Ville prestigieuse, Gien vit bordée par la Loire, fleuve sauvage et rebelle marqué par le commerce maritime lorsque le fleuve était navigable, est situé au Sud-Est du département du Loiret, proche de Sully-sur-Loire entre Auxerre et Orléans.
Au VIIIe siècle, la seigneurie de Gien se place au plus septentrional de l’apanage du duc de Berry. La seigneurie de Gien-le-Vieux, nom donné au moyen-âge, relève de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, tandis que le château puis la ville fortifiée auront des seigneurs laïcs.
L’inscription « Giemis Ca. » apparaît sur une monnaie autour de 1100. Elle rapporte l’existence d’un castrum à Gien. En 1096, un Geoffroi, comte de Gien (« comes de Geone ») est témoin d’un acte concernant le prieuré de Saint-Gondon-sur-Loire (Marchegay 1877 : 26). Ce personnage est issu de la famille Donzy, dont le site éponyme est localisé en Nivernais, à 67 km en amont de la Loire. Les Donzy sont issus de la famille seigneuriale de Semur-en-Brionnais, proche des ducs de Bourgogne.
Avant cette époque, soit avant le XIe siècle, le castrum de Gien n’est documenté que par l’archéologie. On suppose alors que les Donzy sont déjà installés sur le site de Gien. Le castrum de Gien peut désormais être localisé sur le promontoire dominant la Loire à l’emplacement du château-musée actuel. Il ne succède à aucune occupation antérieure détectée en ce lieu. L’histoire de l’agglomération de Gien s’écrit en plusieurs étapes et lieux. L’agglomération antique s’est développée à Gien-le-Vieux, lieu-dit localisé sur la même rive de la Loire, mais en aval du promontoire. Une première église a vraisemblablement été construite à Gien-le-Vieux, mais sa localisation exacte demeure inconnue. En effet, un règlement du diocèse d’Auxerre rédigé autour de 573-589 rapporte la présence d’une église au lieu dénommé « Giomus » (Longnon 1904: 232). « Giomus » correspond au locus de Gien-le-Vieux, comme le confirme une mention ultérieure de ce même recueil (Longnon 1904 : 261).
« Giomus » correspond au locus de Gien-le-Vieux, comme le confirme une mention ultérieure de ce même recueil (Longnon 1904 : 261). L’installation du castrum de Gien sur le promontoire supportant actuellement le château-musée est confirmée par l’archéologie autour du IXe siècle. Il manque des éléments pour comprendre le choix de cette installation. L’hypothèse la plus probable pourrait être le déplacement du lit de la Loire. Gien-le-Vieux est installé sur un rebord de terrasse façonné par le cours d’eau. L’agglomération antique a probablement profité d’un emplacement où il était aisé de franchir la Loire comme le suggère la présence d’une voie romaine orientée nord-est / sud-est. Aujourd’hui la Loire coule à environ 500 m au sud de Gien-le-Vieux. Bien que l’époque du déplacement du cours d’eau dans un lit plus au sud ne soit pas connue, il est possible d’imaginer le moment de sa déviation entre le VIIe et le IXe siècle, peut-être dû à des facteurs climatiques. Dans ce scénario, le promontoire actuel, localisé à proximité du cours d’eau et d’une nouvelle possibilité de le franchir, rend dès lors cet autre emplacement plus propice à l’installation humaine. L’environnement médiéval du castrum est peu connu pour l’an mil. Quelques mottes se décèlent dans le paysage, cependant, mis à part leur topographie, elles ne comportent pas d’indices archéologiques proposant une chronologie d’installation. Le duché de Bourgogne, indépendant du royaume de France dès l’époque burgonde, est proche des territoires d’Empire. Du fait de son emplacement en limite des territoires bourguignons et du domaine royal, la seigneurie de Gien présente un intérêt pour la royauté. Ainsi, les textes renseignent une histoire marquée par l’arrivée du pouvoir royal à Gien à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, dans un contexte nécessairement conflictuel avec la famille Donzy, proche des ducs de Bourgogne. L’enceinte castrale a pu être flanquée à ce moment, ancrant le pouvoir royal sur le site, et une collégiale est alors fondée (statuts obtenus en 1216). Le domaine giennois est géré en apanage.
Au début du XVe siècle, à la mort de Jean de Berry, il est confisqué par le futur Charles VII afin qu’il ne tombe pas aux mains du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, frère de Jean de Berry. La seigneurie de Gien constitue ensuite la dot d’Anne de France en 1481. Fille aînée de Louis XI, Anne de France assure la régence de 1483 à 1488 sous la minorité de son frère Charles VIII.
Le château se compose aujourd’hui d’une aile Est et d’une aile Sud disposées en retour d’équerre. Elles sont distribuées par trois tourelles d’escalier semi-hors-œuvre surmontées de chambres hautes, rythmant les façades sur cour.
Le château de Gien subit quelques dégâts à la suite des Guerres de Religion puisque des réparations sont attestées dans les textes au début du XVIIe siècle. Elles concernent les prisons, non localisées, du château et à plusieurs reprises la couverture des toitures. Le changement d’affectation observé dans une des pièces de l’aile ouest disparue atteste un usage de cet espace plus fonctionnel que résidentiel. Un évier est créé dans la grande pièce et un petit bac est aménagé dans les nouvelles salles cloisonnées de cet espace
L’installation du tribunal et de la sous-préfecture dans le château de Gien à partir de 1826, après son rachat par le Département en 1823, marque une nouvelle étape dans son réaménagement. La sous-préfecture occupe les ailes est et sud-est du monument, le tribunal, le logis ouest avec la prison au rez-de-chaussée haut (le rez-de-chaussée bas correspondant à des espaces voûtés semi-excavés du château). Des travaux importants sont menés à la place de l'aile ruinée du château où il est décidé d’implanter la prison. Le terrain est nivelé pour accueillir les cellules sous forme de dortoirs des prisonniers (hommes ou femmes), une cour de promenade, un atelier et le logement fonctionnel des gardes. Le nombre de prisonniers varie de huit à vingt. Des espaces d'agrément sont créés en cour nord. Les terrasses du château sont transformées au sud en jardin à l'anglaise, sur un terrain nouvellement exhaussé. Le château cesse de fonctionner comme sous-préfecture-tribunal-prison en 1926.
Le château d’Anne de France
Ce château conserve par endroit dans son architecture des éléments d’édifices antérieurs encore visibles en élévation. Ainsi la tour dite Jeanne d’Arc est conservée dans le programme architectural de la nouvelle résidence royale. Vers 1483, la tour est raccordée au logis ouest avec quelques aménagements menés à l’intérieur ayant pour but de faire correspondre les nouveaux espaces avec les anciens niveaux de cette tour: une noue de raccordement permet ainsi d’articuler les toitures entre elles. Les niveaux des planchers de la tour sont ajustés à ceux des deux étages du nouveau logis. Les deux niveaux inférieurs de la tour sont comblés et la base sert de fosse pour les latrines aménagées avec le chantier d’Anne de France. Les fenêtres à meneau des étages de la tour comportent des moulures en cavets antérieurs aux moulures à base prismatique utilisées dans les fenêtres du château de la fin du XVe siècle. Les cheminées des chambres des étages témoignent, avec les fenêtres à meneau conservées, d’aménagements résidentiels antérieurs au programme de résidence royale mené sous Louis XI et Anne de France. Deux fentes d’archères ornent encore la base de la tour. Elles correspondent au moment où cette tour flanquait l’enceinte du castrum aux XIIe, XIIIe siècles.
L’élévation des murs des logis d’Anne de France est majoritairement constituée de briques cuites à surcuites liées au mortier de chaux. Le jeu sur la polychromie, obtenue par la différence de cuisson des briques, crée des réseaux losangés et d’autres décors animant la façade. Ce matériau est couramment employé dans les autres constructions royales connues de Louis XI (père d’Anne de France) comme à Amboise (tour du Garçonnet initiée vers 1463 - Gaugain 2014), au château du Plessis-lès-Tours et à Orléans (« Maison du Roi », place Saint-Aignan) vers 1479-1480 (Alix, Noblet 2020). L’emploi de la brique inscrit les époux de la Régence dans la continuité de l’œuvre constructive de Louis XI, œuvre qu’ils prolongent également sur le plan politique (Bizri, Marchant, Perrault 2019).
La pièce principale était une salle pavée de carreaux de terre cuite qui comportait une large cheminée monumentale située sur le mur de refend au sud. Cette salle était la plus vaste du château (14 m par 12 m). Elle pouvait donc être dédiée à la représentation du pouvoir. Deux petites pièces installées en enfilade dans le prolongement des logis actuels permettaient la liaison avec un plus vaste bâtiment rectangulaire composé de deux espaces dont l’un est semi-excavé. La cheminée partage son conduit avec une seconde cheminée monumentale située au revers mais un demi-niveau plus bas.
L'histoire
Le duché de Bourgogne, indépendant du royaume de France dès l’époque burgonde, est proche des territoires d’Empire. Du fait de son emplacement en limite des territoires bourguignons et du domaine royal, la seigneurie de Gien présente un intérêt pour la royauté. Ainsi, les textes renseignent une histoire marquée par l’arrivée du pouvoir royal à Gien à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, dans un contexte nécessairement conflictuel avec la famille Donzy, proche des ducs de Bourgogne. L’enceinte castrale a pu être flanquée à ce moment, ancrant le pouvoir royal sur le site, et une collégiale est alors fondée (statuts obtenus en 1216).
Le château subit quelques dégâts à la suite des Guerres de Religion, il est restauré, puis au cours des siècles, durant 300 ans, il est rénové, puis transformé et enfin réhabilité en bâtiment administratif et pénitentiaire au XIXe siècle.
L’installation du tribunal et de la sous-préfecture dans le château de Gien à partir de 1826, après son rachat par le Département en 1823, marque une nouvelle étape dans son réaménagement. La sous-préfecture occupe les ailes est et sud-est du monument, le tribunal, le logis ouest avec la prison au rez-de-chaussée haut (le rez-de-chaussée bas correspondant à des espaces voûtés semi-excavés du château). Des travaux importants sont menés à la place de l'aile ruinée du château où il est décidé d’implanter la prison.
En 1867-1869, Just Lisch propose un projet de restauration du château qui ne sera jamais réalisé. Des relevés sont effectués, des plans sont dressés. Le projet propose la restitution
des lucarnes des toitures et le rétablissement des meneaux des fenêtres. D’autres aménagements tels que l’alignement des travées de fenêtres ou des balcons de pierre sont envisagés. Le projet garnit les lucarnes, les épis de faîtages ou encore l’oriel situé en façade sud, de décors à gâbles et choux frisés en nombre. Le château demeure ensuite dans un état de vétusté où quelques réparations menées sur les toitures le sauvent de la ruine. La ville de Gien loue finalement
à partir de 1935 une partie du château et un musée local y est installé à partir de 1936. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale (la bataille de Gien du 15-19 juin 1940 et les évènements de juillet 1944) endommagent les
toitures et les murs. Ils entraînent l’incendie de l’aile orientale. L’église est très ruinée. Les bâtiments de la prison, qui, depuis la fermeture de celle-ci, logeaient la compagnie d’électricité, ne sont pas atteints. L’arasement définitif de ces bâtiments a lieu lors des travaux de restauration d’après-guerre.
Entre 1948 et 1955, les architectes et frères Gélis entreprennent la reconstruction du château et modifient considérablement les accès au promontoire depuis la ville. Le Belvédère Ouest est dégagé des ruines des bâtiments ; les pignons et les fenêtres du château sont consolidés. La seconde moitié du XXe siècle est marquée par la proposition de plusieurs projets d’agrandissement du musée alors dédié à la chasse (1964, 1971, 1983).
Ces travaux finissent par faire disparaître les traces de la prison dans les logis.
La ville
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gien
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Un document sur le château
https://journals.openedition.org/cem/16408#text
La boutique de la faïencerie
La faïencerie sur wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fa%C3%AFencerie_de_Gien
Sur la base pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr
Le château
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Gien
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098784
https://www.chateaumuseegien.fr/
Tourisme Loiret
https://www.tourismeloiret.com/fr/faiencerie-gien