre.

 







Dénomination : Château-Fort puis château

Localisation :   28 170 à Maillebois
 
département de l'Eure-et-Loir

Région : Centre-Val-de-Loire





 
Comme tout château médiéval, celui de Maillebois a dû être bâti en bois avant de l'être en pierre de silex durant la seconde moitié du Moyen Âge. La présence d'un ouvrage de défense est attestée sur le site en 1383, l'édification du château de brique actuel par Jeanne d'O, ses six tours puis la chapelle, remontent aux alentours de 1460. Son descendant, François d'O était l'un des mignons d'Henri III qui occupa plusieurs charges honorifiques et fort rémunératrices : gouverneur de Caen, gouverneur de Paris, surintendant des Finances. Amateur d'Art, de sculpture et de peinture, il "laissa fort embellies les demeures qu'il occupa à chaque poste". En lui adjoignant une chapelle (1495) qui deviendra l'église paroissiale. Il fait aussi coiffer les tours de hautes toitures effilées, toutes différentes, et percer de nombreuses fenêtres: la demeure fortifiée devient une maison de plaisance.

C’est une forteresse qui contrôlait le passage de la Blaise et celui des troupes entre l’Île-de-France et la Normandie qui se sont longtemps combattues. Bâtiment militaire de plan carré, flanqué de quatre tours, intégrant le logis et la chapelle, il devait ressembler au château de Villebon. Ce château en habit d'Arlequin était complété de deux petites tours placées au milieu des enceintes, le tout protégeant une cour carrée fermée par un portail décoré de deux tourelles intérieures. De l’époque médiévale subsistent des murs d’une large épaisseur inclus dans le bâtiment et les fondations de la partie nord, signalées par des murets.
Au corps principal s'ajoutent deux tours carrées formant un U, auxquelles viennent se flanquer deux grosses tours rondes. Des mâchicoulis soulignent la façade et les tours créant un ensemble harmonieux. Le château de Maillebois tel qu'il existe aujourd'hui est un mélange de plusieurs styles. Bâti en bois, puis en pierre de silex durant la seconde moitié du Moyen Âge, les murs d'origine atteignent par endroits plus de 2 mètres de large. Maillebois est à l'époque une vraie forteresse, avec un pont-levis, un donjon, quatre tours de garde et des murs à créneaux.
Depuis ses origines, le fief de Maillebois dépend de la baronnie de Châteauneuf-en-Thymerais. Il est la propriété d'une branche cadette des Vendôme-Montoire puis par le jeu des alliances, celle des Vieuxpont, Le Baveux et Ô.



* Le château actuel

Le château de Maillebois, situé à 30 kilomètres au nord-ouest. Les bâtiments des communs, oeuvre de Nicolas Desmarets, surintendant des finances sous Louis XIV, datent de la fin du XVIIe siècle. Ils ont été restaurés par le Vicomte de Maleyssie au début du XIXe siècle. C'est Lionel-Henri Latham, grand-père de l'actuel propriétaire, qui fit construire les écuries en 1882, à l'arrière des communs. Très caractéristiques de la fin du XIXe siècle, elles s'organisent autour d'une cour à demi-creusée dans la colline. On note l'unité des matériaux utilisés : silex, briques de différentes couleurs, granit et marbres. Le passage et les salles sont couvertes de voûtes et de voûtains ornés de motif de briques vernissées. Les murs sont construits en rognons de silex avec des joints en mortier coloré, tous les encadrements, bandeaux et entablements sont en briques, les ouvertures ont des linteaux en arc en anse de panier. Les mangeoires et les abreuvoirs sont en marbre. Deux bronzes de Rainot ornementent les abreuvoirs extérieurs. Un exèdre constitue le pédiluve pour les chevaux. Le mobilier équestre est toujours en place. Le décor est régulièrement ponctué des initiales entrelacées LHL qui signifient Lionel-Henri Latham. Ce qui est remarquable, c'est l'homogénéité de l'ensemble : absolument toutes les pièces sont réalisées de la même façon, mais sans monotonie aucune, grâce à la richesse des jeux combinés de la polychromie et de la géométrie. Ces écuries sont toujours utilisées. Le château médiéval, brûlé par les Anglais en 1425, fut rebâti sur les anciens soubassements. À la Renaissance, un nouveau château dans le goût de l'époque fut édifié puis embelli ou modifié au cours des siècles suivants jusqu'à ce que la Révolution le réquisitionne comme bien national. Depuis, il n'a appartenu qu'à deux familles.
Le château est inscrit en tant que monument historique le 22 décembre 1941, les façades et toitures des communs sont inscrites en 1974 et la totalité des écuries est inscrite en 2001.Quant à l'intérieur du château, voici ce que Mme Latham, quand elle faisait les honneurs de son château, signalait à ses hôtes, en traversant le salon aux fines boiseries Louis XV : les tapisseries des Noces de Persée acquises par M. de Maleissye à l'hôtel Talhouët à Paris, une cheminée et un lit en provenance du château de Crécy, ainsi qu'un tableau de Mignard représentant la duchesse de la Vallière. Malheureusement, les sept tapisseries dont Mme Latham était si fière ont été volées en 1984. Il n'en reste plus que le souvenir grâce aux photos.




Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons



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Le château au XVIIe







La cour



Le porche des écuries