Espace exposition

jeudi 9 novembre 2023

Fiche historique, les édifices. Châtelet de Melun

 


















Fiche N° 10









Châtelet




Placé au Sud-Ouest de son département, proche de Corbeil-Essonnes, Melun est la troisième ville la plus peuplée du département après Meaux et Chelles et avant Pontault-Combault. La ville est limitrophe de la Communauté d'agglomération Grand Paris Sud. C'est une ville à double visage, proche des extensions des villes nouvelles et des grandes cultures céréalières au nord, elle a gardé au Sud tout son charme de ville agreste aux confins de la forêt de Fontainebleau.
Dans ces traces historique, au moyen-âge, les Capétiens renforcent le caractère défensif de l’île en y établissant le château royal au Xème siècle. Séjour apprécié des rois de France, la ville médiévale, entourée de remparts dès le XIIème siècle, s’étend vers le Nord et se pare d’une douzaine d’édifices religieux. 








Localisation : 77 000 Melun 
département de la Seine-et-Marne

Région : Ile-de-France 

Année de construction :
ses périodes principales : 13e siècle, 2e quart 17e siècle, 4e quart 17e siècle  





Le siège de la justice royale se trouvait sur la rive droite de la Seine, à l'entrée du Pont-aux-fruits. C'était l'une des quatre portes-châtelets contrôlant l'accès au quartier Saint-Aspais, dans la fortification élevée au début du 13e siècle par Guillaume de Flamenville et maître Gautier. Ce Châtelet du 13e siècle, qui fit l'objet de travaux en 1360. Poste d’avant-garde protégeant Paris, le Châtelet de Melun est l’objet d’un assaut mené par l’armée royale lors des opérations du siège de Paris en 1590, à la fin des guerres de Religion (les audiences se tinrent alors dans le réfectoire du prieuré Saint-Sauveur), et incendié une première fois. Partiellement reconstruit en 1624 par Jean Girard entrepreneur à Blandy-les-Tours, mais le second étage resta inachevé.
En 1652, on y transféra l'artillerie du château. Le Châtelet fut à nouveau incendié le 17 février 1695, mais rapidement rétabli par les soins de l'intendant de la généralité de Paris : les audiences y reprirent en 1697. Le Châtelet fut vendu par le domaine royal en 1773, et les tribunaux et prisons qu'il abritait furent transférés dans l'ancien couvent des Visitandines. La ville de Melun loua le premier étage du bâtiment pour y établir des écoles gratuites, tenues par les frères de la doctrine chrétienne. Le Châtelet fut définitivement démoli pendant la Révolution, en pluviôse an II. Le produit de cette démolition encombrait encore la première arche du pont-aux-fruits en l'an VI.

Description:
L'état décrit est celui du 17e siècle; après sa reconstruction en 1624, le Châtelet est un édifice de plan carré, en brique et pierre, couvert d'ardoise, coiffé de deux toits en pavillon (?) et d'un lanterneau. Il comporte deux étages carrés et un étage de comble. Le rez-de-chaussée est occupé par la prison royale (cachots, salle du géolier et chambre du concierge). Au centre, un passage couvert bordé de petites boutiques relie le pont-aux-fruits à la rue Saint-Aspais. Au premier étage se trouvent la grande salle d'audience, le parquet des gens du Roy et deux chambres du conseil pour les officiers de l'élection et du présidial. Le second étage n'a jamais été achevé, les deux chambres qui y ont été aménagées n'ont pas servi durant tout le 17e siècle. Suite à l'incendie de 1695, on propose comme nouvelle toiture un toit brisé à la Mansart, orné de deux épis de faîtage fleurdelisés.
  


Dates à retenir

XIIIe siècle - Construction du Châtelet de Melun

1360 - Travaux de rénovation

1590 - Incendie

1624 - Reconstruction

1695 - Second incendie

1697 - Reconstruction

1773 - Vente du Châtelet

1792 - 1794 - Destruction du Châtelet








La Ville
Le patrimoine

Le châtelet



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Prise du château par les Normands




L'Ile-Saint-Etienne




En 1650









jeudi 12 octobre 2023

Fiche historique, les édifices. Feigneux

 


















Fiche N° 2









Eglise fortifiée

Placé au Sud-Est du département de l'Oise proche de Crépy-en-Valois et Villers-Cotterêts, ce village périurbain du Valois surplombant la vallée de l'Automne, jouxtant Senlis, Compiègne, est situé sur un plateau agricole coupé par deux vallons. Il se compose d’un village-centre structuré par d’anciennes fermes patrimoniales entouré de terres agricoles qui vit son église fortifiée se construire au XIIe siècle. 










Localisation : 60 800 Feigneux 
département de l'Oise

Région : Hauts-de-France  





L'édifice était situé sur un tertre, cette église fortifiée comportait un passage dans un contrefort (coté sud); les ouvertures suivantes ont été obturées au XIXème siècle pour renforcer la maçonnerie.

D'environ trois mètres de haut, il a fallu de lourds travaux pour créer, à ce niveau, un chemin permettant d'en faire le tour. Partant d'une porte, actuellement murée, dans le croisillon Nord, on trouvait un passage aménagé dans le contrefort oblique de ce même croisillon, puis après avoir contourné le chevet, un couloir traversant l'angle du croisillon Sud était 
à nouveau suivi d'ouvertures dans les contreforts du bas-côté. Tout le long de ce dernier, le chemin est constitué, ou plutôt soutenu, par un mur en moellons assurant une liaison entre les contreforts.

L'examen des ouvertures souligne encore l'homogénéité de la construction du croisillon Sud : de même que le couloir, le passage dans le contrefort avait été prévu au moment de l'édification alors qu'ils ont été percés après-coup dans les autres contreforts. Cette disposition permet donc de rattacher chronologiquement au croisillon Sud l'établissement du chemin de ronde.

Le percement des contreforts du bas-côté a compromis leur solidité et on a été surement obligé, probablement au XVIIIe siècle, d'en refermer la maçonnerie et de placer des tirants métalliques.
Inscription de la dernière ouverture
La dernière ouverture porte l'inscription suivante :





Le clocher lui est une construction massive dont la hauteur, du dallage à la rive du toit, est de 20,70m. Sa forme en plan est un carré de 4m de côté à l'intérieur l'on trouve des murs de 0,85m d'épaisseur, fortement contrefortés jusqu'à 18,10m de
 hauteur .. La partie supérieure (2,60m.) semble une adjonction rudimentaire dont les murs sans contrefort n'ont plus qu'une épaisseur de 0,32m.

L'accès au clocher s'effectue par un escalier à vis de 80 marches, inclus dans une tourelle engagée, à l'angle ouest- nord, dans le mur et le contrefort.
Le premier accès à 7,85m. dessert l'ensemble des combles. La voûte du clocher pourrait constituer un plancher au-dessous d'une meurtrière très ébrasée, aménagée dans le mur nord, mais cette voûte est tardive. Il est probable que les traces d'un premier plancher ont disparu. Dans la voûte de la première travée de la nef, se trouve le claveau amovible, déjà mentionné, qui porte la date 1641. Il constitue une sorte de bouchon de 19cm. sur 13. L'orifice permet de surveiller efficacement l'entrée de l'église située juste au-dessous. Un autre trou carré, plus petit, sans bouchon, se trouve à peu de distance, dans la même voûte.
Au même niveau des combles, des orifices de tir sont sommairement aménagés dans les murs pignons des croisillons. Du côté sud, la meurtrière oblique surveille particulièrement l'issue du talweg.
Le clocher présente ensuite deux niveaux de défense sans communication avec l'escalier de la tourelle. Il faut donc admettre un accès au moyen d'échelles à partir du premier niveau. La position et les dimensions des trous relevés sur les murs permettent facilement d'imaginer le solivage qui laisse la place à ces échelles.

Le deuxième niveau considéré, situé à 11,35m, dispose de trois meurtrières du même type que celui du premier niveau, orientées respectivement vers l'Ouest, le Nord et l'Est.

A partir du troisième niveau, à 13,05m., il faut distinguer deux aménagements du système de défense. On les situera, faute de pouvoir préciser davantage, avant et après 1646. Le troisième niveau appartient à la première époque. Son plancher identique à celui du niveau précédent, dessert les fenêtres de la chambre des cloches dont la base se trouve à 1,50m. Un orifice de tir supplémentaire, un simple trou a été percé au- dessous d'une fenêtre, du côté ouest.

C'est au dernier niveau, 18,10m., que s'interrompent les puissants murs, larges de 0,85m., sur lesquels s'appuie une muraille plus légère, large de 0,32m., haute de 2,60 m. A l'intérieur, le ressaut sert d'appui au plancher. A l'extérieur, le mur épais se termine par une corniche à corbeaux raccordée au mur supérieur par un important chanfrein. La rusticité de cette chambre terminale incline à voir en elle une adjonction hâtive. Il faut cependant noter que l'on retrouve la même disposition sur l'église de Rouvres et, d'une façon plus intégrée, sur les clochers d'Etavigny, détruit en septembre 1914, et de Thury en Valois. Ce point mériterait une étude comparative.

L'accès se pratique par l'escalier de la tourelle. On trouve des meurtrières à deux niveaux : les premières, très sommaires, au ras du plancher ne peuvent avoir été desservies qu'à partir d'un appui situé sur la partie supérieure du beffroi de charpente. Sans doute faut-il y voir une utilisation précaire de la chambre de défense, avant que celle-ci ne fût achevée, ce qui va bien dans le sens de la hâte déjà mentionnée. Le deuxième rang de meurtrières est situé a 1,20m. en moyenne, au-dessus du plancher. Il complète les lucarnes de guet percées dans chaque mur.
En 1646, la cloche est installée.






La Ville
L'église

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jeudi 21 septembre 2023

Fiche historique, le donjon de Châteaufort-en-Yvelines




Fiche N°1

  

 





۝   Le donjon de châteaufort,  à Châteaufort-en-Yvelines.


   Située au Centre-Est de son département et frontalier avec le département de l'Essonne proche de Magny-les-Hameaux et Saint-Rémy-les-Chevreuse au Sud-Ouest de Versailles, Châteaufort est une petite localité assise en partie sur le plateau de Saclay et dans la vallée de Chevreuse. 
Son nom est issu du latin castellum, « Village fortifié ». Des remparts dont il ne reste que quelques ruines, s'élevaient à la cime d'un coteau escarpé, au-dessus d'un ruisseau, la Mérantaise, qui se jette dans l'Yvette et qui limite au Sud-Ouest le plateau de Saclay. La vallée profonde de près de 50 m au niveau de Châteaufort présente une dénivellation assez abrupte pour permettre l’établissement d’un poste de surveillance. Sur ce lieu fut édifiée un système de tours de défense du pays de l'Hurepoix en balcon sur la dépression. Elle fait partie du parc naturel régional de la Haute-Vallée de Chevreuse. 







Dénomination :  Donjon

Localisation :  Châteaufort-en-Yvelines, 
département des Yvelines.

Région :  Ile-de-France


Année de construction : XI e Siècle.






Architecture :

Le donjon de Châteaufort plus important est éventré de plusieurs côtés mais s élève encore à 6 ou 7 mètres Il est occupé par un maréchal ferrant mais son plan est facile à reconstituer Son diamètre intérieur de 12 m 60 implique un noyau central pour porter les planchers Ses murs ont 3 mètres d épaisseur, ils sont en outre soutenus par quatre énormes contreforts de 6 mètres de large qui portaient quatre tours rectangulaires de flanquement. Le tout est d' une fort belle construction adaptée aux faits de guerre. On y remarque une étroite meurtrière au premier étage et le canal de descente des latrines. Comme comparaison on peut voir à 3 lieues (14.50 kms) de là le donjon de Maurepas aussi du XIe siècle beaucoup mieux conservé quoique démantelé. La tour reste le seul vestige avec les souterrains et les prisons, de l'histoire médiévale de la commune. Sa hauteur de 36 mètres et son diamètre 16 mètres en faisait un des éléments les plus remarquables du château-fort de l'époque  


Historique :
Chateaufort était anciennement un des lieux les plus renommés des environs de Paris, Son étymologie, sa destination. Sur la fin de la deuxième race de nos Rois lorsque le gouvernement féodal était dans toute sa force et entretenait la France dans un état de guerre civile presque continuel, des seigneurs faisaient bâtir des châteaux-forts dans leurs domaines, voulant s' en faire un asile soit contre l' autorité royale, soit contre l' invasion de leurs voisins ou la rebellion de leurs propres vassaux. Ces seigneurs les faisaient élever dans des lieux qui, déjà forts par leur situation naturelle, offraient plus de facilités pour se défendre en cas de guerre. Aussi choisissaient-ils de préférence les coteaux abruptes ou d' inaccessibles sommets de montagnes pour construire ces lourdes citadelles dont on voit encore aujourd' hui tant de vestiges en France. Autrefois, le doyenné de Châteaufort avait une telle importance qu’il était le siège de 98 paroisses s’étendant de St-Germain-en-Laye à Nanterre et jusqu'à la région d’Étampes .
C’est par deux actes écrits de 768 et 774 que Pépin le Bref et Charlemagne firent donation de la forêt des Yvelines aux abbés de St-Denis qui inféodèrent Châteaufort au seigneur de Montlhéry, Thibault File Étoupe.
Châteaufort est alors une importante forteresse dominée par trois châteaux, appartenant en 1068, à Guy Ier de Montlhéry, son frère Hugues et au chevalier d’Amaury. Les chanoines de Bourgueil s’établirent alors dans le prieuré de Châteaufort.
La forteresse de Châteaufort fut bâtie sous le règne de Philippe Ier (1060-1108), dernier roi sans pouvoir. Nos trois seigneurs d'alors, Gui de Châteaufort, Hugues de Crécy et le Chevalier Amaury, possédaient outre celle de Châteaufort, de nombreuses autres forteresses en Île-de-France. Ces places fortes sont les verrous du domaine royal. Le fils de Philippe Ier, Louis VI le Gros, comprit que son autorité royale passait par la soumission de ces seigneurs alentours, mieux armés. Afin de reprendre le pouvoir, le roi provoqua chez notre sanguinaire seigneur Gui le Rouge une jalousie qui le poussa à assassiner l'un des siens, c'est ce qui perdit notre forteresse en 1118. Cette année-là, Châteaufort et Montlhéry furent démantelés et rattachés au domaine royal. Notre cité ne connut plus rien d'autre qu'une existence prospère sans histoire, donnée, échangée, vendue et rachetée à moult reprises par les rois successifs jusqu'en 1698, où Louis XIV la reprit pour en faire don un an plus tard aux religieuses de Saint-Cyr propriétaires jusqu'à la Révolution.


Chateaufort avait été ruiné dans les guerres civiles des catholiques et des calvinistes et n'était plus à l'époque où le marquis de Sourdis en devint propriétaire qu'un village quelconque.



Matériaux : Moellons, meulière, calcaire, pierre de taille







Le donjon
Page 82

Le patrimoine du village

 Hugues de Montlhéry ou de Crécy
Seigneur de Châteaufort


La ville de Châteaufort




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 Le monde des châteaux 














































mercredi 2 août 2023

Fiche historique, les château-forts. Marcoussis











Fiche N°V










۩   Le Château féodal de Montagu, à Marcoussis


Marcoussis est située dans la région Île-de-France, au Nord du département de l’Essonne, totalement intégrée à l’agglomération parisienne, au cœur de l’ancien pays aujourd’hui devenu la région naturelle de l'Hurepoix. Au centre du triangle Rambouillet-Paris-Etampes, à deux pas de Montlhéry et de son autodrome, le développement d’un premier village se fit à partir du VIIe siècle. 

Bâti au début du XVe siècle dans les années 1400 à 1408 par Jean de Montagu, cette édification prodigieuse lui donna son allure défensive et chevaleresque à la fois.









Dénomination : Château, château-fort 

Localisation :   91460, Marcoussis,
 
département de l'Essonne

Région : Ile-de-France




 Bâti à Marcoussis dans les années 1400 à 1408 par Jean de Montagu, ce château, à la fois défensif et résidentiel, était considéré comme l'une des plus belles réalisations architecturales du règne de Charles VI. Déblayé chaque année par Mr le Marquis de la Baume ce manoir, le curieux château féodal de Marcoussis, reprend au fil des ans son allure chevaleresque, celle qui, au moyen-âge, lui donna fier allure. Mr le Marquis donne ainsi un bon exemple qui mériterait d' être suivi par tous les propriétaires de châteaux historiques. Le patrimoine national grandirait ainsi d'une façon considérable. Au XIXe siècle, les fossés sont déblayés, les murs des courtines et des contrescarpes ceux des tours y sont visibles jusqu' au rez-de-chaussée, une des tours d' angle s' élève tout entière jusqu' à la naissance du toit. La végétation et les arbres encadrent le tout d' une façon féerique. Le meilleur coup d'œil d'ensemble se trouve sur le petit pont qu'on rencontre derrière le mur de clôture immédiatement à côté et à gauche de la porte de l'entrée actuelle.
 Le château est bâti en plaine à dix minutes de l'église du village. Une belle route y donne accès, elle aboutit à la grille d'entrée, 
Il était construit sur un plan quadrangulaire régulier, cantonné à ses angles de tours rondes. Les courtines formant les deux petits côtés de l'enceinte étaient couronnées par un chemin de ronde à mâchicoulis et flanquées, chacune en leur centre, sur le modèle du Louvre, d'une tour à demi-engagée. Le corps de la porte principale, défendu par des tours semi-circulaires et couvert d'un toit en pavillon accosté d'une tour de guette, offrait une autre analogie avec la forteresse royale. La porte postérieure était ménagée dans la tour carrée du château primitif de la Motte, enclavée dans la nouvelle construction. L'influence de la Bastille, autre château parisien, était perceptible dans la disposition de ces deux portes au milieu des grands côtés.
 Un pont laisse passer ces eaux dans les fossés du château. Un pont porté par deux arches permet de les franchir et de pénétrer dans le château. 

Ce château est plan, il a la forme d'un long rectangle flanqué d'une tour ronde à chaque angle, une autre défend le milieu du petit côté.
La façade n' a pas d' autre ouvrage de défense, en dehors des tours d' angle et le petit châtelet formant l' entrée de pont. On pénètre alors dans un vaste rectangle qui était pourvue de bâtiments en tout genre. Autour, les pièces d' habitation des bâtiments dont le plan est nettement accusé par les murs saillants du sol offrent un intérêt capital au château car rarement la distribution intérieure est mieux affirmée qu' ici. On voit encore un puits, des restes de fenêtres à chambranles moulurés à la façon du XVe siècle et diverses sculptures. La tour la mieux conservée qui se dresse dans l' un des angles est composée à l' intérieur d' un plan circulaire aux étages supérieurs dont les planchers ont disparu, les pièces sont à pans coupés sur plan octogonal. On aperçoit une cave à travers un regard grillé.
 Le rez-de-chaussée était voûté comme en témoignent les amorces en briques qui subsistent encore. Les trois autres étages étaient à planchers, on voit les moulures qui les portaient et la cheminée pratiquée dans les murs. 

 A cette époque, au XIXe siècle, ces hommes ont combattus ici même pour obtenir que son entretien fût assuré par la restauration des parties qui disparaissaient. Ils ont à cet effet publié un charmant dessin donnant son état de délabrement.  Leurs réclamations ont portées leurs fruits, l'on a refait les fûts et la partie triangulaire formant un auvent au-dessus des chapiteaux. On a incrusté une plaque de marbre portant ces mots Hostel Dieu fondé par Louis VI en 1149. Puis on a visité le donjon sur lequel ils auront l'occasion de revenir une autre fois. Divers bâtiments étaient inclus dans l'enceinte, adossés aux courtines : les appartements distribués par des tourelles d'escalier dans les angles et, près de la poterne nord, une chapelle à deux étages ornée, de part et d'autre de la porte, des statues de Jean de Montagu et de sa femme et d'un bas-relief représentant le maître des lieux en prière. L'effigie de Charles VI, en ronde bosse, était placée au-dessus de l'entrée principale.
L'ensemble était protégé par des douves larges et profondes, limitées par une contrescarpe maçonnée et franchies par un pont-levis sur les façades nord et sud.

Dévasté en 1792, le château, devenu inhabitable, fut ensuite démoli. Aujourd'hui, une seule des quatre tours rondes, la "tour des oubliettes", haute de 17 mètres est encore debout à l'angle nord-est. Elle abrite une salle basse hexagonale voûtée à laquelle on accède par une ouverture carrée pratiquée dans le sol du rez-de-chaussée de plan circulaire, lui-même surmonté de trois étages de plan octogonal.

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dimanche 16 juillet 2023

Fiche historique, les château-forts. Abondant

 

















۩   Le Château-fort de la Robertière, à Abondant

Situé au Nord de Dreux et au Sud-Ouest d'Anet, ce château-fort qui datait du XIIe siècle fut construit sur l’un des points les plus hauts de la forêt domaniale de Dreux. Les vestiges du château sont situés à l'ouest, dans la forêt de Dreux, au bord de la falaise surplombant l'Eure sur sa rive droite et est bâti sur la lisière de la forêt de Dreux au bord du plateau qu' elle couronne qui s' abaisse rapidement vers l'Eure dont il n' est séparé que par le chemin de Montreuil à Sorel. Ce fut un excellent poste d’observation et de défense Normand, dont les souverains prenant assez souvent le territoire de Dreux pendant le théâtre de leurs guerres avec le roi, obligeaient le comte de ce pays à surveiller leurs mouvements.








Dénomination : Château-Fort 

Localisation :   28410, Abondant,
 
département de l'Eure-et-Loir

Région : Normandie




Les solides retranchements dont il avait entouré la Robertière en faisaient une forteresse presque imprenable. 
D’une construction telle que ses murs sont inattaquables à la main des hommes, si l’on en juge par les énormes quartiers de maçonnerie que les guerres et le temps ont précipités du haut des murailles sur le sol. Elles étaient bâties en cailloutage. De nombreuses et profondes caves souterraines circulaient autour du château. L’entrée, qui est parfaitement conservée, présente encore un parallélogramme de 25 à 30 mètres de longueur sur 15 de largeur. A l’extrémité, le prolongement plus étroit de cette cave qui se dirige du côté de la rivière, fait présumer que ce souterrain servait aux habitants du château à communiquer en dehors et à la rivière. 

Les épaisses murailles des remparts étaient flanquées de tours et de bastions ainsi que d'un donjon d’une hauteur considérable en occupait le milieu et un chemin couvert, bouché maintenant par les deux issues, conduisait à la rivière. Un fossé large et profond, dont on voyait encore les traces au XIXe siècle, tournait autour du château dont l’entrée était probablement défendue par une herse ou un pont-levis comme dans la plupart des châteaux des onzième et douzième siècle.

Le château de la Robertière offrit aussi aux comtes de Dreux une délicieuse résidence où, durant l’été, ils pouvaient à leur gré se livrer à la chasse ou à la pêche car il était bâti sur la lisière de la forêt de Dreux au bord du plateau qu’elle couronne et qui, s’abaissant rapidement vers la rivière de l’Eure distante à peine d’un kilomètre, n’en est séparé que par le chemin de Montreuil à Sorel.

En 1428, après la capitulation de Dreux, le château de la Robertière soutint contre les anglais un siège à la suite duquel il fut rasé. Nous reproduisons le récit qu’en a fait Donnant, récit dont au reste nous ne garantissons pas l’exactitude ne l’ayant trouvé dans aucun de nos historiens français.

Quelques dauphinois, on appelait ainsi le partisants du Dauphin depuis Charles VIII, s’étaient renfermés dans la Robertière d’où, par de continuelles sorties, ils incommodaient cruellement, le parti anglais qui occupait le voisinage.

Suffolk, gouverneur de Dreux pour Henri V, entreprit de les débusquer du château, ne doutant point qu’en peu de jours il ne vint à bout de s’en rendre maître. Son attente fut bien trompée car il resta huit mois à se morfondre devant cette petite place sans être plus avancé que le premier jour. Furieux de se voir arrêté si longtemps par une poignée d’hommes, il imagina, dit le chroniqueur, un moyen barbare de les contraindre à capituler. Il fit donc amener les parents et les amis que les assiégés avaient dans la ville et, les plaçant devant les fortifications, il signifia aux dauphinois que s’ils ne voulaient pas voir mettre à mort ces malheureux, il fallait qu’ils se rendissent sur le champ. On ne peut dire quelle aurait été la décision des assiégés dans cette cruelle perplexité, si, pendant qu’ils délibéraient, un traître nommé Vaxon n’eut hâté, continue Donnant, la reddition du château en livrant au duc de Suffolk l’entrée de la première cour où étaient les armes et les munitions. Les assiégés furent donc obligés de se rendre. Le duc de Suffolk s’empara du château qu’il fit aussitôt raser. Il n’en reste plus que quelques pans de murs délabrés.