Fiche N° XIII
Saint-Martin-du-Tertre est un village qui se situe dans le sud-ouest du château de Chantilly à une dizaine de kilomètres au nord-est du département du Val d'Oise, en région Francilienne. Son château-fort (ancienne motte castrale) a été construit à 194 mètres sur la colline de Saint-Martin-du-Tertre qui mesure près de 200 mètres de haut. Cette colline naturelle forme l’extrémité Sud du massif de la forêt de Carnelle, d'un diamètre de 130 mètres, elle est absolument ronde.
Datant du début XIIe, il s'agirait d'un donjon rectangulaire, tour-salle de 5 à 6 mètres de largeur, pour une dimension intérieur de 4,50 mètres, munie de contrefort. Les tours-salles en pierre sont caractéristique du XIIe. Ce donjon rectangulaire était placé tel qu'il avait une vue, une place vers les lieux éloignés, environnant, tel Luzarches, Presles, Beaumont sur Oise, vers Paris bien entendu, la limite de visibilité allait jusqu'à Ecouen. Construit de moellons et de plâtre, pourvu d'une cheminée il siégeait dans le massif forestier de Carnelle.
Dénomination : Château-Fort
Localisation : 95270, Saint-Martin-du-Tertre,
département du Val d'Oise.
Région : Ile-de-France
Année de construction : XII e Siècle
L'architecture :
Le château-fort était une construction rectangulaire avec un massif en biais dans l'angle du mur de refend intérieur, l'ensemble est fortement apparenté aux tours-salles ou donjons romans du XIIe siècle.
L'espace intérieur de cette tour-salle mesurait environ 4,50 mètres de large, sa largeur extérieure était d'environ 5,50 à 5,80 mètres, sa longueur est inconnue, mais il est possible de l'estimer à une dizaine de mètres. La présence d'un massif de maçonnerie prolongeant l'extérieur de l'angle Sud-Est évoque la fondation d'un contrefort ou d'un massif de contrebutement.
Les contreforts orientés suivant la bissectrice de l'angle (sa ligne du milieu) sont un dispositif peu fréquent aux XII-XIIIe siècles.
La nature très sableuse du substrat de la butte, explique très probablement la longueur de ces contreforts, seuls à même d'assurer une stabilité suffisante à l'édifice sur la butte sableuse. Le mur de cette tour-salle était en pierre de taille, il possédait un massif extérieur de contre-butement, une colonne engagée était montée dans l'angle Sud-Est.
La salle basse, au moins, était voûtée, une cloison partageait l'espace intérieur en deux salles. Cette cloison paraît avoir été rajoutée après la construction. Il s'agissait d'une salle assez étroite et le peu qui est connu de cette tour-salle ne permet pas de dire qu'il s'agit de la traditionnelle bipartition des logis ou d'autre chose.
Lors de la démolition de la tour-salle, la rareté de la pierre de taille dans le pays, fit que tout fut récupéré et réutilisé, jusqu'aux fondations. Il est intéressant de noter que dans le village, on observe çà et là des pierres de taille, bien rectangulaires, mises en oeuvre pour la construction des murs de jardin bâtis en moellons. Les tours-salles rectangulaires en pierre sont caractéristiques de la seconde moitié du XIIe siècle. A titre de comparaison, la tour-salle de la commanderie de Saint-Jean-de-Latran à Paris dans le 5e, qui était située face au Collège de France et qui fut détruite en 1854, montrent que les relevés de cette tour représentait un édifice rectangulaire, avec un espace intérieur d'environ 5,50 m sur dix ou onze mètres. L'ensemble mesurait une vingtaine de mètres de hauteur. La datation de cette tour est établie pour la période I160-1180.
En ce qui concerne l'ensemble de la motte, la difficulté des exemples de comparaison vient du caractère original d'aménagement d'un monticule existant qui explique l'ampleur du monticule par rapport à une motte totalement artificielle. Le monticule est très régulier, bien que l'érosion et les constructions postérieures l'aient entamé, l'interprétation des micro-reliefs n'est pas totalement assurée mais si l'hypothèse de deux bâtiments se précise (la "tour" et un bâtiment attenant), on peut alors se rapprocher de l'exemple de la motte de Cléry.
Plus proche géographiquement, la maison-forte de Roissy-en-France présente quelques similitudes. La tour, rectangulaire, présente des dimensions proches de celles que nous restituons pour le bâtiment de Saint-Martin-du Tertre. Par contre, l'espace défini par les fossés de Saint-Martin n'a rien à voir avec Roissy. Si l'on prend la surface définie par les deux fossés extérieurs, le rapport est de I à 10. Le facteur topographique, essentiel à Saint-Martin-du-Tertre, du fait de l'utilisation d'une éminence naturelle, joue vraisemblablement un rôle important dans la position des fossés autour du bâtiment.
En 1994 par Marie-Claire Coste :
«Sur la carte au 1/5000 e, une butte culminant à 194 m avait été observée à Saint-Martin-du-Tertre. Sur la carte d'Etat-Major, la motte castrale de Saint-Martin du Tertre et un fossé quadrangulaire extérieur apparaissent clairement. Sur le terrain, il a été vu une butte naturelle de taille assez importante. Un fossé profond entoure cette butte sur trois côtés (au Sud, il a sans doute disparu avec les constructions récentes). A son sommet, il n'a pas été trouvé trace d'un aménagement quelconque pouvant montrer l'existence antérieure d'une motte ou d'une construction. La végétation était déjà bien avancée et les ronces ont pu nous masquer des traces».
La motte castrale avait un diamètre de 30 mètres à sa base. Le sommet était occupé par un bâtiment castral quadrangulaire et maçonné de 5 mètres de large, dont les murs avaient 45 centimètres d’épaisseur. La longueur de cette construction a été estimée à 10 ou 11 mètres, mais n’a pu être confirmée. L'ensemble mesurait une vingtaine de mètres de hauteur. La datation de cette tour est établie pour la période 1160 - 1180. Une cloison partageait l'espace intérieur en deux salles. Cette cloison paraît avoir été rajoutée après la construction. Les débris des matériaux de construction trouvés dans les remblais du fossé montrent que l’intérieur de la construction était enduit de plâtre peint. L’ensemble est donc fortement apparenté aux tours-salles du XIIe siècle. Plan topographique de la motte castrale de Saint-Martin-du-Tertre. Crédit : Revue archéologique du Vexin Français et du Val d’Oise
Lire la suite... http://www.iasef.fr/pdf/FO-Les-mottes-castrales.pdf
Matériaux : Pierre, moellon, plâtre.
Historique :
Construit vers 1153 à la suite d'un contrat de pariage conclut entre l'abbaye de Saint-Denis et le Comte de Beaumont, promoteur du projet, terre, qui, à l'époque Carolingienne appartenait à l'abbaye de Saint-Denis, le château se présentait sous la forme d'une maison-forte.
Le bâtiment seigneurial fortifié est probablement construit à cette occasion: il est en tout cas mentionné dès 1170, mais ce n'est que sur des documents postérieurs à sa récupération par Saint-Denis qu'il sera qualifié de chastel avec une description plus précise d'une enceinte, de murs et de fossés.
Les documents les plus anciens remontent à la période carolingienne. La «cella Sancti-Martini in monte Jocundiaco» est mentionnée dans la mense conventuelle (revenu ecclésiastique des moines) de l'abbaye de Saint-Denis en 832, confirmée en 862 par Charles le Chauve. Certains attribuent ce lieu à Saint-Martin-de-Montjavout, mais la présence d'une cella (petit bâtiment ou petit enclos) appartenant à l'abbaye de Saint-Denis à Saint-Martin-du-Tertre à l'époque carolingienne est fort vraisemblable et semble confortée par un document daté de 1153 qui parle de la fondation d'une villa sur une terre inculte appartenant à Saint-Denis, près de la maison de Saint-Martin sur la colline : «Postulavit reverea idem comes ut sibi villam liceret construere, non longe illinc, in terra sancti Dyonisii inculta juxta locum qui dicitur ad domnum Martinum in Colle ».
* Une étude sur le château féodal
*Les seigneurs de Beaumont
* Le château actuel
histoire de la commune
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