Des fouilles archéologiques au XVIIIe et XIXe siècle ont démontré l’existence, à l’angle nord-est de la cité, d’un castellum, camp militaire romain, entouré de fossés et de remparts. Puis, tout au long du Moyen Âge s’y élève un château, dont l’existence est attestée dès 1060, dans une charte concernant la fondation de l’abbaye de Saint Sauveur par Richard, comte d’Evreux. Selon la période, ce château dépend de l’autorité du roi de France, du roi d’Angleterre ou du Duc de Normandie. A l’angle ouest se trouve un donjon, nommé “grosse tour du chastel”. En 1462, Louis XI fait reconstruire l’édifice, dont aucune vue ni description n’est conservée. Ce bâtiment est abattu en 1662 par les ducs de Bouillon, qui le remplacent par une construction de style classique, conforme au goût du jour.
Evreux, ville forte
A proximité de l’actuelle place Sepmanville se rejoignent le rempart gallo-romain (ou castrum), édifié à la fin du IIIème siècle ap. J.-C. et qui entoure la Cité, et l’enceinte médiévale, construite à la fin du XIIème siècle, destinée à protéger le bourg commerçant et paroisse Saint-Pierre, organisé autour de son église. Le développement de ce bourg, au nord de la cité antique, résulte de la proximité avec le bras septentrional de l’Iton. La fortification médiévale rejoint le castrum gallo-romain en deux points : à l’ouest, par une jonction toujours visible au niveau du cours de la rivière en face de la terrasse du MataHari, et à l’est, au niveau de la « grosse tour du châtel » (à gauche de l’actuel Hôtel de ville), située à l’angle nord-est du castrum.
À quoi ressemble Évreux entre les Xe et XIIe siècles ? Difficile de le dire avec certitude car les archives municipales ou départementales, le fonds patrimonial n’ont pas d’images de cette période montrant la ville. Mais il y en a pour les siècles suivants. Les gravures du XVIIe ou du XVIIIe siècle montrent que le centre d’Évreux, autour de la cathédrale, du château comtal connu depuis 1060, du palais de l’évêque (épiscopal), ressemble aux autres cités françaises de l’époque.
Dans l’hypothèse d’un premier état du castrum, les parcelles diagnostiquées se trouveraient dans l’espace délimité par la muraille et incluant les thermes toujours en fonction. Il serait même possible, selon les restitutions proposées, qu’un tronçon de cette muraille longe intérieurement la limite nord de l’emprise prescrite. La construction du second castrum a quant à elle entraîné l’exclusion des parcelles de l’aire urbaine.
La cité médiévale se développe par la suite dans l’enceinte du castrum tardo-antique, lequel accueillit, dans son angle nord-est, le château des comtes d’Évreux dont la première attestation remonte à 1060. Son emplacement est aujourd’hui occupé par la mairie d’Évreux.
Les recherches menées sur le castrum suggèrent, comme nous l’avons vu, l’existence d’un premier état de cette fortification englobant totalement les terrains diagnostiqués (fig. 6), et relevant du 3e quart du IIIe siècle.
La base des fondations du mur du castrum, il est présent sous la façade Est du théâtre, en débord de plus d’un mètre.
Le rôle défensif des fortifications s’amenuisant à la fin de la période médiévale, les ponts levis sont progressivement immobilisés et remplis de pavés et de terre. C’est notamment le cas au XVIIe siècle des ponts levis de la Porte aux Febvres et de la Porte Peinte.
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La cité d'Evreux |
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Le castrum |
Le rempart gallo-romain |