Placé au Sud-Ouest de son département, proche de Corbeil-Essonnes, Melun est la troisième ville la plus peuplée du département après Meaux et Chelles et avant Pontault-Combault. La ville est limitrophe de la Communauté d'agglomération Grand Paris Sud. C'est une ville à double visage, proche des extensions des villes nouvelles et des grandes cultures céréalières au nord, elle a gardé au Sud tout son charme de ville agreste aux confins de la forêt de Fontainebleau.
Dans ces traces historique, au moyen-âge, les Capétiens renforcent le caractère défensif de l’île en y établissant le château royal au Xème siècle. Séjour apprécié des rois de France, la ville médiévale, entourée de remparts dès le XIIème siècle, s’étend vers le Nord et se pare d’une douzaine d’édifices religieux.
Le siège de la justice royale se trouvait sur la rive droite de la Seine, à l'entrée du Pont-aux-fruits. C'était l'une des quatre portes-châtelets contrôlant l'accès au quartier Saint-Aspais, dans la fortification élevée au début du 13e siècle par Guillaume de Flamenville et maître Gautier. Ce Châtelet du 13e siècle, qui fit l'objet de travaux en 1360. Poste d’avant-garde protégeant Paris, le Châtelet de Melun est l’objet d’un assaut mené par l’armée royale lors des opérations du siège de Paris en 1590, à la fin des guerres de Religion (les audiences se tinrent alors dans le réfectoire du prieuré Saint-Sauveur), et incendié une première fois. Partiellement reconstruit en 1624 par Jean Girard entrepreneur à Blandy-les-Tours, mais le second étage resta inachevé.
En 1652, on y transféra l'artillerie du château. Le Châtelet fut à nouveau incendié le 17 février 1695, mais rapidement rétabli par les soins de l'intendant de la généralité de Paris : les audiences y reprirent en 1697. Le Châtelet fut vendu par le domaine royal en 1773, et les tribunaux et prisons qu'il abritait furent transférés dans l'ancien couvent des Visitandines. La ville de Melun loua le premier étage du bâtiment pour y établir des écoles gratuites, tenues par les frères de la doctrine chrétienne. Le Châtelet fut définitivement démoli pendant la Révolution, en pluviôse an II. Le produit de cette démolition encombrait encore la première arche du pont-aux-fruits en l'an VI.
Description:
L'état décrit est celui du 17e siècle; après sa reconstruction en 1624, le Châtelet est un édifice de plan carré, en brique et pierre, couvert d'ardoise, coiffé de deux toits en pavillon (?) et d'un lanterneau. Il comporte deux étages carrés et un étage de comble. Le rez-de-chaussée est occupé par la prison royale (cachots, salle du géolier et chambre du concierge). Au centre, un passage couvert bordé de petites boutiques relie le pont-aux-fruits à la rue Saint-Aspais. Au premier étage se trouvent la grande salle d'audience, le parquet des gens du Roy et deux chambres du conseil pour les officiers de l'élection et du présidial. Le second étage n'a jamais été achevé, les deux chambres qui y ont été aménagées n'ont pas servi durant tout le 17e siècle. Suite à l'incendie de 1695, on propose comme nouvelle toiture un toit brisé à la Mansart, orné de deux épis de faîtage fleurdelisés.
Dates à retenir
XIIIe siècle - Construction du Châtelet de Melun
1360 - Travaux de rénovation
1590 - Incendie
1624 - Reconstruction
1695 - Second incendie
1697 - Reconstruction
1773 - Vente du Châtelet
1792 - 1794 - Destruction du Châtelet