Petit coin de l'ancien pays de France situé au Nord-Ouest de Meaux dans l'axe côté Est de l'aéroport Charles-de-Gaulle au Nord-Ouest de la Seine -et-Marne, ce château du XVIe s'est construit sur les ruines d'un château-fort médiéval.
Le château de Nantouillet est un château de type Renaissance, édifié dans les années 1520 sur Nantouillet en Seine-et-Marne. Son commanditaire est Antoine Duprat, le seigneur du lieu, grand chancelier du roi François Ier.
Le château est intégré dans une enceinte aux tours massives, entourée de larges fossés.
Un portail monumental, avec un pont-levis aujourd'hui disparu, permet l'accès à la cour d'honneur où se trouvent le corps de logis et, plus loin, le jardin.
La construction subsiste encore de nos jours. L'édifice a été classé monument historique dans la seconde moitié du xixe siècle. Malgré cela, son état général est assez dégradé ; il mériterait une restauration conséquente.
L'entrée
Située au sud-ouest de la place, près de la tour principale, elle est constituée d'un pont dormant et d'un portail monumental.
Ce portail, en forme de portique, est de style Renaissance. Il est percé d'une porte cochère et d'une porte piétonne. À l'origine existait un pont-levis; on voit encore au-dessus des deux portes les trois longues saignées destinées à l'ouverture des ponts avec, dans les pierres de leur partie basse, des traces d'usure dues au système de manœuvre.
De part et d'autre des portes, des contreforts ornés de pilastres richement décorés supportent un linteau sculpté portant des niches aujourd'hui dépourvues de statues sauf le dais central qui abrite la statue mutilée de Jupiter étonnante, assis sur un globe, avec un aigle à ses pieds.
Au-dessus du porche central, subsiste encore la devise latine « Virtuti fortuna vincit », « la fortune seconde la vertu » ; au-dessus du Jupiter, dans la frise de l'entablement, entre des médaillons, les trèfles de ses armoiries.
L'enceinte
Il reste peu de vestiges du mur d'enceinte, mais l'emplacement des tours apparait encore sur un plan de 1783.
Parmi les trois tours encore visibles, la principale, près de l'entrée est la plus imposante. Elle est habillée de briques et percée de grandes fenêtres à meneaux (voir supra).
Les larges fossés, possiblement en eaux au XVIe siècle? ont été partiellement comblés.
Au-delà des fossés, au nord, existait un imposant pigeonnier. Encore visible sur les cartes anciennes, il a été détruit au XIXe siècle.
Le corps de logis composé de trois ailes disposées autour de la cour d'honneur a conservé ses fenêtres à meneaux et des portes sculptées d'arabesques et de coquillages. L'ensemble de l'édifice est malheureusement dans un état assez dégradé.
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A quel motif faut-il attribuer la construction du château actuel?
Si nous en croyons M Dusommerard, Duprat résolut de rendre son vieux manoir digne d'exercer une hospitalité royale envers le jeune roi François Ier. Suivant MM Vaudoyer et Albert Lenoir "Etudes d' architecture en France" dont l' autorité en pareille matière était précieuse à consulter, le chancelier cardinal parvenu au faite des grandeurs et de la puissance voulut créer pour son usage et son agrément une habitation princière renfermant tout ce que l'on pouvait inventer de plus splendide.
L' historien Michelin va beaucoup plus loin que des auteurs éminents, dans son essai historique sur le département de Seine et Marne il fait sans hésiter bâtir le château de Nantouillet par François Ier lui-même. La terre de Nantouillet, dit-il, était autrefois un marquisat, on y voit un ancien château-fort que fit construire François Ier et qui fut habité par le cardinal Duprat.
Il y a une raison majeure pour que la villa à moitié italienne de Nantouillet revêtit des apparences de château-fort, elle avait très probablement succédé à une ancienne forteresse. Les quatre énormes tours de brique dont trois sont encore intactes au XIXe siècle et dont les fondations de la quatrième sont très distinctes semblent suffisamment le prouver. Bien d' autres points l'établissent encore.
On sait qu' en ces temps de féodalité contigus aux années de la Renaissance tout seigneur avait des gardes c'était le privilège et l' affirmation la plus nette de la souveraineté féodale. Au dehors, la compagnie des gardes officiers et soldats gentilshommes et soudards escortaient leur patron et à défaut de défense au moins lui faisaient honneur. Au château, ils se tenaient dans une salle placée à l'entrée des appartements conçue de corps de garde et de vestibule. Evidemment l' écusson placé dans ce genre de salle avait une signification très importante il nommait le suzerain à qui appartenaient ces soldats, celui qui avait le droit de les commander. C'est donc Duprat qui imposait ses volontés dans la salle des gardes. Son écusson était placé au-dessus et au milieu de la grande et belle cheminée qui est un des principaux ornements de l' intérieur du château. Quant aux salamandres elles rappellent les liens étroits qui unissaient la fortune de Duprat à celle de François Ier, de plus il était d' un bon ton pour un courtisan de placer sous les yeux du visiteur royal fréquemment reçu un signe qui indiquait la dépendance et la soumission.
Prenons en main le plan général du château de Nantouillet et constatons un fait à savoir le peu d' importance des bâtiments d' habitation comparés à l' immensité des fossés, c' est à dire l' enceinte du château.
Comment faire concorder l' adoption de la forme italienne pour la disposition et la décoration des bâtiments avec le caractère encore féodal de l' enceinte du château? Il est hors de doute que les quatre énormes tours qui figurent à l' angle des fossés sont de la même époque que les autres parties de l' édifice sont de très peu antérieures. On ne peut nier non plus le peu d' harmonie qui existe entre ces massives constructions militaires et la délicatesse d' architecture du portique et des autres bâtiments. Le portique se trouve même relié à la tour voisine d' une façon malheureuse et peu étudiée.
Que faut-il conclure de ces faits étranges? Le chancelier voulut-il que son architecte tout en adoptant les principes de la Renaissance italienne pour la partie centrale du palais conservât cependant à celui-ci une enceinte française et encore féodale ou bien faut-il supposer qu' un ancien château-fort existait sur cet emplacement et que les fossés et les tours de défense furent conservés? Mais, dira-t-on, les quatre formidables tours d' angle d' un effet si puissant et si étrange appartiennent bien et à n' en pas douter à la Renaissance. Il devient donc vraiment difficile de se prononcer d' une façon absolue pour l' une ou l' autre de ces suppositions, comme moyenne, ne pourrait-on pas admettre qu' un ancien château a réellement existé mais que les fondations de l' enceinte seules ont été conservées... Les tours toutes entières à partir du sol ont pu être refaites dans ce style simple et sans autre caractère que sa brutalité qui se trouve en si parfait désaccord avec le reste des constructions tout en datant cependant du même temps. Les tours sont à présent privées de leur couronnement, c' est-à-dire des créneaux qui les terminaient il n'est pas supposé qu' elles aient jamais été utiles à la défense du château. Notre assertion une fois admise de la construction de l' édifice actuel sur l' emplacement d' un autre édifice dont les fondations seules auraient été conservées, on arrive facilement à voir que les tours ont dû être restituées dans l' unique but de conserver extérieurement les marques de la puissance et du droit de juridiction possédées quelque temps par Duprat comme seigneur et comme archevêque. Toujours est-il que ces tours bien que démantelées existent et qu' il est difficile, à moins de faire des fouilles profondes, de constater si elles sont ou en partie d' origine ancienne ou complétement de l' époque des bâtiments d' habitation. Mais quels que soient les motifs qui ont amené la conservation d' un appareil de défense auquel on commençait généralement à renoncer sous François Ier, il n' en faut pas moins admettre que tel qu' il est le plan du château de Nantouillet est une oeuvre étudiée et réussie. Les fossés, on s'en doute, sont maintenant privés de leur eau, l' une des tours est presque complétement détruite et les autres sont démantelées. Malheureusement trois siècles et plus nous séparent de l' époque où il fut érigé, trois siècles pendant lesquels il eut à éprouver bien des vicissitudes, bien des modifications intérieures ou extérieures. Puis les révolutions ces messagères terribles du progrès, sont venues frapper à notre porte et mettre à l' ordre du jour la mutilation ou la destruction de tous les édifices seigneuriaux quelque soit leur mérite artistique et quels que soient aussi les souvenirs historiques évoqués par eux. C est sans doute à partir de cette dernière époque que commence la déchéance réelle du château de Nantouillet qui a été transformé aujourd' hui..
Dans ce château dans cette cour spacieuse où l' on voyait jadis pendant les années de splendeur de l' édifice circuler la suite entière d' un roi, les gardes et les nombreux valets d' un ministre et d' un prince de l' Église dans cette cour où l' on voyait passer des écuyers et des pages au brillant costume et sans doute aussi quelques-unes des belles dames du temps on ne voit plus que des instruments de labour jetés çà et là des troupeaux de moutons, des bouviers sordides, des servantes de basse cour à la mise négligée et du fumier partout...
De Claude Sauvageot, dessinateur et graveur édité en 1867.
Les seigneurs
Nantouillet est mentionné dans les archives dès la fin du XIe siècle. La seigneurie relevait du comté de Damartin. Parmi les seigneurs, on peut citer :
- un sire de Nantouillet, qui participe à la première croisade (1096-1099);
- Gérard de Nantouillet, qui donne, vers 1188, le champart de Nogeon (sur Réez-Fosse-Martin) au prieuré de Fontaines-les-Nonnes.
- Jean de Nantouillet (1205, 1207) et Guillaume (1265), probables chevaliers et seigneurs du lieu ;
- de 1269, il subsiste une charte appendue d'un fragment de sceau marqué « MARIE = FAM = » Sur le parchemin il est indiqué le nom de « Marie, dame de Nantouillet, épouse de Jean de Nantouillet » ;
- en 1392, au célèbre bal des ardents, donné en l'honneur du roi Charles VI, quatre seigneurs périssent brûlés vifs ; seuls, le roi et Ogier de Nantouillet seront sauvés.
La ville de Nantouillet
Nantouillet — Wikipédia (wikipedia.org)
Le château
Recherche - POP (culture.gouv.fr)
Château de Nantouillet | Musée du Patrimoine de France
Château de Nantouillet — Wikipédia (wikipedia.org)
(PDF) Nantouillet, château d'Antoine Duprat | Flaminia Bardati - Academia.edu
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Les places fortes entourant l'Ile-de-France
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr
Plan du château en 1867