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mardi 3 juin 2025

Fiche historique, les châteaux-forts. Evreux

 



















۩   Le Château-fort puis château , à Evreux

Nichée au creux de la vallée, Evreux cette charmante ville de l' Eure et Capitale de son département, reste une ville à échelle humaine. Situé dans la vallée de l'Iton sur un plateau de craie, Evreux fait face en son sud à Dreux, puis Chartres un peu plus loin et Paris vers l'Est. Héritière d’une histoire bimillénaire, siège épiscopal à partir du  IVe siècle, capitale du comté d'Évreux vers 990, elle appartient au duché de Normandie, uni au royaume d'Angleterre de 1066 à 1204.







Dénomination : Château-Fort puis château

Localisation :   27 000 à Evreux
 
département de l'Eure

Région : Normandie





 
Le château d'Evreux est situé dans la cité, il est la siège et le chef-lieu d'une seigneurie des plus considérables du royaume. On peut dire que ce château a été très considérable et très ancien. Des vestiges se voyaient aux environs de celui qui existait au XIXe siècle, les fossés ont été comblés à la même époque pour y bâtir des maisons et des jardins. Il subsistait depuis longtemps au milieu du XIe siècle puisqu' il est expressément fait mention que le monastère de Saint-Sauveur fut bâti en ce temps là. Le château qui subsistait au XIXe siècle, était un édifice irrégulier et simple par son aspect, il parait que celui qui a conduit cet ouvrage n'avait pas plus de goût pour l'architecture que pour les antiquités. Il y avait une ancienne chapelle dans le château qui était servie par trois chapelains lesquels étaient pourvus de plein droit par les comtes d' Evreux.
Des fouilles archéologiques au XVIIIe et XIXe siècle ont démontré l’existence, à l’angle nord-est de la cité, d’un castellum, camp militaire romain, entouré de fossés et de remparts. Puis, tout au long du Moyen Âge s’y élève un château, dont l’existence est attestée dès 1060, dans une charte concernant la fondation de l’abbaye de Saint Sauveur par Richard, comte d’Evreux. Selon la période, ce château dépend de l’autorité du roi de France, du roi d’Angleterre ou du Duc de Normandie. A l’angle ouest se trouve un donjon, nommé “grosse tour du chastel”. En 1462, Louis XI fait reconstruire l’édifice, dont aucune vue ni description n’est conservée. Ce bâtiment est abattu en 1662 par les ducs de Bouillon, qui le remplacent par une construction de style classique, conforme au goût du jour.

Evreux, ville forte
A proximité de l’actuelle place Sepmanville se rejoignent le rempart gallo-romain (ou castrum), édifié à la fin du IIIème siècle ap. J.-C. et qui entoure la Cité, et l’enceinte médiévale, construite à la fin du XIIème siècle, destinée à protéger le bourg commerçant et paroisse Saint-Pierre, organisé autour de son église. Le développement de ce bourg, au nord de la cité antique, résulte de la proximité avec le bras septentrional de l’Iton. La fortification médiévale rejoint le castrum gallo-romain en deux points : à l’ouest, par une jonction toujours visible au niveau du cours de la rivière en face de la terrasse du MataHari, et à l’est, au niveau de la « grosse tour du châtel » (à gauche de l’actuel Hôtel de ville), située à l’angle nord-est du castrum.

À quoi ressemble Évreux entre les Xe et XIIe siècles ? Difficile de le dire avec certitude car les archives municipales ou départementales, le fonds patrimonial n’ont pas d’images de cette période montrant la ville. Mais il y en a pour les siècles suivants. Les gravures du XVIIe ou du XVIIIe siècle montrent que le centre d’Évreux, autour de la cathédrale, du château comtal connu depuis 1060, du palais de l’évêque (épiscopal), ressemble aux autres cités françaises de l’époque.
Dans l’hypothèse d’un premier état du castrum, les parcelles diagnostiquées se trouveraient dans l’espace délimité par la muraille et incluant les thermes toujours en fonction. Il serait même possible, selon les restitutions proposées, qu’un tronçon de cette muraille longe intérieurement la limite nord de l’emprise prescrite. La construction du second castrum a quant à elle entraîné l’exclusion des parcelles de l’aire urbaine.
La cité médiévale se développe par la suite dans l’enceinte du castrum tardo-antique, lequel accueillit, dans son angle nord-est, le château des comtes d’Évreux dont la première attestation remonte à 1060. Son emplacement est aujourd’hui occupé par la mairie d’Évreux.
Les recherches menées sur le castrum suggèrent, comme nous l’avons vu, l’existence d’un premier état de cette fortification englobant totalement les terrains diagnostiqués (fig. 6), et relevant du 3e quart du IIIe siècle.
La base des fondations du mur du castrum, il est présent sous la façade Est du théâtre, en débord de plus d’un mètre.
Le rôle défensif des fortifications s’amenuisant à la fin de la période médiévale, les ponts levis sont progressivement immobilisés et remplis de pavés et de terre. C’est notamment le cas au XVIIe siècle des ponts levis de la Porte aux Febvres et de la Porte Peinte.

jeudi 8 mai 2025

Fiche historique, les châteaux-forts. Breteuil-sur-Iton

 










Fiche N°II







۩   Le Château-fort de Breteuil, à Breteuil-sur-Iton

Breteuil-sur-Iton est une jolie petite ville normande du département de l'Eure, le territoire de la commune est principalement composé de vastes plaines et de massifs forestiers, un des plus grands de l’Eure. Située au Sud-Ouest d'Evreux, ici, histoire et nature s’entremêlent harmonieusement,  
en effet, une ancienne forteresse fut érigée par Guillaume Le Conquérant dès 1054 elle servait contre les attaques du roi de France... à défendre le Duché de Normandie
  








Dénomination : Château-Fort 

Localisation :   27 160, Breteuil-sur-Iton,
 
département de l'Eure

Région : Normandie





♠  Le château-fort de Breteuil 

Cette forteresse était entourée de fossés alimentés par le détournement des eaux de l’Iton. Les archers et seigneurs de Breteuil participèrent à la conquête de l’Angleterre en 1066 lors de la Bataille d’Hastings.  Le grand étang de Breteuil défendait autrefois le «vieux fort». Ce château médiéval n’existe aujourd’hui qu’à l’état de vestiges très réduits mais reste parfaitement discernable sur les plans du XVIIIe siècle, réparti sur deux îles artificielles mitoyennes. Un plan de 1792 montrait des vestiges plus importants : une large tour cylindrique assise au centre de la plate-forme castrale, en très légère surélévation et plus ou moins quadrangulaire (environ 50 sur 70 m, selon L. Régnier). La tour-maîtresse paraît avoir été entourée d’une enceinte partiellement conservée, dont deux tours rondes défendaient l’entrée vers la basse-cour. L. Régnier évoquait également, au début du XXe siècle, une possible chemise ou courtine, large de 2,50 mètres : une maçonnerie à parement en grison présentant un angle rentrant avait été retrouvé à un endroit pouvant faire la jonction avec le donjon.
La basse-cour trapézoïdale, séparée de la plate-forme par un large fossé, s’étendait à l’est, vers le bourg, sur 120 par 150 mètres de longueur. Selon le plan de 1792, elle était également close de murs de pierre et flanquée d’au moins trois tours cylindriques. L. Régnier notait la présence de nombreux vestiges enfouis sur son pourtour et supposait la présence de tours quadrangulaires, faisant remonter cet ensemble au XIIe siècle. Actuellement, la plateforme a totalement disparu. La basse-cour, transformée en jardin public, présente des levées de terre latérales, dans la partie sud de laquelle un massif de maçonnerie, ressemblant à une tour de flanquement est encore visible mais ne remonte pas au XIIe siècle. Un relevé micro-topographique des vestiges fossoyés et maçonnés a été effectué en 2007. Sur de nombreux points, ce «vieux fort» semblerait plutôt se rapporter aux XIIIe-XIVe siècles. 
 

* Un château à motte plus ancien ? 
Une autre structure, située dans la partie sud-ouest du bourg, paraissant avoir précédé le «vieux-fort», a pu être isolée, grâce à deux documents iconographiques présentant une butte artificielle ovalaire et tronconique entre le fossé intérieur et l’embouchure de l’Iton, à l’emplacement des anciens fourneaux. Le cadastre de 1825 mentionnait également son emprise au sol, sous la forme d’un mince filet plus ou moins circulaire. L’installation de fourneaux (1480) puis d’une usine à papier au XIXe siècle a pu bouleverser ces anciens aménagements, que Régnier identifiait simplement comme un ouvrage avancé défendant l’entrée du château. Cette butte était néanmoins très clairement comprise entre les fossés extérieurs de la ville, le Grand Étang et le départ du canal intérieur. D’autres plans cadastraux plus précis, semblent indiquer qu’elle fut associée à un fossé annulaire présentant une ligne incurvée vers l’intérieur du bourg. Le plan des Ponts et Chaussées en montre un prolongement par un tertre artificiel longiligne, entre les étangs et le bourg. Au nord de cette structure, la partie occidentale du bourg présentait un schéma particulier, oblong, en partie isolé du reste de l’habitat par un fossé arrondi, disparu aujourd’hui mais encore en eau sur les plans du XVIIIe siècle et de 1825, entre les rues «de la Moulerie» et «du Puisot», puis «du Loup». Sur le plan de 1839, il était déjà réduit de moitié. Régnier avait noté que cette structure était «séparé[e] du côté qui règne au nord par une levée de terre pleine située à l’angle nord-est de l’enceinte» mais il pensait qu’il pouvait s’agir d’une enceinte primitive de l’habitat, ce qui est fort peu probable, puisqu’elle excluait, de loin, l’église paroissiale. B. Lizot aurait par ailleurs relevé des traces de fortifications dans l’ancienne rue de la Moulerie, ainsi que les vestiges d’une tour au sud.

Le schéma général qui en ressort, évoque un dispositif de fortification indépendant du «Vieux fort», s’apparentant au type traditionnel d’un château à motte, figurée par la butte artificielle au sud avec une ancienne basse-cour entourée de son fossé, remaniée et tronquée par la suite car absorbée par le bourg. Ces lieux furent donc profondément modifiés. Cependant, les traces de fossés intérieurs et les élévations artificielles, figurées sur les plans du XVIIIe siècle, attestent indéniablement la présence d’une fortification. Celle-ci paraît être antérieure à l’enceinte du bourg, qui l’aurait en partie englobée. S’agirait-il du château primitif de Breteuil, construit vers 1054, par Guillaume le Bâtard, ou d’un château antérieur attribuable à Raoul d’Ivry, Hugues de Bayeux ou Guillaume Fils-Osbern?
 
Les sources écrites pourraient-elles apporter quelques indices supplémentaires? G. de Jumièges se contenta de le décrire comme une place forte «non moins bien» que Tillières. Le récit du siège de février 1119 fut l’occasion de livrer quelques indications sommaires. Les bourgeois, fidèles à Henri Ier, lui ouvrirent leur ville, ce qui permit d’encercler totalement le château – curieusement qualifié de municipium où Julienne s’était enfermée. Henri fit détruire le pont du château, si bien que pour fuir, Julienne n’eut d’autre recours que de traverser les fossés d’eau glacée. Il est donc clair que le bourg et le château étaient nettement séparés mais se touchaient. Le château, à accès unique, était totalement cerné de douves. Cette description, pourtant précieuse, peut cependant s’appliquer à la fois au «vieux fort» et à ce château plus ancien. Il ne semble pas qu’Henri Ier l’ait ensuite détruit mais seulement réinvesti, avant de le confier à Raoul II de Gaël. Celui-ci fit sans doute quelques aménagements. En effet lorsque quelques mois plus tard, le château fut de nouveau assiégé, le même narrateur précisa que Raoul tenait «les portes» du château. Il apparaît donc que le bourg devait apporter un soutien supplémentaire à la défense mais seulement si la population restait solidaire du château. Il était donc envisageable de tenir l’un sans l’autre, puisqu’il s’agissait de deux pôles indépendants. Ils étaient néanmoins complémentaires car la possession de l’un permettait de prendre – ou de conserver – l’autre. 

Lors du siège de Verneuil, en août 1173, Henri II fit étape au château de Breteuil, abandonné par Robert III de Leicester et l’aurait «réduit en cendres». Une autre version précisait que, le château étant déjà entre les mains du roi, celui-ci «sur un lieu en hauteur, constitua son armée rangée en bataille, avec des cavaliers et des fantassins», bien que le terrain, autour de Breteuil, fût naturellement plat. Henri II se serait-il placé sur l’éminence formée par l’ancienne motte? L’abandon du château par Robert de Leicester dispensait Henri II de livrer bataille. Il semble que cet auteur ait en fait commis plusieurs erreurs: tout d’abord, les châteaux du comte de Leicester ne furent remis au roi qu’en juillet de l’année suivante; ensuite, il semble avoir confondu le récit du passage à Breteuil avec l’arrivée à Verneuil, décrite plus loin par R. Hoveden. Cette remarque invite à rester prudent sur ces types de sources – notamment sur le récit de B. de Peterborough – qui bien que chronologiquement très proches des événements, ne furent pas toujours le reflet de leur réalité. Il est donc possible que le château fut effectivement incendié en 1173 puis restauré par Robert III, après recouvrement de ses biens (janvier 1177).


 Le bourg

La fondation du bourg apporta des modifications internes à Breteuil, avec une mise en forme plus précise de l’habitat et, sans doute, sa fortification. De nombreux documents iconographiques des XVIIIe et XIXe siècles montrent qu’il était entouré d’une enceinte oblongue, marquée par des fossés en eau. L’existence de ces fossés près de la porte de Conches fut précisée en 1656 car ils bornaient des maisons ou des «places vides». Les parties nord-est et occidentale de cette enceinte étaient arrondies et la partie sud, plus rectiligne. À cet endroit était encastrée, entre l’enceinte primitive du bourg et le «Bras-Forcé» de l’Iton, une friche ou espace rural, visible sur le plan de 1735-1737.

Ce bourg, aujourd’hui labellisé “Station Verte de Vacances” et “Village fleuri”, bordé par un vaste ensemble forestier et traversé par un bras de rivière, a connu un fort passé historique. 




Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons






Le château actuellement








mercredi 2 avril 2025

Fiche historique, les châteaux-forts. Marle

 




Marle en 1648




Fiche N°XVI








۩   Le Château-fort de Marle, à Marle

Entre Vervins et Laon au Sud-Est de Guise cette petite ville du grand Laonnois située à 25 kms au nord-est du centre de Laon, porte de la Thiérache, est établie sur un haut plateau surplombant la vallée traversée par deux rivières : la Serre et le Vilpion. 
Au moyen-âge elle fut muni de son château-fort, il servait à défendre le passage de la Serre
  








Dénomination : Château-Fort 

Localisation :   02 250, Marle,
 
département de l'Aisne

Région : Hauts-de-France




♠  Le château de Marle, cité au XIIe siècle, fut construit par les premiers seigneurs du domaine sous Charles le Chauve. Cependant, il n'était à cette époque qu'un simple donjon entouré de palissades et de fossés. 
Par la suite, on y ajouta des murs d'enceinte ainsi que des tourelles, destinées à améliorer la défense. Ce dispositif fut renforcé par la suite de tours crénelées avec meurtrières qui défendaient aux quatre angles.. Le château-fort étant jugé insuffisant, il fut reconstruit en 1216 par Enguerrand III, seigneur de Coucy et de Marle. Celui-ci s'appuya sur le château de COUCY, réputé imprenable. 
Malgré tout le château est ruiné en 1338 par les Anglais. 

Jeanne d'Albret et son fils Henri IV y séjournèrent ; la famille de Bourbon-Vendôme, comtes de Marle, a pu commander alors l'important piédestal carré en pierre sculptée et armoriée à décor Renaissance « école française de la seconde moitié du XVIe siècle » provenant de son parc, qui a figuré dans une vente aux enchères publiques à Reims le 26/03/2023.


  Une première enceinte fortifiée donnait dans une cour ou Baille, entourée de constructions et aboutissant à une seconde cour qui renfermait le château proprement dit. Le château était très élevé, à un tel point que ses murailles sont plus hautes que les maisons les plus élevées des faubourgs. On trouvait également deux poternes dans l’épaisseur des murailles. Les chemins de ronde faisaient le tour des murailles. 

 La porte d’entrée (Place de la Motte) avec Pont-levis et herse était flanquée de deux tourelles. Trois pierres sculptées sont enchâssées au-dessus de celle-ci. Elles portent toutes trois des armoiries.

Pour franchir l'étage supérieur du château, il fallait emprunter un escalier en pierres. Cet escalier s'ouvrait sur une galerie qui régnait tout le long de la façade. La galerie aboutissait à une tourelle qui renfermait un escalier conduisant par un souterrain vers la poterne. Il paraîtrait même que Thomas de Marle s'était réfugié dans cette tourelle avec sa fille afin d'échapper à Louis le Gros, qui assiégeait son château de Crécy.

A l'époque de sa vente, à la fin du XIXe siècle, le château s'ouvrait sur la Motte par une porte cochère cintrée.
Puis il fut détruit. 
Le château Actuel est une propriété privée. 

lundi 31 mars 2025

Fiche historique, les châteaux-forts. Yèvre-le-Châtel










Fiche VII








۩   Le Château-fort de Yèvre-le-Châtel, à Yèvre-le-Châtel

Entre Melun et Orléans, à deux pas de Pithiviers, Yèvre-le Châtel se dessine sur un éperon au commencement du département du Loiret. Yèvre, a accueillie une forteresse, qui, surplombant la plaine, la vallée de la Rimarde, laissait voir sa puissance...Construit au XIIIe siècle sous le règne de Philippe Auguste, le château à la forme d’un losange flanqué de quatre tours saillantes.  
  







Dénomination : Château-Fort 

Localisation :   45 300, Yèvre-le-Châtel, 
département du Loiret


Région : Centre-Val-de-Loire




♠  Les remparts, le château aux quatre grosses tours saillantes et sa poterne qui donne accès à la basse-cour ont vus les premiers possesseurs de ce fief qui ne sont pas connus, peut-être, dès la période gallo romaine, exista-t-il en ce lieu un fort car on a trouvé dans les souterrains qui s' étendent sous l' édifice actuel, des armes antiques et des médailles des empereurs.
Selon les traditions généralement reçues, Yèvre-le-Châtel aurait été construit pour correspondre avec les tours de Pithiviers et de Montlhéry afin d' organiser un système de défense contre les excursions des seigneurs du Puyset sous les règnes de Henri I, Louis VI et Louis VII contre lesquels ces hauts barons étaient perpétuellement en révolte ouverte.
Le Château-fort de Yèvre-le-Châtel date du XIIIe siècle. Il s'agit d'un ensemble castral militaire, dont le donjon forme un quadrilatère flanqué d'une tour ronde à chaque angle et entouré d'un fossé sec. Le château a la forme d’un losange flanqué de quatre tours saillantes.
Un chemin de ronde permet de circuler sur les courtines et, du haut des tours, on embrasse un vaste panorama sur la Beauce, le Gâtinais et les lisières de la forêt d’Orléans. Dans la cour haute du château, des carrés médiévaux présentent plus de 150 plantes aromatiques et médicinales.
Le château d' Yèvre se compose d' une double enceinte entourée de larges fossés, la première renferme l' ancien oratoire devenu un prieuré à la collation de Saint Benoît, puis l' église paroissiale, sous le vocable de Saint-Gault. Dans cette partie se trouvaient des bâtiments de quelque importance, ce sont maintenant des habitations villageoises.
La seconde enceinte renferme le donjon, elle domine le surplus de la place. On y pénétrait après avoir monté quelques marches par une porte précédée d' un pont levis et munie d' une bonne herse. La forme de ce fort est un carré parfait avec des tours très élevées aux quatre angles et une cinquième tour au milieu de la façade Est. Celle-ci est séparée de la courtine par deux arceaux ogives, sa construction paraît évidemment postérieure à celle des autres tours qui nous ont semblé remonter, ainsi que les autres parties de la forteresse, au delà du XIIe siècle.
L'entrée dans la basse-cour est protégée par un châtelet d'entrée, cantonné de deux tours, muni d'une herse, et d'une porte a double vantaux. Il existait par ailleurs deux poternes avec herse et portes a vantaux au sud et a l'est de l'enceinte. L'entrée dans le château lui-même se fait en gravissant un escalier du XVIe qui mène a la cour haute du donjon. Lors de l'usage militaire, l'accès se faisait par deux vantaux de bois s'abattant sur une pile, au sud et à l'est de l'édifice, reliés au donjon par une échelle mobile.


Historique:

Foulques, vicomte de Gatinais, qui vivait en 1120, est le premier seigneur connu d' Yèvre le Chatel, Amaury de Montfort, gendre d' André de Bourgogne, en jouissait en 1214 un peu plus tard cette châtellenie fut réunie au domaine de la couronne et Louis le Hutin la donna à la reine Clémence, sa femme. Durant la possession de cette princesse la baronnie d' Yèvre qui relevait de l' évêché d' Orléans devait envoyer chaque année, le 1 mai, à l' église cathédrale, une gouttière de cire offrande que les barons successeurs de Clémence durent continuer.
Après le décès du baron Arnoul, le roi interviendra plusieurs fois pour soumettre ses successeurs et démanteler leurs châteaux qui ne devaient être que des fortins de bois, construits sur une « motte ». Le rattachement du château à la couronne de France se situe vraisemblablement vers 1112, lorsque Louis VI le Gros contraint le vicomte Foulques à lui céder Yèvre-le-Châtel dont il fit une puissante châtellenie.
Au printemps 1079, une armée venue de Bourgogne se joindre aux forces de Philippe Ier pour assiéger le Puiset fit étape à Yèvre. Les paysans du lieu avaient amassé tous leurs biens et leurs grains dans l'église, espérant qu'ils y seraient respectés. Cependant, avec l'autorisation du jeune évêque d'Auxerre qui était de l'expédition avec son père le comte de Nevers, les chevaliers y prélevèrent de force, l'orge nécessaire au ravitaillement de leurs chevaux. C'est la raison pour laquelle, selon Raoul Tortaire, Philippe Ier fut battu au Puiset, par la volonté de saint Benoît.
Dès le Xe siècle, Yèvre est une des possessions de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. On sait qu'à plusieurs reprises les moines de Fleury se plaignirent au roi, Hugues Capet, des exactions du baron Arnoul de Yèvre. C'est sans doute pour faire oublier les excès de son mari que son épouse, Lucinde, fonda dans l'enceinte du château une abbaye sous l'invocation de Saint-Gault, un des Saints de Bretagne dont les reliques avaient été apportées dans la région par des moines fuyant l'invasion des Normands. La chapelle de cette abbaye est aujourd'hui l'église paroissiale de Yèvre-le-Châtel.




Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons





















dimanche 23 mars 2025

Fiche historique. Les donjons. Chennebrun

 























Chennebrun se trouve au Sud-Ouest du département de l'Eure, à fleur avec le département de l'Orne à 40 kms au Sud-Ouest d'Evreux à un carrefour de plusieurs zones géographiques relativement bien définies. Au sortir du paysage vallonné du Perche et en avant du vaste plateau du Neubourg, Chennebrun était l'une des places fortes qui assuraient la défense de la Normandie. Le village est actuellement entouré de deux bois aux noms évocateurs de l'ancienne frontière : l'un s'appelle le bois de France et l'autre le bois de Normandie. 

 





Localisation : 27 820, Chennebrun, 
département de l'Eure. 

Région : Normandie

Année de construction : XIIIe siècle

Anciennement : Donjon 



le château fut installé sur le versant nord dominant la rive française de l’Avre. La vision du site primitif ne transparaît pas immédiatement à cause de modernisations successives. Jusqu’au XIXe siècle, il subsistait un donjon cylindrique sur motte, construit en pierre, réutilisé comme colombier. Il était placé au sommet de la crête, à l’endroit où la vue est la plus ouverte sur le territoire français. L’ensemble est aujourd’hui totalement arasé mais il est documenté par les archives. Le donjon fut cité en 1604 et décrit en 1745 : « Au derrière et au surplus sont une tour ou donjon en partie démoly, sans plancher et les ruines et vestiges d’ancien château et murs entourrez de fossez partie comblés, sur le glacis desquels sont des taillis et arbres couppés depuis deux ans. » Une description de 1777 en fit une relation plus précise, quoique visiblement erronée : « Le collombier construit en rong de quatrevingt dix pieds (29.7m) de diamettre de dans en dedans, les murs six pieds (1.98m) d’épaisseur portant trois mil bulins. » Ce colombier fut détruit en 1782.

Des sources iconographiques précises et viennent confirmer l’existence et l’emplacement de la motte et de sa basse-cour. Un plan de 1762 montre très nettement au no 2 [colombier] le schéma d’un fossé annulaire accompagné d’une basse-cour en amende à l’ouest, bordée de fossés et ouverte à l’extrémité occidentale (ill. no 25). Le diamètre extérieur de la motte aurait alors été de trois perches (19.5m) et la longueur extérieure de la basse-cour de trois perches et demie (22.75m) du fossé de la motte à l’entrée de la basse-cour. Les fossés auraient mesuré environ une demie perche (3.25m) de largeur. Un autre plan des environs de 1789 ne montre plus que la motte tronconique, appelée « butte » (planche no V). Enfin, un plan du milieu du XIXe siècle la représente encore, sans fossés, avec une base de 30 à 40 mètres de diamètre après affaissement naturel des talus et le comblement partiel des fossés (mentionné dès 1645).


Le donjon, cylindrique sur motte tronconique, aux murs de pierre de 6 pieds d’épaisseur (2 mètres) pourrait tout à fait correspondre à une construction normande et même se rapporter au don de 20 livres par Jean sans Terre à Gohier de Chennebrun pour « fortifier son château » en juin 1201. L’expression ad firmandum pouvant autant signifier « construire » que « reconstruire » ou encore « fortifier » des éléments déjà existants, étant donnée également l’ancienneté de l’implantation des Morville à Chennebrun, il est largement possible que cet édifice ne fût pas le premier. D’ailleurs lors de l’incendie de 1168, le terme municipium indiquait qu’il existait déjà une structure fortifiée. Cependant, par la relative importance de la somme versée à Gohier au début du XIIIe siècle, il est possible de mettre en rapport ce « château » avec l’ancien colombier sur motte car celui-ci, à tous points de vue – plan annulaire et basse-cour, modestes proportions – était une construction typique de cette époque.

Le Bourg
Jouxtant au Sud le complexe castral, la topographie actuelle de Chennebrun relève directement de celle du Moyen Âge. Le bourg s’étend le long de deux axes Nord-Sud reliant l’Avre au château et est-ouest. Il semble qu’il s’étendait autrefois plus au Sud en direction du prieuré. La configuration générale des bras de l’Avre, aux angles bien nets contournant les habitations, semble être née de dérivations artificielles de la rivière, remontant à la création du bourg. Elles furent peut-être renforcées de terrassements, d’une haie vive, d’une enceinte palissadée ou encore de murs.

La frontière de l’Avre les Fossés royaux, que l’on trouve aussi dénommés Fossés-le-Roi, Fossés du Roy sont évoqués pour la première fois dans la Chronique de Robert de Torigni. Son auteur, abbé du Mont-Saint-Michel (entre 1154 et 1186) relate les évènements de son époque et relève que le roi Henri [II] fit construire des fossés hauts et larges entre la France et la Normandie pour tenir éloignés les pillards. Il compare ensuite ces fossés aux digues (ou torses) que le même roi fit faire sur la Loire pour empêcher que les moissons et les prés soient envahis par les eaux. Ces évènements sont datés des années 1168-1169. Le chroniqueur évoque les hommes payés pour garder les digues, les exemptions accordées (service militaire, taxes), mais ne dit rien sur les moyens employés, humains ou techniques. Les Fossés royaux, au niveau descriptif, sont constitués d’un fossé et d’un talus. Le talus est haut de 5 à 9 mètres, le fossé large de 3 à 4 mètres. On ne sait si la structure était ou non complétée de moyens de défense comme des pieux par exemple.







La ville de Chennebrun


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Le donjon
Vu ici en allant sur châteaux secondaires https://books.open edition




Tourisme en Eure 

https://www.eureka-attractivite.fr/


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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Château-fort et places fortes ayant existés 
en Ile-de-France

Le monde des châteaux





























samedi 22 mars 2025

Fiche historique. Les donjons. Vincennes

 












Jouxtant Paris à son Sud-Est et le bois de Vincennes tout proche cet ancien lieu de chasse des rois, Vincennes et son château sont ancrés en pleine petite banlieue de la région Ile-de-France, à deux pas de Paris et de son ancienne barrière d'octroi (en partie encore présente). La commune et son château-fort fut pendant plusieurs siècle l'apanage des rois, puis, plus tard, de l'armée.. 

 





Localisation : 94 300, Vincennes, 
département du Val-de-Marne. 

Région : Ile-de-France

Année de construction : XIVe siècle

Anciennement : Donjon 



Résidence royale de Philippe Auguste à Louis XIV en passant par Saint Louis, le château s'est progressivement doté de ses éléments actuels. Les bâtiments médiévaux, en particulier le donjon et la grande enceinte, constituent la seule résidence d'un souverain du Moyen-âge conservée en France.

Le donjon de Vincennes est la pièce maîtresse du château de Vincennes s'élevant à 50 mètres au-dessus du sol, il fut une résidence des rois de France et l'un des plus hauts donjons d'Europe avec la tour de Crest dans la Drôme (depuis la destruction du donjon de Coucy 54 mètres en 1917). Ancien logis royal puis prison d'État, il est classé aux monuments historiques en 1993 et 1999 et constitue un important site touristique du Val-de-Marne et de la proche banlieue de Paris.
Le donjon est au sein du complexe castral, l'espace d'habitation voulu par Charles V. À sa création, le rez-de-chaussée devait être inclus dans les appartements royaux. Mais dès l'avènement de Charles V au trône, celui-ci fait le choix d'un accès au premier étage par le châtelet d'entrée, indépendant du rez-de-chaussée. Il décide en même temps de créer un accès prestigieux à la chambre du 2e étage, par une "grande vis" telle qu'il en fait réaliser au même moment au Louvre. L'étroit escalier original devient alors un dégagement secondaire.

Vers 1337, Philippe VI de Valois décide de fortifier le site en construisant un donjon à l'ouest du manoir. Charles V de France, né dans la forteresse le 21 janvier 1338, en fait sa résidence, le siège de son gouvernement et de la haute administration. Il fait réaliser les travaux prévus par Philippe VI, y ajoutant par la suite l'enceinte monumentale avec ses portes et ses tours. Le donjon est édifié vers 1365. Sa construction a débuté entre 1336 et 1340. En 1369, on installe des machines de guerre sur les terrasses. La grande enceinte de 11 mètres de hauteur est élevée entre 1372 et 1380 ; la muraille avec chemin de ronde ceinturant donjon, manoir, Sainte-Chapelle et bâtiments résidentiels, est achevée en 1380.  Actuellement le plus élevé d’Europe, le donjon mesure 52 m de hauteur et possède six niveaux. La chambre de manœuvre de la herse, construite dès l’origine du donjon, est située en partie haute du niveau 1. Cette petite pièce contrôlait l’accès au moyen de relèvement et de descente de la herse, dispositif permettant d’assurer la protection du donjon.
 
Au XVe siècle, le donjon devient une prison royale. Au cours des années, il voit passer de nombreux détenus célèbres : Diderot, Mirabeau, le marquis de Sade… Fermé en 1784, il redevient une prison d’État au cours du XIXe siècle. Ses cellules servent à nouveau durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande. Sur les murs, les prisonniers de guerre laissent des traces de leur passage, sous forme de graffitis à la mine de plomb.
Entre-temps, la Révolution française a redonné une fonction militaire à la forteresse. Napoléon Ier en fait ensuite une caserne et l’arsenal de Paris. Elle protège d’ailleurs la capitale, durant les invasions prussiennes. Elle devient enfin le centre du commandement de l’état-major français, entre 1939 et juin 1940. Restauré, le donjon de Vincennes est aujourd’hui un lieu de visite exceptionnel et l’un des monuments les plus importants d’Île-de-France.



Personnes emprisonnées dans le donjon

* Jean Pic de la Mirandole(1488)
* Henri IV (1574)
* Henri II de Bourbon-Condé (1616)
* Jean Duverger de Hauranne, abbé de Saint-Cyran (1638-1643)
* Jean-François Paul de Gondi (1652-1654)
* Nicolas Fouquet
* Jean Henri, dit Latude (1749-1750)
* Mirabeau (1777-)
* Étienne Antoine Boulogne
* Ferdinand de Géramb
* Le marquis de Sade (1777, 1778-1784)
* Armand Barbès
* Auguste Blanqui
* François-Vincent Raspail






La ville de Vincennes


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Le donjon



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